Nouvelle 2 : L'innocence immolée

Write by dotou

Mon hymen, ce joyau,

L’hymne à mon innocence.

Arraché avec ce courroux,

Symbole de la décadence

 

Mes sanglots étaient irrépressibles. La douleur déferlait de mon âme. Je n’avais que dix-huit ans et mon innocence venait d’être immolée sur l’hôtel de la violence. Ma virginité que j’avais conservée, telle une pierre précieuse venait de m’être dérobée. Arrachée avec une violence inhumaine, animale.

 

Je m’étais barricadée dans ma chambre et je grelottais encore de tous mes membres, de terreur, de douleur. Malgré mon esprit embrumé, je revivais inlassablement ces terribles instants. Je tâtais mes lèvres gonflées et fendues. Les meurtrissures sur mon visage prendraient surement plusieurs jours avant de disparaître. Une douleur me lancinait l’épaule gauche.

 

J’entendis ma mère lancer de sa voix claire que le dîner était servi. Je considérai mes habits en lambeaux et mes pleurs reprirent de plus belle. Il était impossible que j’assiste au dîner hebdomadaire du dimanche soir qui réunissait toute la famille autour d’une même table. Devrais-je prétexter un mal de tête, un malaise passager ? Au premier regard, ma mère flairerait quelque chose. Mais pouvais-je avouer ce que je venais de vivre ? Je regrettai d’être revenue à la maison.

 

Lorsque je me suis ruée hors de chez lui, je n’avais qu’une hâte, mettre le maximum de distance entre lui et moi. Mais je ne savais où aller, vers qui me tourner. Et une telle honte m’habitait. Qui pouvait comprendre ce que je venais de vivre ? La seule véritable amie que j’avais était partie en vacances deux semaines plus tôt.

Ma mère cria mon nom et quelques secondes plus tard, mon jeune frère toqua à ma porte. Je ne répondis pas. Il insista un moment pour finalement renoncer. J’étais toujours au même endroit lorsque ma mère vint à son tour frapper. N’obtenant aucune réponse, elle m’enjoignit de lui répondre immédiatement. Je ne pouvais plus me dérober. Lorsque ma mère parlait, c’était presque toujours un ordre déguisé. Si elle était la douceur incarnée, il n’était pas rare qu’elle haussât de temps à autre le ton. Je savais que les plus importantes décisions relatives à la gestion de la maison et à notre éducation provenaient d’elle. Elle régnait en douceur sur son petit monde. Mais il faut reconnaître qu’elle avait un esprit si clairvoyant que même papa s’alignait presque toujours sur ses décisions. Une main de fer dans un gant de velours, disait souvent mon père.

 

Elle tapa une fois de plus à la porte. Il était maintenant trop tard. Je ne pouvais même plus prendre le temps de me changer. Je tirai le loquet. Aussitôt elle appuya sur l’interrupteur et la lumière jaillit, aveuglante. Elle s’apprêtait à me réprimander, mais s’arrêta dans son élan. Son regard m’examina. Une totale incompréhension se lisait sur son visage. Des questions muettes se formulaient tandis qu’elle considérait ma jupe en loques, souillée par le sang de mon innocence perdue. Ses lèvres remuèrent mais aucun son ne franchit leur barrière. Mais elle savait que quelque chose de terrible m’était arrivée. Dans un geste machinal, elle effleura mes lèvres meurtries, les hématomes sur mon visage. Je sentis ses doigts trembler et je me remis à pleurer. Alors, sans un mot de plus, elle me prit dans ses bras. Entourée de son cocon protecteur, je sus à cet instant précis que je lui devais la vérité, toute la vérité. D’une main ferme mais douce, elle me fit asseoir sur le lit. Face à celle à qui je devais la vie, mon récit commença.

J’étais partie en fin d’après-midi rendre visite à Cédric. Je l’avais rencontré quelques semaines plus tôt au cours de la remise de dot de la grande sœur à ma meilleure amie. Cadre dans une banque de la place, il était le cousin du fiancé. Nos sièges étaient côte à côte et nous avions, au fil des heures, noué connaissance. Agé de trente-cinq ans, il était vraiment séduisant.

 

Ma stricte éducation ne m’avait jamais permis de fréquenter un homme d’âge mûr. Je me limitais à quelques flirts avec des adolescents de mon âge. Encore boutonneux, ils n’étaient vraiment pas loquaces. Excepté quelques baisers encore empreints de chasteté, je ne savais encore rien des relations intimes qui pouvaient unir un homme et une femme. Très tôt, ma mère m’avait mise en garde contre le mal du siècle et me conseilla que la plus sûre façon de l’éviter était l’abstinence jusqu’au mariage. Je suivais scrupuleusement ses recommandations, surtout que trois années plus tôt, nous avions eu la douleur de perdre sa jeune sœur qui n’était âgée que de vingt-quatre ans. Comme presque toutes les jeunes filles de notre époque, elle allait d’une relation à l’autre. Elle vivait à une allure folle. Elle n’a tenu nullement compte des conseils avisés de son aînée. J’entendis ma mère avouer à papa un soir qu’elle avait un mauvais pressentiment et que sa jeune sœur allait à sa perte. Elle ne se trompait pas.

 

Tout avait commencé par une toux banale qui ne cessait pas malgré tous les traitements suivis. Ma jeune tante avait subi en quelques semaines une importante perte de poids. En quelques temps, elle si vive, si intrépide, s’étiolait. Quoique qu’âgée de quinze ans seulement à cette époque, je savais qu’un mal la détruisait. Maman très inquiète la pria de s’installer chez nous jusqu’à son rétablissement. Mais tous les remèdes demeurèrent sans effet. Le mystérieux mal empirait. J’ai interrogé ma mère à deux reprises. Mais elle se détourna à chaque fois, le regard soudain voilé par les larmes. Perplexe, je me demandais de quel mal mystérieux pouvait bien souffrir ma tante. Celle-ci ne sortait pratiquement plus et gardait le lit. Elle avait juste l’énergie nécessaire de faire sa toilette. Même ses repas, elle les prenait dans sa chambre.

Un après-midi, elle fut retrouvée évanouie dans sa chambre. Elle fut évacuée d’urgence. Son état comateux dura plusieurs semaines. Ma mère ne voulut pas que je lui rende visite, même lorsqu’elle reprit connaissance. C’était en pleine année scolaire et un jour, un de nos professeurs s’absenta. Ma mère qui exerçait la profession d’huissier était en déplacement sur Lomé depuis deux jours. Elle devait revenir le jour même et je savais que ce que je m’apprêtais à faire allait susciter sa colère. Mais c’était plus fort que moi et c’était là une occasion unique pour rendre visite à ma tante. Ce fut donc le cœur étreint d’appréhension que le taxi me déposa à destination.

Je connaissais déjà le numéro de sa chambre. Je la retrouvai donc facilement. Mais toujours, ces images resteront gravées dans ma mémoire. Ma tante était méconnaissable. Ses os saillaient presque sur son maigre corps. Le visage était émacié et même ses yeux jadis empreints de vitalité et d’humour semblaient éteints. La vie l’avait désertée. La mort rodait dans la pièce. Elle triomphait dans le silence et seule la poitrine décharnée qui se soulevait au rythme de la respiration la tenait encore en respect. Mais implacable, elle n’attendait que son heure pour se saisir de sa proie.

Je ne saurai jamais si ma tante avait eu conscience de ma visite qui ne dura que quelques minutes. Je me précipitai hors de la pièce. J’étais en larmes, le cœur foudroyé. J’en voulais à la terre entière. J’en voulais aussi à ma mère pour m’avoir caché que la maladie de sa sœur était incurable.

 

Elle était déjà à la maison lorsque je revins. Avec son instinct coutumier, elle sut aussitôt que je revenais de l’hôpital. Elle m’entoura de ses bras tandis que nos pleurs se mêlèrent, incoercibles. Après, nous eûmes toutes les deux une longue discussion au cours de laquelle elle me révéla enfin que ma tante adorée souffrait du SIDA. Elle me donna beaucoup de conseils ce soir-là. Elle approfondit les quelques notions que je connaissais du mal du siècle. A la fin, ce fut moi-même qui lui fit la promesse de me tenir éloignée de toute tentation charnelle jusqu’au mariage.

 

Ma tante décéda deux jours plus tard et fut inhumée dans la sobriété. Longtemps je rêvais d’elle dans mon sommeil. Elle me mettait en garde contre les aventures. Je savais que ce n’était que des rêves mais j’en tenais compte.

 

Je réussissais brillamment mes études. Major de ma promotion, je venais, à dix-huit ans, d’obtenir ma licence en télécommunication. L’année prochaine, je poursuivrai ma formation dans une école réputée de Dakar. Mes parents pouvaient se targuer de m’avoir bien éduquée.

 

Mais voilà, mon innocence venait d’être immolée sur l’hôtel de la bestialité. Lorsque j’avais rencontré Cédric, je ne pouvais deviner que sous le vernis de la sympathie se dissimulait un démon.

 

C’était la première fois que je me sentais troublée par un homme. Lorsque je voyais son numéro s’afficher sur mon portable, mon cœur dansait une sarabande endiablée. Nous passions souvent une éternité au téléphone et ses paroles que je croyais sincères firent leur chemin dans mon cœur. Bientôt, inexorablement, je tombai amoureuse de lui. Mais ayant pourtant à l’esprit les conseils de ma mère, je lui posai des questions sur sa situation matrimoniale. Il me fit savoir qu’il était célibataire et qu’à presque trente-cinq ans, qu’il était temps pour lui de songer à une relation sérieuse. Je construisais déjà des châteaux en Espagne. J’imaginais déjà un mariage pompeux juste après ma formation à Dakar qui ne devait durer que neuf mois.

 

Plusieurs fois, il m’invita à déjeuner. Nous nous fréquentions depuis presque deux mois lorsqu’il m’invita chez lui, arguant que nous avions besoin d’un peu plus d’intimité. Cette requête ne m’inquiéta pas, mais je lui fis toutefois comprendre que je ne me sentais pas prête à connaître des relations plus intimes. Il me répondit qu’il n’était nullement pressé puisque j’étais la femme de sa vie. Je me rendis donc deux jours plus tard à son domicile sans me douter que c’était un aller simple pour l’enfer.

Il habitait un coquet appartement de quatre pièces. Il me le fit visiter, excepté une pièce que je devinai être la chambre principale. J’appuyai naturellement sur le loquet et constatai que la porte était fermée à clé. A l’incompréhension qui se lisait sur mon visage, il me fit comprendre qu’il l’avait oubliée dans sa voiture qui se trouvait actuellement au garage pour un lavage. La visite de l’appartement me ravit, même si je lui fis remarquer qu’il était quand même un peu trop grand pour un célibataire. Il me répondit qu’il l’avait loué chez un ami à un prix vraiment abordable et qu’il n’aurait pas été judicieux de laisser passer une si belle opportunité.

 

On s’installa dans le salon après avoir dégusté le délicieux repas arrosé de vin qu’il avait fait livrer par un traiteur. Un slow langoureux s’échappait de l’appareil ultra moderne juché sur une splendide table basse. Au bout d’un moment, il me vola un baiser. Je me pelotonnai contre lui avec un bien-être que je n’avais jusqu’ici jamais ressenti auprès d’un homme. Quelques minutes plus tard, je sentis ses mains s’insérer dans mon corsage et me redressai aussitôt. Il tenta encore de m’attirer à lui, mais je secouai la tête en dénégation. Il insista, un peu trop abruptement à mon goût. Aux aguets, je me relevai. Je lui dis qu’il ne devait pas avoir d’ambigüité quant à ma présence chez lui puisque je lui avais fait comprendre, avant d’accepter son invitation, mon désir de ne pas franchir l’étape du baiser.

 

Mais d’une vive tiraille, il me fit tomber dans le divan et bâillonna durement mes lèvres. Toute tendresse s’était envolée de ses gestes. Une lutte s’engagea entre nous. Le divan était assez exigu et bientôt on tomba sur le sol. Il m’y plaqua de tout son poids et déchira soudain mon haut. Je le suppliais en vain d’arrêter. Rien n’y fit et je commençai à me débattre, crier. Mais sa force d’homme était au-dessus de la mienne. De guerre lasse, je le mordis à la joue. Surpris, il se redressa dans un cri en proférant des insultes. Il me considéra un instant avant de m’administrer à toute volée deux paires de gifles. La violence des coups m’étourdit mais je l’entendis pourtant me traiter d’allumeuse. La cruauté déformait ses traits qui avaient perdu toute séduction. Il semblait devenir fou, possédé.

 

Usant de mes dernières ressources, je tentai vainement de le griffer. Mais la lutte était inégale. Ma jupe subit le même sort que mon corsage tandis que des coups pleuvaient sur moi. Bientôt, ma culotte de dentelle ne fut plus qu’un souvenir. Il tirait visiblement un malsain plaisir à voir mes forces diminuer à chaque instant. D’une forte poussée, il me cloua au sol. Ma tête rebondit sur le carrelage avec un craquement sinistre.

Je crois bien que je perdis connaissance quelques secondes et ce fut une douleur horrible qui me fit revenir à moi. Je le sentis forcer ma virginité avec bestialité. C’était comme si un pieu de fer labourait mon intimité. Il avait maintenant emprisonné mes poignets dans ses mains et s’acharnait sur moi. Sa virilité me sciait. Ma voix était depuis longtemps éteinte, mes sanglots taris. Je sentis ma fin proche, mon âme se déchirer, tant la souffrance était insupportable, inhumaine. A bout de peine, j’essayai de détacher mon esprit de mon corps afin de moins souffrir, de ne plus sentir.

Soudain, il émit un cri rauque et s’affala sur moi, ahané. La nausée me gagnait et j’essayais de le repousser lorsqu’un cri strident me parvint et je me sentis délivrée de son poids. Je me relevai à demi pour voir le regard horrifié d’une jeune femme, visiblement enceinte, me considérer comme si je représentais le démon en personne. Sans un mot, elle se jeta sur mon agresseur en l’abreuvant de coups et d’injures. Celui-ci tentait en vain d’esquiver. Mais, malgré sa grossesse avancée, elle était visiblement tenace. Alors, je me levai précipitamment et me mit à bonne distance me demandant qui pouvait bien être cette créature qui volait à mon secours.

Je ne fus pas bien long à comprendre que c’était en fait son épouse. La fureur de celle-ci était à son comble et j’assistai horrifiée à la bagarre qui opposa bientôt le couple. Bientôt mon agresseur oublia l’état de sa femme et se mit à la rouer à son tour de coups. Mes sanglots reprirent tandis que bibelots, nappes, verres, chaises, volaient à travers la pièce. Une scène d’hécatombe.

 

Je ne sus jamais comment je me retrouvai près de la porte de sortie. La bile au bord des lèvres, les vêtements en lambeaux, du sang dégoulinant entre mes cuisses, une douleur lancinante au bas-ventre, je me précipitai dehors. Les passants s’écartaient sur mon passage, aucun taxi ne voulut me prendre. Je me réfugiai près d’une porte cochère. Heureusement que le jour déclinait. Lorsque la nuit revêtit la ville de son manteau sombre, je parcourus à pied les cinq kilomètres qui me séparaient de ma maison. C’est ainsi que je me refugiai dans ma chambre, encore hébétée et avec l’envie de mourir.

Lorsque je finis mon récit, ma mère me reprit dans ses bras en psalmodiant son prénom. On était encore enlacées lorsque mon père fit irruption dans la chambre, visiblement excédé d’avoir trop patienté. On relâcha notre étreinte. Je ne pus soutenir le visage empreint de douleur de mon père et lui non plus ne pus esquisser un geste, encore moins prononcer un mot. Il ferma un instant les yeux et fit un pas en arrière, comme pour arracher de sa face la vision de sa fille en lambeaux. Lorsqu’il les ouvrit, des larmes y dégoulinaient déjà et dans un hoquet, il se précipita dans le couloir. J’entendis la porte de leur chambre claquer.

 

Maman, après m’avoir adressé quelques paroles rassurantes se précipita à sa suite. Ils revinrent tous les deux un quart d’heure plus tard alors que je me tenais prostrée sur le bord de mon lit. Sans un mot, il me tendit les bras et je m’y refugiai. Lorsque ses bras se refermèrent sur moi et qu’il me serra contre lui en tremblant, je sus que je resterais toujours sa petite fille. Mes parents me dirent ensuite qu’on devait aller à la clinique et qu’ils avaient déjà appelé notre médecin de famille.

 

Ce fut le début d’une autre descente aux enfers. Je dus raconter une multitude de fois les faits, au médecin, à la police, à l’avocat que mes parents avaient choisi pour défendre mes intérêts.

 

Le lendemain, mon agresseur fut mis aux arrêts. Mais il nia totalement m’avoir violée et affirma que c’était avec mon consentement. Son épouse aussi corrobora la version de son mari. Elle relata avoir trouvé, à son retour de voyage, son mari en train d’entretenir des relations sexuelles avec une jeune fille dans leur appartement. Mais à son entendement, il n’y avait pas eu viol. Le couple nia aussi s’être bagarré sous mes yeux même si la perquisition faite à leur appartement supposait le contraire. Une enquête de moralité faite auprès des voisins révéla qu’elle était souvent battue par son mari. Chose qu’elle nia aussi. L’inspecteur avoua à mes parents qu’il sentait qu’elle protégeait son mari mais n’avait aucune preuve du contraire. Mon violeur, après l’intervention de son avocat, fut libéré sous caution.

 

Seul le certificat médical établi confirmait les violences que j’avais subies. L’affaire fut portée devant les juridictions compétentes et mes parents avaient l’intention, avec mon accord, d’intenter un procès. Les dispositions étaient en train d’être prises lorsque ma grand-mère paternelle convoqua une réunion de famille à laquelle elle avait convié mes parents et moi ainsi que mes tantes et oncles. Elle nous fit comprendre qu’elle désapprouvait cette initiative car elle n’était pas certaine que cela soit dans mon intérêt que l’affaire soit ébruitée. Elle arguait que c’était notre linge sale et qu’il fallait le laver en famille. Par ailleurs, est-ce que le fait que mon nom soit associé à un procès ne me desservirait pas dans l’avenir ? Un procès ne constituerait-il pas un handicap pour une carrière et un mariage ?

 

Mes parents après moult hésitations se laissèrent finalement convaincre. La plainte fut retirée et les charges contre mon agresseur levées.

 

Mais pour moi, la guérison fut lente et éprouvante. Outre la guérison des dommages corporels, je dus suivre des séances de psychothérapie qui peu à peu portèrent leurs fruits. Il me fallut plus de six mois pour que des cauchemars ne viennent plus hanter mes nuits et m’assurer aussi que je n’avais pas contracté le virus du SIDA. Je dus par ailleurs retarder d’une année ma formation à Dakar.

 

Mais, une grande interrogation me taraudait encore : Pourrais-je à l’avenir entretenir des relations normales avec un homme ?

LES BLESSURES DE L'A...