Partie 43 : Mea culpa

Write by Mayei

Partie 43 : Mea culpa 

...Djénéba...

Couchée sous mon drap, adoptant la position du fœtus, je ne faisais que broyer du noir. Un terrible mal de tête n’empêchait d’ouvrir les yeux. Même si je les ouvrais à quoi me serviraient ils ? La veille, Abdoul est passé chercher les enfants car ils s’envoleront pour les États Unis demain. 

Il n’y a pas de sentiments plus douloureux que lorsqu’on arrache des enfants à leur mère. Je me sens complètement perdue. Je me sens vide, à moitié. Ce sentiment qui se développe dans mon cœur fait plus mal que la douleur de l’accouchement. J’ai l’impression qu’on enfonce un clou dans mon cœur. C’est douloureux. Hier la douleur était encore plus vive, j’ai hurlé de douleur lorsque la porte s’est refermée et qu’une fois à l’intérieur mes enfants n’étaient plus avec moi. 

C’est affreux et je ne souhaiterais ça à personne même pas à mon pire ennemi. Je tremble de douleur. Qu’est-ce qui pourrait atténuer mon mal actuel ? Je me sens impuissante. 

Les coups frappés contre la porte de ma chambre m’obligent à sortir la tête du lit. Ma bouche est pâteuse lorsque je l’ouvre pour demander l’identité de la personne. 

Maman : c’est moi djeny, tu ne descends pas manger 

Moi (faiblement) : non ! Je n’ai pas faim 

Maman : djeny tu vas te rendre malade, tu n’as rien mangé hier et aujourd’hui non plus.

Moi : ... ... ...

Se heurtant à mon silence, elle ouvrit la porte et la referma après avoir pénétré à l’intérieur. Tout doucement elle vint s’asseoir près de moi et essaya de tirer ma couverture. Je l’en empêchais en maintenant fortement la couverture en question. Elle ne lâcha pas prise et fini par gagner, j’étais à bout de force.

Maman (caressant mon visage) : djeny arrête de pleurer. Ce n’est pas bon pour toi. Ça me fait mal de te voir dans cet état. Tu es ma fille et te voir comme ça me fend le cœur 

Moi : je suis ta fille ? Tu en es sûre ? ne suis-je pas la fille à ta sœur ou l’enfant d’une maitresse que ton mari aurait rapportée à la maison, te forçant à l’accepter ?

Maman : djeny ! Comment peux-tu me poser une question pareille ? ne salis pas la mémoire de ton père !

Moi : je demande parce qu’une mère se bat pour ses enfants. Elle ne reste pas les bras croisés à attendre qu’on fasse du mal à sa progéniture. Si papa avait été là, rien de tout ça ne serait arrivé.

Maman : serais-tu en train d’insinuer que je ne me bats pas pour toi ?

Moi (me levant) : tout à fait ! Pas une seconde tu n’as essayé de me comprendre. C’est à Abdoul que tu as présenté des excuses alors que c’est moi qui souffre de cette situation. Lorsque je t’ai dit que je ne voulais pas signer ces documents tu m’as traitée de folle qui perdrait quand même ses enfants. 

Malgré moi je me mis à pleurer à chaudes larmes. Elle essaya de me prendre dans ses bras mais je devais sa trajectoire. 

Maman : djeny, comprends que tu as quand même dépassé les bornes. Tu allais passer un peu de temps quand même en prison...et ce n’est pas ce que je veux pour ma fille.

Moi : dépassé les bornes (essuyant mes larmes rageusement) j’ai dépassé les bornes ? Lui on en parle maman ? Comment le prendrais tu si papa (paix à son âme) avait ne serait-ce qu’une fois fait venir une autre femme dans cette maison, dans votre chambre conjugale, sur votre lit, le symbole de votre intimité ? Comment le prendrais-tu ? Abdoul ne m’a pas trompée avec une seule mais avec plusieurs autres. D’autres qui pourraient même être mes petites sœurs. Oui ma réaction était impulsive, excessive mais sur le coup je ne cherchais qu’à lui faire mal. Je voulais qu’il ressente à quel point je souffrais de ses tromperies chaque jour un peu plus. Abdoul a permis à sa maîtresse de se promener dans les rues de ce pays au bord de ma voiture. Et il ose me regarder dans les yeux et m’affirmer que la voiture est chez le mécano. Tu y crois toi ? J’ai toujours été une personne loyale et c’est ce que j’attends des autres mais mon mari, que dis-je, mon ex-mari n’a pas pu me témoigner une telle loyauté. Ma mère non plus d’ailleurs. Personne n’a cherché à me comprendre, personne n’a essayé de se mettre à ma place pour imaginer la douleur que je traversais. Aujourd’hui mes enfants sont partis avec leur père, il me reste quoi d’autre ? Tout compte fait j’aurais dû accepter de passer un peu de temps en prison. 

Je fini mon monologue en respirant bruyamment. Ça m’avait quand même fait du bien de m’exprimer de la sorte et de faire sortir un peu de ce que je ressentais et gardais à l’intérieur de moi depuis. 

Maman pris le bout de son pagne et essuya ses yeux qui s’étaient humidifiés. Cela ne me toucha pas plus. Ce n’est pas maintenant qu’elle jouera à celle qui comprends et partage ma peine. Tout a été fait, il n’y a plus de retour en arrière. 

Maman (petite voix) : je vais demander à Mariam de te monter de quoi manger. Tu as besoin de reprendre des forces. 

Moi : ... ... 

Maman : je suis dans ma chambre si jamais, tu as besoin de moi 

...Charlène Dati...

Depuis ma conversation avec Cyrah, j’ai pris certaines résolutions. J’ai cessé tous artifices et tenues un peu provocatrices. Je reste dans mon coin et fait ce pourquoi je suis payée dans cette société. J’arrive avant l’heure et descend à l’heure. Ma vie commence à être rangée d’une certaine manière qui me plaît bien.

Constamment travailler avec et regarder l’ordinateur a fini par me créer des soucis au niveau des yeux et voilà que je me retrouve avec des lunettes. Je pense les échanger contre des lentilles de contact. 

Je réfléchissais à tout ceci lorsque le coursier de l’entreprise frappa à ma porte avant de rentrer. Mais ce qui a le plus attiré mon attention était ce gros bouquet de roses. Je me levais de mon siège, les yeux pétillants. 

Patrick : madame, on a demandé à ce que je monte ça dans votre bureau 

Moi : ah bon ? Et c’est qui ce on ?

Patrick : il a dit que je ne devais rien vous dire. Que tout est dans les fleurs 

Moi (perplexe) : ok, tu peux poser ça la (lui montrant la petite table qui se trouvait au milieu de mon bureau. 

Après avoir accompli sa tâche, il s’en alla. Je m’approchais de ce beau bouquet de fleurs. C’était énorme et hallucinant. Je ne savais pas le nombre de roses qu’il y avait exactement mais c’était assez. Je me mis à la recherche de cartes mais trouvais à la place une plus large enveloppe. Je l’ouvris frénétiquement et pouvait y lire :

Mademoiselle Dari, 

J’espère que ce bouquet de fleurs illuminera votre journée et qu’il embellira encore plus votre visage d’un magnifique sourire. 
Saviez-vous que les roses de couleurs rose représentaient un hommage à la beauté, à la simplicité ? Je vous rends cet hommage car belle vous l’êtes, encore plus depuis que vous avez décidé de faire dans la simplicité. J’espère ne pas vous vexer.
Je ne sais pas si vous compterai le nombre de fleurs, mais il y en a 101 précisément. Ce nombre dans le langage des fleurs signifierait un amour fou qu’on porterait à la personne à qui serait destiné ce bouquet. Et bien sachez que je suis fou de vous, depuis ce jour où je vous ai aperçue, vous débattant avec vos cartons dans la main pour ouvrir cet ascenseur. 

J’espère vous avoir fait plaisir 

J-B. T.

Je n’en revenais pas ! Je n’en revenais pas ! Que quelqu’un me pince pour que je me réveille. Je dois être en train de nager en plein rêve. Depuis le temps que j’attendais qu’il fasse un geste vers moi. J’ai humé la douce odeur de ces fleurs en repensant à ces mots que je venais à peine de lire. Devrais-je l’appeler à son bureau pour lui dire que j’avais reçu et ses fleurs, et ses mots ? Je décidais finalement de me rendre à son bureau. Avant je m’aspergeais de parfum et me dirigeai vers lui. Sa secrétaire m’annonça et me fit rentrer ensuite. 

Il était élégamment assis dans son fauteuil, la barbe fraîchement rasée et un stylo entre ses doigts. Je n’avais dit mots et de ses yeux il me regardait pour ne pas dire qu’il me déshabillait. Il me déstabilisait. 

J-B : comment vas tu ?

Moi : bien...très bien et toi ?

J-B : parfaitement bien 

Il me sourit et je sentis mon cœur fondre dans ma poitrine, comme neige au soleil. 

J-B : assied toi, ne reste pas debout comme ça 

Moi : oh non ! J’étais juste passée te dire que j’avais reçu ton bouquet...et ton mot 

J-B (se levant) : je vois ! Tu as aimé ?

Bien sûr que j’avais aimé, j’ai même adoré.

Moi (petite voix) : oui 

Il s’approcha de moi et se plaça juste devant moi. 

J-B : ne le prends pas mal mais je t’apprécie comme ça, dans toute ta simplicité, sans tous ces artifices et surtout sans les appels de faires que tu me lançais. Tu es une reine Charlène et c’est à moi de te courir après. J’attendais ce moment avec tellement d’impatience et nous y sommes aujourd’hui. Je multiplierai mes approches jusqu’à ce que tu cèdes et m’acceptes dans ta vie.

Cette assurance, sa voix si masculine me transportaient très loin, vers d’autres cieux. J’avais envie de lui crier que je l’accepte déjà mais passerais-je pour une fille facile ? À quoi ça sert de se poser des questions ? Il faut vivre le moment présent pour ne pas regretter. 

Moi : je n’ai pas besoin que tu me fasses une cours assidue Jean-Baptiste. Mon cœur t’appartient déjà et nous avons perdu assez de temps à jouer au chat et à la souris. Bien sûr que je veux être avec toi. 

Il me sourit une nouvelle fois et me saisis par la taille. Il leva légèrement mon menton et nous nous regardions dans les yeux. 

J-B : je vais t’embrasser 

Pour toute réponses, je fermais les yeux et me laissais aller. Il posa ses lèvres sur les miennes et nous goûtions chacun à l’autre. Je le laissais s’éloigner de moi avec regrets.  

J-B : retourne finir ta journée ! Je te déposerai chez toi à la descente 

Moi : c’est compris 

Je regagnais mon bureau sur un petit nuage tout douillet. Inutile de vous dire que j’ai terminé la journée avec le sourire qui ne quittait pas mes lèvres. Même les taches que je trouvais fatigantes habituellement étaient devenues si faciles. C’était juste trop beau pour être vrai.

Comme convenu, Jean-Baptiste m’attendait dans sa voiture, à la descente. Il descendit et m’ouvrit la portière comme tout bon gentleman. 

Moi : merci ! 

Il posa mon bouquet sur la banquette arrière et nous démarrions. Il y avait de la bonne musique et presque tous les sons qui passaient étaient mon genre. Je vois que nous avions déjà un point en commun. 

J-B : pourquoi joues-tu à la fausse timide ?

Moi : moi ? La fausse timide ? Je suis...(gloussant) c’est juste que tout ça, est nouveau pour moi. 

J-B : depuis le temps qu’on se fréquente dans cette boîte ? 

Moi : mais non ! LOL, tu sais de quoi je veux parler. Il faut que je me mette dans la tête que tout ceci est bel et bien réel.

J-B (souriant) : je sais t’inquiète ! Je te taquinais juste. Je t’assure en tout cas qu’il n’y a que tu réel ici, Mais prends ton temps nous ne sommes pas pressés, (me faisant un clin d’œil) nous avons tout le temps d’une vie devant nous, car je ne te lâcherai point.

Son sourire me fera toujours de l’effet, la façon dont ses yeux se ferment carrément lorsqu’il le fait. Il devient encore plus mignon. 

Je lui indiquais le chemin au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il se gare devant mon portail. Il m’aida à faire rentrer les fleurs que je posais en pleine évidence sur ma table basse du salon. Je le raccompagnais ensuite à la voiture. 

Il me posa un baiser chaste sur les lèvres avant de s’en aller.

Je restais là, regardant sa voiture disparaître à l’horizon. Je souriais comme une lycéenne qui vivait sa première aventure amoureuse. Je redescendis sur terre très vite lorsque je senti cette main se poser sur mon épaule. J’eus un mouvement de recul en me retournant vivement pour tomber sur...

Moi : Abdoul ? Mais qu’est-ce qui ne...

Abdoul : excuse-moi je ne voulais pas te faire peur. J’attendais depuis que ton visiteur s’en aille pour pouvoir te parler 

Moi : me parler de quoi ? J’ai pourtant été très claire avec toi la dernière fois. Je ne veux plus entendre parler de toi, reste bien loin de moi.

Je le laissais en plomb et me dirigeais vers l’entrée de ma maison. Il se mit à me courir derrière et me stoppa 

Abdoul : je t’en prie, si je suis ici c’est pour te parler. Laisse-moi rentrer pour qu’on puisse discuter c’est vraiment important. 

Moi (m’énervant) : Abdoul...

Abdoul : je t’en prie ! Accorde moi juste trente minutes, trente minutes de ton temps, ni plus ni moins. C’est tout ce que je me demande 

Je le regardais un instant puis fini par lui demander de me suivre. Je l’installais au salon et m’assis dans le fauteuil, lui faisant face.

Moi (faisant preuve de mauvaise foi) : je ne te propose pas à boire car il n’y a rien chez moi. Et si je devais le faire ça puiserait dans les trente minutes qui te sont réparties.

Abdoul : ça ne fait rien, je comprends. 

Moi : alors ? 

Il souffla un instant. Je remarquais sa posture et sa gestuelle. Il avait l’air peu sûr de lui et semblait hésité. Quelque chose dans sa façon de se tenir montrait qu’il était un peu gêné. 

Abdoul (peinant à me regarder) : je voudrais te présenter mes excuses Charlène. Je sais que c’est un peu tard mais on dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. J’ai décidé de me présenter devant toi aujourd’hui pour bien faire les choses. 

Je ne croyais pas mes oreilles ! Il a quand même un sacré culot de se présenter devant moi et me sortir tout ça.

Moi : après tout ce que j’ai dû subir à cause de toi ? Après tout ce que j’ai perdu à cause de toi ? J’avais cru en toi Abdoul. Tu n’as même pas eu la descente de rompre avec moi en personne. Tu l’as fait à travers un message insultant et sans personnalité avant de changer de numéro. Tu as couvert ta femme lorsque nous avons porté plainte contre elle. Te rappelles-tu des mots qu’il y avait à l’intérieur de ce message ?

Abdoul : Charlène, j’ai déconné je sais...

Moi (riant nerveusement) : non ! Laisse-moi te rafraîchir la mémoire. J’ai changé de numéro, de téléphone, mais le message je l’ai conservé (fouillant dans mon téléphone) tu disais « je viens de voir ta vidéo, comme beaucoup d’autres personnes, y compris mes collègues. Je crois que nous ne sommes plus en mesure de continuer cette relation après que tout le monde ait vu ta nudité comme ça sur la plateforme. Je suis désolé...du courage. »
Pourtant c’est ta femme qui avait permis qu’on me jeté en pâture comme ça !

Abdoul : je ne suis pas fier de mes actions Charlène. Si seulement je pouvais revenir en arrière et réécrire toute cette histoire ! La première fois que je t’ai vue, j’ai été subjugué par ta beauté, ta délicatesse. Je n’ai pas pu t’avouer que j’étais déjà marié avec des enfants. Tu te serais braquée et m’aurais surement envoyé valser. 
Je me suis habitué à toi. Tu rendais mes journées extraordinaires et je ne pouvais plus me passer de toi. Je t’ai fait de fausses promesses sachant profondément que je ne les tiendrai pas. Je t’ai rendue accroc à moi et tu ne pouvais plus te défaire de moi. J’ai joué avec les sentiments et c’est encore moi qui ai ouvert la porte pour que ma femme puisse t’attendre et t’humilier de la sorte. (Se mettent à genou) je sais que mes mots n’effaceront pas ce qui s’est passé, ni le mal que j’ai provoqué dans ta vie mais trouve dans ton cœur, la force de me pardonner. Je m’en veux tellement si tu savais ! Tout ce que je te souhaite c’est le bonheur et que tu puisses être épanouie. Je suis passé par ce que tu as traversé et c’est horrible. Je vais partir Charlène, je vais quitter le pays demain pour me refaire une vie. En m’en allant je veux être au moins sûr que tu ne gardes plus rancune, que tu ne m’en veuilles plus. 

Je le regardais, je l’avais écouté. Cette haine que je nourrissais envers lui me pourrissait la vie. Il m’arrivait de me réveiller en plein milieu de nuit et de repenser à tout ceci au point d’en avoir des céphalées. Ce ressenti était néfaste pour moi et pour mon mental. Il était temps pour moi de m’en débarrasser surtout que je viens d’entamer une nouvelle relation. Je ne veux pas traîner avec moi les démons du passé qui porteraient surement préjudices à mon amour si frais. 

Moi (doucement) : j’accepte ton Pardon Abdoul ! Tu peux t’en aller en paix 

Il quitta sur ses genoux et me remercia. Nous échangions un long câlin avant qu’il ne quitte ma maison. Je regagnais ma chambre dans un état de plénitude, comme si un gros poids venait de quitter ma vie, comme si je ne pesais pas plus qu’une simple plume.

...Djénéba...

Mes enfants s’envoleront demain pour les États Unis. Je ne sais quand est-ce que nous nous reverrons de nouveaux. Je ne veux pas y penser d’ailleurs. Je songe de plus en plus à me rendre à l’aéroport et les attendre. Je ne sais pas pour quelle heure est leur vol mais mais je dois y être à sept heures, j’y serai pour attendre jusqu’à les apercevoir. 

Maman (ouvrant la porte) : djeny 

Il faut vraiment que je songe à verrouiller cette porte à chaque fois que je rentre dans cette chambre.

Maman : djeny ? Descends un peu 

Moi : je n’en ai pas envie 

Maman : il y’a pourtant une surprise qui t’y attends. Si tu restes enfermée ici la surprise risque de ne plus être si belle. 

Moi : je n’ai pas besoin de cette surprise. Je n’ai aucune envie d’être surprise ou de rire en ce moment. 

Maman : ok 

Elle referma la porte pour la rouvrir quelques secondes plus tard

Moi (m’énervent) : QUE Me VEUX-TU À LA FIN MAMAN !

« Pourquoi tu cries maman ? »

« Tu n’es pas contente de nous voir ? »

Voilà que mon imagination me joue des tours. Je viens de clairement entendre les voix de Zarah et Malik. Ce n’est pas possible. 

Lorsqu’on alluma la lumière, Je sortis la tête immédiatement la tête de sous ma couverture et...et ils étaient là ! Ma fille, mon garçon...je sautais presque du lit pour les prendre dans mes bras, les serrant très fort contre ma poitrine. J’éclatais en sanglots, c’était plus fort sur moi. 

Malik : tu es triste maman ?

Moi : non mon chéri ! Ce sont les larmes de joie. Je suis contente de vous revoir.

Toc toc 

Je levais la tête et Abdoul se trouvait devant ma porte. 

Abdoul : les enfants allez rejoindre votre grand-mère, je dois m’entretenir avec maman 

Ils me firent des bisous et s’en allaient en se taquinant entre eux. Je me levais et essuyait mes larmes. Abdoul referma la porte derrière lui et s’assit sur le lit. 

Moi : merci de les avoir emmené me dire au revoir 

Abdoul : assieds-toi un instant qu’on parle. 

Je n’avais aucune envie de parler mais bon ! 

Abdoul : ta mère est passée me rendre une visite surprise cet après-midi. Elle m’a fait voir les choses sous un différent angle et après son départ quelque chose avait changé en moi. 
Je n’ai pas été le mari parfait pour toi Djénéba. Je n’ai pas pu te renvoyer tout l’amour que tu avais pour moi et plusieurs fois je t’ai manqué de respect. J’ai compris que si tu as fait ce geste c’est parce que d’une façon ou d’une autre je t’y avais poussée. Si j’étais resté tranquille et que j’avais respecté mon vœu de fidélité nous n’en serions pas là. Tu as cherché un moyen de me faire ressentir ce que toi tu supportais comme douleur. Je ne t’en tiens plus rigueur. 
Une autre personne saura sûrement te faire vivre cette vie de rêve que tu mérites mais je vais quand même y apporter un soleil. 
Les affaires des enfants sont en bas. Ils ont plus besoin de leur mère en ce moment. Alors ils resteront avec toi. Je vous laisse aussi la maison et chaque fin du mois j’enverrai une pension. N’hésite pas à me joindre s’il y a un quelconque problème. 

Moi (incrédule) : merci (voix brisée) merci énormément. 

Abdoul : j’allais oublier ! Je t’ai noté l’adresse de Charlène sur ce bout de papier. Tu devrais sûrement t’excuser auprès d’elle car après tout elle n’a été qu’une de mes victimes. 

Moi (émue) : je le ferai. Merci ! Merci énormément Abdoul 

...Cyrah Elloh...

Je n’en ai pas cru mes oreilles lorsque plus tôt dans la journée Charlène m’avait passé ce coup de fil pour me dire que Tisha avait débarqué chez elle et qu’elle souhaiterait nous parler à toutes les deux. 

Mais maintenant que je suis assise dans ce fauteuil, et elle est bel et bien présente, en chair et en os. C’est vraiment elle quoi et depuis un bon bout de temps, elle nous raconte tout ce que son mari lui a fait comme misère. C’est à en être vraiment dégoûté quoi. 

Moi : tu aurais dû m’écouter ce soir là...lorsque je t’ai dit de ne pas continuer avec le mariage 

Charlène : quel soir ?

Moi : le jour de notre arrivée à Johannesburg. J’ai surpris Sandilé en train de lui porter main d’une façon très violente mais elle n’a pas voulu m’écouter. 

Charlène : c’est vrai ça Tisha ?

Tisha : c’est vrai ! Mais mettez-vous à ma place ! J’avais déjà fait toute une annonce sur les réseaux sociaux, sans compter les interviews dans les revues. Les invitations avaient déjà été envoyées...

Moi : mais à la fin de la soirée, tu te retrouvais seule à affronter ce qui se passait dans ta maison. Tisha quand est-ce que tu vas comprendre que les réseaux sociaux ce n’est que le virtuel ? Ces personnes-là ne te connaissent pas et sont juste attirées par tout ce matériel que tu exposes. C’est bien plus agréable d’avoir une vrai vie saine qu’une vie virtuelle truffée de souffrance. 

Charlène : sur ce point je suis d’accord avec Cyrah ! 

Tisha : j’ai commis des erreurs mais j’ai appris à mes dépends et on ne m’y prendra plus 

Charlène : maintenant que va t’il se passer avec Sandilé ? 

Tisha : je ne sais pas ! Le temps nous le dira mais je suis sure d’une chose, c’est le divorce assuré.

Tisha avait changé ! Elle avait perdu de sa superbe et cette manière dont elle brillait par le passé. C’était comme si elle était éteinte car trop affectée par ce qu’elle avait dû endurer. Tout ça pourquoi ? Le paraître ? L’argent ? Je ne la juge pas loin de là. Je veux juste comprendre pourquoi certaines personnes sont prêtes à supporter certaines choses pour demeurer dans le confort et le luxe que confère l’argent. 

Je quitte dans mes pensées et mon regard se pose sur ces magnifiques roses posées sur la table.

Moi : oh la la ! C’est juste beau (les touchants) c’est trop beau 

Charlène se mit à sourire en se touchant les cheveux et se mordant la lèvre légèrement.

Moi : toi, tu as quelque chose à nous dire n’est-ce pas ?

Tisha : effectivement vue la façon dont elle se comporte 

Charlène : lol (se cachant le visage) ça vient de J-B 

Moi (excitée) : no way ! Noooon 

Charlène : si...et même qu’on a décidé de se mettre ensemble 

Moi : nooooon !

Charlène : siiiiii

Tisha : bon je pense avoir raté un épisode. 

Nous la mettions à jour. J’étais contente pour Charlène. Elle le méritait vraiment. Elle a toujours été une bonne amie, une amie soucieuse. Même quand je jouais aux bornées elle essayait quand même de me faire entendre raison. Il est plus que temps qu’elle ait sa part de bonheur et j’espère que J-B saura la rendre heureuse et lui témoigner l’amour et le respect qu’elle mérite.

« Un mois plus tard »

Moi : pourquoi tu ne restes pas avec moi ici ? Kham ou Issan peuvent bien s’en occuper n’est-ce pas ?

Hakeen : il faut que je fasse certaine vérification et surtout que ma signature soit posée sur le document, c’est le plus important

Moi (boudant) : dis plutôt que tu veux m’abandonner 

Hakeen : ce n’est pas juste ce que tu dis ! Tu sais que je ne veux rien faire si ce n’est de rester à tes côtés 

Moi : hum et s’ils naissent derrière toi ?

Hakeen (se mettant à genou) : mais non ! On a encore trois semaines devant nous n’est-ce pas ? 

Moi : et tu t’en vas pour une semaine 

Hakeen (embrassant mon ventre) : vous allez attendre que papa soit de retour pour sortir de là n’est-ce pas ? 
Oh ! Tu entends ça ? Ils ont dit oui 

Moi : lol va-t’en lol 

Je le regardais terminer faire sa valise et rendais ma mine encore plus triste dans l’espoir de l’attendrir et faire en sorte qu’il laisse tomber ce voyage. Ce ne fut pas le cas malheureusement. 

Je l’accompagnais jusqu’à la voiture en jouant avec mes doigts et en serrant les lèvres pour ne pas pleurer. Ce n’est pas volontaire, on ne peut pas lutter contre les hormones.

Hakeen : tu pleures Cyrah ?

Moi : non ! J’ai quelque chose dans l’œil 

Hakeen : je t’ai toujours dit que tu ne sais pas mentir. Viens la 

Il me prit dans ses bras pour un long câlin réconfortant. Il se mit à me murmurer à l’oreille. 

Hakeen : une reine ne pleure pas, tu vas rendre tes beaux yeux tout rouges. (Me faisant un bisou dans les cheveux) je rentrerai vite tu verras. 

C’est à contre cœur que je me séparais de son éteindre pour l’embrasser et lui dire combien je l’aimais. Je retournais dans la maison les yeux tous rouges. Même si tout le monde est là, c’est à dire nana, maman Rimê et ma mère, il va quand même me manquer.

... ...

Maman : Cyrah c’est l’heure du bain 

Moi (bondissant du lit) : je suis prête ! 

Maman (dépassée) : quand on te demande de sortir marcher ne serait-ce que quelques minutes c’est toi qui est toujours fatiguée mais pour le bain tu arrives à bondir avec ton ventre. C’est le bonheur que tu aimes comme ça ? 

Moi : n’aimes-tu pas le bonheur ?

Maman : passe !

Je passais devant en riant. Ça fait trois jours déjà que je prends ces délicieux bains. Le bain est soigneusement apprêté avec des roses qui dégagent une odeur super bonne. Ma mère me lave littéralement et me masse le dos avec une serviette chaude. J’ai droit à des massages de pieds dans l’eau. À ce qu’il parait la mère d’un futur Fanti doit être toute belle à l’accueillir et ça inclut tout ceci. Après le bain, je me couche toute nue sur le lit. Maman commence par le ventre quelle pommade avec du beurre de karité puis mon corps tout entier qu’elle enduit d’huile de coco. Elle s’occupe ensuite de mes cheveux qu’elle hydrate avec l’huile de graine. 

Moi (mettant ma main sur la partie) : aïe !

Maman : qu’est-ce qu’il y’a ?

Moi : une légère contraction 

Maman : légère tu es sûre ?

Moi : tout à fait ! 

Maman : ok 

Elle continue à s’occuper de moi et m’habille complètement. 

Moi : c’est moi ou il fait chaud ?

Maman (me regardant bizarrement) : tu as chaud ?

Moi : oui 

Maman : attends j’allume la climatisation 

Je me couchais pour profiter de l’air frais. Maman Rimê nous rejoignit. 

Maman : ça tombe bien que tu arrives ! Restes avec elle je reviens 

Maman rimé (posant sa main sur mon ventre) : alors comment se portent mes petits enfants ? 

Moi (souriant) : ils vont tr...(grimaçant) aie 

Maman Rimê : qu’est ce qui se passe ? Tu as mal ?

Moi : je ne sais pas ! Ils m’ont l’air beaucoup agités depuis mon bain 

Maman rentrait au même moment avec un plateau. Elle le posa prêt de moi et me tendit la tasse. 

Moi : qu’est-ce que c’est ?

Maman : bois, ça t’aidera lorsque tu seras en travail, dans pas longtemps 

Moi (affolée) : quoi ?

Maman : Cyrah bois cette tisane avant qu’elle ne refroidisse 

Maman Rimê : je vais demander à ce qu’on prépare la chambre 

Maman : ok 

Je buvais ma tisane avec la peur au ventre. Allais-je accoucher aujourd’hui ? C’est maman qui a fait accoucher la mère de Hakeen alors si elle dit que je serai en travail dans pas très longtemps, cela ne peut qu’être vrai. Et Hakeen qui n’est pas là comment vais-je traverser cela toute seule ?

Moi (parlant à mon ventre) : vous avez dit à papa que vous l’attendrez alors collez-vous au programme.

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