Nouvelle année, nouveau départ.
Write by Farida IB
Armel…
Nous sommes en route Debbie et moi pour notre rencard. J'ai misé sur la proposition de Tina. Pour l’occasion, j’ai loué une grosse cylindrée vu que ma voiture a été prise en otage par mon père. Sur le l'ecran de bord, il est 10 h 06 et ça fait une heure qu’on roule en silence. J’ai donc mis de la musique pour meubler l’ambiance électrique qui règne dans l’habitacle. Nous sommes en train d'écouter en ce moment " Lettre à une femme " de Ninho que je chante à tue-tête.
Moi : la reine du royaume, c’est toi, ma fille ça s’ra une princesse.
J’voulais juste la paix moi, et ma bella dans le Classe S.
Oh mi amor, c’est que nous deux, fuck le reste (fuck).
C’est toi la best (ouais) en classe affaire, ici, c’est trop la guerre.
Je lâche d’une main le volant et la tend pour saisir la sienne. Elle l'enlève avec un geste d’agacement.
Moi m’adressant à elle : qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux peut-être que je change de musique ?
Debbie simplement : non non, c’est bon.
Moi : ok (fredonnant) À toi mon bébé, à toi ma future femme.
Y aura des trucs à respecter si tu veux qu’on y aille.
Jusqu’au bout, je sais qu’t’as kiffé, j’le vois dans ton sourire. (ton sourire)
Elle se couvre la bouche pour dissimuler le sourire accrocheur qu’elle avait sur les lèvres.
Moi continuant l’air de rien : J’te f’rais plus jamais souffrir…
Debbie (marmonnant) : je veux bien le voir pour le croire.
J’arque le sourcil dans sa direction sans émettre un commentaire.
Moi rattrapant la fin : je sais qu’elle m’aime à la folie (oui, hey, hey).
Le rythme change expressément sur du Dadju (c’est son type) et la réaction ne tarde pas. Elle se détend complètement et on en vient même à discuter le reste du trajet. Lorsqu’on arrive à destination, je gare devant l’entrée et coupe le moteur avant de me tourner vers elle.
Moi : le voyage se termine ici madame.
Elle tourne un regard circulaire sur l’endroit.
Debbie : on est où là ?
Moi : au paradis.
Elle sourit en enlevant sa ceinture.
Debbie : y a intérêt en tout cas.
Le portier vient lui ouvrir. Au même moment, un groom arrive et propose de prendre nos affaires. Ce qu’il fait pendant qu’on descend tous les deux. On avance ensemble dans le hall où nous sommes chaleureusement guidés vers le bungalow que j’ai réservé. Debbie en bonne maîtresse de maison s’occupe de nous installer et moi, je décide de faire un tour à la salle de bain. Elle me chahute à ce sujet. Le fait est qu’entre l’hygiène et moi, il y a une histoire d’amour qui ne dit pas son nom. Je me lave au moins dix fois par jour, tout est pour moi une raison de passer sous le jet d’eau. Figurez-vous que j’ai convaincu Eddie d’accepter la décision de papa de l’envoyer à l’étranger juste pour avoir notre salle de bain à moi tout seul (rires) c’est méchant n’est-ce pas ? J’avais vraiment marre qu’il râle tout le temps à propos de ça même si je dois reconnaître que j’abuse parfois.
Debbie : dis moi vite si tu vas passer la journée à te laver pour que je me trouve déjà un plan B.
Moi : rire*, c’est pour enlever la poussière de la route sur ma peau.
Debbie : Armel, tu viens de quitter la maison.
Moi : objection madame, il y a deux heures que nous avons embarqué sans oublier le quart d’heure pour arriver chez toi.
Debbie soupire dépitée : je n’ai jamais vu un homme aussi méticuleux que toi. De nous deux, on aurait dit c’est moi l’homme et toi la femme. Tu passes plus de temps sous la douche que moi, tu es toujours coquet, tu prends un temps fou pour soigner ton apparence et tu mets du vernis assorti à tes fringues ! Quel autre homme tu vois faire ça ?
Moi : bah l’apparence ça compte tu vois, c’est sur ça qu’on te juge en premier.
Debbie roulant des yeux : ouais c’est ça ! Si tu n’étais pas aussi friand du sexe féminin, j’allais vraiment douter de ton appartenance sexuelle.
Moi parlant vite : je peux jahin être gay.
Debbie : je n’en doute pas une seconde (me poussant) maintenant vas-y, tu me perds des minutes précieuses du temps que j’ai à passer ici.
Moi : je ferai vite.
Debbie : oui c’est ça, je te crois.
Je rigole, mais lui donne finalement raison en passant trois quarts d’heures dans la salle de bain extérieure. Autant dire que le confort et la température de l’eau n’ont pas joué en ma faveur. À ma sortie, je ne la trouve nulle part dans la chambre. Je me choisis une combinaison polo shirt et short plus casquette que je porte avant de me poser sur le lit pour répondre à mes messages d’anniversaire. J’en ai reçu une foison, je ne savais même pas que je connaissais autant de monde. Mes copines, elles ont bourré leurs stories de mes photos. Je parie qu’ils y en auront qui vont se rendre compte aujourd’hui qu’elles sortent avec le même mec mddrrr.
Je m’attelle à répondre à tout le monde le sourire aux lèvres. J’ai rererereregardé la vidéo que m’a faite Debbie. Ça doit faire au moins la centième fois que je la visionne, mais je suis toujours aussi ému. Il y a Magnime aussi qui m’a envoyé un message trop émouvant. Celui qui m’a le plus choqué plus qu’étonné, c’est Eddie. Il a fait un montage Lomotif de nous deux, Yumna (sa crush) s’est même prêtée au jeu en me chantant joyeux anniversaire avec un drôle d’accent (rires). Sans oublier le moment le plus fou lorsque Tina m’a réveillé avec une bouteille de champagne frais en plein visage, mais plus lorsque j’ai reçu les vœux de mes neveux. Autant dire qu’ils ont relativement comblé le vide du joyeux anniversaire laconique que j’ai reçu de leur père. Mes parents ?? Bof l’espoir fait vivre. En revanche, j’ai envoyé un message à mon père pour lui souhaiter un joyeux anniversaire qu'il n’a même pas daigné répondre. Mais bon ce n’est pas comme si ça allait changer quelque chose à ma journée.
Outre ces témoignages d’affection, j’ai consacré une heure à la vierge marie et une autre à la méditation en début de matinée. Vous savez bien, qui dit anniversaire dit nouvelles résolutions. Alors en regard de l’introspection que je me suis imposée, il ressort que…
1. Je ne dois plus rien faire pour contrarier ma mère ni la décevoir.
2. Je vais arrêter de chercher les noises à mon père (lol vous y avez cru hein) le bras de fer continuera wesh, c’est ça qui met du punch dans ma vie.
3. Je ferai quelque chose de grandiose de ma vie.
4. Je suis le seul responsable de mon bonheur, les actes des autres n’auront que l’importance que je leur donnerai.
4.1 Je ne serai plus jamais le souffre-douleur de quelqu’un. (ça c’est mon lot quotidien).
5. Plus de coup bas envers Debbie.
Ce niveau par contre est encore flou dans ma tête parce que mine de rien ça implique que je fasse des concessions, d’énormes concessions. Est-ce que je suis prêt à arrêter ma vie de débauche et devenir le partenaire idéal ? Vous vous doutez bien que non ! Je suis trop jeune pour ça. Quand même, je suis prêt à faire des efforts dans ce sens et pour un début, je vais décharger quelques-unes de mes copines.
Nous allons de ce pas procéder par élimination.
Akila et Ruth, je les garde au chaud. Akila, c’est elle qui m’apaise quand les autres chauffent ma tête. Ruth, c’est la fille qui m’avait invité au restaurant afin de me féliciter pour mon diplôme. Vous vous rappelez bien. C’est une fille très free, enfin elle a un peu les manières de whyties. C’est en fait une expatriée française d’origine togolaise. Son père l’a arraché à l’affection de sa mère avec qui elle vivait en France pour se venger de l’avoir quitté pour un blanc. La fille se retrouve donc exilée dans son propre pays étant donné que le daron détient tous ses papiers d’identité. Pour mon plus grand bonheur j’avoue.
Au tour de Sacha. Elle, on l’élimine direct. La meuf a trop les allures d’une chienne mal baisée. Elle m’a fait toute une scène ce matin. Frère, à quelle heure on fait une scène à son homme le jour de son jour ? Elle a vu ça où ? Une personnalité comme moi, ce n’est pas n’importe qui, qui naît un 14 juillet ou bien ?
Keyla, elle on la garde ou pas ?
Selon vous, elle reste ?
Pour être honnête je l’aurais gardé si elle ne s’était pas retirée d’elle-même. Comme le dit la chanson, la fille a la technique, la tactique, la théorie et la pratique, son coup de rein est élastique. Argh !! Bon, on verra bien.
Donc en grosso modo (…) ma réflexion est interrompue par la sonnerie de mon téléphone, c’est Akila. Je décroche et colle mon téléphone à l’oreille tout en répondant au dernier message que Ruth m’a envoyé sur ma tablette.
Moi : allô.
Akila : l’heureux du jour !
Moi souriant : comment tu vas ma douce ? (écrivant à Ruth) « Je vais voir dès que je rentre sur Lomé. »
Akila : toi tu ne fais plus rien avec moi.
Moi : c’est le temps ma belle, je n’en ai plus beaucoup dernièrement.
Ruth : « Donc on ne peut pas se voir aujourd’hui ? »
Akila : même pour répondre aux messages ?
Moi écrivant : « Non ma belle, je suis vraiment désolé. »
Akila ajoutant : je ne pense pas qu’on ait besoin d’une journée pour le faire.
Moi lui répondant : tu as raison sur ce point, je n’ai pas d’excuse.
Ruth : « C’est vraiment dommage parce que j’avais prévu une surprise pour toi. »
Moi écrivant : quel gâchis ! Je suis sûr que tu t’es encore surpassée, j’aurais trop aimé être là.
Ruth : « Ce n’est pas bien grave on trouvera le moyen de rattraper ».
Moi : tu l’as si bien dit.
Akila au bout du fil : t’es là ?
Moi : oui, donne-moi une minute s’il te plaît.
Akila : d’accord.
Moi écrivant : « Tout à fait, ce n’est que partie remise. Je te fais signe dès que je suis de retour. »
Ruth : « Ça marche mon beau, encore une fois joyeux anniversaire ».
Moi : merci beauté ♥️!
Je range la tablette pour me concentrer sur l’appel.
Moi : je suis à toi ma douce (enchaînant) tu sais ce qu’on va faire ? Je vais prendre le temps de répondre un par un tes messages manqués.
Akila : ce n’est plus nécessaire. On se parle en ce moment, c’est ce qui compte réellement.
J’entends des mouvements vers l’entrée.
Moi : c’est pour ça que je t’aime, tu es toujours aussi compréhensive.
Elle met quelques secondes à répondre d’un ton ravi.
Akila : tu viens de dire que tu m’aimes là ?
Moi : bien sûr et tu m’as manqué.
Debbie arrive et me fais sa mine des mauvais jours, je fronce les sourcils en la regardant.
Akila : tu m’as manqué aussi mon chéri, horriblement.
Moi chuchotant à Debbie : qu’est-ce qui se passe ?
Elle me lance un regard haineux et hautain avant de rebrousser chemin. Je lui emboîte le pas hébété.
Moi au téléphone : ma douce, je peux te rappeler plus tard ? J’ai une urgence-là.
Je n’attends pas sa réponse avant de raccrocher et de ranger le téléphone dans ma poche.
Moi pressant le pas : où est-ce que tu vas comme ça ?
Debbie bourrue : je rentre chez moi.
Moi perplexe : mais pourquoi ? Le rencard vient à peine de commencer.
Debbie la voix tremblante de colère : je n’aurai jamais dû venir, manifestement tu as déjà tes plans pour passer la journée.
Je la rattrape de justesse avant qu’elle n’ouvre la porte. Je la bascule à l’intérieur et me met en travers de son chemin.
Debbie : laisse-moi passer Armel.
Moi : tu n’iras nulle part ! Si tu as quelque chose à me dire dit le moi et maintenant.
Elle me lance un autre regard plus haineux que le premier qui me glace littéralement. Regard que je soutiens néanmoins. On se jauge comme ça pendant de longues minutes lorsqu’une larme glisse sur sa joue.
Moi : tu pleures ?
Je veux la toucher, elle se défile.
Moi : Deborah dit moi ce qui ne va pas.
Silence.
Moi perdant patience : mais parle bon sang !! Pourquoi tu te mets dans un état pareil alors qu’il y a quelques minutes encore nous étions en train de rigoler gaiement ?
Debbie : il y a que !!!
Moi arquant le sourcil : je t’écoute.
Elle essuie sa larme d’un geste déterminé avant de commencer.
Debbie : Armel moi, j’en ai marre de ta vie de patachon. J’en ai ras le bol que tu te foutes tout le temps de ma gueule. Tu n'as aucune considération pour ma personne. (avec une pointe de déception dans la voix) Et dire que j’ai été folle de croire que t’avais retenu la leçon. (rire nerveux) Je me suis grave fourvoyée, j’ai été stupide, vraiment stupide de penser que tu allais changer.
Moi sur le cul : mais Debbie qu’est-ce que tu me fais là ? Je pensais que mes histoires de cul ne t’avaient jamais dérangé. C’est un arrangement auquel nous avions consenti tous les deux.
Debbie : de fait ! Et je l’ai accepté parce que c’était le seul moyen d’être avec toi. Je l’ai fait dans le seul but de te laisser profiter de ton adolescence, mais là, on devient adulte Armel et ça ne va pas en s’arrangeant. Tu les collectionnes à présent par dizaine et sans gêne tu les defiles devant moi. Devant elles tu m’humilies. (regard circulaire dans la pièce) Ici on était censé passé la journée ensemble, rien que nous deux.
Moi : elles m’ont appelé pour me présenter leurs vœux, rien d’autres.
Debbie : peu importe (essuyant une autre larme) je ne sais pas si tu te rends compte de combien ça me brise de voir toutes ces filles tourner autour de toi. Tu ne peux pas savoir. Je ne voulais pas être cette copine jalouse, impulsive, collante qui veut tout contrôler sur la vie de son homme, je voulais te laisser profiter de ton temps. Sauf que je suis la seule à en faire les frais. (sanglots) Armel, tu me fais tant de mal, tu…
Elle s’effondre sur le sol et fond en larmes. Je la regarde pleurer son soul sans savoir quoi faire, ça me fend le cœur de la voir ainsi. En fait, je me rends compte que je lui ai fait bobo au cœur (Dadju vie) je n’ai jamais réalisé qu’elle souffrait autant de mes frasques. Mais qu’est-ce que j’ai été idiot ! Cette fille, elle donnerait sa vie pour moi, et moi je n’ai trouvé rien d’autre à faire que de la blesser.
Sur le coup, je prends une décision.
Moi (m’abaissant à sa hauteur) : je pense qu’on doit mettre un terme à tout ça, il vaut mieux qu’on se sépare.
Elle lève un regard perplexe sur moi.
Debbie : tu veux me quitter ?
Moi soupirant : c’est ce qu’il y a lieu de faire, tu ne penses pas ? Il est clair que cette relation t’apporte plus de peines que de joies.
Debbie (la voix tremblante) : mais moi je ne veux pas me séparer de toi, je n’aime que toi Armel. Je ne veux même pas imaginer ma vie sans toi. Je… Je, plutôt mourir que de te perdre.
Je la regarde doucement et soupire de dépit.
Moi : alors qu’est-ce que tu préconises qu’on fasse ?
Elle reste un moment sans parler avant de se redresser en essuyant ses larmes.
Debbie : je sais que ce serait trop demandé que de s’attendre à ce que tu ranges définitivement tes freins.
Moi (acquiesçant dans son sens) : ce serait me demander l’impossible, je ne veux pas me mettre à te mentir. Deborah, je t’aime beaucoup et tu comptes beaucoup pour moi certes, mais de temps en temps, j'ai le besoin d’aller voir ailleurs. C'est plus fort que moi.
Elle baisse le regard pour fixer un point imaginaire. Je lui prends la main et du doigt, je soulève son menton pour l’inciter à arrimer son regard au mien.
Moi : écoutes je te promets de faire des efforts, je t’en donne m’en parole. Ne t’attends juste pas à ce que je devienne un enfant de cœur du jour au lendemain.
Elle hoche la tête.
Moi (lui caressant la joue d’un revers de main) : toi promets moi de ne plus jamais te mettre dans cet état, tu sais bien que je n’aime pas te voir pleurer.
Debbie voix inaudible : ok.
Moi : je n’ai rien entendu qui ressemble à une promesse.
Debbie souriant doucement : je promets et m’engage sur mon honneur de ne plus verser la moindre larme devant le sieur Franck Armel Djidjoho Elli.
Moi : j’aurai préféré sans le sarcasme, mais j’accepte.
Elle sourit pendant que je la regarde intensément. Je ne suis pas certain de vous l’avoir dit, mais Debbie est tellement belle. C’est le genre de beauté naturelle, qui ne frappe pas à vu d’œil. Elle a aussi une voix envoûtante, des yeux magnétiques, de la grâce. En gros elle a tout pour elle et je devais me considérer très chanceux de l’avoir dans ma vie, mais hélas, je suis un éternel insatisfait. Je ne suis pas fier de moi croyez-moi.
Debbie (me fixant le sourcil arqué) : je peux savoir pourquoi tu me regardes comme ça ?
Moi : tu es belle c’est pourquoi.
Debbie intimidée : euh merci.
Je nous relève tous les deux et on se retrouve l’un en face de l’autre.
Debbie : bon ce n’est pas pour casser l’ambiance, mais nous avons un anniversaire à fêter et moi je n’ai pas toute la journée à passer ici.
Moi : ok, mais d’abord embrasse-moi.
Debbie détournant sa tête : non !
Elle se dirige vers la sortie, je la suis.
Moi : mais je veux un bisou !
Debbie : tu ne l’auras pas, tu es puni.
Moi : mais j’ai promis de faire des efforts.
Debbie (se retournant pour me regarder) : et tu penses que c’est suffisant ?
Moi : mais s’il te plaît un bisou de rien du tout (me baisant la main) comme ça.
Elle s’envole dans un éclat de rire en ouvrant la porte que je referme derrière moi.
Moi boudant faussement : tu es méchante.
Debbie : lol (me prenant la main) vient je nous ai concocté un programme pour passer le temps.
Moi : quand est-ce que tu as eu le temps de faire ça ? D'ailleurs c’est moi qui suis censé le faire.
Debbie : et tu l’as fait ?
Moi me grattant la tête : non, j’avoue que je voulais juste passer une chouette journée avec toi.
Debbie : j’avais deviné, c’est pour ça que j’ai mis les quarante-cinq minutes qu’il t’a fallu pour te dépoussiérer à profit.
Moi impressionné : alors toi, tu es vraiment mademoiselle prévoyante.
Debbie narquoise : oui, c’est tout moi monsieur tête de linotte.
Je lui mets une main.
Debbie hurlant : aiieeuuhhh
Moi : répète un peu ce que tu viens de dire.
Debbie : j’ai dit monsieur…
Elle s’interrompt et se met à courir lorsque je fais mine de la poursuivre. On se lance dans une course-poursuite sous le regard amusé des passants.
Debbie…
C’est la mi-journée et je dois dire que pour une journée partie sur un mauvais pied, elle est relativement délicieuse. Dire que la scène où je le surprends en train de dire " Je t'aime" à je ne sais quelle conne encore suivi de la tentative de rupture m'a bouleversé est un euphémisme. J’étais désemparée au plus haut point. Je préfère de loin subir ses déboires que de devoir apprendre à vivre sans lui. Quoi qu’il en soit, j’ai décidé de ranger cette histoire dans un coin de ma tête pour profiter de la journée et pour tout vous dire, je vis ma plus belle vie en ce moment. Nous nous amusons comme des fous. D’abord, nous avons eu un moment détente au spa ensuite nous avons monopolisés l’air de jeux comme des gamins de 5 ans mdrr, mais c’était trop fun. Là, nous sommes en train de terminer notre déjeuner tranquille au restaurant en parfaite complicité. Il y a tout un buffet composé de tout ce qu’il aime manger, vous devinerez qui y a veillé avec une attention particulière.
À cet instant précis, il s’amuse à jouer à cache-cache avec une tranche d’aloko frite piqué sur sa fourchette. Je garde ma bouche grande ouverte en attendant qu’il me la donne, il avance bien sa main et me met brusquement une feinte. Je lui donne une tape discrète, il se met à rire d’un rire espiègle.
Armel : je t’ai eu !
Moi amusée : toi t’es trop un gamin.
Armel : lol je te signale que tu as juste six mois de plus que moi.
Moi : certes, mais l’histoire retiendra que j’ai vu le jour avant toi, en plus je d'être la plus mûre. (précisant) Dans tous les domaines.
Il arque le sourcil.
Moi : mais oui je suis largement plus mature que toi et physiquement, tu ne peux non plus rivaliser.
Armel : weh j’avoue, mais question maturité permet moi d’émettre des réserves. Assumer de grandes responsabilités ou veiller sur ses proches à un jeune âge, ou encore vivre une vie de solitaire ne fait pas forcément de nous une personne mature. La maturité, c’est voir, jugé et agir, être plus mûr(e) dans sa façon de vivre.
Moi : je suis bien d’accord ! Seulement donne-moi un exemple, un seul fait qui pourrait me prouver que tu as plus de jugeote que moi.
Il réfléchit une minute.
Armel : tiens ! Je suis une personne réaliste.
Moi : je te l’accorde (d’un geste de la main) vas-y continue, tu peux mieux faire.
Armel (se frottant le menton) : laisse-moi le temps d’y penser un peu.
Moi me marrant : avoue-toi vaincu une bonne fois, j’ai tellement d’exemples pour appuyer ma thèse. Entre autres que tu es particulièrement rêveur, dans la lune, pas concret, pas très organisé, tu fuis à la moindre difficulté, tu…
Armel : c’est bon, j’ai saisi le fond de ta pensée. Je t’assure que j’ai compris.
Moi riant : je dis seulement la vérité kiakiakia.
Armel faisant la moue : tu n’as fait que lister mes défauts, j’ai aussi des qualités tu sais ?
Moi : bien sûr ! Tu es un brave homme, tu es bienveillant, familier, doux et surtout généreux et tu feras un bon père. Tu ferais également un excellent mari si tu venais à te débarrasser de ton talon d’Achille.
Armel touillant la paille dans son verre : à ce qu’il paraît, tu me connais trop bien.
Moi : plus que tu peux l’imaginer.
Armel : weh et c’est flippant !
Moi arquant le sourcil : en quoi ?
Armel haussant l’épaule : c’est flippant, c’est tout (buvant dans son verre) sinon j’ai fait un travail sur moi-même ce matin et j’ai pris de nouvelles résolutions.
Moi curieuse : lesquelles ?
Armel : désolé, c’est personnel. Tout ce que tu dois savoir, c’est qu’à compter de ce jour, je vais m’évertuer à m’améliorer.
Moi : commence déjà par te réconcilier avec tes parents.
Il lève le sourcil.
Moi : à priori tu t’es encore embrouillé avec ton père.
Armel : qui t'a parlé de ça ?
Moi : personne, je suis une bonne observatrice.
Armel d’un trait : pour une histoire d’argent, il fait tout un esclandre et ma mère comme d’habitude le soutient.
Moi stupéfaite : tu as chipé de l’argent à ton père ?
Armel : nuance, j’ai pris. Il m’a signé un chèque en blanc de son plein gré, ce qui le dérange c’est la somme que j’y ai inscrit.
Moi : te connaissant tu n’as pas lésiné sur les bords.
Armel : qui est fou ?
Moi : honnêtement j’aurais fait la même chose que toi, c’est une occasion sans pareille.
Armel : là on est bien d’accord.
Il cogne son verre contre le mien, on le porte donc à nos bouches simultanément. Ce qui nous arrache un fou rire. On rigole quelques minutes.
Moi me calmant : au moins maintenant je connais la source de ta fortune mystérieusement soudaine. Je peux dès lors bouffer ma part sans crainte.
Armel : je t’ai rassuré pourtant.
Moi lui montrant mon verre : toujours gardé une certaine réserve, c’est la loi de la survie qui le préconise.
Je porte mon verre à la bouche et le vide d’un trait pendant qu’il ricane. On se met à parler de choses et d’autres notamment de sa réconciliation imminente avec ses parents. Il est à fond dans son discours, ce qui fait en sorte qu’il ne remarque pas la présence derrière lui du serveur qui vient d’apporter son gâteau. Je fais signe à ce dernier d’avancer.
Moi : c’est l’heure de souffler tes bougies.
Il se tourne vers sa droite et me lance un regard surpris, la surprise laisse place à de l’euphorie.
Armel : tu m’as commandé un gâteau ?
Moi : tu as déjà vu où un anniversaire sans gâteau ?
Armel extrêmement ému : merci mi amor.
Le personnel et les clients sur place se joignent à moi pour la cérémonie de la chanson pendant qu’il me regarde complètement baba.
Moi (lorsqu’on finit) : vas-y, souffle. Les bougies vont fondre sur le gâteau.
Il se penche dessus pour le faire.
Moi : n’oublie pas de faire un vœu.
Il me regarde, hoche la tête puis ferme ses yeux un intervalle de temps avant de souffler fort sur les bougies sous nos frénétiques applaudissements.
Moi : joyeux anniversaire mon amour.
Armel tout sourire : merci mi amor, c’est de loin mon plus bel anniversaire je te jure.
Moi : je suis heureuse que tu aies aimé et j’espère que tu aimeras (je m’abaisse pour prendre le petit paquet cadeau sous la table) ça !!
Armel (le prenant) : qu’est-ce que c’est ?
Moi : bah ouvre, tu verras.
Ça lui prend trois minutes pour sortir le bracelet en pierres de Lave de chez Tina’sGlam. C’est une petite tuerie qui d’après Tina, a des vertus thérapeutiques sur son porteur.
Armel : c’est joli, ça sort de l’ordinaire. Franchement, je suis gâté.
Moi lui souriant : c’est moi.
Plus tard, on quitte le restaurant pour une ballade digestive autour de la grande plage. Après quoi on décide de patauger dans la piscine privée et ce déréglé à failli me faire boire la tasse. On se retrouve allongés sur les transats autour du bar pour siroter des cocktails tout en discutant de nos choses. Bref nous nous étions réfugiés dans un monde féerique au point de ne pas voir le temps passé. Le temps de m’en rendre compte, il était 17 h. Je me redresse brusquement.
Moi déplaçant mes lunettes : excuse-moi d’interrompre ce moment idyllique, mais si je veux arriver à l’heure à la cave, il faut qu’on bouge d’ici dans (consultant l’heure) exactement vingt minutes.
Armel soupirant : tu es vraiment sérieuse que tu travailles ce soir ?
Moi : si je ne veux pas perdre mon boulot oui.
Armel : je t’en trouverai un autre, un vrai !
Moi me levant : trouve ça d’abord, ensuite on en reparlera.
Armel : pfff elle casse l’ambiance elle.
Moi sourire énigmatique : si tu me suis sans bouder jusqu’au bungalow, je te donne le bisou que tu voulais dans la matinée.
Armel détalant : le premier qui arrive !
C’est au pas de course qu’on franchit le seuil de la porte du bungalow et à peine que je referme la porte qu’il me plaque contre celle-ci et capture ma bouche. On s’embrasse frénétiquement, nos langues se mélangent. Ça sent le manque ! (rires) on part ensuite dans un flow plus saccadé quand je sens que ça tourne au vinaigre, je fais vite de mettre fin à l’intermède. Il soupire et colle son front contre le mien.
Armel : tu veux vraiment partir ?
Moi soupirant de même : je dois ! Crois-moi je veux bien rester, mais j’ai des obligations qui m’attendent.
Armel : la soirée vient juste de commencer.
Moi : on remettra ça promis.
Il soupire une dernière fois avant de consentir à me lâcher. Nous revoilà dans l’auto quelques minutes après, il fait la manœuvre puis démarre. Les trente premières minutes du trajet se passent dans une atmosphère tendue que je décide de rompre.
Moi : jure que tu me fais la tête.
Armel me jetant un coup d’œil : il y a de quoi, tu veux travailler le jour de mon anniversaire.
Moi : mais je l’ai fêté avec toi.
Armel : il y a vingt-quatre heures dans une journée.
Moi : mhhoo mon bébé est fâché.
Il reste impassible. Je m’étends vers lui pour lui faire un bisou, il grimace.
Armel : arrête, tu vas me déconcentrer.
Moi : je veux un bisou.
Armel les yeux plissés : tu es au courant que je suis en train de conduire là ?
Moi : gare-toi alors.
Armel : non !
Je croise ma main sous ma poitrine en boudant.
Armel (après un autre coup d’œil) : genre, tu veux retourner la situation contre moi ?
Moi riant en le fixant : et ça a marché ?
Armel : non, je t'en veux toujours autant.
Moi : rhooo.
On se tait un moment puis je reprends.
Moi : dis, c’était quoi ton vœu quand tu soufflais le gâteau ?
Armel : tu ne t'imagines pas que je vais te le dire, ça servirait à quoi sinon ?
Moi : ok fine, sinon tu as aimé mon cadeau ?
Armel l’air agacé : Deborah
Moi : oui bae.
Armel : TAIS-TOI !!
Tchuiipp ! Il casse le feeling lui.