Passions

Write by Dr Sool

S'IL SUFFISAIT D'AIMER


Chapitre 2: Passions


"Toc toc toc"

Quelqu'un frappe à la porte. Lisa traîne son corps dans la couverture pour aller ouvrir, mais son visage se décompose lorsqu'elle decouvre qui est le visiteur:


-(fronçant les sourcils) qu'es ce que tu fais ici?


-Lisa, il faut vraiment qu'on parle. Ça ne peut pas se terminer comme ça...


-Faut croire que oui!


-Laisse moi au moins le temps de t'expliquer ! Je ne t'ai jamais menti, toute cette histoire n'est qu'un malentendu. Audrey est mon ex, et je ne sais pour quelle foutu raison elle s'évertue à me mener la vie impossible.


-Allan économise ton énergie, j'en ai marre de tes explications a dormir debout. Tantôt c'est ta cousine venue passer les congés, une autre fois c'est une amie de longue date de passage dans la Ville qui n'avait pas où dormir, un coup c'est ton pote qui est venu passer la nuit avec sa petite amie...Pff tu me saoule.


-(soupirant) Dis moi qu'es ce que je gagne à te mentir Lisa, tu m'as déjà largué, pourquoi continuerais je à te mentir?


-Pour m'embobiner  encore une fois! Trompe moi une fois, honte à toi, trompe moi deux fois honte à moi. Alors dégage d'ici sale con !!


Elle claque bruyamment la porte et cours se vautrer dans le divan:


-(murmurant) Lisa tu ne va pas pleurer. Cet idiot ne mérite pas une seule larme de plus venant de toi, ce serait trop d'honneur pour une si petite personne...


Elle entend à nouveau frapper, cette fois elle prends le pilon accroché au mur de la cuisine et ouvre la porte prête à frapper:


-(en furie)Je t'ai demandé de déga...


-(reculant)Hey hey!! Mais Lisa qu'es ce que tu fais avec ce pilon? Tu veux me frapper?!


-(se ressaisissant) Ah Aza c'est toi!


-Quoi? Tu attendais un malfrat?!


-c'est ce zouave d'Allan. Il est venu me raconter ses histoires à dormir debout. Je croyais que c'était lui qui revenait.


Azaya s'allonge sur le lit et pousse un long soupir ponctué d'un sourire qui lui va jusqu'aux oreilles.


-C'est quoi ça ? Azaya qu'es ce qu'il s'est passé en route?!


-(rêveuse)Rien...Rien qu'une rencontre à la fois innatendue et merveilleuse. Ah Lisa, je ne sais pas si je vais pouvoir lui résister longtemps.


-Quoi ça ? Monsieur cravate bleu marine? Quoi tu l'as revu!? Non j'y crois pas !! Cest...


-Il s'appelle Mehdi. 


-Hummm!!


-(souriant)Il m'a raccompagné jusqu'ici. C'est fou comme il sent bon, il est drôle et sympa en plus. Si gentil et courtois. Ah Lisa on dirait un prince charmant, j'ai l'impression de rêver...!


-Eh bah tu ferais mieux de te réveiller très vite parce que ce mec est entrain de t'embobiner et je ne peux pas croire que tu te laisse ainsi avoir comme une gamine pré-pubère. Restes concentrée Aza, restes concentrée, les hommes dont des idiots tous faits!


-Il doit bien y avoir des exceptions !


-OUI ! Mais ils sont sûrement courts et laids. Parce qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie Aza, c'est impossible !


-(soupirant)Qu'es ce qu'il s'est passé avec Allan en passant ?


-Pff il est venu me raconter les mêmes bobards mais j'en ai marre.


-Ça se voit que tu es encore amoureuse de lui!


-Parfois l'amour ne suffit pas. Et puis je commence à vraiment croire que ça n'existe pas le véritable amour. Regarde moi, toujours à m'investir corps et âme dans des relations et le faire abuser à la fin. Je ne veux plus entendre parler d'amour.


-Ne te décourage pas. Crois moi, tu finiras par rencontrer ton ame sœur et vous serez heureux ensemble.


-Mon âme soeur sera désormais celui qui me traitera comme une reine. Mon cœur est désormais réservé à la circulation du sang dans mon organisme.


Lisa se lève et se dirige vers le réfrigérateur pour ranger les course que son amie vient de ramener. Son coeur est en morceaux, plein de haine, de rancœur et de ressentiment. Les larmes ne suffisent plus pour exprimer sa déception et son désarroi. Après une énième relation où elle passe encore pour le dindon de la farce. Elle a tant pardonné et tant encaissé que cette fois c'en est de trop. Elle a beau être amoureuse ça ne suffit plus. Allan est le prototype même de l'étudiant de la fac médecine. Élégant et vantard, frivole et  très sournois. Il tire sur tout ce qui bouge et a toujours l'explication parfaite au bout de la langue. Les femmes sont comme des chemises qu'ils se sent en droit d'essayer à sa guise et de garer ensuite dans un placard comme une relique. De temps à autre il fait un tour dans son placard à reliques et en décroche une question de se souvenir du goût oublié au fil des conquêtes...


Les examens c'est dans quelques jour alors il vaut mieux rester concentrées. Les deux jeunes femmes débutent leurs révisions comme d'habitude. Entre les veillées nocturnes à relire les cours et les travaux de groupe organisés avec d'autres camarades, l'heure n'est pas à la rigolade.


Les jours passent et Azaya guette secrètement la réapparition de son prince charmant, mais celui ci  ne donne pas signe de vie. Elle commence à se demander si elle n'aurait pas dû lui passer son numéro de téléphone comme il le lui avait demandé. Mais bon c'est peut être une bonne chose qui soit tombé aux oubliettes, au moins elle peut se concentrer sur ses examens. Et puis après tout, Lisa a peut être raison. Si ça se trouve, c'est juste un dom Juan de plus qui voulait juste trouver de quoi se divertir.


Puis arrive l'avant dernier jour des examens. Azaya est sortie avec un peu de retard de la maison, car ayant oublié certains documents, elle a du y retourner. Il est presque 11 heures de la journée, lorsqu'elle hâte le pas pour arriver suffisamment à temps et avoir le temps de réviser avant l'épreuve de midi.


Elle aperçoit de l'autre côté une voiture qui gare, on dirait bien celle de Mehdi. Mais il est suffisamment loin pour qu'elle ne songe pas à l'interpeller. Elle aurait l'air de quoi ? Une hippie sûrement. Elle râlenti le pas en espérant qu'il regarde dans sa direction et la voit, mais il semble également très pressé. Il verrouille sa voiture et lance ses longues jambes au dessus des marches d'escalier.


Azaya est un peu déçue. Mais il ne faut pas perdre de vue l'objectif. Alors elle remet le turbo pour son campus. Tous des camarades son assis tenant chacun une ancienne épreuves ou une fiche de travaux dirigés à la main. Quelques rares sont concentrés sur leurs notes de cours, essayant de comprendre la leçon.


Après avoir terminé cette épreuve, les deux jeunes femmes font ensemble le chemin du retour, en commentant leurs différentes réponses aux questions. Chemin faisant, elles entendent un klaxon qui n'arrête pas de ses répéter. Lisa se retourne alors toute furieuse :


-La route est grande ma foi!! Soit tu passes soit tu restes derrière nous et tu continues de klaxonner. On dirait un parvenu...


Azaya essaie de calmer son amie, tandis que le jeune homme au volant sort et vient a leur rencontre :


Mehdi : Azaya !


Azaya (se retournant vers lui): Mehdi? Ah oui.


Mehdi (à Lisa): Je suis désolé, je ne voulais pas vous embêter.


Lisa (murmurant): Ouais c'est ça cause toujours !


Mehdi : Tu peux nous laisser un instant, s'il te plaît...


Lisa: Non je ne peux pas. Tu pourrais être un psychopathe ou un voyou ou je ne sais quoi d'autre...


Azaya (rigolant): tu n'es pas sérieuse Lisa. Allez t'inquiète pas je gère.


Lisa lance un regard assassin et suspicieux à l'endroit du jeune homme, avant de s'éloigner lentement :


-je t'attendrais à la maison. N'hésite pas a m'appeler si tu as un souci. Et toi monsieur crav...je veux dire Monsieur je m'prends pour le nombril du monde, j'ai noté ta plaque d'immatriculation, alors fais gaffe.


Azaya se rapproche de Mehdi et le regarde longuement :


-Alors ?!! Qu'es ce que tu avais de si important à me dire et que tu ne pouvais dire devant mon amie ?


-(enfilant les mains dans les poches) Je crois qu'elle ne n'aime pas. Comme premier contact, ça craint vraiment.


-Faut pas lui en vouloir, elle a juste peur que...Bref elle s'inquiète pour moi.


-J'imagine...Ce n'est pas très correct qu'une aussi belle demoiselle fasse un brin de causette ainsi en route avec les gens qui passent. Tu ne voudrais pas aller quelque part?!


-(souriant) Où ça ?


-Je ne sais pas, manger quelque chose, tu dois avoir faim non?!


-Un peu, mais je dois encore réviser pour mon épreuve de demain.


-Je ne te prendrais pas beaucoup de temps. C'est promis. Je connais un endroit sympa. C'est pas trop la classe mais bon, tu sais pour le moment ici on ne peut pas trop être exigeant, tout est encore nouveau...


-D'accord.


Les deux jeunes entrent dans le véhicule et démarrent en direction de PK 14. Puis Mehdi prends le chemin nouvelle gourdronné qui mène au quartier Logbessou. Après a peine quelques minutes , il gare devant un petit restaurant convivial aux spécialités libanaises. Il vient lui ouvrir la portière et l'invite à le rejoindre à l'intérieur. Le cadre est propre et très accueillant, avec un décor oriental moderne et une délicieuse odeur de viande braisée qui chatouille délicatement les odorat les plus sélectifs.


-Voila mon restaurant favori. C'est toujours ici que je mange quand j'ai la flemme de cuisiner, en d'autres termes presque tous les jours


-(sarcastique)Ah je vois. Et c'est aussi ici que tu emmènes tes conquêtes je suppose.


-(rigolant)On fait pas sa merde ou on dort! J'ai jamais emmené personne ici en dehors de mon cousin Abdel.


-Ah...Si tu le dis.


L'un des serveurs vient prendre leur commande et se dirige vers les cuisines pendant qu'ils discutent calmement :


-Alors ?


-Alors quoi?


-Lee examens se passent bien j'espère !


-Oui assez bien. L'épreuve d'aujourd'hui était un peu difficile mais je pense que ça ira. J'espère ne pas aller en rattrapage, je comptes bien profiter au max de mes congés.


-(soupirant) J'ai un peu oublié la notion de congés. Nous sommes tout le temps en stage et quand nous ne le sommes pas  nous faisons des campagnes de santé. Du moins moi j'en fais, ça me passionne...


-Tu vas alors me sortir le cliché de celui qui a fait la médecine par passion ?


-(souriant) C'est pourtant la vérité. Mon père voulait que je reste m'occuper de des affaires au village et...bref la médecine c'est ce qui me passionne réellement. Et c'est au chevet du malade que je me sens plus à la place.


-Moi c'est  la cybersecurité.


-Pourquoi ?!


-Ça me passionne juste. Tu vas trouver ça stupide mais jai toujours été fan d'informatique et puis la cybersecurité ça paie plutôt bien à l'étranger.


-Parce que tu compte aller t'installer à l'étranger plus tard?


-Peut être bien...


-Tu as l'intention de me donner ton numéro un jour?


-(rigolant) Pas vraiment, ce serait trop facile.


Ils continuent de papoter quelques minutes encore en dégustant leur plat de beefteak-pommes-plantain accompagné de jus de bissap au gingembre bien frais. La nuit est presque tombée lorsque les deux jeunes gens reprennent le chemin de la cité universitaire ou loge Azaya. Le moment était si agréable que le temps est passé tellement vite. Mehdi raccompagne Azaya jusqu'au portail mais n'arrive pas à se séparer d'elle :


-Il faut que je te raccompagne combien de fois pour avoir ton numéro ?


-(souriant) Parce que tu as l'intention de recommencer ?


Il se rapproche d'elle, les dans les poches, il s'adosse près d'elle sur le mur qui longe le portail en acier de la cité. Elle sent son parfum si doux et subtil, son rythme cardiaque commence à s'accélérer. Il regarde droit devant lui, l'air de chercher quelque chose , puis dit:


-La première fois que je t'ai croisée, j'étais avec Abdel. Mon regard a croisé le tien et...Je ne sais pas, mais il s'est passé quelque chose. Que je ne comprends pas et que j'essaie d'ailleurs de comprendre.


Elle regarde ses lévres bouger et n'a qu'une seule envie de les embrasser. Découvrant avec tant de joie que ce qu'il lui était arrivé ce fameux jour était réciproque. Elle n'était pas une idiote tombée sous le charme d'un mec qui n'est pas à sa portée comme le disait Lisa. Peut être qu'après tout ces choses arrivent dans la réalité. Peut être...


Il se retourne vers elle et la regarde:


-Je pensais qu'en t'approchant et en essayant de te connaître cette sensation disparaitrait. Mais...


-Mais quoi ?


-C'est déconcertant, tu semble si proche de moi, comme si on se connaissait depuis longtemps.


-(claquant dans les mains) Waouh bravo l'acteur !! J'y ai presque cru ! T'es doué !!


-(soupirant) Alors tu me prends pour un affabulateur!


-Vous l'êtes tous !


Il la dévisage longuement, sans mot dire, puis :


- Azaya... J'ai envie de t'embrasser.


-(Rigolant) Tu délire je crois, tu ferais mieux de rentrer maintenant.


-(se rapprochant)Azaya je vais t'embrasser...


Elle sent son parfum se rapprocher, ses doigts fins caresser sa joue et sa respiration dans son cou. Il rapproche ses lèvres lentement, avec un brin d'hésitation pour laisser à Azaya la libérté de décliner, mais de qu'elle liberté parle t-on lorsque tous ses sens réclament ce baiser depuis leur toute première rencontre? Ces lèvres qu'elle n'a pas cessé de convoiter durant le repas. Elle peut enfin les goûter et se délecter de leur saveur si enivrante. Son coeur s'emballe et ses mains tremblent. Il n'est pas juste beau et élégant, il n'est pas juste cool et sympa. Il n'est pas juste intelligent et altruiste...Il embrasse comme un prince. Elle n'en a jamais embrassé mais ça doit sûrement ressembler à ça, sinon on n'en ferait pas tout un plat dans les films à l'eau de rose.


Le temps semble s'être arrêté, les secondes semble s'être changées en éternité. Azaya voudrait qu'une caméra soit entrain de capturer ce moment, pour que comme la scène romantique finale d'un film d'amour, elle puisse le revoir en boucle, encore et encore.


Il la regarde:


-Maintenant oui, je peux partir.


Elle secoue la tête et sourit tandis qu'il s'éloigne à reculons en lui souriant aussi. Elle le voit entrer dans la voiture et démarrer. Il lui fait signe d'entrer dans la barrière, elle d'exécute et commence à gravir les marchés, les yeux pétillants, l'estomac retourné et le coeur ardent. C'est donc ça la fameuse expression "avoir les papillons dans le ventre". Une fois au premier étage, elle regarde par dessus le rempart et aperçoit le véhicule de Mehdi qui amorce la marche arrière pour ressortir. Ce n'est donc pas un rêve, il est bien là, il est réel et il vient de lui offrir un baiser extraordinaire.


Elle frappe à la porte quelques minutes et son amie ne tarde pas à ouvrir. Son sourire ne quitte plus son visage. Elle de laisse tomber dans le lit et pousse un long soupir :


-Lisa...je suis entrain de tomber amoureuse.


-Oh non la catastrophe !! Il ne manquait plus que ça


A suivre...


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