Partie 28 : Es-tu mort ?

Write by Mayei

Partie 28 : Es-tu mort ?


...Nolan Ehui...


Moi (me levant) : enfin sa majesté se montre 

Laurent : depuis qu'il a renoué avec sa femme c’est difficile de le voir, il faut maintenant demander audience

Samuel : que voulez vous ? Je suis un homme heureux donc pourquoi voulez-vous que je tarde dehors ? En plus elle est enceinte 

Kenzo : pardon ne parle pas de grossesse sinon monsieur Ehui ne tardera pas à chialer comme une gonzesse 

Moi : n'importe quoi  

Samuel : mais mec tous les jours tu te plaignais ici que tu n’aimes pas la fille, qu'elle te fatigue et ceci et cela mais tu continuais à la toucher quand même ?

Moi : je suis un homme tout de même, il faut bien que je me soulage. Je n’allais pas rester toute une année sans rien faire alors qu’elle est toujours couchée près de moi souvent avec des tenues aguicheuses je vous dis

Kenzo : et voilà que Dieu opéra les miracles

Moi : vous êtes cons 

S'ils savaient comment je chérissais ces moments passés avec eux ! J’ai toujours de la peine à rentrer à la maison même si dernièrement il n'y a plus de réunion de délivrance. Après tout elle a obtenu ce qu'elle voulait donc elle n'a plus besoin du groupe. 

Ashley (allumant la lumière) : c’est à cette heure que tu rentres Nolan ?

Moi : Ashley s'il te plaît ne commence pas 

Ashley : je suis enceinte bon sang, je suis enceinte Nolan. Et s'il m'arrivait quelque chose alors que tu es absent ?

Moi : c’est un miracle de Dieu donc il ne peut rien t'arriver de mal, il veillera sur vous à ma place  

Ashley : Nolan (snif) ce n'est pas juste ce que (snif) tu me fais 

Et c'est reparti avec les pleurs. C'est toujours comme ça avec elle. Toujours à me faire un chantage affectif et c'est saoulant à la fin. J'aimerais tellement échanger ma vie avec quelqu'un d'autre. Pffff. Ce n’est pas que je décide d’être méchant ou blessant mais je n’arrive tout simplement pas à ressentir cette joie qu’on est sensé ressentir quand on attend l’arrivée d’un enfant. Je suis bien content que Mia soit chez ma mère, sinon elle aurait à chaque fois du assister à ce genre de scènes. 

... Ashley Ehui ...

Je me rends au boulot l'air morose, il faut dire que les malaises du matin m'aident pas non plus. À cela il faut ajouter le comportement de Nolan, franchement je ne sais plus où donner de la tête. Je pensais que cette grossesse nous rapprocherait. Après tout ce qu'on a traversé. J’ai vraiment mal au cœur. Je réfléchissais à tout ça calmement quand Yolande est venue à mon bureau 

Yolande : tu as l'air dans les nuages 

Moi : j’ai des problèmes 

Yolande : pardon ne te tracasse pas attends d'accoucher d'abord sinon tu vas stresser le bébé 

Moi : hum 

Yolande : au fait Ashley je voulais te poser une question mais ne prend surtout pas mal ok ?  

Moi : je t'écoute 

Yolande : tu sais que nous sommes amies et que nous pouvons tout nous dire. 

Moi : hum...

Yolande (gênée) : ne le prends surtout pas mal mais est-ce qu'on t’avait vraiment retiré l'utérus ?

Moi : je ne comprends pas ta question 

Yolande : excuse-moi beaucoup Ashley c'est que je me disais que tu avais peut-être inventé cette histoire qu'on t’a retiré l'utérus pour un peu forcer la main à Nolan 

Moi : ... ...

Yolande (ignorant mon malaise) : après tout on avait bien essayé de mettre la stratégie des préservatifs percé en marche. Je me disais que tu avais été plus visionnaire…

Je suis restée silencieuse à la regarder déballer sa théorie en or. Donc elle s'est levée de beau matin, a traîné son corps hors de chez elle jusqu'à mon bureau pour venir me poser cette question ? Et en plus elle a l’air tellement sérieuse, genre elle a élucidé une affaire saugrenue. 

Yolande : ash...

Moi : attends Yolande, ce n'est pas toi-même qui m’a conseillée de me rendre dans cette communauté pour prier et que l'onction était abondante là-bas ?

Yolande : si...

Moi : ce n’est pas dans ce même bureau que tu as ouvert ta même bouche pour me dire ‘’il y a un prophète qui est très fort ? ‘’

Yolande : si mais…

Moi : Mais quoi Yolande ? Mais quoi ? Donc ce n'est pas de bon cœur que tu m'envoyais là-bas ? Tu n'espérais pas voir mon cas se résoudre puisque tu te poses ce genre de questions jusqu'à imaginer une scène digne des scenarios de Nollywood. 

Yolande : oh ne te fâche pas oh je voulais juste demander

Moi : maintenant que tu as eu ta réponse tu peux retourner à ton boulot 

Yolande : excuse-moi encore 

Moi : c'est ça 

Je ne comprends pas tout cet acharnement autour de na grossesse, normalement tout le monde devait être heureux de cet accomplissement mais tout n’est que doute. Depuis l'annonce de ma grossesse tout le monde émet des doutes. Même dans ma propre famille ! La dernière fois c'était ma mère qui me posait ce genre de questions et maintenant c’est au tour de Yolande. C'est fatigant quand même. 

...Olivier Thalmas...

Moi (refermant la porte derrière moi) : tu boudes toujours Murielle ?

Murielle : bonjour Monsieur Thalmas que puis-je faire pour vous ?

Moi : Murielle je suis fatigué tu comprends ? Mettons tout ça derrière. Ça va faire deux semaines quand même. 

Murielle : quand tu sauras proprement t'excuser et que tu auras faire le nécessaire tout redeviendra comme avant 

Moi : le nécessaire ?

Murielle : tout à fait. la dernière fois tu criais à ta sœur qu'elle avait offert tout ce qui était réservé au mariage cadeau alors qu'on fait pareil donc tant que tu ne commenceras pas par la dote, toi et moi on ne se verra qu'au bureau 

Moi (dépasse) : tu es sérieuse la ?

Murielle : très sérieuse 

Elle a reporté son attention sur ce qu'elle faisait alors que je venais d'arriver. 
Je n'ai pu me résoudre qu'à m'en aller face à son indifférence totale. Les jours passaient et se ressemblaient puisque Murielle ne démordait pas. J’ai peut-être été dur à travers mes propos mais elle sait très bien que c'était sur le coup de la colère. 

Aujourd'hui je suis arrivé un peu en retard, J’ai eu du mal à me lever. Bien que mon bureau soit de l'autre côté je passe toujours du côté de Murielle, histoire de la voir chaque matin car ce n’est pas elle qui viendra à mon bureau prendre de mes nouvelles. J’ai jeté un coup d’œil furtif et je l'ai vue en train de faire la causette avec un jeune homme tiré dans un ensemble veste, on ne va pas se mentir il est assez séduisant et les yeux avec lesquels il la regardait ne m'ont pas du tout mis en confiance. 

Une fois que j'ai pris place dans mon fauteuil j'ai automatiquement appelé Richard. Il est aux ressources humaines donc il sait à peu près tout de ce qui se passe ici.

Richard : c’est comment mec ?

Moi : tu sais c’est qui le gars dans le bureau de Hamza ?

Richard : salue-moi au moins 

Moi : excuse-moi, je suis sur les nerfs. Comment tu vas ? Et Le petit ?

Richard : ça va il fait des nuits donc c’est tranquille. Pour revenir à que tu demandais c’est sûrement un agent de la compagnie qu'on devait assurer

Moi : laquelle ?

Richard : surf mobil  

Moi : qui d'autre est libre et n'a aucun dossier a traité en ce moment ?

Richard : laisse-moi voir une seconde

J'ai attendu patiemment, il doit sûrement être en train de regarder sur son écran pour me donner une réponse. 

Richard : bon il y'a monsieur Bouabré 

Moi : merci 

J’ai raccroché, soulagé un tant soit peu. Il faut que je trouve le meilleur moyen de la faire changer d'avis. On ne peut pas avancer comme ça tout de même. J’ai fait signe à ma secrétaire d'annoncer une réunion avec Monsieur Bouabré, Murielle et d'autres employés. 

Moi : mademoiselle Hamza je crois que vous travaillez sur le cas de Surf mobil c’est cela ?

Murielle : c’est cela 

Moi : bien, veuillez passer le dossier à Monsieur Bouabré, c’est lui qui s'en chargera dorénavant. Donc vous...

Murielle : pardon ? Je ne comprends pas ? 

Moi : il n'y a rien de sorcier mademoiselle Hamza. Vous remettez toutes les avancées par rapport au dossier 

Murielle (se levant) : veuillez m'excuser s'il vous plaît 

Moi : ne vous gênez surtout pas 

Elle est sortie avec toute la colère qui se lisait sur son visage. Je ne l'ai plus revue jusqu'à la fin de La Réunion.

...Murielle Hamza...

Je n'en reviens pas qu'il puisse me retirer d'un dossier sur lequel j'ai travaillé d'arrache-pied et en plus sans explication aucune. Je ne comprends pas, si c’est une façon pour lui de se venger parce que je boude et bien je suis vraiment déçue. J'étais trop énervée pour finir la Réunion. Je me connais à un moment donné j'aurais éclaté et me serait donner en spectacle pour rien. J'ai préféré venir à mon bureau et souffler un tout petit peu. 

J'avais les yeux fermés alors que je tournoyais sur moi-même dans mon fauteuil pour essayer de retrouver mon calme. 

Toc toc toc 

Moi (ouvrant les yeux) : oui ? 

C'était Monsieur Bouabré 

Lui : excusez-moi mademoiselle Hamza, je passais récupérer ce dont j'aurais besoin pour le suivis du dossier 

J'avais envie de lui cracher à la figure qu’il fallait dire à son patron qu'il n'avait qu'à reprendre le dossier depuis le début mais me suis abstenue de tout commentaire

Moi : il n'y a pas de soucis 

J’ai fouillê dans mon tiroir et ai fait sortir tout le nécessaire pour lui. 

Moi : voilà 

Lui : merci, passez une bonne journée 

Je lui ai fait un sourire forcé, qu'elle belle journée veut-il que je passe ? Je suis sortie de mon bureau avec l’intention de dire deux mots à Olivier 

Moi : tata il est à l'intérieur ?

Liliane : oui oui 

Moi : je peux où il est occupé ?

Liliane : il est seul 

Moi : ok 

J'ai poussé la porte 

Moi : de quel droit tu te permets de passer un dossier sur lequel j’ai autant avancé à quelqu'un d'autre ?

Olivier : ... ...

Moi : c’est à toi que je parle

Olivier : et je suis libre de répondre ou pas. Le dossier passe à Monsieur Bouabré que tu le veuilles ou pas, le discours est clos. 

Moi : ce n'est pas juste Olivier...

Olivier : et quand le client te regarde avec des yeux de merlan frit c'est juste peut être ? 

Moi : oooh donc si je comprends bien tout ça c’est par rapport à de la jalousie ? Oh je vois maintenant. Tu es incapable de t'excuser convenablement mais tu te permets d'être jaloux ?

Olivier : m'excuser pourquoi en fait ? 

Je dois sûrement être en train de rêver. Il est sérieux qu'il me pose cette question ? 

Moi : il doit y avoir un boulon qui a sauté quelque part dans ta cervelle 

Oliver (tapant du poing sur la table) : TU ME PARLES AUTREMENT 

Moi : TU PENSES QUE TU ES LE SEUL À SAVOIR CRIER ? 

Olivier : sors de mon bureau avant que je ne réponde plus de moi 

Moi : je n'irai nulle part. C'est toujours comme ça avec toi. Je ne sais pas quel est ton problème. La dernière fois tu m'as parfaitement montré que dans cette relation c’est chacun pour soi. Tu m'as clairement fait savoir que Mia c’est MA fille et c’est comme ça que tu veux qu'on avance ? Tes paroles sont contradictoires avec tes actions. Tantôt tu me dis que tu comptes prendre Mia comme ta fille tantôt c’est MA fille. J'ai vécu cela et je sais jusqu'où un homme peut aller quand il ne considère pas un enfant comme étant le sien. J'ai besoin de quelqu'un qui me prendra avec ma fille, pas quelqu'un qui à la première occasion me rappellera que ce n'est pas sa fille. Je suis fatiguée de me disputer à chaque fois avec toi car trop imbu de ta personne tu n'arrives pas à voir ton tort. Il serait mieux que nous prenions un temps de réflexion loin l'un de l'autre pour savoir si cette relation doit continuer ou pas. 

Je n'avais même pas réalisé que je pleurais. Olivier quant à lui me regardait avec de gros yeux mais ne disais rien 

Moi : tu n'as rien à dire ?

Olivier : rien 

Moi (déçue) : ok 

J'ai essuyé mes larmes du mieux que j'ai pu et je suis sortie de son bureau. Nos personnalités ne sont pas compatibles, nous n'avons peut-être rien à faire ensemble. J’ai pris mon courage à deux mains malgré le fait que je souffre à l'intérieur. Mon cœur était brisé en mille morceaux et je suis sortie. J'ai croisé Le regard douloureux et attendrissant de Liliane, elle a sans doute du entendre tout ce qu'on se disait vu qu'on a tout de même crier. 

Je n'ai pas dit un mot et ai fait tout mon possible pour ne regarder personne dans les couloirs, de peur qu’on ne sache que j’ai pleuré. 

: Murielle ? 

J’ai levé la tête quand j'ai entendu quelqu’un prononcer mon nom 

Moi : Ruth ?

Ruth (contente) : oh tu travailles ici ?

Elle s'est jetée littéralement dans mes bras et je l'ai serrée tout aussi fort. On aurait dit des personnes qui s’étaient perdues de vue depuis fort longtemps 

Ruth : je partais voir mon frère mais allons dans ton bureau plutôt 

Moi : c'est comme tu veux 

Une fois Dans mon bureau je lui ai demandé de prendre ses aises. 

Ruth : je comprends pourquoi mon frère est fou de toi. Il aime les femmes qui ont en plein dans la tête. 

J’ai pris ce compliment avec une mine triste 

Ruth : vous êtes fâchés Olivier et toi ?

Moi : bof c'est la vie qu'est-ce que tu veux ?

Ruth : écoute mon frère est l'homme le plus dur que je connaisse mais crois-moi quand je te dis qu'il t'aime vraiment. S'il prend mon téléphone pour essayer de te joindre juste parce que tu ne réponds pas à lui ses appels c'est qu'il tient à toi. D’habitude, ses conquêtes il les reçoit dans l’arrière cours.

Quand elle a mentionné cela, j’ai pensé à ce premier jour que j’ai franchi la porte d’Olivier. On prenait justement la direction de l’arrière-cour quand il a subitement changé de trajectoire. 

Moi : hum...si tu le dis 

Ruth : et en plus je voulais te remercier pour cette nuit-là. Tu es restée près de moi comme si nous étions des amies de longue date.

Moi : Mais ce n'est rien voyons. Nous avons toutes déjà eu un chagrin d'amour 

Ruth : il faut que je te dise merci convenablement. Donne-moi ton adresse et je t'envoie un petit quelque chose

Moi : roooh mais non toi aussi 

Ruth : j'insiste ou passe-moi ton téléphone pour que j'enregistre mon numéro et on se donne rendez-vous quelque part 

Moi : ça par contre ça marche 

Je lui ai tendu mon téléphone qu'elle a manipulé un instant avant de me le remettre avec son numéro enregistré. C’est une boule d'énergie cette fille. À la voir on ne dirait même pas qu'elle sort d'une grande déception amoureuse. Elle est restée avec moi un bon bout de temps avant de prendre congés de moi.

Le reste du temps je n'ai vraiment rien fait mais dès que 16 heures ont sonné, j’ai pris mes affaires et je suis rentrée en famille. Ma mère était assise sur la Terrace et était surprise de me voir débarquer à cette heure. Elle était d’ailleurs bien mise sur son 31

Moi (lui faisant la bise) : bonsoir maman

Maman : on t'a renvoyée ?

Moi : quoi ?

Papa (apparaissant) : qui a été renvoyé ?

Voilà 

Maman : demande à ta fille vu qu'elle rentre super tôt aujourd'hui 

Papa (regardant sa montre) : c’est vrai en plus, il n'est que 16h45, d’habitude tu ne rentres pas avant 19 heures. 

Moi : je n'ai pas été renvoyée c'est juste que ma journée a été un peu pénible du coup je suis rentrée plus tôt.  

Papa : ok donc surveille bien la maison puisqu’on s'apprêtait à sortir ta mère et moi 

Moi : oh et vous me laissez seule comme ça ?

Maman : il faut appeler Olivier comme ça il te fera sortir 

Moi : oh ! 

Papa : Françoise passe, vous parlez trop

Je les ai regardés partir puis je suis montée me débarrasser de mes vêtements. Le soupir que j’ai poussé en retirant mon soutien-gorge traduisait tout simplement ce bien être présent qui m'envahissait. Je me suis coulée un bain dans lequel j'ai rajouté du sel mentholé pour plus de relaxation.  

Je m'y suis glissée en fermentant les yeux. L'eau était à la parfaite température. Tout le temps que j’aie gardé les yeux fermés, j’ai fait un peu le tour dans ma vie. Ou j'allais exactement ? Quel sens voulais-je donner à ma vie ? cette relation en valait-elle le coup ?

Je suis sortie du bain, revigorée. Mon téléphone affichait un message reçu d'Olivier. Tout à coup mon cœur s’est mit à battre plus rapidement. 

"Je serai devant ta porte à 20h"

J'en déduisais que c'était un rendez vous ! Devais-je y aller ? 

...Olivier Thalmas...

J'ai été tellement silencieux tout le reste de la journée que même Ruth ne m’a pas reconnu. 

Moi : je mangerai dehors donc ne me garde pas à manger 

Ruth : d'accord mais Olivier...

Moi : oui ?

Ruth : je n'aime pas quand tu es triste comme ça 

J’ai juste haussé les épaules et entrepris de monter les escaliers. Mais c'était mal connaître cette petite peste que j’ai comme petite sœur.

Ruth (me retenant par le Bras) : attends Olivier. 

Moi : Ruth je suis fatigué 

Ruth : tu es fatigué ou c’est Murielle qui te manque ? 

Moi : je ne vois pas de quoi tu veux parler 

Roth : Olivier ça ne te tuera pas pour une fois de montrer tes sentiments. À force de toujours jouer les grincheux tu vieilliras avant l'âge

Moi : laisse-moi aller me laver s’il te plaît

Ruth : ok oh 

Je me suis fait beau sans vraiment le vouloir, mais il fallait que je plaise à la petite que j'allais voir. 

Ruth n’a pas manqué de me faire des éloges. Souvent je me demande comment elle a cette facilité de passer l’éponge sur quelque chose qui lui a fait mal. Il faut qu'elle m'apprenne. Elle arrive à me supporter comme grand frère et je sais que ce n'est pas facile. 

J'ai roulé jusqu'à chez la petite et cette fois ci le gardien m’a ouvert. 

Moi : bonsoir Monsieur 

Son père : oh appelle moi Sébastien 

J'ai vu sa mère sourire sûrement face à ma mine sérieuse 

Moi : comment allez vous ?

Sébastien : ça va, on se fait vieux mais ça va 

J’ai aussi salué sa mère qui m’a proposé de l'eau à boire que j’ai gentiment refusé 

Sa mère : je vais la prévenir que tu es la 

Moi : d'accord 

Je suis resté avec son père dans un silence pesant. Je savais qu'il me fixait de temps à autre mais je n'avais pas osé relever la tête pour soutenir son regard 

Sébastien : et le boulot ça va ?

Moi (dressé comme un i) : oui mons...Sébastien 

Sébastien : ok 

Plus rien d'autre n'a été ajouté jusqu'à ce que j’aperçoive Murielle descendre des escaliers, vêtue de cette belle, simple et élégante robe de couleur blanche. Son parfum avait envahi la pièce. Je ne pouvais plus la quitter des yeux. Là où elle passait, ma tête suivait. Elle a fait la bise à son père puis s'est un peu baissée pour parler à l'oreille de sa mère 

Sébastien : Léna il faut y aller comme ça tu ne vois pas que le jeune homme est sur le point de baver ?

Moi (me grattant la tête) : ... ... 

Nous avons pris congé.

Moi : on part où ?

Murielle : toi choisi 

Moi : euh...ok 

J’ai démarré sans savoir exactement où aller mais durant le trajet, qui s'est fait silencieux d'ailleurs, j’ai fini par trouver. 

Inutile que je vous précise que malgré le très beau cadre, l'humeur n'y était pas. C'était le calme plat quoi ! 

Moi (soupirant) : pourquoi tu m'as demandé de te faire sortir si c'était pour rester muette comme une carpe ? 

Murielle (étonnée) : comment ? Moi te demander te me faire sortir ? Je rêve ou quoi ! C'est plutôt toi qui m’a demandé de me tenir prête et que tu passerais me chercher 

Moi (sortant mon téléphone) : regarde voilà le message que j'ai reçu de toi 

Murielle : c'est impossible (sourire nerveux) voilà Le message que j'ai reçu de toi 

Et oui c'était un message de moi mais à aucun moment je n'ai envoyé ce message. Puis je me suis souvenue que...

Moi, elle : RUTH...

Cette petite a dû profiter du moment où elle m’a emprunté mon téléphone pour faire sa besogne 

Murielle (se levant) : je n'ai plus rien à faire ici alors 

Moi (la retenant par le bras) : reste s'il te plaît j’ai besoin de te parler ? 

Murielle : quand j'avais besoin que tu me parles tu n'as rien fait alors je n'ai pas à t’écouter...dépose moi chez moi....

Moi (prenant une grande inspiration) : je suis désolée Murielle...

Elle a tourné la tête, me regardant avec de gros yeux 

Moi : je...je... je m'excuse si j’ai été dur la dernière fois avec mes mots. Je sais
T'avoir blessée avec mes mots (elle s'est assise toujours l'air choquée) mais crois-moi, c'était sur le coup, rien de bien réfléchi. Tu sais à quel point je change quand Mia est la alors c'est avec fierté que j'aimerais faire vraiment partir de sa vie. Je suis désolé de t'avoir considérée comme une étrangère alors que je ne demande rien d'autre que de faire un avec toi. 
Ma journée est passée au ralentit quand tu es sortie de mon bureau en disant que c'était mieux qu'on s’éloigne l’un de l’autre. Je ne disais rien pas parce que j’étais insensible à cela mais juste parce que je ne sais pas montrer mes sentiments. Non seulement je supportais difficilement que tu me boudes durant tout ce temps mais voilà que je devais m'éloigner de toi ? Murielle, je ne peux tout simplement pas. Je ne peux plus me passer de toi, ton odeur, ta présence et même tes manières effrontées me manquent terriblement. Encore une fois je suis sincèrement désolé 

Je ne sais pas combien de fois j’ai dû m'excuser mais c'était un très grand pas que je venais de poser comme ça ! Je ne sais même plus c'est quand la dernière fois que ce verbe "s'excuser " est sorti de ma bouche. Je la regardais dans les yeux et elle soutenait mon regard 

Murielle : es-tu mort ? 

Moi : pardon ? 

Murielle : je demande si je dois t'envoyer à la morgue comme ça ?

Moi : je ne comprends pas 

Murielle : je veux juste que tu comprennes que s’excuser ne tue pas, ça ne t’enlève rien. Maintenant que tu l'as fait tu ne te sens pas mieux ? 

Moi : ... ... 

Je n'allais tout de même pas lui dire que je me sentais mieux pour qu'elle se moque demain de moi ? 

Murielle : on peut commander, j’ai faim 

Je me suis contenté de sourire en la regardant. Depuis ce jour où elle avait perdu Mia au supermarché je savais que c'était une fille à problème la preuve, me voilà en train de lui demander pardon. 

Moi (me garant devant chez elle) : rentre avec moi s'il te plaît ?

Murielle : tonton si tu veux que je rentre avec toi viens me chercher comme un homme vient chercher sa femme oh 

Moi : lol...un baiser au moins ?

Murielle : tu as oublié la dernière fois que mon père nous a surpris ?

Moi : pffff donc tu me laisses comme ça ?

Murielle : oui Monsieur Thalmas...je t'aime 

Moi : oh je pensais que tu voulais t’eloigner de moi 

Murielle : tchrrrrr 

Moi : je t'aime aussi madame Thalmas 

Murielle : mademoiselle Hamza s'il vous plaît 

Moi (murmurant) : plus pour longtemps 

Murielle : pardon ?

Moi : rien

Monsieur Grognon