Partie 22 : épique

Write by labigsaphir

- Ikiiiii Jen, le parfum-là a du coûter cher, s'exclame Odessa les yeux brillants.

- Bof, c'est trois fois rien, il fallait que je vous fasse ces cadeaux.

- La paire de chaussures de l'heure, anti (Seigneur, langue Fang), je ne sens plus mon pied, balance Amicie ; nous éclatons toutes de rire.

- Ga ga ga ga Sérieux Amicie, tu es une vraie folle, dis-je en souriant.

- Aka, tu ignores quoi ? Réplique-t-elle.

- C'est maintenant que tu apprends qu'il lui manque une case, repart Odessa hilare.

- Je te dis, Odessa, elle est une vraie folle. Comment font tes patients, Amy ?

- Laisse seulement, je suis la bonne pote et celle qui surveille aussi. En me créant, il y a eu un défaut de fabrication.

C'est la totale, nous éclatons à nouveau de rire, je me laisse tomber sur le lit et ris à gorge déployée. Aujourd'hui, je vais à la ville rose, retrouver mes parents pour les fêtes de noël. L'ambiance est bonne enfant, nous avons retrouvé notre complicité d'antan et j'en suis heureuse car mes amies me manquaient. Je leur ai donné leur cadeau avant de partir car je ne serai de retour que la veille de la St-Sylvestre, je vais profiter de mes parents.

- Tu pars et tu laisses ton mari avec qui ? Demande Odessa en se redressant.

- Quel mari, comment ? En as-tu deux ? Répliquai-je ne comprenant pas où elle voulait en venir.

- Jen, tu crois que l'on ne vous voit pas, Elric et toi ? Renchérit Amicie.

- Elric et moi, sommes juste des amis, dis-je l'air de rien.

- Ah bon ? Tu y crois, toi, Odessa ?

- Ou même ? Non ooooooo, ils sont là à nous prendre pour des marmites percées, dis donc. Arrêtez de vouloir nous mettre dans la bouteille (arrêtez d'essayer de nous mentir).

- Je sais même qu'ils veulent mettre qui sur petit vélo ? Continue Amicie, sceptique.

- Les filles, je n'ai pas la tête à cela. Ma dernière histoire avec Elric m'a laissée un gout amer.

- Et le watara-là ? Glisse Odessa en souriant.

- Lequel ? Demande aussitôt, Amicie. Donc il y a du changement comme-çà et moi, je ne suis pas au courant. Je vois les combines, Jen, tu te confies à elle.

- Eukieeeeee, répliquai-je, je ne crois pas encore l'avoir présenté à Od.

- Mais comment le connait-elle ?

- N'est-ce pas, nous nous sommes croisées dans les waka, les mapans ( Balades, argot camerounais) ?

- Je vois et tu ne pouvais pas me mettre au courant ? Si Canal 2 n'émet plus pour le bas-peuple qui le fera ?

Là, je ne peux me retenir et éclate de rire. Il n'y a qu'Amy pour vanner une personne avec classe.

- Tchiiiiip, Amy, je n'aime pas ça, tu comprends ? Donc c'est moi que tu appelles Canal 2 ? Tchiiiiip !

- Massa, c'est tout ? Intervins-je en arrêtant mon ventre.

- Aka, Jen, fous-moi le camp. Au lieu de me défendre, tu passes le temps à rire.

- Od, tu as oublié SHOUAGNE sur ça.

- Jen, tu fréquentes déjà trop les camerounais, ça c'est quoi ? Rajoute Amy en s'asseyant sur le lit.

- Aka, avec vous je ne peux qu'apprendre. On ne s'ennuie pas avec vous.

- Sérieux, Jen, qui est le Watara ?

- Quel qu'un que j'ai rencontré chez mon grand-père, Amy.

- C'est ton chéri ou pas ?

- Un ami, pour moi c'est un ami.

- Et pour lui ? Intervient Od en rangeant le parfum dans sa boite.

- Lui, bah, il veut plus, avouai-je.

- Et toi, tu ne veux pas, poursuit Od.

- Malheureusement, oui.

- Pourquoi ? Demande Amy, mettant comme toujours le pied dans le plat ; elle a la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine

- Amy, c'est compliqué, il n'y a pas le petit truc, la petite étincelle.

- Comme avec Elric, tu veux dire ?

- Akiééééééé Od, toi aussi ! La coupe Amy en se tournant vers elle.

- Akieeee comment, Amy . N'est-ce pas, je constate aussi ? Tu n'as pas vu qu''il manque un peu pour qu'Elric vienne habiter avec nous ?

- Ah bon ?

- Mais oui, ma chérie. Subgu mu me kat wa man i'buk ( rapproche-toi de moi, que je te dise un truc, langue Fang).

- Heureusement que je suis aussi Fang, Od, je t'assure.

- Vous savez que je suis encore là ? Fais-je remarquer, subjuguée par leurs manières.

- Tsuiiiiip ! Fous-nous la paix, la prochaine fois, tu veilleras à ce que Canal 2 et la CRTV, émettent en temps et en heures. Pour le moment, tu attends que l'auditrice inconditionnelle que je suis, sois mise au parfum, réplique Amy plus imperturbable que jamais.

- Qui a même fait que je vous rencontre ?

- Jen, sans nous, tu n'es rien, toi-même tu sais.

- Ha ha ha ha mais vraiment, que me wou yaaaaa, me mania foa ( je suis morte et finie).

- Jen, Bravooooo, il manque juste le ton parce que là, tu t'exprimes comme un ressortissant de l'Ouest-Cameroun et certains font même mieux. Je fais confiance à Biyo'o, il te guidera.

- Tchiiiiip, folle !

- Je t'aime, moi aussi. Ma co'o( copine, argot camerounais) je disais donc que....

- Ayiiiiii c'est un tolli(commérage, argot gabonais) puissant ! S'exclame Amy lorsqu'Odessa a terminé. Et personne ne me mettait au courant ?

- Tu aimes trop les ways comme-ça, Amy.

- Aka, bouge là-bas. Tu as un watara derrière-toi et j'apprends qu'il ressemble à Brad Pitt.

- Il est même mieux que Brad Pitt, je pense, intervient Odessa. Comme je n'ai pas vu le paquet, je ne peux rien dire du reste.

- Tchaiiii Od, mais depuis quand tu t'exprimes de cette façon ? M'écriai-je pliée de rire.

- Toi aussi, laisse le paquet d'autrui et occupe-toi de celui de ton chéri. C'est comme-ça que vous allez chercher les problèmes et perturber vos foyers.

- Je disais donc

- Ha ha ha ha ha ; Odessa est morte de rire, les filles sont vraiment folles.

- Je disais donc que tu as watara derrière-toi et un beau chocolat comme Elric, le fils d'un ministre.

- Massa, est-ce qu'elle sait que des filles au Cameroun peuvent tuer pour un fils de ministre ?

- Je sais même ? Elle néglige sa force de frappe, Od, laisse seulement.

- Maintenant dis-nous, tu as déjà goutté le chocolat noir, tu veux aussi goûter le blanc ?

- Non, dis donc, que c'est l'akap zout ( le libertinage, langue Fang) ? Répliquai-je morte de rire.

- Ahaaaaan, qui choisis-tu, alors ? Parce que cela fait deux mois que je vois régulièrement le watara à Limoges et tu n'as pas été franche avec Elric.

- Od, mets le ralenti, pardon, intervient Amy. Tu dis qu'Elric vient souvent, ici ?

- Je t'assure, ma co'o, il reste seulement que Jen lui demande d'aménager ici.

- Yeeeeeeeh, à ce point ? S'exclame-t-elle les mains sur la tete ; Amy, une vraie comédienne.

- Je te dis, ma co'o. Elric apporte des fleurs à Jen pour s'excuser et des cadeaux, tu crois que je deviens riche comment ?

- Ehhhh Anti Zamba( Seigneur), je vais aussi prendre le banc et je viens rester avec vous, on va se serrer ici. Le ndolo d'autrui est toujours sucré, ma co'o, Attiri zam ( l'affaire-là est grave) .

- Je te dis, il faut voir comment Elric se plie en quatre pour Jen et elle, bah elle fait sa belle.

- Huhummmm, nessa ( n'est-ce pas, argot camerounais) ?

- Les chocolats, parfums, vêtements et cadeaux, tout y passe. Je ne t'ai pas dit ma co'o, le fils de Jasper a sorti l'artillerie lourde.

- Heinnnn ?

- Pardon, assieds-toi bien. Toi aussi, il faut fermer les pieds. Tu aimes trop le congossa jusqu'à t'oublier.

- Ga ga ga ga ga ga ; je suis pliée de rire. Elles continuent comme si je ne suis pas dans la pièce.

- Ma co'o, le fils de Jasper lors du voyage de Jen au Cameroun, a fait que tous ses frères et sœurs la connaissent. Elle est partie manger chez la belle-famille. Ma co'o, si tu vois les cadeaux.

- Tchaiiii ma co'o, si tu savais que moi je suis fiancée depuis sept (7) longues années, ironise Amy.

- Je te dis ma co'o, le mariage qu'on cherche dehors, c'est avec ça qu'elle joue comme-çà. Mais sérieux, Amy, tu es fiancé depuis 7 ans et tu es contente, que c'est quoi ? C'est vous qui avez créé l'amour ?

- Tchiiiip, Od, dépose-moi, shouagne !

- Ha ha ha pardon, j'ai dit et je suis quittée sur ça, ma co'o.

- C'est ce que tu dis doucement, comme-çà ? Le gars-là me met sur petit vélo. Les camerounais sont des menteurs, je te jure. C'est son côté camerounais qui domine, parce que les gabonais ne sont pas comme ça.

- Eh, Amy, si tu ne veux pas que la tcham(bagarre, argot gabonais) commence ici, pose mes frères au sol. Ils sont certes des ndolè amers, toujours prêts à pimenter leur vie de couple mais laisse-les tranquilles. Eux au moins, ne sont pas des mauvais jouisseurs.

- Tchiiip aka !

- C'est pourquoi, tu es encore avec lui ! Dis donc, ne gâte pas notre journée.

- Laissons mon dossier comme-çà, finissons avec elle. Jen, toi-là, dis-nous aussi, c'est quoi ton secret ? Qui veux-tu ?

- Personne, je ne veux personne ; mon ton est égal.

- Tu es sérieuse ? S'exclame Od dubitative.

- Il y a quoi, ma co'o ?

- Elle aime Elric, je mets ma main au feu, elle a le ya'a mo d'Elric.

- Pourquoi le dis-tu ?

- Tu as déjà vu des ex qui sont complices, comme eux ? Humm, quand ça va pourrir, ça va sentir.

- Ah ça ! Ma co'o, il faut te dépêcher hein. Si tu ne veux pas le watara, place une de tes sœurs ou bien ?

- Pardon, les filles, je m'en vais sinon vous allez casser mes cotes.

- Pardon, voyage bien, me souhaite Amy.

- Je continuerai à jouer mon rôle de 10 et m'enrichir. Y a quoi ? Continue Odessa.

- Tu es devenue fan d'Elric, quoi ? Lui demandai-je.

- Mon frère te touchait bien et tu planais, il te mettait bien. Ma chérie, tu étais moins chiante que maintenant.

- C'est vrai, Od. Aujourd'hui, elle est devenue une mal-baisée, très versatile.

- Je suis encore là, les filles.

- Pardon, sort, fais vite. Od, viens on l'aide à porter ses trolleys.

- Allons-y, ma co'o

Un quart d'heure plus tard, je prends la route pour Toulouse, riant aux éclats. Ces filles sont vraiment folles mais de gentilles folles, je confirme.

DEUX JOURS PLUS TARD...

[ ELRIC ]

- Oui, madame Biyo'o.

- Comment ça se passe là-bas ?

- Relativement bien.

- Et entre vous ?

- Entre nous, quoi ?

- Tu as parfaitement compris, Elric.

- Maman, il n'y aura plus rien entre Louhann et moi.

- Pourquoi ? Ne peux-tu pas faire d'efforts ? Demande-t-elle en soupirant.

- Maman, je ne suis plus amoureux d'elle.

- Tu l'as pourtant aimée durant quatre années et vous attendez un bébé. Cet enfant pourrait bien vivre avec son père et sa mère, si tu voulais bien faire des efforts.

- Maman, j'ai beau essayer, je n'y arrive pas. Je ne vais pas me forcer, non plus. Nous ne serons pas les premiers ni les derniers à avoir un enfant alors que nous ne sommes plus un couple.

- Clara-Marie m'a soufflée qu'une fille était là, pour toi.

- C'est une amie, maman.

- Une amie, une amie que tu tiens à présenter à tous tes frères ?

- ...

- Elric,

- Oui, maman.

- Te rends-tu compte qu'elle serait al deuxième femme ? Tu as 30 ans et perds en crédibilité.

- Maman, Louhann n'est pas la bonne.

- Et elle ?

- Je crois que c'est elle.

- Pourquoi ne m'en as-tu par parlé ?

- Tu es tellement fixée sur Louhann que parfois, je ne tiens pas à ce que nous nous disputions.

- Quoi que je dise ou fasse, je pense d'abord à ton bien-être. Je trouve juste dommage que Louhann et toi, vous sépariez. Je l'aimais bien, cette petite.

- Je sais.

- Clara-Marie m'a soufflée qu'elle a une tête pleine et qu'elle est blanche.

- Ha ha ha ha maman, nous en reparlerons, tu veux bien ?

- Ok.

- Comment vont Louhann et le bébé ?

- Bien, merci.

- Que faites-vous le 24 décembre ?

- J'étais en train de faire mon sac.

- Pour aller où ?

- Je tiens à faire une surprise à la femme que j'ai présentée à mes frères.

- Et Louhann ?

- Elle se débrouillera, je n'y peux rien.

- Je te trouve égoiste.

- Maman, j'ai failli perdre l'autre parce que je lui avais caché que Louhann attendait un bébé de moi.

- Il fallait le lui dire, toi aussi.

- J'avais peur de la perdre.

- Est-ce en bonne voie ? Je le saurais, cette fin d'année.

- Si c'est elle et que tu le ressens au fond de toi, persévère, ça ira.

- Merci.

- Et tes affaires ?

- Au ralenti.

- La vie, c'est comme les montagnes russes. Lui as-tu remis l'argent envoyé par ton père ?

- Oui, j'ai tout donné à Louhann. Nous avons fait les courses hier, elle sait que je vais m'absenter. 

- Comment vit-elle cette situation ?

- Mal.

- Je m'en doutais.

- Bon, mama, je vais devoir te laisser.

- Fais un bon voyage et attention.

- Ok.

- Embrasse Louhann, de ma part.

- Ok .

Je raccroche et vais prendre une douche rapide, m'habille et sors de la chambre en chantonnant. Louhann qui est assise au salon, se retourne vers moi.

- Est-ce le départ ?

- Oui, Louhann.

- J'avais fait le ndomba de poisson et voulais que nous le partagions avant que tu ne t'e ailles.

- Je n'ai plus le temps.

- Elric, s'il te plait, supplie-t-elle.

- Non, Louhann, je n'ai ni le temps, ni l'envie de manger.

- Ok. Attends, je vais donc le mettre dans un Tupperware avec les plantains murs, cuits à la vapeur.

- Et le couvert.

- Ok.

Elle s'active et cinq minutes plus tard, nous nous séparons. Je range mes bagages dans la voiture et peux enfin démarrer.

LE LENDEMAIN DANS L'APRES-MIDI...

- Oui, type et merci pour le repas.

- De rien, El, toi-même tu sais.

- La petite-là en pince pour toi, Edwin.

- Laquelle, celle qui a les obus a la place des seins ?

- C'est tout ce que tu as vu chez elle ?

- Tu ignores quoi ?

- Tu devrais essayer de voir au-delà.

BZZZZ....BZZZZ....BZZZZZ..

- Oui...j'arrive...D'ici une vingtaine de minutes.

- C'est elle ?

- Oui, oui, j'y vais.

- Type, sors l'artiller

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