Partie 23

Write by Djamila Diallo

Bonne lecture à vous bisous 


Djibril entre dans la chambre après son entrevue avec son ami, il me trouve assise sur le lit les bras croisés en train de l'attendre.


- Bachir est parti, me dit-il en refermant la porte derrière lui.Je ne réponds pas. 


Lui : Mariam ! Allez sèche-moi ces larmes, tu veux. 


- Raconte moi ce que t'a dit ma tante, l'interrompis-je sur un ton sec 


Pas de réponse.


Moi : dis-moi ce que t'a confié ma tante à mon sujet Djibril, je veux le savoir...


Lui : non mais tu ne comprends pas que ma mère cherche à nuire à notre mariage ?


Moi : ta mère m'a dit avec assurance que je ne pourrai plus avoir d'enfant et elle l'a répété devant toi avant d'ajouter que mes parents t'ont fait croire que j'étais délivrée, je veux que tu m'expliques de quoi parlait-elle 


Pas de réponse. 


Moi : Djibril, je t'ai posé une question 


Pas de réponse. 


Moi : tu ne vas rien me dire, n'est-ce pas ? D'accord, j'irai alors poser directement la question à ma tante dès demain. 


Djibril : tu n'iras nulle part 


Moi : dans ce cas, dis-moi ce que je veux savoir sinon je te jure que je n'hésiterai pas à retourner au village chercher des réponses. 


Djibril : d'accord, je vais te raconter ce qu'elle m'a dit ta tante, mais à condition que tu me promettes de ne pas en faire toute une histoire par la suite, parce que ce problème est déjà résolu. 


Je hoche la tête pour dire que je promets afin qu'il me dise ce que je veux savoir. Et sans plus attendre, il me relate la tournure des choses.


Je n'arrivais pas à croire mes oreilles.


Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas possible, me répétais-je encore intérieurement refusant catégoriquement de croire en ses dits.


Moi : appelle ma tante. 


Djibril : pardon ?


Moi : je dis d'appeler ma tante. 


Djibril : tu ne crois pas c'est ça ?


Moi : non, je n'ai pas dit cela, je veux juste lui poser quelques questions, c'est tout. 


- Eh bien, vas-y appelle là, me dit-il me tendant son téléphone 


Je prends le téléphone de sa main puis je compose le numéro de ma tante.


Au bout du fil : 


- Bonjour tante, j'espère que vous n'êtes pas occupée ? Dis-je 


Elle : non, pourquoi ?


Moi : je voudrais vous poser une petite question parce que là, je suis un peu perdue


Elle : vas-y ma fille ne te gêne pas. 


Moi : au fait, je voudrais savoir pourquoi vous avez fait croire à mon mari que c'est ma mère qui est responsable de la perte de mon enfant sous prétexte qu'elle ne veut avoir un lien avec lui, alors qu'en réalité vous savez que c'est Bakary qui en est responsable.


Elle : remercie Allah ma fille !


Moi : ah bon ? Et pourquoi ?


Elle : oui, parce que c'est grâce à lui t'es délivrée.


Moi : excusez-moi tante, mais je ne vous suis pas trop que voulez-vous dire par là ?


Elle : écoute, je sais que c'est difficile pour toi de l'accepter, mais sache que tout ce que t'a dit ton mari par rapport à ta mère est vrai, c'est elle qui a interrompu ta grossesse avant de te rendre par la suite stérile, Bakary n'est aucunement responsable de la perte de ton enfant comme tu le penses.


Moi : non, mais c'est impossible tante, ma mère ne me ferait jamais une chose pareille, vous l'avez certainement oublié, mais la dernière fois qu'on a été chez mon ex beau-père vous avez dit à Bakary qu'il était responsable de la perte de mon enfant. 


Elle : je me rappelle parfaitement bien de ce qui s'est passé ce jour-là, j'avoue que je l'ai dit, mais c'était juste pour le punir pour t'avoir battu sinon, il n'est pas responsable de la perte de ton enfant.


J'ai eu l'effet d'un coup-de-poing dans le ventre quand elle m'a dit ça et sans écouter la suite je coupe le téléphone et me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps.


- Cet imbécile t'a battu enceinte et toi, tu ne m'as rien dit à ce sujet, dit Djibril d'un ton coléreux


Moi : tu ne penses pas que le moment est mal choisi pour parler de ce démon... Je dois retourner au village le plutôt que possible. 


Lui : tu n'iras nulle part et tu vas toute suite m'expliquer pourquoi tu ne m'as pas dit que ce type t'avais fait.


Moi : tu parles, on dirait que ce n'est pas toi qui es allé lui dire que j'étais enceinte...  Alors pitié cesse de faire comme si tu t'inquiétais vraiment pour moi, parce que ce n'était pas le cas, tu te fichais complètement de mon sort.


Djibril : je pensais faire ce qui était juste en allant lui dire et contrairement à ce que tu penses, je m'inquiétais pour toi, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis allé te chercher au village sans même savoir que tu avais perdu ton enfant... Je peux maintenant savoir la raison pour laquelle il t'a battu avant d'aller lui rendre sa monnaie ?


Moi : je l'ai insulté douloureusement en lui disant qu'il n'était pas un véritable homme capable de faire un enfant.


Djibril : sachant qu'il était violent, tu l'as insulté Mariam ?


Moi : c'était le seul moyen de lui faire croire que mon bébé n'était pas de lui, car je ne voulais pas de lui dans nos vies mon enfant et moi et si tu veux bien, je voudrais parler d'autre chose.


Djibril : "soupire. "


Moi : je veux me rendre au village.


Djibril : il n'en est pas question. 


Moi : je t'en supplie Djibril, il faut que j'y aille.


Djibril : du moment où elle a réparé ses actes, je pense que tu n'as plus besoin de partir là-bas, car ce problème est déjà résolu.


Moi : j'ai besoin que ma mère me confirme les dits de ma tante en me regardant droit dans les yeux.


Djibril : donc tu ne crois toujours pas ?


Moi : écoute Djibril personne ne connaît ma mère plus que moi, je la connaît mieux qu'elle ne se connaisse elle-même, si elle me confirme que c'est elle qui a interrompu ma grossesse eh bien, je serai convaincue que je suis stérile parce que laisse-moi te dire que ma mère est le genre de personne qui ne revient jamais sur ses faits encore moins réparer un acte qu'elle a intentionnellement commis.


Son visage a d'un coup changé.


Djibril : serais-tu en train de me dire que ma mère pourrait avoir raison et que tes parents m'ont caché la vérité à ton sujet ?


Je hoche la tête pour dire que oui avant de poursuivre en ces termes :


Moi : ma tante non, mais ma mère oui, elle serait capable de vous amadouer, c'est la raison pour laquelle je veux me rendre au village pour éclaircir cette histoire avec elle... Laisse moi y aller Djibril. 


Lui : d'accord, tu peux partir ce week-end et surtout tiens moi au courant.


Moi : d'accord


Les jours passèrent et le week-end arriva.


Au village 


chez ma tante 


Elle : écoute Mariam, je pense que tu devrais tourner la page puisque t'es délivré de son sort


Moi : j'ai effectué ce voyage dans le seul but d'avoir un tête-à-tête avec ma mère tante, donc il n'est pas question que je fasse marche arrière, je veux qu'elle m'avoue ses actes en me regardant droit dans les yeux. 


Elle : Mariam !


Moi : ma décision est prise tante soit vous m'accompagnez soit j'y vais sans vous 


Elle soupire fort avant d'accepter ma demande.


Elle : d'accord, je viens avec toi. 


Nous avons pris la route et en moins de 15 minutes nous étions arrivée chez ma mère.


chez ma mère


Mariam ma fille qui y a-t-il ? Pourquoi me regardes-tu de cette manière, me dit ma mère après les salutations.


Moi : dis-moi que c'est faux maman, dis-moi que ce n'est pas vrai ce que m'a dit ma tante. 


Elle fixe ma tante du regard avant de me répondre en ces termes :


Elle : apparemment ta tante ta fait le compte  rendu 


- ça ne répond pas à ma question maman... Regarde-moi droit dans les yeux et répond à ma question et surtout ne me dit pas que tu ne sais pas de quoi je parle, dis-je en colère


Elle : et bien puisque tu tiens à connaître la vérité, je vais te la dire, je vais absolument tout te raconter du début à la fin comme ça, tu seras une bonne fois tranquille.


Elle me regarde droit dans les yeux et déclare en ces termes : 


- je sais que j'ai commis un grave péché et fait beaucoup de mal en interrompant ta grossesse, mais j'avoue que je ne regrette absolument pas ce que j'ai fait, je ne regrette pas du tout mes actes et j'avoue que te rendre stérile ne faisait pas partir de mon plan au début, mon intention était de mettre un terme à ton mariage avec ce Djibril et te remarier à ton premier mari raison pour laquelle j'avais tourné l'attention de ton mari vers une autre femme avant de faire ... 


- mais qu'est-ce qu'elle raconte là ? L'intercepte ma tante 


Moi : laissez la finir tante s'il vous plaît


elle poursuit :


- je t'ai fait appeler et t'es venue jusqu'ici, ajoute-t-elle.


Moi : Donc ma séparation avec Djibril était ton œuvre ? 


Elle : en effet, je me suis servi de toi pour l'atteindre, je voulais m'assurer qu'il n'avait plus les yeux sur toi avant de mettre l'étape suivante à exécution raison pour laquelle je t'ai fait appeler et tu m'as confirmé mes doutes en me disant que ton mari attend un enfant avec une autre.


Ma tante : si ton intention était de la remarier à cet imbécile de Bakary, pourquoi l'aurais-tu rendu stérile hein ? 


Elle : il faut dire que j'ai fait une erreur, je ne voulais pas qu'elle soit totalement stérile, j'ai dit au marabout d'interrompre sa grossesse et la rendre stérile oubliant de préciser que c'est seulement du côté de son mari elle devait être incapable de faire un enfant, car je ne voulais avoir aucun lien avec son mari.


Ma tante : ah donc l'objectif était de faire en sorte qu'elle ne puisse jamais faire d'enfant dans son foyer ? 


Elle : en effet, le marabout n'a pas compris alors il l'a totalement rendu stérile et si j'avais su à temps que l'enfant qu'elle portait était de Bakary rien de tout cela ne serait arrivé, j'allais tout simplement faire en sorte que son mari la haïsse.


Ça m'a fait un choc énorme d'entendre ma propre mère parler ainsi de ses actes sans état âme... Elle n'avait absolument aucun remord parce qu'elle se disait intérieurement que c'était fini pour elle donc elle s'est mise à parler encore et encore jusqu'à avouer qu'elle ne m'avait pas délivré, car ce n'était pas possible de me rendre mon utérus.


- quoi ?? Tu n'as pas réparé tes actes ? dit ma tante en écarquillant les yeux 


Elle : non, elle va devoir faire face à tous les obstacles qui se présenteront à elle.


En l'espace d'un instant, j'ai cru que j'étais dans un rêve, je savais qu'elle était capable de faire des choses ignobles, mais je ne pensais pas qu'elle serait capable d'aller jusque-là.


Je suis restée un moment sans voix à regarder ma mère avant d'exploser en ces termes :


- Comment peux-tu être aussi cruelle et insensible à ce point maman ? Qu'ai-je fait pour mériter un tel acharnement de ta part ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal pour mériter une telle punition ? Dis-je en pleurant à chaudes larmes 


Pas de réponse


Moi : pourquoi maman ? Pourquoi ?


- pourquoi ne l'as-tu pas demandé en même temps de m'ôter la vie ? Pourquoi  ne m'as-tu pas tué hein ? Comme ça la honte que j'ai mise sur toi en épousant l'ami de mon ex mari sera enlever et tout le monde sera content. Ajoutais-je en pleurant à chaude larmes.


- tout ce qui t'arrive aujourd'hui est le résultat de tes mauvais choix, t'as eu tort de suivre les conseils de ta tante, dit ma mère en pointant ma tante du doigt.


- qu'elle ait raison ou tord, il est de ma responsabilité de la soutenir toi sa mère qu'as-tu fait pour lui venir en aide ? As-tu une fois été là pour elle quand elle en avait besoin ? Eh bien, si elle est une déception pour toi, elle ne l'est pas pour moi... Viens ma fille, on s'en va. A dit ma tante en me tirant par le bras puis, on est partie.


Chez ma tante : 


Arrivée à la maison, je me précipite dans la chambre. Je suis restée enfermer à l'intérieur.


Tard, dans la nuit, je sors m'asseoir au seuil de la porte en repensant à toutes les choses horribles que m'a dit ma mère et coup j'ai commencé a pleuré. J'ai pleuré encore et encore.


Ma tante : tu ne dors pas encore ?? 


Moi : ...


Elle : cesse de pleurer Mariam, tu pourrais tomber malade tu sais. 


Moi : que vais-je devenir tante ? 


Elle : t'es vraiment sûre de ne pas vouloir punir ta mère pour ses actes ? 


Moi : même si je le voulais, je ne pourrais pas la sacrifier tante, c'est beaucoup trop dur pour moi de faire cela, comment pourrais-je vivre avec ça sur la conscience ? 


Elle : je te comprends ma fille, mais que feras-tu si jamais Djibril décide de divorcer ?


Moi : quelle que soit la décision que prendra mon mari, je la respecterai ensuite, je laisserai ma mère avec sa conscience. 


Elle : je prierai le tout-puissant pour que ton Mari ne te renvoie pas ma fille.


- Merci... Merci infiniment tante de m'avoir soutenu, seul dieu pourra te recommencer pour tout ce que t'as fait pour moi.


Elle : ne t'inquiète pas tout va très bien se passer. 


Merci de m'avoir lu 


Mon Mariage Mon Erre...