My husband

Write by RIIMDAMOUR


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J'étais vraiment inquiète puis qu'il s'était enfermé dans sa chambre il n'en était pas sorti.
Je l'entendait éternuer et tousser, mais je ne l'avais pas vu.
Ce matin là j'aurai vraiment juré l'avoir entendu vomir dans mais puisque sa porte été fermée...J'ai pas osé entrer.
Je n'ai pas oublié son interdiction d'entrer dans sa chambre.

En parlant du loup.
Je venais d'entendre un bruit sourd provenant de là.

J'étais très inquiète donc je montais les escaliers pour rejoindre sa chambre.
Arrivée devant sa porte, je toquai plusieurs coups, sans réponse.
J'allais partir quand j'entendis des gémissements.
Et là  j'ouvris franchement la porte. Tant pis si ca ne lui plairait pas.

Là. .. le choc quoi!

L'expression "sens dessus dessous" n'a jamais été aussi appropriée.

C'était vraiment... waouh! Quoi!
Un vrai bordel.

Les rideaux étaient tirés, et par le peu de lumière qui entrait dans la chambre j'ai pu apercevoir une pile de vêtements jonchaient le sol de part et d'autre.

Ça sentait le renfermé par la et je cru distinguer un corps gisant sur le sol.
Mon coeur fit un bond dans ma poitrine et je me précipitais aux fenêtres pour avoir un peu de lumière.

Amine était couché sur le sol, sur le ventre précisément, torse nu avec seulement un bas de pyjama.

Mon Dieu!  Mais que fais t-il par terre? Me demandais-je.

Je m'approchais de lui et je l'entendis dire des paroles incompréhensibles.

- Amine?  Ça va? Amine? Tentais-je de l'appeler. En vain.

Il ne répondit pas et gardait toujours les yeux fermées.

- Amine? Réveille toi. Fis-je en le secouant.

J'eus un mouvement de recul dès que j'eus touché son corps.
Il était brûlant.
À le voir comme ça, je pouvais estimer sa fière à 40 au minimum.

- Soubhanallah! M'exclamais-je.
Amine. Qu'est-ce que tu as?

Il ne répondit pas mais marmonait des trucs:

- Taloula ma chérie c'est toi? Une fois. Oui le coeur de Maman.

Il délirait peut être,mais moi ça me faisait flipper.

J'essayais de sentir son pouls mais rien de rassurant. Son coeur battait très lentement.
J'ai beau ne pas avoir aucune connaissance médicale ou même de secourisme, je savais que ça,  ce n'était pas bon signe.

Qu'est -ce que j'allais faire ?
Le laisser par terre le temps de trouver de l'aide pour le réveiller?
Ou
Le coucher sur le lit en attendant de faire venir quelqu'un?

J'optais pour la deuxième solution.

Mais j'avais beau y mettre toute ma force, je n'arrivais pas à le soulever, même pas à le pousser.
C'est que son corps était glissant de sueur.

Il faut dire aussi que le mec là...
Il n’était pas un pois plume non plus.
En plus il était très grand aussi.

Ouais genre pas aussi grand que Kevin mais grand quand même.

Finalement je l'abandonnais là le temps de descendre appeler le médecin.

Quand celui-ci m'assura qu'il serait là dans moins de 10minutes, je remontais dans sa chambre.

Il était toujours sur le
sol mais avec une moue de douleur sur le visage.
J'étais de plus en plus inquiète nakk.

Je tentais désespérément de le réveiller mais rien n'y fit.

Je mouillais donc une serviette avec de l'eau glacée et la lui posais sur le front.
Histoire de faire baisser sa fièvre.
L'eau de la serviette elle même semblait chauffer. Donc je dus la mouiller à plusieurs reprises.

Plus les minutes s’égrainaient, moins j’étais rassurée.
Son état ne semblait pas s'améliorer à vue d’œil.
Il avait certes arrêté de délirer et de raconter des inepties, mais ça s'arrêtait là.
Il gémissait à la place.

Je me précipitais dans les escaliers quand j'entendis la sonnerie.

Le docteur monta directement le voir.
Docteur Sarr était le successeur du médecin personnel de mes parents à l'époque.
Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de le fréquenter mais je lui faisais assez confiance.

Après de longues minutes à le regarder ausculter mon " mari" ( ça me faisait toujours aussi bizarre de le dire), il me dit:

- Je crois que c'est un cas de paludisme.

Mon coeur rata un battement dans ma poitrine,  je n'étais pas insensible quand même.
Et j'avais dorénavant très peur de toutes sortes de maladie ayant déjà perdu deux êtres chers.

Mais le palu? Comment avait-il fait pour l'attraper en moins de 24h?

- Je vais appeler une ambulance de la clinique. En attendant je lui ai administré quelque chose qui fera baisser la fièvre. Renchérit le docteur en rangeant son matériel.

Je répondis à ses questions le temps sue l'ambulance arrive.

Est-ce qu'il a vomi? ( il me semble que oui)

Est- ce qu'il a mangé quelque chose qui aurait pu le rendre malade ( à part mon omelette je ne voyais pas quoi. Et mon omelette n'aurait rendu personne malade d'abord )

Serait-il allergique à quelque chose en particulier  ( euh... Je n'en sais trop rien)

A t-il été mordu ou piqué par un quelconque insecte? (  Mais j'en sais rien moi)

Bref je me débrouillais pour répondre vaguement à ses questions.
Je ne savais vraiment rien du malade. Ishh

L'ambulance arriva quinze minutes plus tard.
La fièvre du malade était tombée et il semblait maintenant plongé dans un sommeil profond.

Il fut pris en charge dès que nous arrivâmes à la clinique.

On m'autorisa à rester à son chevet. Mais il n'y avait qu'un fauteuil tout dure à part le lit sur le quel il était installé et une petite table de chevet.

Tss les hôpitaux.

On l'avait branché de partout. Un tas d'appareils dont je ne savais ni le fonctionnement ni l'utilité.

Il était couché sur le lit.
Le visage blafard, et l'air tellement endormi...

On avait beau être dans une clinique réputée j'étais toujours inquiète.

Et puis le médecin ne m'a rien dit de rassurant.
Il ne m'a rien dit tout court .

Voilà pourquoi je déteste les hôpitaux, et les docteurs.
Ces derniers ne vous disent jamais ce qu'il en est réellement, il se contentent juste d'ausculter et de s'en aller ou de vous dire " ça va aller".

Je profitais du moment où les infirmières s'occupaient du malade pour appeler Fatou. La bonne.

- Allô Milouda? Décrocha t-elle.

- Oui c'est moi Fatou. Je suis à l'hôpital en ce moment. C'est Amine qui est malade.

- Diamm! ( Mon Dieu) s'exclama t-elle. Ah c'est pour ça que j'ai trouvé la porte de la maison à peine fermée. Qu'est- ce qu'il est arrivée à Monsieur?

- Le médecin a dit que c'est le palu. Est-ce que tu pourrais m'apporter quelques affaires ici? Je ne crois pas que je pourrai rentrer dans l'état où il est.

- Amoul problème. Tu as besoin de rien d'autre? Demanda t-elle.

- Je ne crois pas Fatou. Juste des vêtements pour. Et des draps aussi s'il te plaît.

- D'accord j'arrive dans moins d'une heure inschallah.

Elle me demanda dans quelle clinique nous étions puis raccrocha.

Fatou était un peu mon ange gardien.
Elle était capable de gérer la maison à elle seule. J'avais une confiance absolue en elle.

On m'autorisa à entrer dans la cabine du malade après qu'il ait reçu ses soins.

Il avait l'air un peu plus apaisé.
Sa fièvre était tombée et il dormait paisiblement.

J'avais vraiment mal de le voir dans cet État là.

Je ne peux pas dire que je l'aie réellement fréquenté, mais le peu de fois ou je l'ai vu, il me donnait l'air d'un Roc.
Toujours plein d'assurance.

Alors le voir couché dans un lit d'hôpital. L'air vulnérable comme ça...

Ça me touchait bien plus que je ne l'aurait accepté.

Ça  me rappelait un peu les dernières heures de Papa.

Lui aussi avait l'air si serein.
Il murmurait le nom de Maman dans son sommeil.
Et sa énervait tellement Safietou.

Il était indéniable que Amine n'avait aucune sorte d'importance à mes yeux, mais je ne voulais pas le voir mourir.

Je profitais de son sommeil pour appeler son père pour le mettre au courant de la maladie de son fils, je crois je que n'aurais pas dû.

Cet homme...

On aurait pu dire que ça ne le touchait nullement.

-Mohammed est rentré alors? Ah je ne savais pas. Ne t'inquiètes pas il va s'en remettre. Il a la tête dure ce petit. Comme sa mère. Avait-il dit.

J'étais juste sidéré.
Il n'avait même pas pensé à venir voir son fils.

Je savais bel et bien qu'ils n'avaient pas de bon rapports tous les deux. Mais quel père agirait comme ça?

Fatou arriva en ce moment, me tirant de mes réflexions moroses.

Elle me remit un sac avec des affaires de Amine. Et un plus petit pour moi.

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Le Taxi me déposa devant la clinique.
Il fallait vraiment que j'apprenne à conduire.

Je trouvais Amine dans le même État que la veille. Profondément endormi.

Ça ne me rassurait guère.

Pourtant le médecin m'avait assuré que ce n'était pas un coma. Il avait émis la thèse que son corps avait besoin de repos, voilà pourquoi il dormait depuis plus de 24h.

Mais une thèse... C'est une thèse.

Et si sa thèse était juste. C'est qu'il devait être bigrement fatigué hein.

Je m'assis sur le fauteuil à côté du lit en soupirant.
Je commençais à m'épuiser moi aussi.
Je n'avais pas dormi de la nuit. Occupée à veiller sur lui.

Je crois l'avoir regardé dormir des heures.
Il parlait d'une certaine Taloula, dans son sommeil.
Je me demandais qui c'était cette Taloula.
Il parlait aussi de sa mère et d'une opération à coeur ouvert.

Très curieux, si vous voulez mon avis.

Je m'ennuyais après des heures assise sur le fauteuil.
J'ai joué à Candy Crush, 4 images 1 mot, cooking Mama...
Je m'ennuyais toujours.

Je finis donc par m'assoupir.



Je fus réveillée par une voix éraillée.

J'aperçus des yeux verts sombre qui me scrutaient avec étonnement.

Amine était réveillé.

- Alhamdoulilah. M'exlamais-je.

- Qu'est-ce que je fais dans une chambre d'hôpital? Demanda t-il en me regardant toujours.

- Tu tes évanoui dans ta chambre. Répondis -je.

- Sérieux?

- Oui.

- Bordel! Maugréa t-il. Je suis la depuis combien de temps.

Je regardai ma montre.

- 28h. Lui dis-je.

Il se passa la main sur le visage.

- Bordel de merde. J'ai du travail moi. J'ai perdu trop de temps. Appelle le médecin pour qu'il m'enlève tout ça. Je vais mieux. Dit-il.

J'allais lui dire qu'il n'avait pas la tête de quelqu'un qui va mieux mais je me retiens de justesse.
Il n'avait pas l'air de bonne humeur ( pour ne pas changer), mieux valait pour moi de pas l'énerver.

Je sortis donc appeler le médecin.
Je me mis en retrait tandis que ce dernier et son équipe d'infirmières s'occupaient de lui.
Il râlait à n'en plus finir.
Énervant le médecin et moi même.
Je le contentait juste de le regarder et de lever les yeux en l'air.

- Il me semble que c'était une fausse alerte. Les testes démontrent que vous n'êtes pas paludéen. Néanmoins je vous garde encore une journée en observation . Sait on jamais. Lui dit le médecin en sortant.

- Mais je vous ai dit que je vais bien rhoooo! S'ecria t-il.

- Non vous n'allez pas bien. Vous avez besoin de repos. Ne discutez pas. Insista le médecin d'un ton ferme.

- Vous êtes sourd ou quoi? Je vais bien. J'ai du boulot moi. Je vais pas rester couché dans ce lit jusqu'à demain. S'entêta t-il.

Il n'avait pas fini que le médecin était déjà sorti de la chambre.

Bien fait.

Je ne dis rien pendant les minutes suivantes. Histoire de ne pas me faire crier dessus.
Lui je se gênait pas pour se passer les nerfs sur le lit.

Il se tortillait, se retournait manquant d'arracher ses perfusions à plusieurs reprises.

J'étais excédée moi.
J'allais lui dire de se tenir tranquille quand quelqu'un toque à  la porte.
C'était une jeune fille d'à peu près de mon âge.
Elle tenait un plateau repas dans ses bras. Elle le déposa sur la table de chevet et lui souhaita un bon appétit.

Je l'aidait à prendre une position a moitié assise sur le lit ( ça ne lui plut pas que je l'aide évidemment). Puis je posais le plateau sur ses genoux.

Il y avait une bouteille d'eau, du pain, une pomme, un petit verre de jus de fruit et une barquette contenant une sorte de soupe indéfinissable.

- C'est quoi ça? Demanda t-il en  désignant la soupe.

- Une...soupe? Repondis-je.

- T'en es sûre?

À vrai dit non. Je n'en étais pas sure.

Je pris donc la cuillère pour goûter.

Beurk...infect.
Cest froid et insipide.
De la bouffe d'hôpital quoi!

Je ravalais ma moue de dégoût et lui dit.

- C'est bien de la soupe.

Il prit la cuillère à son tour et goûta. Il recracha presque instantanément dans sa serviette en papier.

- C'est quoi cette merde là?  J'ai la dalle mais je vais pas manger ce truc. Lança t-il.

Cette fois-ci je ne pus retenir un rire.
Il me lança un regard mauvais.

Au final il ne mangea que le pomme et le pain et but l'eau et le jus de fruit.

J'avais pitié de lui sahh.
En plus de 24 il devait avoir faim.

Je sortis quelques minutes pour lui chercher autre chose à se mettre sous la dent.

Quand je reviens avec deux barres de chocolat entre les mains ( c'est tout ce que je ai pu me procurer), je trouvais Amine tellement endormi qu'il ne m'entendit pas entrer.

- Tiens tiens, n'est- ce pas celui qui disait aller parfaitement bien. Me dis-je.

J'en profitais pour retourner à la maison lui faire une soupe digne de ce nom.
Il dormait toujours à mon retour.

Je me suis encore assoupie en attendant son réveil.

Ce fut encore lui qui le réveilla.

- Cette fois-ci j'ai dormi combien de temps? Demanda t-il.

- quatre heures.

- Putain qu'est -ce que j'ai demanda t-il en se passant la main dans les cheveux.

- Je crois que t'es seulement fatigué. Dis-je en son intention.

Il ne répondit pas et gardait les yeux fermées.

- Ah mais j'ai la dalle. Murmura t-il.

Je pris la thermos et un petit bol que dans le sac j'avais rapporté. Je lui versait une bonne rasade de potage bien chaud.

- C'est du potage?  Demanda t-il après avoir goûté.

Je hochai la tête.

- C'est toi qui l'a fait?

- Oui.

Je lui versait encore le tout qu'il but en quelques minutes.

J'avais mixé le tout pour que ce soit facile à manger et à digérer.

C'est pas mauvais hein

Lorsqu'il finit je lui donnai de l'eau.

Même pas un merci mais je m'y attendais

J'eus à peine le dos tourné pour tout ranger qu'il se rendormir.

Je n'avais jamais vu ça.
Il devait être à plat.

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Nous pûmes enfin sortir de l'hôpital le lendemain.
J'avais passé les trois jours les plus pénibles de ma vie avec l'homme le plus pénible de la terre.

Il n'avait cessé de crier sur moi, sur les infirmières,  les docteurs.
Tout le monde en avait marre de lui.

Il n'accepta pas que je l'aide à enfiler ses habits, ni à lacer ses chaussures.

Je le regardais donc faire avec des gestes extrêmement lents qui finirent par m'exaspérer.

Nous étions entrain de sortir de la chambre quand je dis une rencontre pour le moins... inattendue.

Kevin... en blouse blanche.

Comment avais-je pu oublier qu'il travaillait dans cette clinique là?

OMG.

Il semblait lui aussi très surpris.

- Hey girl! Fit-il en se dirigeant vers moi.

Oh non non... Ne viens pas par ici. Pensais-Je.

Il ne fallait surtout pas que Amine et Kevin se rencontre puisque l'un ne connaissait pas l'existence de l'autre.

- Salut. Repondis-Je avec un sourire contrit.

J'imaginais comment faire pour éviter la catastrophe.

- Qu'est- ce que tu fais là? Demanda t-il avec son beau sourire.

J'allais répondre quand le médecin qui suivait Amine m'interrompit.

- Madame Aïdir avant de partir, je voulais vous dire, veuillez à ce que votre mari se repose le plus possible. Sinon il va rechuter.

Puis il se tourna vers Amine.

- Bonne Guérison monsieur Aïdir.

Mon coeur battait à tout rompre.

Je n'osais regarder Kevin.

Mon Dieu! J'avais tellement honte.

- Tu es Mariée? Dit-il d'une voie teintée de surprise et de... déception?.

Je ne répondis pas et baissais la tête.

- Bilo?  Pourquoi? Fit-il.

Je ne savais que répondre.

- Je...Je...Commençais-je.

Une femme choisit ce moment pour lui dire qu'il avait un patient.

Il me jeta un regard rempli de déception qui me fit mal au plus haut point et parti.

Mon coeur était brisé.
J'avais tellement mal que je ne pus bouger pendant de longues secondes.

- Alors on y va?  Fit Amine derrière moi.

Je l'avais même oublié lui.

Il me lançait un regard rempli d'interrogations lui aussi.
Il avait vu toute la scène  avec Kevin.

Merde. Je venais de me créer deux problèmes en même temps.

Comment allais-je faire pour me sortir de ce bourbier?

Je savais très bien que je devrais rendre des comptes à Kevin.

À Amine aussi.
Surtout à lui.

Je repensais à toutes les fois où il m'avait averti...

Pff....
À croire que j'ai la poisse .


Pardon mais...je t'a...