Partie 26 : baby boom
Write by Fleur de l'ogouée
Quand
je me retourne je tombe nez à nez avec Jérôme, cet homme ne sais vraiment pas
lâcher l’affaire.
-Jérôme :
tu es magnifique mademoiselle Mbourou
-Merci
-Tu
me manques trop
-Va
rejoindre ta femme, laisse-moi tranquille
-
Je vais te dire en quelle langue que c’est toi que j’aime et pas elle
-
C’est ta femme, celle que tu as épousée
-
Et alors ? Tu es celle que je veux dans ma vie, un mot de ta part et je
demande le divorce quitte à tout perdre. Je te veux dans ma vie.
En
entendant des pas, je préfère m’éclipser, je ne suis pas d’humeur à la
confrontation, déjà que les ragots vont si vite dans cette ville. En sortant
des toilettes je trouve Francine qui m’attendait certainement, entre elle et
son mari je ne sais pas qui est le plus collant, même quand je fuis devant les
problèmes, il faut quand même qu’elle tente ses intimidations à deux balles. Avant
qu’elle ne puisse dire un mot je lui ai déconseillée de dire quoi que ce soit,
je ne suis pas ici pour ce genre de bêtise, c’est un évènement chic, il faut
ranger les comportements problématiques. Il faut vraiment que les femmes
arrêtent de se donner en spectacle à cause d’un homme, qui lui vit sa meilleure
vie, j’en ai marre de leurs scénarios à ces deux-là, si leur mariage manque de
saveur qu’ils aillent chercher une autre personne pour le pimenté. Je suis retournée
m’asseoir tranquillement, elle m’a regardé sans comprendre pendant quelques
instants, je suis bien décidée à reprendre le contrôle. Nos hôtes se sont dits
leurs vœux et offerts les cadeaux d’anniversaire, se supporter et s’aimer c’est
ça le mariage, deux anciens fêtards qui se sont casés et qui vivent leur amour
passionnément, c’était très beau, tellement beau que ça m’a replongé dans le
passé, j’ai eu un gros pincement au cœur. Thomas me manque vraiment beaucoup,
nous étions destinés à finir ensemble, pourquoi n’est-il plus là ?
J’essuies discrètement la larme qui s’échappe de mes yeux je ne dois pas gâcher
le maquillage que Sandra s’est appliquée à me faire.
Bradley
Davis
Je
ne sais pas pourquoi malgré qu’une si belle fille se trouve à mes côtés, je me
sens comme obligé de regarder en sa direction, elle est magnifique dans cette
petite robe. Toujours entourer de ses magnifiques sœurs qui servent de garde du
corps. Jérôme quant à lui ne cesse de rôder autour d’elle, vu sa réaction la
dernière fois quand elle nous a vu devant chez elle, je sens que leur idylle ne
s’est pas bien terminée. C’est dommage que la solitude l’ait poussées dans les
bras d’un homme marié et surtout dans les bras d’un coureur de jupon comme ça,
mais elle a fait son choix, elle ne m’a jamais donnée une chance et par-dessus
tout elle n’a pas cessé de me repousser, rien que pour mon orgueil je ne lui
ferais plus d’avance. Je tente tant bien que mal de reconcentrer mon attention,
sur ma jolie et jeune cavalière, mais en trinquant je suis distrait et je renverse
un peu de champagne sur ma veste, Hyrimia me conseil d’aller dans les toilettes
et utiliser le sèche main pour sécher ma veste. Je reste pour ne pas rater
l’échange de vœux entre le couple, ça donne envie d’épouser sa petite chérie et
de lui faire des bébés. Mon regard croise celui de Mélanie, elle pleure, elle
qui était si enjouée à soudain l’air si triste. Après les discours des membres
de la famille, je vais enfin aux toilettes pour ma veste, Hyrimia a dit de
mettre un peu d’eau sur la tâche avant de sécher, je m’exécute. En sortant des
vestiaires je suis face à Mél et sa petite sœur, la petite rentre nous laissant
là tous les deux
-Bonsoir
Mel tu vas bien ?
-
Pas mal et toi ?
-
Moi je vais bien, mais toi tu n’es pas discrète quand tu pleures, tu sais.
-
Ce n’est rien je t’assure
-
Si un jour tu as besoin de parler, je suis là
-
C’est gentil
Je
retourne m’asseoir le cœur lourd, elle semble si perdue, son regard n’est plus
brillant comme avant. Mais bon ce n’est pas mes affaires, elle n’a jamais voulu
que je sois celui qui panse ses blessures, elle aurait dû apprendre à me
connaître mais au lieu de ça, elle a construit des murs entre nous deux, je lui
souhaite d’être heureuse.
Il
est 1h du matin quand nous quittons la fête, je dépose Hyrimia chez elle, sa
réunion de demain matin ne lui permet pas de découcher, je la comprends avant
mon travail était ma passion numéro un, aujourd’hui avec l’âge, j’ai appris que
travailler intelligemment vaut mieux que travailler beaucoup.
Quand
le gardien ouvre le portail, j’aperçois une silhouette qui se met en travers de
mon chemin, je mets plein phare pour mieux voir et je vois que c’est cette
folle de Tatiana qui est là, je ne sais pas ce qu’elle me veut, j’en ai marre
d’elle. Mais je suis quand même rassuré que ce ne soit pas des bandits. Elle
entre et je fais de même, à peine garer je descends le plus vite possible pour
lui demander ce qu’elle fabrique ici.
-Qu’est-ce
que tu fous ici madame ?
-
Je suis devant ton portail depuis 20h, vu que tu m’as bloqué de partout, il
faut que je te parle Bradley, nous n’allons pas le faire ici là.
Ne
voulant pas lutter, je la laisse entrer dans la maison. Elle s’assoit et
m’invite à faire pareil, je m’assois en face d’elle pour avoir une discussion à
2h du matin, elle ne sait que pourrir ma vie cette fille.
-Tu
m’as chassé de ta vie comme si toi et moi avions un problème alors que je t’ai
toujours aimé et respecté, tu m’as rabaissé et maintenant tu m’as bloqué de
partout, est-ce que c’est bien ?
-
Tu as oublié la partie où tu me trompes et celle où je découvre qu’en fait tu
sortais avec le premier venu est prêt à te faire vivre la grande vie dans
Libreville. Ecoute viens en au fait je suis fatigué
-
Bébé j’ai décidé de changer de vie et de devenir une meilleure personne. Tu ne
m’a pas laisser une chance et quand tu as rencontré la femme qui a des enfants
là, tu as commencé à me zapper.
-
Si tu es venu jusqu’ici pour me raconter des conneries retourne d’où tu viens
-
Je vais retourner quand tu me donneras la confirmation que je peux compter sur
toi pour notre futur enfant, je suis enceinte Bradley
-
Et c’est qui le père
Elle
a commencé à fouiller son sac et m’a montré pleins de papiers
-Brad,
je ne discute pas avec toi. La dernière fois que toi et moi on a couché
ensemble il y a 3 mois c’était le jour de mon ovulation, mon calendrier menstruel
te le confirme, j’ai fait un test de grossesse sanguin il était positif donc je
suis allée faire une échographie, quand tu regardes la date estimée de
l’accouchement et la date de mes dernières règles, tout ça me confirme que
c’est toi le père. J’ai déjà payé pas mal d’examen avec mon argent, il est
temps que tu prennes le relais
-Ok,
on verra ça demain, bonne nuit
Je
la laisse au salon, il faut que je dorme, j’ai l’impression d’être dans un
monde parallèle, demain j’y verrais plus clair. J’envoie un message à Samira,
je sais qu’elle saura ce qui est bon pour moi.
Je
suis réveillé par la sonnerie du Téléphone c’est Samira, à l’autre bout du fil
-Je
dis hein Davis, au siècle où nous sommes là, une femme peut encore te berner
avec affaire de grossesse
-Elle
a montré des preuves Sami, l’échographie et beaucoup de papiers
-Envoie
moi les photos qu’elle t’as envoyées
-Elle
n’a pas envoyée, elle est là à la maison. Je l’ai trouvée devant le portail en
rentrant, heureusement que Hyrimia à une réunion de travail ce matin
-
ça c’est quelle réunion de travail un dimanche, enfin bref. Apporte-moi les
papiers là à la maison, je suis là avec ton beau-frère viens on va prendre le petit-déjeuner
Je
me lève du lit de toute façon ma nuit était mouvementée, ça va me faire du bien
de passer du temps avec Sami et son mari, au moins je vais un peu me changer
les idées. Après avoir pris ma douche, je trouve madame pourtant un de mes
T-shirt devant la télé.
-Bonjour
chéri, bien dormi ?
-
Repasse moi les documents d’hier
-Donc
tu ne me fais pas confiance ? Tu te prends pour qui à la fin ? C’EST
TON ENFANT
Malgré
ses cris j’ai pris les documents qu’elle m’a jeté. Je les ai filmés discrètement,
ensuite j’ai pris mes clés et j’ai demandé au gardien de surveiller les
mouvements de l’autre folle et je me suis éclipsé de ma propre maison. On a
tous pris le petit-déjeuner en terrasse, toujours ponctué des histoires drôles
de Simon le mari de Sami, il a toujours le mot qu’il faut pour te dérider le
visage et il raconte toujours les histoires les plus drôles. Après avoir mangé
il est l’heure de passer au vrai sujet. Je sors mon téléphone et montre les photos
des documents de Tatiana, Sami les examine plus attentivement qu’inspecteur
gadget
-Les
papiers là ont l’air vrai Brad
Aucun
de nous n’a ajouté un mot pendant les secondes qui ont suivis. J’ai soupiré,
Tatiana porte mon enfant.
Mélanie
Mbourou
Ce
matin je me sens mal au réveil, j’ai des nausées qui ne me quittent plus, je n’ai
pas envie de sortir du lit, mais il le faut. J’ai la maison pour moi toute
seule, je déambule en sous-vêtements, je me fais un bon bouillon de poisson
avec la banane bouillie, j’ai envie de passer un peu de temps avec moi-même, réfléchir
à cette existence que je mène. Après avoir manger la moitié de la marmite je me
place devant le miroir et je m’observe, mon corps n’a pas encore changé j’ai des
petits bourrelets et des vergetures que cette grossesse viendra accentuer.
Je
prends une bonne douche et je me pose devant un bon film romantique, je suis en
manque de romance. C’est maman qui me sort de ma rêverie avec son appel
-Allô
maman ça va là-bas ?
-Oui
ça va, la rentrée c’est demain la petite va faire comment, en plus elle est en
CM2 déjà
-Oh
merci maman, tu m’as rappelé un truc. J’ai complètement oublié d’appeler l’école
pour leur expliquer la situation
-J’ai
ma copine qui a une école, elle a dit la petite peut aller suivre les cours
là-bas, mais pour qu’elle passe le Cep et le concours il faut qu’on trouve la
solution nous même vu que les dossiers des candidats dans les écoles sont déjà
partis
-Merci
beaucoup maman, pour les examens il n’y a pas de soucis, Sandra à un ancien dragueur
au ministère de l’éducation national, il va nous gérer ça
-Humm
ta sœur et ses dragueurs, en tout cas les enfants seront prêts à 18h, ils vont
d’abord manger et comme ça en rentrant tu les mettras directement au lit
-D’accord,
à toute à l’heure
Je
suis prise de panique pendant un court instant, il va donc falloir que je gère
quatre enfants dans bientôt, je ne sais pas comment je vais faire. J’essaie de
me calmer, il va falloir que j’apprenne à être une belle mère, une mère
célibataire, tout ça en plus d’être une veuve dans une société où le mari est
avant tout un trophée qu’on exhibe pour prouver qu’on a réussi socialement.