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Write by Farida IB
Debbie…
Armel à Djifa : voili, voilu, nous sommes arrivés. (la fixant) Je t’ai ramené avec tous tes esprits, j’espère que tu ne vas fuguer derrière moi pour aller prendre tes trucs.
Djifa pince-sans-rire : non papa, je vais rester sage.
Armel : weh c’est ça, fous-toi bien de ma gueule.
Djifa : mais c’est vrai papa, promis !
Armel (la fixant du coin de l’œil) : si j’étais ton daron, j’allais souvent te donner la fessée pour remettre tes pendules à l’heure.
Djifa : lol !
Elle se tourne vers moi tout en détachant sa ceinture, je lui rends son sourire tendre.
Djifa : ma belle, j’ai été ravie d’avoir fait plus d’amples connaissances avec toi et cette soirée en ta compagnie (elle mime un bisou sonore sur le pouce et l’index aboutés) c’était le kiff total !
Moi (avec un sourire franc) : alors moi, j’ai over kiffé !! J’espère qu’on gardera le contact.
Djifa : bien sûr, tu as bien enregistré mon numéro n’est-ce pas ?
Moi : oui oui, je t’écris lorsqu’on rentre.
Djifa sourire malicieux : si ton chéri te laisse faire.
Moi lorgnant Armel : ça ne prendra pas plus d’une minute, il doit pouvoir bien attendre.
Elle se tourne complètement et me regarde étonnée.
Djifa : t’es coquine toi ! Avec tes airs innocents, on t’aurait donné le bon Dieu sans confession.
Je baisse le regard intimidée.
Moi la petite voix : bah c’est que je me sens très à l’aise avec toi pour être moi-même.
Djifa ton enchanté : c’est vrai ça ?? (posant la main sur le cœur) Mais quel honneur !
Elle avait vraisemblablement l’air ému par ce que je viens de dire, ce qui m’émeut à mon tour. Je veux ajouter autre chose quand Armel se racle bruyamment la gorge.
Armel le ton boudeur : au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis toujours là. Je n’ai pas bougé d’une semelle.
On éclate de rire en même temps toutes les deux.
Djifa : c’est vrai qu’il est là lui aussi.
Il fronce son visage en boudant. Djifa s’étend et lui fait une bise sur la joue qu’elle pince ensuite.
Djifa : rholoolloo boude pas mon roudoudou au miel.
Armel levant le sourcil : ça c’est quel surnom de l’époque médiévale ?
Pendant qu’on rigole toutes les deux et Armel sourit doucement, elle descend et je fais de même. Je m’approche pour qu’on se fasse la bise après quoi, elle prend la direction de la maison pendant que je prends sa place à l’avant.
Djifa (ouvrant leur portail) : Armel, fais lentement avec la petite ohh !
Il me lorgne et lui parle en souriant au coin des lèvres et en caressant sa barbe.
Armel : elle est tenace ma petite.
Djifa : n’est-ce pas ?
Je lui donne une claque qui ne ferait pas mal à une mouche.
Moi : je ne suis pas ta petite !
Armel (regard moqueur) : tu m’en diras tant.
Il louche sur mon giron en léchant ses lèvres.
Armel : est-ce que je t’ai dit que ça te fait un popotin mature ce jean taille haute ? Je comprends pourquoi l’autre patron à la noix ne pouvait plus décoller ses yeux de ton derrière. (me détaillant du regard) Et ce top, c’est le must ça te fait de belles boules (sur un ton reproche) quoique je ne veuille plus te voir mettre ce genre de bout de tissu. Enfin, tu dois les porter rien que pour moi.
Je lève les yeux au ciel en me rappelant ses joutes avec mon patron, bon ex patron étant donné que monsieur a mis fin à mon contrat. Il l’a carrément contraint ! Non seulement, il n’a pas arrêté de faire sa provoc. Nous avons dû jouer aux médiatrices Djifa et moi toute la soirée. N’empêche que nous avons passé une chouette soirée, fin je parle pour moi.
Moi dans sa lancée : est-ce que moi, je t’ai dit que tu es absolument trop beau trop craquant ce soir ? J’ai bien envie de te croquer comme une friandise.
Armel (se pinçant la lèvre) : ayy caramba ! Dommage que la frontière soit fermée.
Moi voix suave : je peux arranger ça tu sais ?
Armel : tu sais bien que ça, ça ne marche pas avec moi. Je suis un taureau ma petite.
Moi riant : j’ai failli l'oublier.
On rigole.
Djifa (ton voilé) : est-ce que vous savez que vous êtes juste à côté de ma chambre et que mon fils qui dort pas encore ne rate pas un seul mot de votre conversation coquine.
J’entends quelqu’un qui pouffe de rire et Armel démarre avec empressement.
Armel criant pour se faire entendre : bye Djifa, coucou Marc !
J’étais seulement morte de rire, je me calme une fois la route bien entamée. Armel était concentré sur sa conduite jusqu’à ce qu’il avance la main pour prendre la mienne et le porte à ses lèvres.
Armel la baisant : tu as passé une belle soirée ? Dommage que Djifa ait empêché notre tête-à-tête.
Moi : elle n’a rien empêché, au contraire je me suis trop trop bien amusée. Enfin en dehors de tes accrochages avec mon ex patron.
Armel : puff ne me parle pas de celui là.
Moi : ook chef !
Flottement.
Moi reprenant : elle est intéressante Djifa, pétillante aussi. J’ai trouvé que nous avons beaucoup de points en communs.
Armel : je l’ai remarqué et j’ai aussi vu qu’elle t’a beaucoup apprécié. Mais attention, n’allez pas former un clan pour vous liguer contre moi après. Elle peut facilement te monter la tête cette fille.
Moi : lol de quoi as-tu peur ?
Armel (me jetant un coup d’œil) : je connais ma personne.
Il se concentre à nouveau sur sa conduite. J’appuie ma tête contre la vitre et me permets de rêvasser. Il faut dire que je vis ma meilleure vie ces quelques jours et j’aurais tant aimé qu’on continue sur cette lancée. Je lève les yeux vers le ciel et fais une prière silencieuse à cet effet lorsque je sens une caresse sur ma main.
Armel : à quoi penses-tu ?
Moi (affabulante) : je calcule mon solde tout compte et j’en suis déjà à deux millions (me frottant la main) prépare-toi, je vais te saigner fort fort.
Armel riotant : à l’aise, je suis le fils de Fulbert Elli ou bien ?
Moi : j’ai failli oublier ce détail.
Armel : rire* tu dors chez moi ?
Moi : tu poses la réponse ?
Il me jette un coup d’œil amusé avant de rouler tempête. Tout comme les deux derniers jours, on se retrouve à se chauffer à corps perdu sur son lit. Il appuie sur le bouton stop quand il sent que c’est plus que ce qu’il peut supporter et colle son front contre le mien.
Armel : tes gens là repartent quand ? Je suis à ça de flancher.
Moi amusée : bah tu sais bien, demain !
Il s’appuie sur le coude.
Armel : j’avais presqu’oublié que tu faisais partie des favorites de Dieu.
Moi tout sourire : et oui !
Il s’écroule sur le lit, je pousse sur mes fesses et me colle bien à lui.
Armel maugréant : d’une, tu évites de me coller tes fesses si tu ne veux pas que je nage en pleine mer rouge.
Moi me décalant : pardon !
Je pose quand même ma tête sur son torse et commence à lui faire des papouilles dans les cheveux.
Armel : ne t’arrête surtout pas.
Moi : sourire* là on fait quoi ?
Armel : on dort, je suis fatigué.
Moi pas d’accord : un vendredi soir ? Tu plaisantes j’espère ! Moi j’ai bien envie qu’on joue à la Playstation. Tu diras que je ne sais pas jouer, et moi je te dirai que c’est le moment de m’apprendre à jouer. Et il est vraiment temps que tu m’apprennes à jouer, c’est nul de te voir jouer à chaque fois ! Mais bon je ferai mieux de penser à mon test, eh beh tu m’as carrément sauvé la mise avec ce PC. Tu m’as bluffé, carrément ! Tu es vraiment un cœur mon namour. Je ne crois pas t’avoir remercié comme cela se doit, et pour tout ce que tu fais pour moi d’ailleurs. Mercredi, t’as dit que j’arrivais à accomplir de grandes choses à mon âge, mais je n’aurai jamais pu le faire sans toi. (le bousculant) Bé !
Armel : mhh
Moi : tu m’écoutes ?
Armel : mhh hmm.
Moi enchaînant : je veux que tu m’écoutes attentivement parce que je tiens à te dire ce que j’ai sur le cœur. Tu as toujours été là pour me soutenir moralement comme financièrement. Il faut que je t’avoue que j’ai passé les dix jours les plus difficiles de ma vie, j’avais l’impression de perdre les pédales. Surtout de te voir saper matin et soir pour aller je ne sais où en ce moment-là, je m’imaginais toute sorte de scénario, j’avais tellement le seum. Bof tout ça pour te dire que si je suis ton repère, toi t’es mon émulateur. Je tiens à toi comme le nomade à sa gourde. Je t’aimeeeuuuhh mon n’amour, je t’aime tellement. Bé, j’ai dit je t’aime.
Je relève ma tête et tout bêtement je me rends compte que l’enflure s’est endormie.
Armel…
Dring dring
J’ouvre mes yeux, je consulte la montre murale et me rend compte que je me suis endormi presque deux heures. Je tourne un regard circulaire dans la chambre, point de Debbie. Je me passe la main sur le visage avant de prendre mon téléphone qui continue de sonner. Je vérifie l’appel et souffle, je l’avais oublié celle là.
Moi : allô bonsoir.
Ruth : bonsoir, j’ai attendu ton signe en vain.
Moi : je comptais le faire demain.
Ruth : mais moi j’ai envie de te voir, tout de suite.
Moi : il ne fait pas un peu tard là ? En plus, j’ai grave sommeil.
Ruth minaudant : s’il te plaît, j’ai envie de voir mon chéri.
Moi soupir : ok, on se croise à la villa. (précisant) L’autre, mon père est sûrement à Casablanca.
Ruth : top ! À toute à l’heure bébé.
Moi : oui à plus.
Je me lève en pestant. Je vais me débarbouiller puis me brosse les dents et revient enfiler un tee-shirt sur mon débardeur. Je prends mes clés, ma carte d’identité et un peu de sous que j’enfourne dans la poche de mon jean. En route je conduis très lentement, je suis épuisé ça il faut le dire. Cette vie de polygame commence sérieusement à me fatiguer. Ce n’est même pas une vie ça.
Je ressasse jusqu’à la villa de Démakpoè, Ruth était déjà sur les lieux et attendait dans sa voiture. Je descends et elle fait de même. Je marche à son encontre lorsque j’arrive à sa hauteur, c’est par une paire de gifles qu’elle m’accueille.
Ruth : tiens ça salaud !
Je me tiens les joues endolories.
Moi : mais ?
Ruth en colère : ne t’avise plus jamais de m’appeler, tu as compris ? À compter de ce jour je te considère comme mort et enterré.
Moi levant le sourcil : tu m’expliques ce qui se passe ?
Ruth d’un trait : je t’ai vu ! Je t’ai vu jouer aux amoureux sur le blanc public à l’aéroport alors que la soirée d’avant tu me jurais amour et fidélité. J’aurai dû m’en tenir aux dires de Sacha. Tu n’es qu’un goujat doublé d’un porc, tu ne mérites pas d’être aimé. (ton haineux) Je te souhaite de finir avec une femme qui martyrise chaque particule de ton corps à chaque infime seconde du reste de ta vie !!
Elle tourne les talons et me laisse complètement perdu, totalement déboussolé. Je reste un moment hagard avant de me décider à rentrer. Mon premier réflexe en montant dans la voiture a été de me mirer dans le rétroviseur. Je me frotte ensuite la mâchoire qui m’a l’air hors service.
*** quelques heures plus tard ***
Cassidy...
Je me réveille par mon téléphone qui sonne. Je le prends sans regarder qui c’est.
Moi : allô ?
Voix pressant : Cassidy, c’est Moustapha. Excuses moi de t'avoir réveillé, je n'avais pas d'autres choix que de t'appeler.
Moi : ça va t'inquiète, il y a un souci ?
Moustapha : j'espère que non, en fait je n’ai pas de nouvelles de Sali depuis notre dernière conversation hier en début de soirée. Tu peux s’il te plaît aller vérifier si tout va bien ?
Moi me redressant inquiète : euh comment ça ? Ce n’est pas dans ses habitudes de couper son portable.
Moustapha : c’est ce qui m’inquiète justement, mes messages sont restés sans réponse.
Moi (me voulant rassurante) : je ne pense qu’il y ait de quoi se faire du mauvais sang, nous étions ensemble hier vers 18 h quand elle est partie prier. Elle a peut-être oublié de le mettre en charge. Bon laisse-moi aller vérifier et je te reviens.
Moustapha : d’accord, je compte sur toi.
Il raccroche et je tente de la joindre moi aussi sans succès. Je me mets à faire des cent pas dans la chambre en essayant d'empêcher mon cerveau de penser au pire. Là il est 4 h 04. Je ne peux pas y aller sur le champ vu qu'ils n’ouvrent pas leur portail avant 5 h. Je me prépare en conséquence et débarque à leur devanture à 5 h pétantes. J’attends une quinzaine de minutes avant d’entendre leur portail qu’on ouvre. Sa mère sort avec un balai à la main et sursaute en me voyant.
Mère Sali : Cassie ? Tu m’as fait peur.
Moi : bonjour bèrè, je m’excuse de te déranger si tôt, mais j’ai besoin de voir Saliha. Il faut que je lui dise quelque chose d’urgent.
Mère Sali : quelque chose d'urgent inh ?
Je hoche lentement la tête
Mère Sali : et ça ne peut pas attendre que le jour se lève ?
Moi : non ça ne peut pas attendre.
Mère Sali martelant : Saliha n’est pas là, elle est sortie.
Moi (la regardant avec surprise) : sortie ? Sortir pour aller où ? Nous étions ensemble hier, elle ne m’a pas dit qu’elle allait quelque part.
Mère Sali : Saliha est sortie, tu n’as qu’à l’appeler.
Moi : j'ai essayé, son numéro ne passe pas.
Mère Sali en langue : bèè gnoo n’ka tsarima, ne viens pas me déranger matin bonne heure. Saliha est sortie !
Moi : elle est sortie hein ?
Mère Sali : c’est ce que je répète depuis toute à l’heure.
Elle quitte devant moi et je me prends la tête entre les mains, wandafull !! Saliha qui sort sans m'informer au préalable. Ça, ça ne laisse rien présager de bon !