Partie 1 - Disparu -

Write by Solène D'Almeida

-18 mois plus tard-


J’ai hâte d’être chez moi, ma journée a été si longue, un enchaînement de séances de médiation, je n’en peux plus de voir tous ces couples à la dérive. Heureusement que le mien est solide. Dans 2 jours, samedi, nous fêtons nos 5 ans!


J’ai 33 ans, un diplôme en psychologie et depuis deux ans, j’ai lancé une structure, en association avec une amie, Alice, qui elle a fait de la communication. Nous faisons dans le coaching à la personne (revalorisation de l’image, relations professionnelles, personnelles…)


Quand j’arrive chez nous, je trouve tout dans le noir. Bizarre car depuis six mois qu’il est au chômage, Diel met un point d’honneur a toujours être là à mon arrivée.

Je fais le tour de la maison tout en profitant d’allumer un peu partout, il n’est nul part.

ce n’est que quand je reviens à la cuisine pour sortir le poulet que j’ai laissé à mariner la veille que je constate qu’il a laissé un mot sur le frigo.


Je dois m’y prendre à trois fois pour assimiler ce qu’il a écrit:


“Je suis fatigué de faire semblant, de mentir. Oublie moi. Diel”


Quand le sens de ces mots parvient enfin à se frayer un chemin vers mon cerveau, je m’effondre. Je ne peux y croire, je repasse en boucle les derniers jours et je ne vois aucun indice, aucune raison… 

Au bout d’un moment, je me raisonne et tente de l’appeler mais son téléphone est fermé, il n’a pas de parents sur Libreville, sa famille est installée à Port-Gentil mais il n’est même pas proche d’eux, j’essaie tout de même d’appeler son frère, bien évidement, il n’a aucune nouvelle. 

Je suis inconsolable, si au moins nous avions eu une dispute? Je ne cesse de me le répéter et de revoir tout ce qui s’est passé.

Notre dernier différend remonte à 4 mois, à cause de sa nonchalance face à sa situation de chômeur…

Nous filons le parfait Amour, il y a deux jours encore il m’apportait le petit-déjeuner au lit. Je suis perdue. Et au-delà de la brusquerie de son départ, c’est l’incompréhension qui me fait le plus cogiter.

Je passe la nuit là, dans notre salon, assise à même le sol, essayant de revivre chaque minute de notre vie et je ne trouve absolument aucun indice.

Vers 5h du matin, j’ai un sursaut de lucidité car je réalise que j’ai un teambulding dans 3h et que je ne peux me permettre de ne pas y être. Ma structure est encore trop jeune pour que je perde un aussi gros client que BGFIBANK.

Je vais prendre une douche froide, puis j’effectue mes exercices du matin, après une nuit quasi blanche, ça m’aide en général. Je me force à avaler des oeufs au bacon suivi d’un café serré.

J’avise l’heure, 7h. J’attends trente minutes en consultant mes mails avant de reprendre une douche rapide et m’habiller en working girl, quand je m’observe à travers mon miroir en pied, plus aucune trace de mes larmes ou de ma nuit sans sommeil.

Je suis très forte pour compartimenter en général, mais là, il me faut doubler d'effort et surtout, je dois éviter toutes pensées qui me ramènent à Diel, sinon je me sens instantanément envahie par ce grand vide…


Ma journée se passe tant bien que mal, j’ai quelques absences qui ne passent pas inaperçues à l’oeil avisé de ma chère Alice mais dans l’ensemble je m’en sors pas trop mal pour quelqu’un qui marche avec la respiration bloquée…

Quand enfin nous nous retrouvons dans nos locaux, Alice m’interroge, je finis par craquer et tout lui avouer.

Elle reste bouche bée et je la comprends, rien, absolument rien ne permettait d’imaginer qu’un truc pareil pourrait arriver. 

Elle me console comme elle peut et fini par décider qu’il est hors de question que je me retrouve seule chez moi, nous y faisons un tour afin que je prenne quelques effets puis nous allons chez elle.

Assez rapidement, la fatigue de ma nuit blanche me rattrape donc après ma douche, je m’endors sans m’en rendre compte pendant qu’elle est à la cuisine.

C’est la fin qui me réveille vers 2h du matin et quand je sors de la chambre d’ami, je trouve mon associé devant un film. Je vais me servir et la rejoins avec mon plateau. Nous passons la nuit à enchaîner les films. Nous partageons de beaux fous rire et ça m aide à me détendre, tant et si bien que je m’endors de nouveau. 

C’est une sonnerie de téléphone qui me réveille, je suis désorientée pendant quelques secondes puis je me souviens des dernières 36 heures. 


Pendant ce temps, Alice a fini par bouger et trouver son téléphone. 


-Allô?


-...


-Doucement Clotilde, doucement. Si vous criez, je ne risque pas de comprendre ce que vous expliquez. 


-...


-C’est pas possible. 


-...


-Et il est où là?!


-MAIS VOUS ÊTES MALADES?!


Alice est dans tous ses états, je n’ai pas tout compris mais manifestement, son frère, qui vient de rentrer de Londres, est sorti seul et pour une raison que je ne m’explique pas, ça la rend hystérique. 


Vu son état, j’arrive à la convaincre de me laisser la conduire. 

Dix minutes plus tard, après une toilette sommaire, nous partons “fouiller” la ville à la recherche de sa “star de frère”...

Tout ce qui brille n...