Partie 25

Write by Fleur de l'ogouée

J’ai dit au médecin que j’avais eu mes règles deux semaines auparavant, il m’a dit que dans les premiers mois c’est possible de continuer à voir se règles, j’ai commencé à transpirer à grosse goutte, être enceinte, ce n’est pas un problème c’est le géniteur que je ne veux pas. Il me demande si on peut me faire une prise de sang pour chercher le Beta Hcg une hormone présente chez les femmes enceintes et ensuite faire une échographie, n’ayant pas suffisamment d’argent sur moi, je lui ai dit que quand je me sentirais mieux, je pourrais revenir pour faire cela. Il me remettra sur pieds avec ce protocole, hydrations par perfusion, avec des ampoules de vitamine et d’électrolytes, mais même après la première perfusion j’étais trop épuisé pour sortir, j’ai demandé si je pouvais rester là pour la nuit et le médecin a été d’accord, j’ai donc appelé maman et les filles pour qu’une d’elles, s’occupe des enfants pour cette nuit. Maman est allée s’occuper des bébés, Sandra et Lydia ont courus à mon chevet, je les ais rassurer en disant que j’étais probablement enceinte et qu’il n’y avait pas de quoi s’affoler. Elles m’ont toutes les deux regarder comme si j’étais un extraterrestre

-Lydia : Enceinte de Jérôme ??

-Si je suis enceinte c’est forcément lui le père

-Sandra : si ça se confirme ce sera une situation compliquée hein

-Lydia : pas ce que tu dis un peu là, un monsieur qui n’a même pas assez de couilles pour assumer qu’il est marié, il va faire comment à l’annonce de la grossesse ?

- Sandra : il va devoir assumer, il n’est pas malade. Au cas contraire il verra ce que le chien a vu à Nzeng ayong.

-Lydia : En même temps un enfant c’est toujours une bénédiction

-Oui je sais, avoir un enfant ne m’effraie pas, mais devoir annoncer cela à Jérôme et ensuite devoir affronter sa femme, c’est au-dessus de mes forces les filles

-Lydia : Nous sommes là pour toi, il n’y a rien que tu affronteras seule

Rassurer par leurs paroles je réussis à m’assoupir, quand Lydia me dit qu’elle s’en va je l’écoute à peine, je dors d’un sommeil incompréhensible, je me sentais énormément épuisée. Le matin je me sens beaucoup mieux, je n’ai pas du tout la tête qui tourne, je me sens en forme. Reposer, le médecin me laisse sortir avec une petite ordonnance, et mes examens à faire en externe. En sortant je fais un tour dans l’aile où est hospitalisée Alphonsine, elle est faible en ce moment, je lui raconte ma nuit ici et elle m’encourage à me reposer, je lui promets de revenir plus tard avec de la bouffe.

10h00

Je sors enfin de cet hôpital, je n’ai qu’une envie plonger dans la baignoire et y rester longtemps pour réfléchir à la tournure que prend ma vie, je ne sais même plus quoi penser de tout ça, entre Alphonsine et Mélissa, et la probabilité que j’ai de porter l’enfant de Jérôme Minko, tout ça me fatigue. A peine passer le portail que les enfants se jettent sur moi, Maëlle ma petite pipelette me raconte leur soirée d’hier, pendant que j’essaie de rentrer, ils me suivent jusque dans ma chambre, je suis contente de les voir tout les trois aussi heureux et épanouis, quand je pense à la probabilité qu’un quatrième enfant vienne bientôt peupler cette maison, je suis tout de suite plus pâle.

Après mon long bain, je raconte à maman ce qui s’est passer hier et la possibilité que je sois enceinte

-Maman : Tu sais Méli, une enfant que tu sois en accord ou pas avec son père, est une bénédiction, je vous l’ai toujours dit. Tu es une femme battante et indépendante, tu n’as pas besoin de ce Jérôme pour élever cet enfant, même si il faudra qu’il soit dans la vie de cet enfant qui n’a pas demandé à être là. Tu as cette force en toi pour tout porter sur tes épaules et n’oublie pas que tu as les filles et tu m’as moi, je serais toujours là pour toi et mes petits-enfants.

Pour seule réponse mes larmes sur mes joues, je suis fatiguée de ce mélodrame qu’est ma vie, j’ai l’impression que chaque semaine depuis le début de cette année je vis un truc désagréable, il y a eu tellement de rebondissements dans ma paisible vie. Le deuil à laisser place à une vie si désorganisée que je ne m’y retrouve plus moi-même. Je n’ai pas été très responsable, j’ai laissé mes désirs me conduire, il me faut assumer les conséquences maintenant.  

Je me suis mise au lit, store baissée, pièce rafraichie, je vais rattraper mon sommeil d’hier. Je suis réveillée par Sandra et Lydia, que je trouve en train de fouiller ma garde-robe.

-Vous cherchez quoi mesdames

-Sandra : Ta tenue pour demain soir

-Pour aller où encore ?

-Sandra : à la fête d’Henri

- J’avais même oubliée ça

-Lydia : Les sœurs Mbourou vont gâter le coin

-Mais tu n’es même pas invitée madame

-Lydia : tu ne pensais quand même pas que j’allais rater la fête dont tout le monde parle en ville. Marc a reçu l’invitation il ne voulait pas qu’on y aille, je lui ai dis moi je pars boire et manger gratuitement

- Sandra : Tu vas laisser notre beau-frère seul ?

- Lydia : Je vais l’obliger à venir

On éclate toutes de rire, Lydia et son mari ce sont deux cas sociaux, ils se sont bien trouvés. Elles continuent à fouiller mon armoire sans s’occuper de moi, ces deux là quand elles sont motivées à faire quelque chose, elles le font jusqu’au bout. Je les laisse faire, je vais prendre une petite douche pour bien me réveiller.

En sortant je trouve la bande des trois devant les dessins animés, on entend vraiment que la voix de Maëlle, elle a vraiment tout pris de son père, grande gueule, amicale, ouverte, bavarde. Elle sait se faire des amis, Yvan et Mélissa ont les mêmes manies et le même caractère, un peu comme moi, deux fins observateurs, gentils et timides ; Je me joins à eux, à peine le temps de regarder pendant quelques minutes que leurs tantes viennent me chercher pour aller essayer les tenues qu’elles ont sélectionnées pour moi. Je me prête au jeu, on a mis de la musique, j’essaie les tenues en défilant, je me regarde dans la glace et j’aime ce que je vois, une mère de famille, belle et forte, pour qui les imperfections qu’apporte l’âge et la maternité, sont des armes de séductions, je me regarde, femme noire, femme africaine élevée par le soleil.

Je pleure en me rendant compte de la chance que j’ai d’être là, je ne suis pas dans un cimetière ni dans un lit d’hôpital, je suis avec mes magnifiques sœurs et mes merveilleux enfants, quelle grâce.

-Sandra : Tu as des litres de larmes hein, madame la pleureuse

-Lydia : Ce sont les hormones, laisse là

On se fait un câlin et je continue mon défilé. Après avoir essayé la moitié des vêtements qu’elles ont sélectionnées dans mon armoire, j’ai enfin trouvé LA tenue, je suis trop contente. Cette tenue là va faire parler d’elle dans tout Libreville, le phénix va enfin renaître de ses cendres, j’ai hâte. Si dans trois mois mon ventre doit faire parler de lui ce n’est pas un problème, demain je vais profiter de la soirée avec mes sœurs et le reste je verrais plus tard. On s’est donné rendez-vous pour aller se faire chouchouter demain matin, manicure, pédicure, coiffure on va faire la totale, demain soir, les sœurs Mbourou vont montrer de quel bois elles sont faîtes.

On a terminé la soirée tranquillement, verre de vin et ambiance festive, Mélissa a un peu pris le rythme de sa petite sœur, elles dansent et chantent avec leur tante Sandra. Je me réjouis d’être là avec ceux que j’aime, célébrée la vie et l’amour.

J’ai peu dormi cette nuit, tellement excitée de voir le jour se lever pour que cette journée m’apporte un peu de distractions. Je me douche et je prépare le petit déjeuner, il faut aussi que je fasse un sac pour les enfants, ils iront dormir chez maman, je vais les récupérer demain en soirée, ils vont profiter de leur dernier week-end de vacances. En allant chez maman je croise Lydia qui est aussi venue se débarrasser de sa tribu, maman et ses sept petits enfants ne vont pas s’ennuyer, et ce sera l’occasion pour Mélissa de rencontrer ses nouveaux cousins. Prête à se faire dorloter nous allons dans le nouveau salon de beauté où Lydia fait ses soins, il est bien équipé et propre, l’atmosphère est bien, c’est assez paisible. Je fais un soin du visage à base de produits naturels, une pédicure et un massage des pieds, une manicure avec pose d’extension. Après tout ces soins la coiffeuse du complexe me pose un tissage qui ne dit pas son nom, s’en suit une petite épilation des sourcils. Après 5 heures de tortures les filles Mbourou sont au maximum de leur maximum, nous sommes belles, papa et maman ont biens travaillés.

-Sandra : Mais on est trop belle, ça c’est l’excès de miel, ce soir là c’est appel de phare aux hommes de la soirée sans forcer

- Lydia : ça c’est pour vous, je n’ai pas envie que mon chéri soit jaloux, la beauté là c’est pour lui seul

- Excuse nous oh, Sandra toi et moi on attaque le dehors

- Sandra : c’est pas ce que tu dis doucement là, je choppe un vrai poisson ce soir là

- La carpe d’eau douce hein

Elles ont éclaté de rire, mais en vrai Sandra et ses expressions me fatigue, comparé les hommes aux poissons quel idée.

Après la beauté on a vite pris un en cas dans un fast food du coin, ensuite Lydia est rentrée chez elle pour se préparer, Sandra et moi sommes allées à la maison. On a ouvert une bouteille de vin, histoire de se mettre dans l’ambiance et aussi de tuer le temps.

-Sandra : madame c’est bon déjà avec le vin, les femmes enceintes c’est un seul verre de vin

- Oh pardon une grossesse qui n’est même pas encore confirmé

- Ah laisse moi le vin, ne me parle pas beaucoup

-Bon donc allons s’apprêter déjà

Plus de deux heures à se maquiller et s’habiller, les femmes aussi parfois on abuse, depuis 20h00 que Lydia nous a envoyé le message pour dire qu’elle et Marc prenaient la route, bientôt elle va nous appeler.

Ma robe à un décolleté plongeant dans le dos et une fente qui monte haut, je suis sexy à outrance, quand je me place devant le miroir, ce que je vois me plais beaucoup.

Il est 22 quand nous passons enfin le portail du palace de Henri, on montre l’invitation aux portiers, ensuite ils nous conduisent dans une sorte de salle de bal, quand on entre je suis subjuguée par un luxe insolent, je ne savais pas que dans ce Libreville il pouvait y avoir des pièces comme ça dans des résidences privées, tout est doré et marbré, la salle est aussi grande que ceux des anciens châteaux. Henri se dirige vers nous avec sa charmante femme, ils nous accueillent tellement bien qu’on se sent tout de suite alaise, ils nous installent à la table où Lydia et Marc sont assis.

-Lydia : Humm les stars du système, là vous avez mis la barre haut

- Marc : vraiment mes belles sœurs votre beauté éclaire même la salle, que rayonnantes hein

- Flatteur va !

- Sandra : mon beau-frère flatte nous sort, peut-être que tu seras le seul homme à nous complimenté ce soir

- Marc : Impossible, j’ai confiance en mes pairs

 Quelques minutes seulement après notre installation le dîner est servi, les plats sont servis les uns après les autres à table, en générale les gens préfèrent les buffets, mais eux ont innovés. Tout est bon dans ce repas.

A la fin du repas, nous sommes invités à nous rendre dans la cour, où nous dégusterons le dessert et les différentes sorties de tables qui nous serons proposés. Le service est parfait, limite on a l’impression d’être à une réception organisée par le président de la république. C’est en sortant que je les aperçois les deux, d’abord Bradley qui tient à son bras une magnifique jeune dame et ensuite Francine et Jérôme, quand elle me voit, elle tient le bras de son mari comme si c’est ce qui peut l’empêcher de faire ses bêtises.

-Bradley est là, Jérôme et sa femme aussi

- Lydia : Ce soir c’est soirée no stress, tu n’es pas là pour eux

Sandra : On est là pour la bouffe gratuite et pour monter notre beauté à toute la ville, le reste ne nous regarde pas

J’essaie de faire abstraction de leur présence mais j’ai l’impression qu’il n’y a qu’eux à cette fête, à chaque fois que je tourne la tête j’en vois un. En allant aux toilettes je sens quelqu’un dans mon dos qui me suis, je m’arrête et me retourne pour voir qui c’est.

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