Partie XII

Write by Ornelia de SOUZA

-Et? demanda Carin soudain attentif


Inès soupira. Elle savait qu'elle adoptait la bonne stratégie. Elle n'allait certainement pas se faire passer pour une victime devant Carin. Mélaine lui avait déclaré la guerre. Elle n'allait certainement pas fuir le champ de bataille.


-Elle est venu s'excuser... Elle a reconnu qu'elle s'en était prise à moi et pour une raison précise.

-Pour quelle raison? questionna Carin

-Pour toi...


Carin qui buvait une gorgée de bière faillit s'étrangler. Il écarquilla des yeux tout rond. Il questionnait Inès du regard.


-Parce qu'elle sait que j'ai un faible pour toi.


Carin gloussa. Il prit la main d'Inès et la caressa. Elle apprécia ce geste et sourit. Pour elle c'était clairement une réponse positive à ce qu'elle venait de dire. Son regard la pénétra. Instinctivement, elle se pencha près à accueillir un baiser. Sa respiration s'accéléra. À quelques centimètres l'un de l'autre, Carin se contentait de la scruter sous les moindres angles. Qu'observait-il? N'allait-il pas l'embrasser maintenant ? N'importe quel autre homme le ferait à sa place. Mais lui non, il se contentait de lui faire sentir son envoûtant parfum. Il était encore plus beau de près. 

D'un coup, il s'éloigna d'Inès et se vautra dans son siège. Il avait le même air triomphant que Mélaine tout à l'heure. Ne lui avait-elle pas tout donné trop tôt. Elle inspira et se retira aussi dans son siège.

Quel homme mystérieux ! ! !


-Inès demain il y aura un déjeuner familial dans la maison de mes parents. Juste mes parents, mes soeurs et moi. J'aimerais que tu viennes et ainsi je pourrai te présenter aux miens.


Mais à quoi jouait-il? Il y a quelques secondes, il ne voulait pas l'embrasser et là il voulait la présenter à sa famille? Inès ne comprenait rien à son comportement. Carin est un homme bien. Il ne voulait sûrement pas profiter d'elle. Il voulait faire les choses bien. Elle en était convaincu.


-D'accord! lâcha t-elle

-Je viendrai te chercher demain. Maintenant lève toi. Je te ramène chez toi car il commence à se faire tard.


Il montrait un côté de lui qu'elle n'avait jamais vu. Un côté protecteur. 

Cette nuit là après que Carin l'ait déposé, elle n'a pas pu trouver le sommeil. Safi et la soeur Mina dormaient déjà. Elles lui avaient laissé à manger mais Inès n'était certainement pas d'humeur à manger.

Cette nuit là fut très agitée. Le lendemain, Inès allait rencontrer la famille de Carin. Un homme qui allait la présenter à sa famille avant de l'avoir embrassé. Le bonheur frapperait-il enfin à sa porte?


Le lendemain après avoir conduit Safi à l'école, elle s'était préparé. Vêtue d'une robe blanche toute simple, elle faisait les cent pas. Elle voulait camoufler son visage défiguré mais elle n'y pouvait rien. Il ne restait plus qu'à espérer que cela n'influencerait pas l'avis de sa "futur belle-famille" comme elle aimait se l'imaginer. 


Un toc-toc la sortit de ses pensées. Elle sauta sur ses jambes et ouvrit la porte. Il était là devant elle. Souriant, parfumé et beau comme d'habitude. Il la prit dans ses bras et lui déposa un baiser sur la joue.


-Alors on n'y va? demanda t-il sans même la saluer. Ma mère risque de t'en vouloir si on est trop en retard.


Inès hocha la tête et suivit le médecin. Le trajet se fit dans une belle atmosphère. Carin faisait des blagues de temps en temps et Inès riait de bon cœur. Au bout d'une petite heure, ils s'arrêtèrent enfin devant une énorme bâtisse blanche. Inès n'avait vu ce genre de maison qu'à la télévision. Un enorme portail s'ouvrit et Carin conduisit directement sa voiture à l'intérieur et parcourut une longue et belle allée parsemée de fleurs et de plantes les unes plus belles que les autres. Carin se gara finalement devant la construction principale. Dès qu'il descendit, une magnifique jeune femme métisse au long cheveux noir courut et lui sauta au cou. Inès en déduit tout de suite qu'il s'agissait d'une des sœurs de Carin. Sa chute de rein était phénoménal. Inès en pâlit de jalousie et d'envie. Sa robe lui collait parfaitement telle une seconde peau. Mais comment avait-elle pu courir sur des talons de cette taille? Inès n'est revenait pas. Et ce ventre si plat n'allait certainement pas avec une chute de rein pareille. 


Inès arrêta de la scruter lorsque après avoir pris des nouvelles de son frère, elle se tourna vers elle. Carin se dépêcha de la présenter.


-Irina, je te présente Inès... Inès, je te présente Irina.


Irina ne sembla pas du tout choquée par le visage défigurée d'Inès. Du moins, rien ne laissait montrer cela dans son expression. Inès se sentit tout de suite à l'aise et accepter avec elle.


-Donc c'est toi ma belle-soeur quoi! s'exclama Irina en hurlant et en mimant l'accent ivoirien


Inès sourit gênée. Carin vola alors à son secours.


-Elle n'a pas encore accepté mais peut-être un jour...


Son honneur était sauf. Inès avait apprécié ces mots mais au fond, elle savait que c'était lui qui n'avait pas encore accepté. Elle s'était clairement offerte à lui mais lui n'avait pas voulu. Il ne l'avait certes pas repousser mais elle n'avait pas encore digéré cet épisode.


-Elle va accepter. Ne t'inquiète même pas... Ma chérie, mon frère est le meilleur partie de toute la ville et en plus regarde comme il est beau. Il va te faire de beaux bébés tu vas voir.


Sans attendre, Irina empoigna le bras d'Inès et la fit entrer dans la demeure même. 

Inès ouvrit grand la bouche. Tout était splendide. Tout sentait le luxe. Inès se rendait enfin compte de ce que Mélaine disait à propos de l'aisance de la famille de Carin. Soudain, une magnifique femme noir apparut. Son magnifique teint d'ébène brillait de mille feux. Elle était grande de taille et portait un longue robe. Un superbe tissage retombait dans un vague d'ondulation sur son épaule. Dans ces mains, elle tenait un plateau en argent. Dès que son regard croisa le visage d'Inès bien avant Carin et Irina, elle lâcha le plateau et hurla:


-Mon Dieu quelle horreur!


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