Partie 8 : Une, deux, trois

Write by Fleur de l'ogouée

J’arrive au boulot de bonne humeur, quand je pousse la porte de mon bureau je suis surpris de trouver mademoiselle Nina Mbuedi assise jambes croisées telle un mannequin. Je suis heureux de la voir, ces quelques jours sans elle m’ont paru long. Elle est sublime dans cet ensemble tailleur, c’est une si belle femme, je suis surpris de la voir ici, je la serre dans mes bras et lui fais un bisou sur le front.

- Tu m’as terriblement manqué mon amour

-Toi aussi tu m’as manqué chérie, mais ne fais plus jamais ça, peu importe ton degré de colère, ne me laisse pas sans nouvelles. Partir sans un au revoir, ne pas prendre la peine de répondre à mes appels et en plus quitter le pays

-Je m’excuse mon amour, je ne saurais assez m’excusé mais j’avais besoin de me changer les idées et Lili avait besoin d’un peu de compagnie

-Elle vont bien ta meilleure amie et sa fille ?

-La petite a vite assimilée la nouvelle, mais Lili se sent aussi bien qu’on pourrait se sentir après que son mari choisisse de divorcer sans donner aucune raison. Bref, on en reparlera ce soir, je dois filer

-Où vas-tu si bien habiller ?

-J’ai recommencé à travailler

-J’aime ce que j’entends

Après un long baiser, elle finit par s’en aller, je peux enfin me mettre au travail, mais je n’arrive pas à chasser de mon l’esprit cette image que j’ai vu de Nina, de la prestance et de la confiance en soi. Des belles tenues elle en a des tonnes, ce que j’ai vu était bien plus profond que ça, j’ai eu en face de moi la même jeune demoiselle qui m’a fait craquer il y a 10ans, c’est ma femme ça c’est sûr. Ces derniers mois elle était devenu la pire version d’elle-même, avachi sur le canapé du matin au soir, toujours en train de discuter avec ses copines, à trainer sur les réseaux sociaux, en regardant les téléréalités débiles, elle était devenue le prototype de la gosse de riche pourrie gâtée, je ne sais même pas comment j’ai fait pour supporter tout cela. J’ai pensé à la quitter, j’ai pensé à envoyer balader toutes ces années de relation mais toutes les personnes avec qui j’ai discuté m’ont conseillé de rester, de me taper deux ou trois autres nanas si je voulais mais de rester dans mon foyer, parce que cette femme à prouver qu’elle pourrait tout pour moi, cette femme m’a porté sur son dos quand je n’ai plus eu la force d’escalader les montagnes de la vie, je lui dois beaucoup. Nina est celle qui à relayer Gisèle dans ma vie, ce sont ces femmes qui ont fait l’homme que je suis maintenant. C’est le sourire aux lèvres que je traite tout ce que j’ai à faire, je n’aurais jamais cru pouvoir être amoureux à ce point, au début de notre relation je pensais que cela allait durer quelques mois, qu’après quelques coups de riens bien appliqués je me serais lassé, mais la go m’a mis dans la bouteille, c’est fou.

Ce soir je rentre à la maison sans détour, j’écrirais à Marimar pour lui demander si elle est bien rentrée, elle sort assez tard et habite très loin, je suis quand même inquiet quand elle rentre seule.

Une fois que j’ai fini la montagne de boulot que j’avais à traiter, je m’accorde une petite pause déjeuner. Comme par hasard mes collègues me proposent d’aller manger chez Raoul, le destin veut que revoie encore ses grands yeux de biche et son sourire enchanteur. Le service est rapide comme d’habitude, l’endroit est bondé de monde, le rapport qualité – prix de ce resto est quand même le meilleur de la zone, c’est normal qu’il fasse salle comble. D’ailleurs quand il m’a exposé son projet et m’a demandé d’investir je n’ai pas réfléchi deux fois, non seulement c’est ma petite sœur qui me l’a présenté comme quelqu’un de confiance, mais avec mon expérience dans le marketing et la gestion, le projet était un défi que nous avons réalisés haut la main.

Une fois nos ventres bien pleins, nous retournons au bureau, je sors non pas sans lui avoir fait mon clin d’œil habituel.

20h

C’est une Nina, belle comme le soleil que je trouve en train de s’affairer en cuisine, dans un ensemble short et débardeur en satin. Elle fait fi de ma présence et se mets dans des positions à faire bander un saint, comment une femme peut autant savoir manier les armes que lui à donner la nature.

-Si tu continue comme ça, ce dîner va commencer par le dessert mademoiselle Mbuedi

Elle me lance un sourire narquois et m’envois à la douche, je m’exécute sur le champ. Ensuite nous dînons tranquillement, elle me raconte son séjour à Cap-Town, sa meilleure amie y vit depuis qu’elles ont eut le bac, à 20ans elle s’est mariée à un américain qui vivais là-bas. J’ai toujours trouvé que se marier tôt n’est pas utile, la voici divorcer avec un enfant sous les bras. Alors que nous mangions dans la bonne humeur, elle me regarde dans les yeux

-Pourquoi vous les hommes vous aimés tant nous faire souffrir ? On a beau se plier en quatre pour vous, mais vous n’êtes jamais satisfaits.

A sa question, je ne trouve pas de réponse, je serais tenté de répondre que c’est comme cela que nous sommes faits, mais c’est une réponse bidon, donné par les hommes pour se dédouaner de leurs mauvaises actions, je me contente de manger, la tête baissée, je ne saurais quoi répondre.

-Elle est tellement déboussolée

-Elle compte rester là-bas ?

-Oui, pour l’instant elle ne peut pas rompre son contrat de travail et elle ne peut pas non plus interrompre l’année scolaire de la petite comme ça. Mais sa maman doit y aller dans quelques semaines

-Au moins elle ne sera pas seule, c’est gentil à toi d’être allée lui tenir compagnie

Après ce moment un peu bizarre, nous nous mettons devant la télévision, collé l’un à l’autre. Le reste de la nuit appartiendra à l’histoire.

 

Koumba Marimar

A chaque fois que je le vois au restaurant, je suis de meilleure humeur, je souris à chaque fois comme une idiote quand il me fait son clin d’œil en partant, j’ai un peu peur de ne pas avoir de contrôle sur mes sentiments. Quand il m’a envoyé le message pour me dire que ce soir, on ne se verrait pas, j’ai eu un petit pincement au cœur, il ne m’a pas donné d’explication, je suppose qu’il passera la soirée avec l’autre. Je suis consciente de m’engager dans quelque chose de compliqué, l’avoir un jour sur deux, ne pas pouvoir me blottir contre lui quand je veux, mais je suis aussi déterminée que possible. Je me permets cela car ils ne sont pas mariés, une relation peut se rompre à tout moment et il me semble qu’ils n’ont pas d’enfant, pour l’instant elle n’a que quelques points d’avance sur moi, surtout qu’on ne joue pas à égalité. Je sais qu’elle existe, donc je serais agir en fonction mais elle ignore tout de moi, que la partie d’échec commence.

A la fin du service, je rentre avec ma collègue comme d’hab, on se sépare au point habituel. Une fois que je suis à une bonne distance d’elle, je sens deux mains puissantes me plaqués contre le sol. Il tâte mon corps et récupère, tout ce que j’ai comme objet de valeur, je n’ai pas grand-chose de toute façon. Il fait plus noir que d’habitude dans ce coin, les lampadaires sont éteints et j’ai beau me débattre et crier personne ne passe dans les environs. Je sens mon pantalon être déboutonné et baissé jusqu'au cheville. Il se relève pour enlever à son tour son pantalon et là l’esprit de survie prend le dessus, la peur n’existe plus, le pantalon baissé, je me lève et cours dans la direction qu’à emprunté ma collègue plus tôt. Je me rhabille en courant, impossible pour moi de m’arrêter. Quand après quelques minutes de courses je me retourne il n’est plus derrière moi, je respire, j’essaie de savoir par où aller, elle m’avait montrée le chemin qui mène à sa maison mais je n’arrive pas à m’en souvenir, je trouve un boutiquier et le supplie de me laisser appeler. Heureusement que je connais le numéro de Cynthia par cœur.

 

Je me douche pour la troisième fois depuis que nous sommes rentrés, il ne s’est rien passé, mais j’ai toujours l’impression de sentir ses grosses pattes sur mon corps, en 6ans que je suis dans cette ville je n’ai jamais subi de tentative de viol et pourtant je vis dans l’un des quartiers les plus dangereux, je ne suis pas non plus le genre à rentrer aussi tard. Ce soir je passe la nuit chez le copain de Cynthia, ils ont fermement insisté que je dorme ici. Je n’ai même pas mon téléphone pour appeler Marc, j’aimerai tellement qu’il me prenne dans ses bras. Je m’endors fatiguée de lutter chaque jour pour ma vie. Ce matin Cy est allée acheter les médicaments qu’à prescrit le médecin que nous avons vu hier aux urgences, j’ai quelques blessures et des bleus par ci par là mais rien de bien grave. Je ne suis pas allée travailler aujourd’hui, les maux de têtes que j’ai eut au réveil mon dissuadé de jouer à l’héroïne, ils peuvent bien se passer de moi un jour. J’ai passé la journée à me faire pouponner par Cynthia, avec son homme ils sont si beau ensemble, c’est véritablement ce qu’on appelle le coup de foudre, ils veulent que je reste ici le temps d’aller mieux, mais je n’ai jamais aimé être un fardeau, je vais rentrer tout à l’heure.

Je suis rentrée avec tout un tas de choses que m’ont achetés les deux tourtereaux, il y a principalement à manger, des médicaments et un petit téléphone avec une carte Sim, ce monsieur qui ne me connait ni d’Adam ni d’Eve rien que parce que sa petite amie me considère comme sa sœur, a fait tout cela pour moi, même dans le malheur, la vie m’envoie du positif.

Allongée, j’écoute frapper à ma porte, je me lève lentement, je commence à ressentir toutes les douleurs, que mon cerveau à banaliser dans le feu de l'action. Il est là celui dont j’avais besoin

-Pourquoi es-tu injoignable ? 

Je n’arrive pas à retenir mes larmes, il me prends dans ses bras pendant quelques minutes

-Qu’est-ce qui se passe ma  puce ?

Une fois que j’ai laissé échapper mon torrent de larmes, je lui explique la situation, être hypersensible aussi ce n’est pas facile, je dois avoir une tête affreuse à pleurer comme ça.

-Il est hors de question que tu rentres encore seule, il aurait pu te…

Il se crispe et ses traits se durcisse, c’est un peu puéril de ma part mais qu’il s’inquiète pour moi comme ça me fait fondre, j’en oublierai même les douleurs que je ressens.

-Je vais trouver quelqu’un pour te déposer les jours où je ne pourrais pas le faire moi-même et il viendra te chercher devant ta porte chaque matin

-Tu n’as pas à faire ça

-Mais je vais le faire quand même

Il s’approche de moi et m’enlace tendrement, il parsème mon corps de bisous et nous nous oublions loin dans les draps.

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