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Write by kony ariane

Alim Moustapha

La carrière d’Adiza est lancée. Elle est extrêmement douée. Ma petite sœur a du succès.

Je crois qu’il est temps qu’elle refasse sa vie. Je sais qu’elle aime et aimera toujours Aurélien, mais il faut qu’elle aille de l’avant. Elle a vingt-huit ans maintenant. Elle est jeune. Elle ne va pas passer sa vie à faire son veuvage.

Dès qu’elle rentrera d’Abidjan, je lui toucherai deux mots. Papa est de mon avis. Je ne vais pas lui trouver un mari non loin de là, mais je vais l’aider à avoir une vie sociale, ce qui lui permettra de rencontrer du monde.

Elle fait mine de s’être remise mais je sais bien que c’est faux. Après le boulot, et son fils, elle plonge dans une tristesse qui ne dit pas son nom.

     

Adiza Moustapha

J’aurais aimé qu’Aurélien vive tout ça avec moi. J’ai du succès. Je suis à présent reconnue et respectée dans le milieu de la mode.

Il me manque mon homme. Je continue de lui parler le soir comme s’il était là. Je lui raconte mes journées, les progrès de notre fils. Le soir après les projecteurs et les paillettes, lorsque Jordy dort, tristesse et désarroi prennent place dans ma vie. Je ne me souviens pas d’une nuit où je n’ai pas pleuré. C’est dur de perdre son amour. Ça fait si mal. J’ai toujours à mon doigt ma bague de fiançailles. J’ai même trouvé dans ses affaires l'anneau qu’il devait me passer au doigt pour notre mariage.

Ce défilé à Abidjan est l’œuvre d’une charmante femme, Lydia. J’ai fait sa connaissance au Bénin il y a quelques mois. Elle est passée dans mon showroom et elle est tombée sous le charme de mes créations. C’est grâce à elle ce défilé ici en Côte d’Ivoire.

 

 

Ken Guenou

Je suis sous le charme de cette femme. Je stresse comme un adolescent qui a le béguin pour la plus belle du lycée.

Le cocktail a lieu dans la salle de réception de l’hôtel. Je patiente avec Marc Antoine car Lydia et Adiza sont sous les projecteurs. Je suis jaloux car les hommes tournent autour d'elle pour soit disant la féliciter, mais je vois bien dans leurs yeux qu'ils craquent tous pour elle. Elle s'adonne au jeu. Sourire par ci, éclats de rire par là. Elle pose même pour des photos. J'ai envie d'aller la tirer de là.

Quand enfin, elles purent se libérer ;

-Adiza laisse moi te présenter… Venait de dire Lydia

-maître ? Quelle surprise ! S’exclama cette dernière

-Adiza vous vous connaissez ?

-euh oui j'ai eu recours à ses services il y a quelques mois

-bon ben c'est mon beau frère et voici mon cher et tendre époux, Marc Antoine Guenou.

-maître ravie de vous revoir, Monsieur Guenou enchantée de vous rencontrer enfin. Lydia m'a beaucoup parlé de vous

Il a fallu que mon traître de frère réplique en me regardant ;

-J'ai moi-même beaucoup entendu parler de vous.

J'espère qu'elle ne me prendra pas pour un fou furieux. Seigneur faites qu’elle n'en tienne pas compte.

Moi qui avais imaginé des tas de conversations, me voilà à sourire bêtement à tout ce qu'elle dit.

La soirée a été un supplice pour moi. À chaque fois que je me trouvais en sa compagnie je n'arrivais pas à aligner correctement les mots. J'ai été le clown de la soirée pour Marc Antoine.

Elle n'est pas comme les autres femmes. Elle a comme un vide en elle et j'ignore comment l’aborder. J'ignore si elle est prête à voir quelqu’un ou si même elle est prête à pouvoir aimer quelqu’un d'autre.

J'en suis toujours au même point, je la veux dans ma vie.

Avant que je ne reparte pour Cotonou, Lydia avait dit une phrase sur un ton de blague sans doute que j'ai apprécié.

-Ken pardon prend des nouvelles d’Adiza souvent. Elle est une très bonne amie et ma partenaire

J'avais répondu reconnaissant ;

-je ferai de mon mieux, promis.

Ça me donne une bonne raison de la voir de temps en temps. C'est tout doucement que je me rapprocherai d’elle.

   

Adiza Moustapha

Après le succès que j'ai eu en Côte d’Ivoire et mon partenariat avec Lydia Guenou, je suis rentrée satisfaite.

 Mon petit Jordy m'a tellement manqué, il commence à dire des petits mots. Il court partout et est curieux de tout ce qui l'entoure. C'est une expérience que j'aurais voulu vivre avec Aurélien… Il me manque tellement mon Aurélien. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment il a pu vivre avec cette tumeur à la tête. Il ne s’en est jamais douté. Il est de ceux qui pensent qu’on n’a pas besoin de faire un bilan de santé lorsqu'on est très sportif et que l'on a des restrictions alimentaires. Il s’est plaint de migraine qui au bout de 3 jours lui ont été fatale. La tumeur a causé une hémorragie interne.

Peut être s'en serait il tiré s’il avait pris l'habitude de faire des bilans de santé.

Son papa depuis l’incident avec sa femme, vient passer le dimanche avec nous. Il veut connaître et être dans la vie de son petit fils. Il est  très gâteux avec lui.

J'ai pris deux jours de repos pour passer du temps avec mon petit homme. Nous allons passer la journée à la piscine. Sa nounou m'aide à charger les affaires dans la voiture.

J'allais prendre mon sac lorsque Rachida la nounou vint m’informer que dame était là pour me voir

-une dame dis tu ? Et quel est son nom ?

-oui madame ; elle dit être là grand-mère de Jordy c'est ainsi qu'elle s'est présentée.

Qui cela peut bien t'il être ? Il n'a pas de grand-mère. Ma mère est décédée depuis des lustres et la maman d’Aurélien m'a bien fait savoir qu'on n'existe pas pour elle. Je ne l'ai d'ailleurs plus jamais revu.

-très bien installe cette dame au salon je descends dans une minute

-très bien madame.

J'ai fini mon maquillage puis je suis descendue.

La dame était dos aux escaliers, contemplant un portrait d’Aurélien.

-bonjour Madame

-bonjour Adiza

-madame Pani ?

-la surprise se lit sur ton visage

- excusez-moi, c'est que je ne m’attendais pas à vous voir ici

- pourrions-nous nous asseoir un moment ?

- allez-y s'il vous plaît. Donnez moi une minute je reviens.

-je ne bouge pas d'ici

Qu’est ce qu’elle fait ici ? De la cuisine j'ai appelé Alim pour qu’il vienne. Dieu merci il est encore chez lui. Sa maison est à quelques minutes de la mienne.

J'ai pris un plateau dans lequel j'ai mis des verres et une bouteille d’eau minérale.

Je nous ai servi de l'eau. J'ai vu comme pour lui montrer que je ne l'ai pas empoisonné.

Elle a pris le verre contre toutes  attentes et l'a bu.

Je n'allais pas me laisser faire, mais je ne lui manquerais pas de respect car après tout c’est la mère de l'homme que j'aime.

-vous aviez l'air tellement heureux sur cette photo.

-nous l’étions oui

-la vie est courte et il y a des actes qu'on ne peut que regretter. Il me manque tu sais ?

-C’était votre fils, je n’en doute pas.

-mon orgueil  et mon obstination m'ont fait rater les dernières années de la vie de mon fils. Il est mort tout en me détestant.

-il ne vous a jamais détesté. Il était aussi orgueilleux et obstiné que vous.

-tu dis ça pour me consoler.

-loin de moi. Suivez moi s'il vous plaît je voudrais vous montrer quelque chose si vous le permettez.

-d'accord

Je l'ai conduite dans le couloir qui mène au bureau d’Aurélien.

-Aurélien appelle ce couloir lemur des souvenirs.

-il y a des photos de lui et de moi.

-il aimait auparavant cette photo de vous et de lui, mais celle là a ravi son cœur

-c’était à la vente de charité de l’église celle là. Vous n'y étiez pas.

-Il y a fait un tour discret car il savait que ça vous tenait à cœur. Il a dit que vous étiez sereine ce jour là. Que c'est le souvenir qu’il garde de vous depuis qu'il est enfant.

-c'était une semaine avant sa mort

-oui, malgré vos désaccords, il vous aimait profondément.

-mon fils,

La voilà qui pleure. Je ne peux pas la prendre dans mes bras. Et si elle me repoussait.

C'est à ce moment que j'ai entendu la voix de mon frère.

-prenez votre temps…

   

Alim Moustapha

J'ai fait aussi vite que j'ai pu. J'espère pour cette dame qu'elle n'a rien dit ou fait à ma sœur car je ne répondrai de rien.

-Adiza ? Adiza ?

-Alim, je suis là.

-ça va ? Où est-elle ? Que t'a-t-elle fait ?

-Alim calme toi s'il te plaît. Elle ne m’a rien dit ou fait. Elle est aumur des souvenirs.

-tu es sûre que ça va ?

-je te le dis

Par derrière l’épaule de Adiza, j’aperçois le bout de femme. Je ne l'aurais jamais cru. Elle est complètement chamboulée. Son maquillage a coulé. C'est une sacrée image. Pour une personne toujours tiré à quatre épingles et les traits toujours durs. Elle paraît si vulnérable.

Que Dieu me pardonne mais  ça ne me touche pas du tout. Je me méfie encore plus d’elle.

-bonjour Monsieur Moustapha

-Madame Pani,

-Adiza, je vous demande sincèrement pardon. J'espère qu’Aurélien me pardonnera d’où il est. Je m’en veux tellement…

-…

-je voudrais faire partir de la vie de mon petit fils

-si vous comptez le lui prendre, il faudra me passer sur le corps, venais je de lui répliquer.

Non mais, elle se croit sur une autre planète ?

-je comprends Monsieur Moustapha que vous soyez sur vos gardes, je l’aurais été à votre place. Tout ce que je veux, c’est de connaître mon petit fils. Je ne me pardonne pas mes actes. Je souhaiterais que vous me donniez une chance.

-je ne vous en ai jamais voulu

-pour ce qui est de connaître votre soit disant petit fils madame Pani, sans vouloir vous manquez de respect qu’est ce qui vous garanti aujourd’hui que c'est votre sang ?

-…

-il y a quelques temps encore vous juriez que ma sœur avait collé un bâtard à votre fils.

-ce sont les paroles d'une vielle sénile. Ne m'en tenez pas rigueur je vous en prie.

-nous allons y réfléchir. Vous êtes la mère d’Aurélien pour qui j’avais beaucoup de respect et de considération, mais la seule mère de Jordy c'est Adiza. Ne pensez pas à entrer en guerre avec elle pour le petit. Je vous détruirez si vous veniez à y songer.

-Alim !

-Adiza, je comprends votre frère. Avec l'image que je vous ai donné de moi, c’est tout à fait normal qu’il pense ainsi. Je prendrai le temps nécessaire pour vous prouver ma bonne foi. Je ne vais pas abuser de votre temps plus que ça. Merci de m'avoir reçu.

 

Adiza Moustapha

Je suis dans un rêve. La mère d’Aurélien qui vient de me présenter des excuses pour tout ce qu’elle a pu faire. Elle veut aujourd’hui faire partie de la vie de Jordy.

Alim a la mine froissée. Il est trop protecteur. Je ne pense pas que cette femme ait un plan derrière la tête. Elle avait vraiment l'air en détresse.

-Adiza, je ne vais pas te laisser faire

-Alim, elle était sincère.

-les larmes de crocodile qu'elle a versées ne m’ont pas du tout touché.

-Alim, écoute …

--non toi écoute. Tu ne crois pas que je souffrais de te voir vivre le rejet de cette femme ? Crois tu que je n'avais pas mal de te voir repousser le mariage avec l'homme que tu aimais, parce qu'en secret tu devais d'avoir la bénédiction de cette femme ?Laisse-moi te le dire pour que tu comprennes bien, soit tu manges ou tu te fais manger. Pour cette femme tu ne seras plus jamais celle qu'on mange et si elle veut pouvoir avoir sa part du butin, elle doit me convaincre moi d’être ce qu’elle est venu prétendre ici.

-…

-Monsieur Pani à toujours été correct avec toi c'est la seule raison pour laquelle je lui permets de voir le petit. C'est mon neveu, le fils de mon unique sœur, personne ne s'en prend à lui, jamais.

Il est vraiment en colère. Je préfère ne rien dire. Nous en reparlerons lorsqu'il sera plus calme.

-j’ai compris ce que tu as dit. Nous allions à la piscine.

-voila une bonne idée. J’embrasse mon champion et je file. Aussi demain n’oublie pas vous déjeunez à la maison

-moi oublier ? Jamais, ma belle sœur doit me faire du gombo à la togolaise. Je viendrai avec mes bols pour en emporter

-gourmande, bon je file. Je t'aime petite sœur

-je t'aime aussi. À demain mon grand frère d'amour.

   

Ken Guenou

Comme la plupart des samedis je me donne l’obligation de faire du sport. Après la salle de gym je pique une tête et me revoilà rebooster.

Je venais de sortir ma tête de l’eau, lorsque j’ai vu de dos une créature qui appellerait n’importe qui au péché. Quel homme est assez fou pour laisser sa femme se mettre ainsi en mayo de bain avec ce corps de déesse. Elle aurait été ma femme que je lui ferai une piscine privée à la maison loin de tous.

Mais c'est Adiza ! Mon Dieu elle est encore plus belle que dans tous mes fantasmes.

Elle est avec son fils. Ils sont à présents dans l'eau. Elle ne m'a pas encore vu. Je nage vers eux.

-Adiza, quelle belle surprise

-bonjour Ken, ça fait plaisir de te voir

-bonjour Jordy, tu aimes l'eau à ce que je vois

-ah ça oui, il adore l’eau

-si tu me permets, je pourrais le faire flotter ça te laissera le temps de faire quelques longueurs

-cela  ne te dérange vraiment pas ?

-au contraire ça me fais plaisir.

C'est ainsi que j’ai pris le petit bonhomme avec moi. Ça lui plaisait énormément d'avoir l’impression de nager. Il ne faisait que rire. J’ai vraiment apprécié ce moment.

Lorsque sa maman eut envie de sortir de l’eau, il avait émis un refus catégorique. Alors lui et moi avons continué nos jeux un moment avant de rejoindre Adiza.

Je me suis joins à eux pour le reste de la journée. C’est une bénédiction pour moi ce petit garçon. Grâce à notre nouvelle amitié, j'ai pu passer un moment privilégié avec la femme dont je suis fou amoureux. Au moment de nous quitter, je lui ai proposé qu’on fasse une autre sortie avec Jordy.

Elle a promis y réfléchir. Dans tous les cas je l'appellerai si elle ne le faisait pas.

   

Adiza Moustapha

Je n’ai pas de vie sociale, mais être tombée sur mon avocat a été une chance. Grâce à lui Jordy s'est bien amusé.

Dès que nous sommes rentrés, il s'est endormi. Je devrais l’emmener plus souvent à la piscine.

J'ai travaillé sur des croquis avant de m’endormir.

Après la messe de neuf heures nous avons mis le cap chez Moustapha. Il était à peine onze heures que la maison sentait le bon Tchiep.

-nous sommes là

-chérie ma gourmande de petite sœur est là

-très drôle, ça ne m’empêchera pas de bien manger et de me faire un plat à emporter

-tu me vois ça ? Elle n'est même pas gênée

-moi ? Gênée de manger ? Jamais.

-bonjour mes amours, allez viens Adiza. Je t'ai fait du bon dègué. Tu as une bouteille pour la maison aussi. Venait de dire ma belle sœur.

-toi tu es géniale. Je sais qu'au moins je peux compter sur toi

-bébé tu réalises qu'elle le dit à cause de la nourriture ? C’est moi son préféré, ne te laisse pas berner

-je vais me servir mon dègué

J'ai passé une belle journée avec eux. Jordy a passé son temps à courir avec ses cousins.

Nous les avons quittés vers dix sept heures. Je dois déposer à papa sa part de Tchiep.

-ma bru me gatte trop

-papa, elle sait que tu aimes son Tchiep

-c'est vrai j’adore ça. Jordy je crois que quelqu’un t'a laissé un colis sur mon lit

Mon fils avait les yeux brillants. Il a couru dans la chambre en question et est revenu avec un gros colis presque aussi grand que lui.

Son grand père avait fait une fois de plus une folie. Il lui a acheté une moissonneuse batteuse.

Papa le gâte trop. Il lui achète tout plein de voitures, des jeux de construction.

-papa c'est trop

-quand je te couvrais de cadeaux à son âge tu me disais que c’était trop ?

-papa…

-vous mangez avec moi ?

-nous avons, enfin j'ai fait le plein. Nous allons partir. J'ai une tonne de travail papa. De toute façon demain je déposerai Jordy et la nounou ici.

-entendu ma chérie. Rentrez bien et ne travaille pas trop tard.

-ne t'inquiète pas. Je t'aime mon papounet

-je t'aime aussi.

Il embrasse Jordy puis nous partons.

À dix huit heures trente j’étais derrière mon bureau à dessiner, lorsque la sonnerie retentit.

Je me demande qui cela peut il bien être. Je n’attends personne.

A ma grande surprise,  c'est le couple Pani.

-bonsoir papa,  madame… ne restez pas sur le pas de la porte. Entrez je vous en prie.

-merci ma fille. Alors comment vas-tu ?

-je vais bien merci et vous ?

-ça va plutôt bien. Et mon petit fils ?

-il va bien. La nounou l'habille. Il vient de prendre son bain

-il aime toujours autant l'eau

-toujours. Installez-vous s’il vous plait. Je vais vous chercher un rafraichissement

Durant mon dialogue avec Monsieur Pani,  son épouse est restée silencieuse. Je ne suis pas habituée à ça. Elle avait toujours  eu la langue bien pendue et ou avec des regards pleins de dédain. Elle a l'air perdu.

J'ai pris des verres et une bouteille d'eau.

 

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