Partie 9 :

Write by Fleur de l'ogouée

Marc André Moussavou

C’est sur la pointe des pieds que je rentre à la maison, je me douche et me glisse délicatement sous les draps, Nina dort déjà, je sens que je vais devoir m’expliquer tout à l’heure. J’étais si bien dans les bras de Mari que je n’ai pas vu le temps passé, il était 3h du matin quand j’ai garé dans le garage, je vais me faire disputer c’est sûr.

6h

Quand le réveil sonne, je n’ai qu’une envie continuer à dormir. Avoir un poste de responsabilité c’est aussi ne pas pouvoir prétendre être malade les jours de réunion ou de rencontre client. Une fois prêt je trouve, la table dressée, le petit déjeuner est bien là mais aucune trace de Nina dans la maison. Je prends mon courage à deux mains et décide de l’appeler

-Hey, babe tu es déjà partie ?

-Oui, j’ai une réunion au palais à 7h30

-D’accord, à ce soir et courage pour ta réunion

-A ce soir chéri, je t’aime

-Je t’aime aussi

Surpris par tant de tendresse, je raccroche et déjeune tranquillement. En partant, je me souviens que j’ai une convalescente

-Bonjour mademoiselle bien dormi ?

-Coucou, oui et toi ? Tu ne m’as pas fait signe quand t’es rentré

-Désolé, j’étais si fatigué, j’ai bien dormi. Tu as pris tes médicaments

-Oui, c’est bon je pense que j’irais quand même au travail l’après-midi

-Tu ne vas allée nulle part, Raoul t’a demandé de prendre autant de temps que nécessaire, repose-toi. Je vais peut-être passer là-bas, si je finis vite

-D’accord, passe une bonne journée

En ce moment, je slalome entre les deux comme un bon polygame, je ne sais pas où j’en suis vraiment, passer la moitié de la nuit avec l’une et l’autre moitié avec l’autre c’est épuisant et au final je ne passe du temps de qualité avec aucune d’elle. A la fin de la réunion j’envois un message à ce couillon de Tim, il faut que je me vide la tête, les allers-retours m’épuise. J’envoie un message à Nina pour lui dire que je rentrerais tard, elle ne répond même pas, elle doit en avoir marre de toujours recevoir un message comme celui-là. Je décide de finalement rentrer me changer, je trouve Nina au téléphone, elle est allongée sur le canapé. Elle ne répond pas à mon bonsoir, je comprends qu’elle soit fâchée, aussitôt j’envoie un sms à Tim pour annuler notre petite virée, ce soir je vais jouer le rôle de l’homme de la maison que je suis.

-Prépare toi, on sort diner

Elle sourit, mais ne dit rien et se lève et va en direction de la chambre, ça faisait longtemps que je ne lui avais pas fait plaisir, j’irais l’acheter un truc qu’elle aime demain, un collier ou un bracelet. Elle ressort de là, vêtu comme une déesse, aucun restaurant de cette ville ne mérite de l’avoir dans ces locaux tant elle est éblouissante. J’ai évidemment choisi l’un des restaurants les plus chic de la ville. Quel plaisir, de l’avoir à mon bras. Elle me raconte sa journée et le nouveau contrat qu’elle a obtenu à la présidence, en plus d’être une belle femme, c’est une tête bien faite, quand on s’est connu à chaque fois qu’on discutait ensemble, j’étais impressionné par sa culture générale, elle m’a appris tant de choses. La soirée se passe magnifiquement bien, le reste sera tout autant magique.

   

Koumba Marimar

 6h30

Comme chaque matin depuis plus d’un mois, il est là. Abou, c’est le taximan que Marc à engager pour venir me chercher chaque matin à domicile, il vient jusque devant la porte et pareille le soir, je me demande bien qu’elle somme Marc a pu lui proposer, pour qu’il accepte de trainer dans les bas-fonds de Libreville alors que le soleil se lève à peine, tout ça pour récupérer la demoiselle en détresse, que je suis. Il est gentil Abou, mais je préfère 1000 fois quand c’est Marc qui me dépose lui-même, les choses avancent entre nous, ça fait presque deux mois qu’on se fréquente et tout roule comme sur des roulettes, au final comme Cynthia le dit, je serais peut-être madame Moussavou un jour. Elle de son côté, après à peine quelques mois de relations s’est fiancé, le grand écart d’âge entre eux n’a pas vraiment dérangé ses parents, il a les moyens pour subvenir aux besoins de leurs filles et accessoirement à ceux de ses petits frères, c’est tout bénef pour eux. Au boulot tout se passe à merveille, je ne regrette absolument pas d’avoir eut ce boulot. Cette petite stabilité me donne des ailes, je pense de plus en plus à m’inscrire au baccalauréat en candidate libre, je l’ai déjà passée deux fois, mais jamais deux sans trois comme en dit, il ne me reste que quelques jours pour m’inscrire, j’hésite encore un peu, me demandant si ça en vaut la peine. Je n’en ai parlé à personne parce que de nos jours tout le monde à au moins le bac, j’ai peur d’être jugée. Comme chaque soir en attendant la venue d’Abou, j’aide Raoul à faire la comptabilité quand je ne suis pas de corvée ménage, il m’a un peu expliqué les bases, moi qui aimais bien les maths, les chiffres me fascine, je me plains à l’aider et surtout il m’en apprend beaucoup. Raoul c’est le genre de patron dont tout le monde rêverait, il est simple et posé et surtout il nous traite tous avec beaucoup de respect.

 

Marc-André Moussavou

J’ai déposé Nina à l’aéroport, elle s’envole avec son équipe à Brazzaville pour trois jours de session de travail, ça tombe bien. Je me dirige ensuite au resto, j’ai dit à Abou de ne pas allé la chercher, je vais lui faire une petite surprise, les choses avancent pas mal entre nous et j’ai envie de passer plus de temps avec elle.

Je me gare en face du restaurant et je la vois avec Raoul, elle monte dans sa voiture, j’espère qu’il ne la drague pas, il a l’habitude de sortir avec les serveuses mais cette fois il n’en sera rien. Je sors mon téléphone et je l’appelle

-Bonsoir mademoiselle, descend de la voiture, je suis garée en face

Aussitôt dit aussitôt fait, elle descend et traverse la rue pour me rejoindre tandis que l’autre démarre et s’en va. Toute souriante, elle s’installe dans le siège passager, j’ai envie de lui demander ce qu’elle faisait avec lui, mais ai-je réellement le droit de m’énerver ? J’ai prévu un bon week-end pour deux, je ne vais pas tout gâcher avec de la jalousie mal placée. Voyant qu’on n’emprunte pas le chemin de chez elle, elle me regarde curieusement

-Où va-t’en ?

-C’est une surprise

J’ai trouvé ce petit complexe hôtelier sur Facebook, il se trouve à la sortie de la ville en allant au cap Santa Clara, en photo c’étaient très beau, je suis impatient d’arriver et de voir sa tête.

45 minutes plus tard nous sommes arrivés ‘’Surprise’’ dis-je, tandis que nous descendons de la voiture, elle reste silencieuse et calme

-Tu n’aimes pas ?

-Si c’est magnifique, je ne m’y attendais pas, merci

- Tu le mérite

Dans un petit sac j’ai emporté des maillots de bain, une robe de nuit en satin, de la lingerie et une robe de ville, pas besoin de beaucoup de vêtement, ce week-end on le passera sous la couette. Une fois douchés, on commande à dîner juste avant le départ du cuisinier, installés à une terrasse, on mange face à la mer, dans le silence de la nuit, nos cœurs battent à l’unissons, c’est fou comme en si peu de temps je me sens si proche d’elle, le temps ne détermine pas la solidité d’une relation.

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