Partie 46 : un grief

Write by labigsaphir

- J'y vais, chérie. S'il te plait, n'oublie pas.

- Ne t'inquiète pas.

- Es-tu certaine que cela ne te dérange pas ?

- Certaine ! Tes enfants sont aussi les miens, à ce que je sache.

- Merci bébé. Tu sais vraiment comment me faire fondre, toi.

Il me tire à lui et m'embrasse avec fougue, je me colle à lui et profite de cet instants. Deux minutes plus tard, nous nous séparons, haletants. Il s'en va, je vais rapidement prendre la douche et prends mon petit-déjeuner malgré l'heure avancée : 11h30.

Je fais un saut rapide chez une de mes camarades de classe, récupérer les cours que je dois bosser. Eh oui, j'ai un énorme retard à rattraper. Ce n'est pas parce que j'ai eu des déboires que je vais négliger mes études. Une heure plus tard, je me pose devant la télévision afin de digérer et pique un somme.

DEUX HEURES PLUS TARD...

TOC...TOC...TOC...

- J'arrive !

- Bonjour, dis-je après qu'elle ait ouvert la porte.

- Tu veux quoi, ici ?

- Tu n'as pas besoin de te montrer aussi agressive.

- Je te rappelle que tu es devant ma porte. Qu'es-tu venue chercher ici ? As-tu un enfant, ici ?

- Louhann, je ne suis pas passée me disputer avec toi. Qu'es-tu donc venue faire ici ?

- J'avais pourtant été claire avec le branleur qui te sert de copain : ma maison est mon sanctuaire !

- Si tu as des soucis avec Elric, tu les règles avec lui !

- Tant mieux ! Dégage donc de chez moi !

- Voici une enveloppe envoyée par Elric, le père de ton enfant et les courses faites, hier dans l'après-midi.

- Il aurait pu venir me les remettre au lieu d'envoyer sa godiche !

- Louhann, ma patience a des limites. Ok ?

- Que tu vas faire quoi ? Tu es capable de me faire quoi ?

- Louhann, nous n'avons surement pas les mêmes valeurs, c'est clair.

- Dixit une voleuse de mari. N'as-tu pas honte de séparer un enfant de son père ?

- Je vais m'en aller, Louhann. Si je reste, certains mots dépasseront ma pensée.

- Oui, fais-ça et en passant, récupère les paquets. Pétasse !

Je m'immobilise durant quelques secondes, ferme les yeux et respire. Certaines femmes sont vraiment des plaies, je vous assure.

- En passant, dit-elle en ouvrant la porte à nouveau, Elric est avec toi pour de l'argent !

- Humm.

- Oui, nous sommes nombreux à être au courant de ce qui s'est passé en Angleterre. Elric ne s'est pas caché, il a claironné dans tout Limoges que tu es une héritière de l'empire STERN.

- ...

- Tu apprendras à connaitre le vrai Elric dans quelques temps. Tu sauras vraiment qui est le camerounais que tu as tes cotés.

- ...

- Crois-tu faire le poids avec moi sans ta colossale fortune ? Il va profiter des avantages que ton statu lui offre.

- ...

- Ce qui et bien, Jen, je vais aussi pouvoir profiter de ces avantages à travers mon fils. Le juge tiendra compte de tes moyens, une fois que vous serez officiellement ensemble. Eh oui, il tiendra compte de tout pour fixer la pension alimentaire.

Je rentre dans l'ascenseur le cœur gros. Dire que je me fiche de ce qu'elle raconte, serait mentir. J'ai envie d'appeler Elric de suite afin de lui poser toutes les questions qui me passent par la tête, mais je me retiens. Je sors de l'ascenseur et peine, je sors de l'immeuble que les plastiques que j'ai déposés devant la porte de Louhann, atterrissent près de moi, manquant de peu de tomber sur ma tête.

- Salope-va ! Si tu aimes tellement les enfants, fais-en à ton mec ! Probité morale, Zéro !

Je grimpe dans la voiture et démarre en trombe, énervée et courroucée par l'attitude de Louhann...et celle d'Elric. Pour m'aérer l'esprit, je vais faire chauffer ma carte bleue en attendant le retour de mon homme.

QUELQUES HEURES PLUS TARD...

- Bonsoir bébé.

- ...

- Hummm...Je suis désolé pour l'heure tardive, fait-il en posant son sac sur la table.

- ...

- Jen, que se passe-t-il ?

- Regarde ces photos, fais-je en lui tendant mon portable.

- Euh..qu'y a-t-il d'extraordinaire ?

- Regarde bien, je te prie.

- Mais ce sont les courses faites pour Alden, remarque-t-il enfin.

- Oui, oui. La mère de ton enfant, les a balancés par-dessus le balcon, manquant de peu de me faire mal.

- Quoi ? Mais elle est folle !

- Elric, j'en ai marre, tu comprends ? J'en ai marre de me faire agresser à chaque fois alors que je ne lui ai rien fait.

- Je comprends bébé, je comprends. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Voilà...

Après que j'ai terminé, il semble abasourdi et garde le silence durant quelques secondes.

- Comment est-elle au courant pour l'Angleterre ?

- C'est à moi que tu poses la question ?

- Je ne lui ai rien dit, je t'assure.

- Si tu ne lui as rien dit, comment serait-elle a courant ?

- Je n'en sais rien, je t'assure.

- En as-tu parlé à Oan ?

- Non, je ne crois pas. Jen, le faire aurait été te mettre en danger. Je ne suis pas con, tu sais ?

- ...

- Merci pour ta confiance. Tu as pris pour argent comptant ou parole d'évangile tout ce qu'elle t'a raconté, n'est-ce pas ?

- Comment sait-elle que je suis une des héritières Stern ?

- Je n'en sais rien, Jen, je n'en sais rien.

- Elle prétend aussi que tu es avec moi pour les avantages conférés par mon statu.

- Pardon ?

- Oui, que tu es là pour argent.

- En d'autres termes, je suis un gigolo.

- ...

- Jen, réponds-moi s'il te plait !

- ...

- Crois-tu que je sois un gigolo, moi, Elric Biyo'o ?

- ...

- Merci pour la confiance !

Il va dans la chambre, j'entends du bruit mais n'ai pas le courage de le suivre. Je suis comme anesthésiée, morte de l'intérieur et n'arrive même pas à lever le petit doigt. Il ressort de la chambre quelques minutes plus tard avec un sac de voyages. Chaque pas le séparant de moi, m'oppresse. Mes larmes, signe de mon désespoir ne peuvent que couler.

[ ELRIC ]

Moi, un digne camerounais, je n'ai jamais escroqué une femme de ma vie. Je reconnais avoir joué avec les sentiments des femmes mais escroquer ? Non, jamais ! Je suis un homme digne, un digne Bulu et les Bul savent prendre soin des femmes. Je suis peut-être con mais pas gigolo, non et non ! Le seul fait de poser la question, m'a blessé. Je croyais ferme qu'après tout ce que nous avons eu à traverser comme épreuves, elle me connaissait mieux.

Au lieu de directement me rendre au motel, je fais une halte chez Louhann. Il est plus que temps de régler certaines choses. Je monte les escaliers quatre à quatre et me mets à tambouriner sur la porte.

- Quoi ? Fait-elle en ouvrant la porte.

- Serais-tu devenue folle ?

- Tchiiip ! Si tu n'as rien à me dire, quitte devant ma porte !

- Je crois que tu as du boire le liquide amniotique dans le ventre de ta mère, Louhann. Si ce n'est pas cela, tu sais quand mettre ton cerveau en mode veille.

- Fous-moi le camp, Elric !

- Que ce soit la première et la dernière fois que tu traites ma copine comme tu l'as fait !

- Qu'avait-elle à venir chercher chez moi ?

- Je l'ai commissionnée parce que je n'étais pas disponible. Où est le problème ?

- Elle n'a pas à venir chez moi, c'est un manque de respect.

- Où vois-tu le manque de respect ? En quoi t'a-t-elle manqué de respect ? La sauvagerie t'a même fait quoi ?

- Fous-moi le camp !

- Que ce soit la première et la dernière fois§ Aurais-tu oublié que je suis le grand-père de la sauvagerie et le père de la honte ? Il faudra encore essayer et tu verras.

- Une pétasse comme elle ! Si ce sont les enfants, faites les vôtres ! Quoi ? Tes spermatozoïdes ont perdu de leur vigueur ? Ne me dis pas que tu cognes dans zéro ? Espèce de faible de formation !

Là, j'ai vu rouge et l'ai empoignée sans vraiment m'en rendre compte. Je me suis mis à la secouer comme un prunier et me suis arrêté qu'en entendant mon fils pleurer.

- Nous ne sommes pas dans une république bananière ou alors au Cameroun où c'est celui qui porte plainte, qui a raison.

- Louhann, tu as intérêt à ne plus recommencer, soufflai-je.

- Je vais porter plainte et l'on verra si tes relations vont donner quelque chose.

- Vas-y, fais-le !

Je veux rentrer dans l'appartement voir mon fils mais elle me ferme la porte au nez. Je serre les points et fais le chemin inverse, il serait préférable que je me calme. Je vais prendre une chambre de motel et m'allonger. Les femmes sont terribles, elles ont l'art de nous faire démarrer au quart de tour.

BRRRRR...BRRRRR....BRRRRR....

- Oui, maman.

- Pourquoi es-tu aussi sec ?

- Maman, la journée a été difficile.

- Je t'écoute.

- Je ne veux pas te déranger avec mes sous-problèmes.

- Je suis ta mère, Elric, je peux te donner des conseils.

- Non, maman, laisse. Comment ça va chez vous ?

- Tu connais ton père, un drogué du travail.

- Ha ha ha ha ha n'est-ce pas tu es son calmant ?

- Où même ?

- Ha ha ha ha Madame Biyo'o.

- Elric, je t'écoute, ne me fais pas attendre.

- En fait,

Après que je me sois vidé, elle garde le silence durant une minute.

- Pour Jen, il est normal qu'elle soit choquée, elle avait une totale confiance en toi. Savoir que Louhann, surtout elle, soit au courant, la fragilise. Il te faudra trouver la personne qui a lâchée le morceau ou du moins, prouver que ce n'est pas toi.

- Huhumm.

- C'est maintenant que tout va se jouer. Si vous ne surmontez pas cette crise, vous vous séparerez.

- Et pourtant, ce n'est pas ce que je veux.

- Je le sens, moi aussi. Est-ce la bonne ?

- Je crois que oui, maman.

- L'atalakou qu'ont déjà fait tes sœurs, humm.

- Ha ha ha a il y a encore quoi, ma mère ?

- Généralement parmi les belles-sœurs, une ou deux, n'aiment pas la fille mais là, toutes sont fans d'elle.

- Ah ça ! Toi-même tu vois.

- Aka, je vais verser l'eau si elle vient encore ici.

- Ga ga gaga ga ga Madame Biyo'o.

- Louhann, je crois qu'elle est jalouse. Ça va lui passer mais toi aussi, fais gaffe.

- Je l'ai juste bousculée, maman.

- Violence = Violence. Je ne suis pas certaine que Jen approuverait car si tu le fais à Louhann, tu pourrais aussi le lui faire. Elric, tout dans la vie est à double tranchant.

- Ok.

- Repose-toi et donne quelques jours à Jen, ça ira. Quant à Louhann, garde le contact, c'est aussi ton fils.

- Ok.

- Je vais bientôt vous faire payer les consultations.

- Ga ga ga ga Madame Biyo'o.

- Aka quitte de-là.

Un quart d'heure plus tard, je raccroche plus serein. J'envoie un message à Jen qui lit mais ne répond pas.

TROIS JOURS PLUS TARD...

- Bébé, je t'assure que je ne suis pas responsable de la fuite.

- Mais qui, alors ?

- Crois-tu que je t'exposerais exprès ? T'exposer reviendrait aussi à m'exposer, tu le sais.

Elle retire ses mains des miennes, se lève et va chercher du yaourt dans le frigidaire. Elle s'assied à bonne distance de moi. Je la suis, lui enlève le yaourt des mains, l'embrasse ; elle résiste au début et se laisse faire par la suite. En un tour de mains, je lui enlève ses vêtements et la porte jusqu'à notre lit.

UN MOIS PLUS TARD...

- Oui, chérie. Qu' a-t-il ?

- Tiens, dit-elle en me tendant un feuillet.

- Qu'est-ce ?

- Je ne sais pas, cela vient de la police, c'est certain.

- Humm, fais-je en le lui prenant des mains.

Je lis et au fur et à mesure, je sens que je vais péter un plomb. Jen pose sa main sur mon avant-bras, je me calme aussitôt.

- La connasse !

- Elric !

- Quoi, Elric ? C'est une connasse. Elle a porté plainte pour violences et a deux semaines d'arrêt.

- C'est grave, tu sais.

- Je l'ai juste secouée, Jen.

- Oui, mais nous sommes en France et il n'y a pas de petite violence.

- Que me veut-elle, celle-là ?

- Te faire payer, le fait que nous formions un couple.

TOC...TOC...TOC...

- Laisse, je vais ouvrir, dis-je en me levant.

Je tire sur le loquet et constate que ce n'est que le facteur.

- Bonjour. Etes-vous monsieur Biyo'o Elric ?

- C'est bien moi.

- Vous avez une lettre avec accusée de réception, veuillez signer ici, je vous prie.

- Ok.

- Tenez. Bonne journée.

- Merci et à vous autant.

J'ouvre l'enveloppe et me rends compte que c'est une convocation émanant du JAFF( Juge des Affaires Familiales).

- Qu'est-ce ? Demande Jen, derrière moi.

- Je suis convoquée au tribunal dans deux semaines.

- Pourquoi ?

- Elle veut la garde exclusive du petit.

- Quoi ? Mais pourquoi ? Tu t'en occupes portant bien.

- Elle argue que le milieu dans lequel je vis, ne serait pas propice à l'épanouissement d'un enfant. Elle demande à ce que je lui verse trois cent euros ( 300 €) de pension alimentaire, que je vois le petit tous les cinq(5) ans, jusqu'à sa majorité.

- Le milieu dans lequel tu vis ne serait pas propice, je ne comprends pas.

- Tu serais une reprise de justice.

- Quoi ? Montre !

- Tiens, lis.

Jen lit en tremblant, me remet le document et soutient la tête de ses mains. Louhann a vraiment fait fort, je ne m'y attendais pas.

- Désolée que cela ait pu empiéter sur la relation avec Alden.

- Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas grave.

- Si !

- Non, nous allons gérer, ne t'inquiète pas. Je vais chercher un avocat, ça ira.

Je la prends dans mes bras et la berce. Je suis calme vu de l'extérieur mais bouillonne à l'intérieur. 


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