Partie 6

Write by Myss StaDou

L´HOMME FORT : Partie 6

(Nouvelle par Myss StaDou)

 

*****  CORINE  *****

 

Ils sont tout autant étonnés que moi de constater que ce n'est pas la femme qui subit une bastonnade, mais bien l'homme. Tout ce temps, je devais être en train de me faire battre à l'intérieur et personne ne serait intervenu. Cela me révulse davantage. Je fonce vers mon mari qui m´engueule de sa voix faible, en protégeant ses bijoux de famille de ses mains. Je le gifle avant d'être arrêtée par des voisins.

 

- Calme-toi !

- Maman, calme-toi ! Une femme ne tape pas son mari.

- Mais le mari doit battre sa femme ? je demande à mon voisin de gauche. Chaque fois ici, il me tape. Personne ne me défend jamais. Aujourd'hui, c'est son jour.

 

Mon mari pleure en tordant son corps entaillé et couverts de blessures. Il s´oublie parfois et découvre ses parties intimes. Il s´affale sur le sol en pleurant de douleur

 

Je le menace de la main.

 

- Essaie encore seulement de lever la main sur moi, tu vas comprendre ce qui va t'arriver ! Est-ce parce que je te respecte et je ne me défendais pas que tu devais me taper tout le temps ? Tu me trompes. Tu m'insultes. Tu me méprises. Parce que tu te crois trop fort. Tu veux montrer aux autres que tu es macho et que tu domines ta femme par la violence. Qui t´a dit que tu es plus fort que moi ? Toujours à me frapper sans raison. Cela va cesser dans cette maison à partir d'aujourd'hui. Ne lève plus jamais la main sur moi ! Évite mon chemin ! Si tu ne veux plus de moi, dis-le et divorce. C'est aussi simple que ça. Je suis fatiguée d´être ton punching-ball et je ne te laisserai plus faire.

 

******

 

QUELQUES HEURES PLUS TARD

 

J'attends en faisant les cent pas les couloirs de l'hôpital. La nuit est déjà tombée. J´espère que ma voisine prend bien soin de me enfants en attendant mon retour.

 

Quelques personnes trainent là. Une infirmière marche vers moi.

 

- Madame, êtes-vous la femme de l'homme qui a été agressé ce matin par des inconnus ?

 

Je me mets à ricaner.

 

- C'est bien moi. Juste une correction : il n'a pas été agressé par des inconnus. Il s´est agressé lui-même parce que d´après le maire, lui c'est moi.

 

À sa mine perdue, je saisis que la dame ne comprend pas ce que je veux dire. Elle frappe dans ses mains avec un air de dépit.

 

- C'est triste. Il a beaucoup souffert.

- Pourrais-je le voir ?

- Oui, bien sûr. Cela lui fera surement du bien. Mais seulement d´ici une heure de temps. Nous sommes encore en train de lui appliquer des soins.

- Comment va-t-il ?

- Son état n'est pas grave, mais il souffre. Sa cheville est touchée. Il a beaucoup et il a probablement deux côtes cassées. Il a été sérieusement amoché.

- Tant mieux pour lui !

 

La femme me regarde avec un air de surprise et ne dit plus un mot, puis elle s´en va. Je passe quelques coups de fil et je préviens la famille de mon mari et la mienne de son état de santé.

 

*****

 

CINQ JOURS PLUS TARD

 

Mon mari est assis dans le canapé. Il grimace en tentant de s´allonger dans ce dernier. Je le regarde le faire en cachant un sourire, car les enfants sont à côté. Je sais qu'il n'accepterait pas que je le touche. Il m´évite comme la peste.

 

J'entends frapper et avant que je ne puisse faire un geste, mes deux premiers grands-frères entrent et ils nous saluent. Je les embrasse en les serrant fort. Je vois bien leurs sourcils qui se froncent en voyant l´état de mon visage. Je les invite à prendre place dans le salon. Encore en tenue de militaire, ils rechignent à monter sur le tapis avec leurs rangers. Ils regardent mon époux et secouent la tête comme s´ils s´étaient donnés le mot.

 

- Les hommes sont tellement têtu, dit mon frère aîné. Je n'ai pas besoin de demander ce qui t'est arrivé pour savoir ce qui t'arrive. Je t'avais pourtant bien dit de ne jamais lever la main sur ma sœur. Tu l´as fait, n'est-ce pas ?

 

Mon mari me lance un regard en coin. Mon frère le somme de le regarder et lui parle avec sévérité. Il est plus âgé que mon mari.

 

- Ce n'est pas parce qu´une femme est calme qu'elle n'a pas de force. Nous sommes tous dans le corps de l'armée. Sache que c'est parce que nous l'avons voulu que notre sœur n'est pas entrée dans le corps de l'armée pour avoir son gagne-pain sans se fatiguer. Sache que dans le ventre de ma mère, notre sœur est la plus forte d'entre nous tous.

 

Mon frère me pointe du doigt. Je m´assieds calmement dans un fauteuil libre et je les regarde avec cet air inoffensif que j´ai créé il y a bien longtemps.

 

- Corine que tu vois ici a d'abord la force naturellement. Déjà petite, elle a fait les arts martiaux et elle a pratiqué même de la boxe. Nous avons tôt fait de lui faire arrêter tous ces sports avant qu'elle ait 18 ans, parce qu'elle était très forte et parfois violente. Nous lui avons fait promettre de se calmer afin qu'elle puisse aussi se marier et fonder un foyer ; ce qu'elle a pu faire aujourd'hui avec toi.

- Je te savais un gars posé et patient, mais je ne savais pas violent, intervient mon deuxième grand-frère.

- Nous n´interviendrons jamais lorsque des problèmes surviendront entre vous, bien que cela sera en ta défaveur. Si vous avez des différends, parlez-vous. Nous ne sommes pas sourds. Toutes ces années, j'ai appris beaucoup de choses qui se sont passées dans cette maison, mais par respect envers notre sœur, je n'ai pas voulu intervenir, vu qu'elle a décidé de maintenir son foyer.

 

Mon frère marque un arrêt.

 

- Je voudrais te rappeler une chose. Si tu lèves la main sur elle, non seulement c'est elle qui va te battre, mais nous allons ajouter et bien te battre, quitte à ce que nous t´envoyons les pieds devant dans la tombe. Je ne veux plus jamais entendre qu´il y a des tensions ou des problèmes dans cette maison ! gronde mon aîné. Vous êtes mariés ; c'est pour le meilleur et pour le pire. Vous demeurerez ensemble et vous évoluerez ensemble pour ces enfants que vous avez eus, pour cette promesse que vous avez fait devant Monsieur, le Maire et devant le prêtre.

 

Mon mari me regarde avec pitié et je souris. Je me lève pour aller chercher à boire comme une bonne épouse le ferait. Le message est passé. Je peux continuer ma vie tranquillement sous la carapace que je me suis créée.

 

***** FIN *****

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