Partie V

Write by Ornelia de SOUZA

Inès s'intégra très vite à la vie de la maison Kérékou. Elle se levait tôt le matin, aidait la tante Adéossi avec les tâches ménagères puis elle la suivait au marché pour l'aider à surveiller son stand.


Les jours passèrent et se ressemblaient mais Inès ne s'en plaignait point. Elle était heureuse et sa petite Safi grandissait. Elle avait maintenant cinq mois. Inès elle continuait à apporter son aide à la tante Adéossi au marché. Ce jour là,elle y était même avant la tante Adéossi. Elle rangeait certains produits dans leur emballages lorsque la tante Adéossi apparut.


-Ma petite que fais-tu? demanda t-elle en prenant un siège

-Je range ces...

-Laisse ça! ordonna t-elle. Tu vas retourner à la maison pour moi. Je n'ai pas eu le temps de préparer à manger pour ton oncle. Tu vas y retourner et t'en occuper. D'accord?


Inès ne se fit pas prier. De nature très serviable,elle se dépêcha de regagner la maison et d'entreprendre la préparation d'un riz au gras. Elle était à sa tâche lorsque son oncle fit son entrée dans la cour. Il était tout sourire. Elle ne l'avait jamais vu ainsi. Étant contre son installation dans la maison, il ne lui souriait jamais. Il ne répondait même jamais à son salut. Elle répondit donc à son sourire. Il l'approcha et l'entoura de ses bras. Il la pressa si fort contre lui qu'elle sentit une saillie au niveau de ses parties. Elle se dit qu'il devait être bien excité et que cela expliquait sa bonne humeur.


-Ma petite, c'est toi qui cuisine aujourd'hui ? Emmène moi donc tout ça dans ma chambre si tu finis. 


Inès acquiesça et s'exécuta dès qu'elle eut fini. Elle toqua à la porte et entra. Elle surprit l'homme allongé dans une petite culotte. Elle ressortit aussitôt toute mal à l'aise. Elle cria des excuses à l'homme depuis le salon avant de sortir dans la cour. Lui il ne sembla pas aussi gêné qu'elle car il sortit vêtu uniquement de sa petite culotte. Il serra la jeune femme dans ses bras et lui murmura à l'oreille:


-Ne sois pas gênée voyons! Ne me dis pas que tu n'as jamais vu un homme ainsi. Ne joue pas à la pudique.


Inès se dégagea difficilement des bras de l'homme qui l'attira instantanément vers lui à nouveau. Il la pressa contre lui si fort qu'elle eut l'impression de suffoquer. Elle lui demanda de la libérer mais il ne l'écouta guère. D'un geste brusque, il lui déchira son haut la laissant à moitié nu dans ses bras. Elle cria,se débattit voyant le danger venir mais il lui étrangla le cou empêchant la sortie de tout son de sa gorge. Elle le supplia des yeux mais rien n'y fit. Il l'étala tel un linge à même le sol et il abusa d'elle... Lorsqu'il eut fini,il ramassa son haut déchiré au loin et la couvrit avec. Elle ne bougeait plus. Pendant un moment,il la crut morte... Elle-même se crut morte. Elle n'en revenait pas de ce qui venait de se produire. Elle se sentait mal et sale. Lorsqu'il se pencha sur elle pour prendre son poul,elle se leva et elle le repoussa d'un geste violent.


-Tu es donc en vie; lui lança t-il. Tant mieux! Je n'aurais pas su comment justifier un cadavre. Lève toi,prends une douche et va rejoindre ta tante au marché.

-Je lui raconterai tout ! lâcha Inès à terre mais sur la défensive.

-Mais vas-y petite idiote! Vas-y! Ce sera ta parole contre la mienne. Moi son époux depuis toujours et toi une petite villageoise allumeuse. Je lui dirai que tu m'as fait des avances et que tu voulais que je la renvoie pour te prendre comme femme et que cette histoire n'est qu'une invention de ta part ma petite, pour semer le trouble dans notre couple.

-Vous n'oseriez pas!

-Tente moi petite chienne et tu retourneras dans ton village aussi vite que tu as atterri chez moi... Franchement qu'est-ce que tu pensais? Que j'allais t'héberger et te nourrir sans rien te faire payer?

-Mais je suis votre nièce;sanglota Inès

-Tu n'es pas ma nièce bâtarde! Tu es la fille du mari de ma soeur ignorante. On a aucun lien de parenté. Maintenant tais toi et habille toi. Ta tante doit se poser des questions.


   Inès pleurait mais elle s'exécuta. Elle resta une demi-heure sous la douche tellement elle se sentait sale. Elle changea de vêtement et jeta son haut déchiré à la poubelle puis elle retourna au marché l'air hagarde. Sa tante la questionna mais elle ne lui donna aucune réponse énervant la pauvre dame qui se résolut à la laisser tranquille.


Les jours suivirent,Inès souffrait comme jamais auparavant dans sa vie. Elle fut abusé par cet homme cynique et vicieux à chaque fois que l'occasion se présentait. Il ne reculait devant rien pour assouvir ses pulsions les plus dégradantes. Inès s'est voulait d'être venu là. Elle en voulait à Funkè,à son père,à son mari et à ses coépouses. Elle s'en voulait et elle en voulait au monde entier. Il menaçait de la chasser mais elle préférait encore retourné dans son petit village et subir la honte qui est cette d'être renié par son époux et par son père plutôt que de faire face à ce qu'elle vivait en ce moment. Puis elle regardait la tante Adéossi. Cette femme si douce et si gentille. Elle ne pouvait lui briser le coeur ainsi. Comment lui dire que son époux est un sale pervers doublé d'un criminel narcissique? Inès s'y résolvait et pourtant l'envie de se libérer de cet être ignoble ne lui manquait pas.


Cris de femmes