Partie 2
Write by Myss StaDou
L´HOMME FORT : Partie 2
(Nouvelle par Myss StaDou)
***** SALOMON *****
Je vois Corinne qui marque un arrêt alors qu´elle est déjà sur le pas de la cuisine. Elle se tourne et me regarde. C´est son attitude extrêmement effronté qui m'énerve.
- Je demande... Arrête qui te comporter de la sorte !
Je me lève de ma chaise et je marche vers elle.
- C'est à moi que tu tournes le dos ?
- Je ne l'ai pas fait exprès. Excuse-moi.
- Je te parle de ton vêtement et tu t'en vas en me tournant le dos comme si j'étais ton chien. Pour qui te prends-tu dans cette maison ? Je t'ai déjà dit et redit que je n'aime pas te voir dans des habits très courts. Cette robe laisse tes cuisses exposées. Il manque de peu qu'on verra ton slip. Si je te dis que tu es très mal vêtue, c´est que tu l'es.
Elle baisse la tête et regarde sa robe.
- Si tu le dis… Je m'excuse. Cette robe m'allait parfaitement avant. Souviens-toi, tu l´aimais d'ailleurs beaucoup avant, commente-t-elle en souriant, pour m´amadouer bien sûr. C’est l'une des raisons pour lesquelles j'aime bien la porter. Je ne voulais pas t'offenser. Comme je disais, peut-être que ma grossesse fait en sorte qu´elle est désormais un peu plus relevée vers l'avant.
- Et tu continues à me répondre !
Je lui applique une gifle qui la fait vaciller. Elle s´appuie sur le chambranle de la porte et s´écrie de douleur, puis elle s'enfuit vers la cuisine. Je n'ai juste pas envie de lui courir après. Je lui ferai sentir mon courroux à cette sorcière.
***** CORINE *****
- Comment tu vas Corine ?
- Je vais bien.
Mon grand frère me regarde avec beaucoup d'amour dans les yeux. Je suis heureuse de le revoir. Je sais que je lui ai aussi manqué. Mes frères sont hyper protecteurs. Nous avons un lien fort depuis la naissance. Etre loin d´eux est parfois difficile pour moi, mais c´est aussi ça devenir mature, être une épouse et une mère dans son foyer comme je le suis.
Nous sommes assis dans un snack non loin de son lieu de formation.
- Alors, ça se passe bien chez toi ? demande-t-il en vidant sa bière. Quand accouches-tu ?
- Dans moins d'un mois si tout se passe bien.
- Comment cela ?
Je pense à la paire de gifles que j´ai reçue il y a deux jours de mon mari. Il est rentré saoul aux alentours de 23h. Je dormais déjà profondément. Je ne l'ai pas entendu frapper. Lorsque j'ai pu me lever et aller lui ouvrir la porte, il m'a frappée avant de me pousser contre le mur et avancer vers la chambre. Je sens encore mal dans le dos, tellement son geste a été violent. Je ne sais pas pourquoi il est soudain devenu colérique. Je fais pourtant tout pour lui plaire. Je reste effacée, mais cela ne l'arrange pas. J'évite au maximum de me retrouver sur son chemin. C'est tout ce que je peux faire.
- Comment va ton mari ?
Je lève les yeux et je regarde intensément mon frère.
- Bien.
- Ta réponse tardive ne me plaît pas.
Il se redresse, le dos raide, dans son siège. Je vois ses muscles saillir sous sa tenue de militaire.
- Auriez-vous des problèmes à la maison ?
- Non… Non non. Tout va bien.
- Il devait bientôt aller en stage pour prendre son galon et être comme nous.
Il me lance un regard dur.
- J'espère pour vous que tout va bien. Parce que je ne veux pas entendre que quoi que ce soit s'est passé dans votre foyer.
- Tout va bien.
- Corine, ça va ? - Es-tu sûre que tout va vraiment bien chez toi ? Tu n'as pas la mine que je te connais. Tu as l'air un peu mal en point.
- C'est la grossesse. Ne t'attarde pas sur de tels détails.
- Je ne voudrais pas le faire. Tu sais que si j'entends quoi que ce soit chez vous, ce que je veux faire à ce monsieur ne sera pas beau à voir.
- Ne parle pas ainsi. Tu sais qu´il est aussi votre ami. Vous vous entendez bien avec lui. Pour moi, c'est très important : qu'il n'y ait pas de tension dans la famille. Ce mariage n´a pas été facile pour moi. Trouver un homme qui ait accepté de m'épouser avec des frères comme vous, toujours prêts à la bagarre. Alors, je t'en prie, ne te mêle pas de ça. Laisse-moi gérer mon foyer comme je l'entends. Si je te dis que tout bien, c´est que ça va bien. Ne te fais pas des idées bizarres.
- D'accord. Si tu le dis, je te crois.
*****
Mon corps est déjà rompu de fatigue. J'ai juste envie de me coucher et de dormir. Mais il est impératif que je termine la cuisine et que je fasse manger pour que tout le monde puisse se restaurer. Je finis le repas et je vais mettre la table. Mon mari reçoit en ce jour la visite de sa grande cousine et du mari de cette dernière. Ils se soucient peu de moi, mais je garde mon rôle de maitresse de maison. Il faut gagner des ponts auprès de la belle-famille, même étant mariée. Je vais au grand salon et je les invite à gagner la table.
Au même moment, alors que je parle face à des mines figées, un monsieur que je ne connais pas entre dans la maison et salue à la ronde. Mon mari se lève et l´homme va aussitôt embrasser. Sa cousine et son mari l´accueille avec bonne humeur et le charrie. Je n'ai pas le temps de lui dire bonjour qu´il m'a déjà tourné le dos comme s'il ne me portait aucun intérêt.
Embarrassée, je regagne la cuisine. J'ai oublié de mettre de l'eau à table. C'est en venant m'installer que je constate que mon mari et les membres de sa famille ont pris place sur la table sans se soucier de ma présence. Ma place est déjà occupée. Mon mari lève la tête et me regarde sévèrement.
- Qu'y a-t-il ?! Apporte de l'eau à boire au lieu de rester plantée là comme un piquet.
Je vais poser l'eau sur la table et je retourne dans la cuisine. J'assemble le nécessaire pour un couvert et je vais m'installer à table, de l'autre côté, loin de mon époux. Il discute avec ces gens en riant. Je les regarde manger.
- N'y a-t-il pas de piment à cette table ou dans ce repas ? demande sa cousine.
J´entends sa question avec un retard.
- Le piment et malheureusement terminé. J'en achèterai demain.
Sa cousine pose la cuillère pleine qu´elle tenait dans le plat et me lance un regard outré.
- Crois-tu que je viendrais encore demain juste parce que je veux manger le piment chez vous ? me demande sa cousine. Tu devrais faire plus attention à ce genre de détails. Dans notre famille, nous aimons manger le piment. Ne viens pas conditionner mon frère avec ton rythme de vie.
- Je ne l'ai aucunement fait. Il s'agit juste d'un oubli. Je me suis excusée.
- Je mange tes excuses ?! demande sèchement mon mari. Que ce soit la dernière fois que tu t'adresses ainsi à ma grande sœur. Ce n'est pas parce qu'elle ne vient pas assez souvent chez nous que tu devrais lui manquer de respect. Lorsqu´elle te dit quelque chose, comprends que c'est ce que tu dois faire. Je ne veux plus jamais entendre que ce genre d'incident se répète !