Partie 29
Write by Ornelia de SOUZA
Trois semaines que je restais dans mon coin dans cette maison où ma présence dérangeait même les mouches. Trois semaines que j'avais une arme en main mais que je préparais le terrain en ayant un comportement exemplaire. Irina m'avait demandé plusieurs fois de partir car je cite "bientôt il sera trop tard pour toi". Elle avait de bonnes intentions mais si j'étais resté, c'était bien parce que j'étais capable d'en supporter les conséquences. Ashley par contre s'était calmé. Lorsqu'elle ne m'ignorait pas, elle me lançait des sourires malicieux. Il était évident qu'elle préparait quelque chose mais je m'en foutais parce qu'aucun de ses plans machiavéliques ne pouvait surpasser le mien. Ma belle-mère supportait de plus en plus ma présence par contre. Elle ne changeait plus de pièce en ma présence et elle ne poussait pas d'hurlement dès que j'ouvrais la bouche, ce qui arrangeait parfaitement mes affaires. Quant à Yves, il se tenait à son rôle de chauffeur bien plus que je ne l'aurais voulu. Dès qu'il croisait mon regard, il détournait la tête faisant mine d'ignorer ma présence. Cet homme m'aimait et ne supportait pas que je le rejette. Je savais que bientôt il finirait par demissionner et cela était certainement préférable sinon tôt ou tard, je risquais de succomber à cette tentation.
J'étais descendu avec une idée particulière en tête: déjeûner avec ma belle-famille. Heureusement pour moi, dame Esther occupée en cuisine ne fut pas un obstacle. Les trois femmes étaient installées autour de la table et papotaient dans une gaieté inhabituelle. Mon entrée par contre instaura un silence digne de celui d'un cimétière en pleine nuit.
-Bonjour; dis-je sans me démonter
-Bonjour Mélaine; me répondit Irina
-Bonjour; fit timidement ma belle-mère
-Bonjour belle-soeur chérie! ironisa Ashley avec un peu trop d'entrain
Je m'assis ignorant cette provocation qui ne semblait pas en être une. Dame Esther entra dans la salle à manger à ce moment là. Elle tiqua à ma vue mais un regard de ma belle-mère la dissuada de faire quoi que ce soit. Très bien! Le déjeuner fut servie et dégusté dans un silence gênant. Chacun expédia rapidement cette formalité qu'exigeait la maîtresse de maison. La première à s'éclipser fut Irina suivie par Ashley me laissant seule avec ma belle-mère. C'était le moment d'attaquer. Une occasion comme celle-là n'allait certainement pas se représenter.
-Maman; tentai-je
Un grognement fut ma seule réponse mais je ne me décourageai pas pour autant.
-Merci de m'avoir permise de déjeuner avec vous.
-De rien ma petite; répondit enfin ma belle-mère en levant la tête dans ma direction. Tu as mal agi mais je ne t'en veux plus. Je pense que tu as assez payé pour ce que tu as fait.
-Là est tout le mal maman! dis-je. Je n'ai rien fait et je ne sais comment prouver mon innoccence.
-Tu n'as rien à me prouver; avança ma belle-mère. Je ne suis pas juge.
-Non mais vous êtes la mère de l'homme que j'aime et c'est important pour moi que vous ayez confiance en ma parole.
La dame se leva dans le but d'éviter cette conversation mais je la suivis dans son luxueux salon. Alors qu'elle s'installait, moi à ses trousses, j'ajoutai:
-Je n'ai jamais trompé Carin et je vous assure que je suis la seule femme qui veut de son bien.
-Mélaine, mon fils t'a vu de ses propres yeux alors je ne vois pas ce que tu peux dire de plus.
-Il a cru voir quelque chose maman et il ne m'a pas cru parce que Roland lui a dit des mensonges; argumentai-je. Demandez lui ce qu'il a vu maman! Demandez lui si la porte n'était pas défoncé. Demandez lui si certains meubles n'étaient pas renversé. Demandez lui si mes vêtements n'étaient pas déchirés. Maman, je n'étais pas infidèle à mon époux. Cet homme tentait juste d'abuser de moi. Lorsque Carin est entré dans la pièce, j'étais folle de joie parce que mon époux venait me sauver des griffes de ce pervers. Maman, je me suis placé derrière mon époux en pensant qu'il me protégerait mais ça n'a pas été le cas. Roland a été fourbe et plus malin en inventant toutes ces histoires mais je vous jure qu'il voulait abuser de moi.
La dame se passa une main sur le visage. Parfait! Je savais que j'avais installé le doute dans son esprit. Tout se jouerait à partir de ce moment là.
-Dis moi alors une chose; demanda ma belle-mère
-Ce que vous voulez maman
-As-tu été enceinte de mon fils?
La question qu'elle ne devait pas poser. Une mauvaise réponse de ma part pourrait tout gâcher mais j'avais plus d'un tour dans mon sac. Tout était psychologique dans ce monde et tant que tu savais manipuler l'être humain, tu pouvais tout avoir.
-Vous vous souvenez de cette femme défigurée qui était enceinte de Carin maman? Il allait l'épouser maman et vous ne vouliez pas ça. Je ne voulais pas ça non plus parce que je l'aimais. J'ai inventé cette grossesse dans l'unique but d'être à nouveau dans la course et ça a marché. Aujourd'hui je suis marié à Carin. Moi et pas cette femme qui vous a battu dans cette maison. J'étais désespérée et je ne pensais pas que ça irait si loin. Je vous prie de vous mettre à ma place. Si je n'avais pas eu cette idée, votre enfant serait aux mains de cette défigurée. Pensez-y maman.
Et je pouvais lire sur son visage qu'elle y pensait et qu'en plus elle était d'accord avec moi. Parfait!
-Souvenez vous de cette femme maman et souvenez vous de la manière dont elle s'est comporté.
-Je m'en souviens parfaitement; répondit ma belle-mère le regard dans le vide.
-Croyez le ou non maman mais c'est à cause d'une femme de ce genre que Carin me traite comme il le fait.
-De quoi tu parles? questionna la dame alors que je jubilais de capter son attention
-Carin a une maîtresse; révélai-je avec une mine triste de circonstance. Une femme albinos et c'est pour elle qu'il n'a pas voulu voir les évidences. C'est pour cette femme qu'il m'a jeté hors de notre maison et qu'il me traite ainsi.
-Amélie?! s'exclama ma belle-mère
-Vous la connaissez? dis-je en jouant à l'étonnée
-Oui, c'est une ex de Carin. Une de ses femmes réduites physiquement. Pendant qu'elle sortait avec mon fils, je ne l'appréciait guère mais j'avais fini par l'accepter et du jour au lendemain ils se sont séparés. J'en étais soulagée.
-Detrompez-vous maman! Elle n'est pas loin. Elle n'a jamais été loin et bientôt votre fils me demandera le divorce pour l'épouser dès qu'elle sera enceinte si ce n'est pas déjà le cas.
-Jamais! hurla ma belle-mère en se levant de son siège.
-C'est ce qui va arriver pourtant si vous la laissez faire parce qu'elle s'est déjà totalement installé dans la vie de Carin.
-Je ne veux plus de ce genre de femmes dans la vie de mon fils; protesta à nouveau la dame
-Alors permettez moi de rester dans sa vie. Déjouer le plan de cette femme. Je suis la seule qui aime profondément Carin et qui veut fonder une famille avec lui. Je vais vous donner des petits enfants normalement constitué si vous me le permettez.
-Je te préfère à ces femmes; murmura ma belle-mère qui sautait les pieds joints dans mon piège.
-Alors laissez moi rejoindre mon foyer! Vous seule pouvez intimer cet ordre à Carin. Vous seule pouvez permettre à ce chauffeur de me reconduire dans mon foyer maman.
Ma belle-mère fit volte-face mais je savais que j'avais déjà réussi mon coup. Bientôt je serai de retour dans la maison de mon époux qu'il le veuille ou non.
*******
(Ashley)
-Je l'ai entendu moi-même! affirmai-je à Roland.Je l'espionnais à son insu alors qu'elle discutait avec maman. Je ne sais pas comment elle l'a su mais elle est au courant de la relation entre Amélie et Carin. Elle est entrain d'utiliser cette information pour regagner son foyer.
-Cette femme est vraiment très intelligente Mélaine. C'est une bonne idée. Votre mère ne supportera pas Amélie à nouveau alors...
-Alors quoi? Elle va l'aider à regagner son foyer? Laisse moi te dire que c'est tant mieux pour nous.
-De quoi tu parles? demanda Roland en fronçant les sourcils.
-Je ne supporte pas Amélie mais je deteste encore plus cette salope de Mélaine alors oui moi je suis prête à supporter Amélie si cela nous permet de nous venger de cette femme. Je pense qu'on devrait laisser maman faire. Nous agirons dès qu'elle sera proche de son but. Nous allons foutre sa vie en l'air.
-En quoi faisant?
-Tu te rappelles de ce que tu m'as dit? De cet délinquant qui a aidé Mélaine avec le cas de la défigurée?
-Tu veux parler de Canif? Bien-sur!
-Il est temps de retrouver cet homme; dis-je.
Roland ne posa pas plus de questions. Il se leva et prit la clé de sa voiture m'indiquant la sortie. Il savait exactement où se trouvait cet homme et il nous y conduisit alors que je lui exposais mon plan en détail sur le trajet. Rapidement nous retrouvames le quartier infame où vivait cet homme. Là dans une ruelle, quelques hommes installés fumaient dans une ronde ce qu'il me semblait ne pas être une innocente cigarette. Roland gara la voiture à une bonne distance du groupe et m'intima l'ordre de ne pas sortir. Il descendit et se dirigea vers le groupe. Il discuta pendant une minute avec eux puis il s'approcha avec l'un d'entre eux. Un homme d'une carrure imposante et effrayante s'approcha de la voiture avec Roland. Celui ci frappa contre la vitre pour me signifier que je pouvais sortir.
-Je connais cette femme; hurlait presque ce Canif. Et si je la croise, je vais sécher ses intestins au soleil. Elle me doit de l'argent.
-C'est pour ça que nous sommes là mon pote; fit Roland. Nous savons où tu peux la retrouver et comment tu peux recupérer ton argent.
-Cette femme ne veut pas me payer mais indiquez moi où elle se trouve! lança l'homme qui sentait l'herbe. Je ne veux même plus de cet argent. Ce que je veux, c'est sa mort.
-Calme toi! intervins-je. Tu peux lui faire plus de mal que ce que tu ne penses. Nous te paieront le double de ce qu'elle te doit uniquement pour que tu l'exposes. Tu n'as pas à la tuer car après ce que tu feras pour nous, son propre mari s'en chargera.
L'homme me dévisagea en se frottant le menton d'un air dubitatif et pourtant il n'avait pas grande chose à faire. Si je l'avais voulu, je l'aurais laissé en finir avec la vie de cette pute mais je ne voulais pas avoir ce péché sur ma conscience et cette femme devait rester en vie et goutter à l'enfer sur terre.
Je donnai les informations que j'avais récolté en espionnant Mélaine et ma mère à Canif. Je lui indiquai exactement ce que j'avais besoin qu'il fasse et qu'il dise. Le plan était en marche. Je n'avais plus qu'à m'installer confortablement et à observer la fin de Mélaine.
******
(Mélaine)
La nuit était tombé et je trépignais littéralement d'impatience. Ma belle-mère avait suggéré que j'attende la tombée de la nuit pour exécuter ce que je lui avais proposé. Dès cet instant, tout reprendrait son cours et j'en étais assuré. Je dévalai les escaliers en direction de la salle de séjour où je savais ma belle-mère confortablement installé. En bas des escaliers, je croisai Ashley qui avait comme à son habitude un sourire en coin. A quoi pouvait-elle bien penser? Je ne m'attardai pas longtemps sur elle et je continuai ma route sans lui adresser un mot. Comme je l'espérais, ma belle-mère feuilletait une revue dans son luxueux salon.
-Maman; dis-je. La nuit est tombée!
-Tu as raison et tu te rendras bien compte ce soir que j'ai raison. Quoi de mieux que la nuit pour séduire à nouveau un homme?
-Oui, vous avez raison maman!
Elle fit aussitôt appel à la gouvernante et lui ordonna de faire venir mon chauffeur Yves. Celle-ci s'attarda sur moi et me dédaigna du regard mais je n'avais cure de ce qu'elle pouvait bien penser. Je l'observai juste s'éloigner et disparaitre pour revenir un peu plus tard avec le chauffeur en question. Ce dernier tiqua à ma vue mais se donna une certaine contenance aussitôt que ma belle-mère s'adressa à lui.
-Yves, je voudrais que vous conduisiez ma belle-fille auprès de mon fils.
-Quoi? s'étonna Yves avant de répondre immédiatement. Je ne peux pas tant que je n'aurai pas reçu un ordre de Monsieur.
-Je suis la mère du Monsieur en question; lui lança ma belle-mère. Et autant mon fils respecte mes ordres, autant toi tu le feras parce que crois moi que tu seras viré si j'informe mon fils de ton manque de respect.
Yves semblait interloqué par ce revirement de situation. Je savais pertinemment ce qu’il devait se poser comme question. Pourquoi ma belle-mère voulait m’envoyer chez mon bourreau? Il me questionna du regard mais je détournai immédiatement les yeux. Il n’avait pas à comprendre, juste à exécuter les ordres.
-Madame; tenta t-il de protester une fois de plus
-Allez-vous contre mes ordres? lui lança ma belle-mère de ce ton si sévère dont elle seule avait le secret.
-Non mais...
-Il n’y a pas de mais. Vous allez veiller à ce que ma belle-fille rejoigne son foyer conjugal c’est tout.
Yves n’eut d’autre choix que d’acquiescer de la tête.
Je ne pris aucune valise pour l’instant sous les ordres de ma belle-mère. Je devais y aller le plus simplement possible et séduire Carin avec des mots. Elle me soutenait et préférait qu’aucune de ses filles ne soit au courant de nos plans.
Installée sur la banquette arrière, je jetais tout le temps un coup d’œil à l’heure. Dans moins de cinq minutes, je serais auprès de mon époux. Et de plus j’avais gardé la clé de la maison avec moi. Je le surprendrai dans notre lit. Quoi de mieux ? Je jubilais intérieurement en ignorant totalement la présence d’Yves.
Les cinq minutes passèrent plus vite que je ne l’espérais. Yves gara et j’ouvris la portière pour descendre.
-Madame, dois-je vous attendre ?
-Vous n’avez plus rien à faire ici! dis-je de mon ton le plus dédaignant.
Je descendis de la voiture et j’insérai ma clé dans le portail. J’entrai dans la maison le plus silencieusement possible. Les lumières extérieures étaient toutes éteintes comme si la maison était vide. Cela ne me fit pas ralentir. Carin préférait souvent garder sa maison dans la pénombre et j’eus raison. La porte du salon était ouverte et la lumière était allumée. J’évoluai à grands pas avec la plus grande détermination possible. Dans le couloir, de petits gémissements à peine étouffés me parvinrent aux oreilles. Je crus halluciné. Cela ne pouvais pas être ce que je pensais. J’ouvris la porte de la chambre avec un peu trop de force. Elle rebondit bruyamment sur le mur faisant sursauter les deux amants que je venais de surprendre. Carin et Amélie sautèrent hors du lit nus comme des vers. Cette femme n’avait donc aucune limite? Malgré le fait que je l’ai ouvertement menacé quelques semaines plus tôt, elle avait donc continué à coucher avec mon mari? Quelle chienne!
Je m’élançai vers elle dans le but de lui faire payer le fait de marcher sur mes plates bandes mais un bon coup de poing de Carin me ralentit. C’était si rapide et si inattendu que je ne ressenti pas immédiatement la douleur. Je constatai avec mes doigts que je saignais de la bouche et rien de plus. Lorsque je redressai la tête, Carin me saisit par les cheveux et me poussa vers le couloir Amélie couverte d’un drap à nos trousses.
-Que fais-tu ici? me criait Carin en me postillonnant en pleine face
-Je suis ta femme et je suis dans ma maison! lui répondis-je en criant plus que lui
Une autre gifle me fit regretter ses mots. Amélie tentait tant bien que mal de calmer Carin mais il était comme hors du temps. Il me saisit par la nuque et m’assena des coups secs dans la gorge. J’eus l’impression de mourir alors dès qu’il me lâcha, j’hurlai de toutes mes forces. J’étais face à l’évidence alors que j’avais refusé d’écouter plusieurs personnes. Carin voulait en finir avec ma vie juste parce que je l’avais surprise avec sa maîtresse.
J’étais par terre en sang avec une dent en moins mais cela ne m’empêchait pas d’hurler. Carin me botta le cul avec son pied sûrement agacé par mes cris. Amélie quant à elle ne savait plus quoi faire. Elle retourna dans la chambre toute paniquée alors que Carin me récupérait à terre mais grâce à Dieu, mes hurlements avaient alerté quelqu’un. Il n’était pas parti comme je le lui avais ordonné. Yves venait d’apparaître tel un éclair de feu et de plaquer le corps nu de Carin au sol.
-On ne frappe pas les femmes ! Espèce de malade! lui cria t-il en lui donnant des coups de poings.
-Arrêtez ! ordonna Amélie qui venait de réapparaître vêtue d’une robe légère
Yves lâcha alors Carin et me saisit par la taille pour me sortir de là. Tout le monde avait raison. Carin était une bête malade. Un autre homme surpris dans cette situation n’aurait pas réagit ainsi. Carin voulait me tuer parce que je l’avais surpris entrain de me tromper. J’étais faible alors mes pas ne fus pas rapide mais aidé par Yves, j’atteins le portail. Une fois dehors, un homme robuste aux bras forts m’arracha aux mains d’Yves.
-Enfin, j’ai mis la main sur toi! grogna une voix que je connaissais parfaitement
-Canif! déglutis-je avant que sa main ne se referme sur ma gorge.
Yves saisit immédiatement son poignet tentant de le faire lâcher prise mais en vain. Canif qui était beaucoup plus fort le repoussa d’une main.
Carin apparut vêtu d’un short avec Amélie trottinant derrière lui.
-Que se passe t-il ici? lança t-il devant le spectacle
-Ne vous en mêlez pas mon cher; lui répondit Canif. Cette histoire est entre moi et cette dame.
-Cette dame est ma femme donc si vous ne voulez pas d’ennui, parlez tout de suite.
-Très bien! s’exclama Canif sans plus d’insistance de la part de Carin et en maintenant fermement mon cou avec sa main. Elle m’a contacté pour agresser une femme enceinte et lui faire perdre son bébé et depuis elle ne m’a pas payé.
-Quoi?! hurlèrent en cœur Carin et Amélie qui avait sûrement tout compris.
Était-ce comme cela que j’allais donc mourrir?