Pour l'honneur

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 10

 

Elles chantaient en tapant des mains. Et mon mari se leva pour leur remettre de l’argent, elles chantaient les louanges de la famille Diakité. Quand elles eu fini, elles enchainèrent avec celle de ma famille. Je ne comprenais vraiment rien à tout ceci jusqu’à ce que la tante de mon mari prenne la parole.

—Tu nous as honorée ma fille, nous sommes heureux et fiers de t’avoir pour belle fille ! Tu as prouvé que tu viens d’une famille digne et que tes parents n’ont pas manqués à ton éducation ; digne fille de Sy Savané, tu nous fais honneur en étant l’une des nôtres. Ta belle famille et ta famille sont fières de toi ! Merci mon enfant. Que Dieu te donne des enfants qui sauront te rendre aussi heureuse et fière que nous le sommes aujourd’hui. Et nous sommes venues te chercher pour t’accompagner dans ta belle-famille afin de te célébrer et que toutes les jeunes filles prennent exemple sur toi.

Aly riait ! Il était aux anges. Et me fit un clin d'œil qui sous entendait que je t’avais dit qu’ils n’en sauront rien.

En un temps record, je fus changer et avec mon mari on se met en route pour aller chez mes beaux-parents. Toute cette situation me mettait très mal à l’aise. Je n’avais pas prévue que les choses se passeraient ainsi.

Mais mon époux lui était tellement heureux qu’il sifflotait.

Quand nous arrivons, il y avait un monde fou ; et même mes parents étaient présents. Papa était assis avec les autres hommes, je lisais de la fière et de la joie sur son visage. Cela me mit super en colère et je grinçais des dents. Je voulais en principe qu’il soit malheureux et je voulais voir sur son visage de la peine et de la honte mais c’est plutôt le contraire qui se produisit.

Lorsque nous saluons, c’est à peine s’il n’allait pas me prendre dans ses bras pour me faire un câlin. Mais l’expression de mon visage l’en dissuada. J’étais au bord de l’explosion. Je laissais Aly avec les hommes et alla saluer le groupe des femmes.

Mes beaux-parents n’avaient pas lésiné sur les moyens. A l’annonce de la nouvelle, ils avaient offerts deux gros béliers blancs en guise de cadeau à mes parents. Ils veulent les remercier pour leur avoir donnée une fille bien éduquée. En plus de cela, j’ai reçue plein d’autres présents à savoir des pagnes, des tissus ; des bijoux en or blanc. Et ma belle-mère m’a même offert un bel assortiment de chaine et des boucles d’oreilles en or massif. S’ils savaient que je ne méritais pas tous ces cadeaux. Mais c’est leur fils qui a eu cette idée, donc je ne peux pas cracher sur tout ça. Mes belles sœurs m’ont également donnée des présents de grande valeur. Car Aly est le seul fils de sa mère ! De sorte qu’il est un peu le préféré de sa famille. Il est le seul garçon parmi quatre filles, et cela fait de lui leur petit chéri. Et puisque je suis sa femme, elles m’aiment et m’apprécient autant que lui.

Les femmes présentes se mirent à rire et à chanter des chansons parlant de jeune fille qui a honorée sa famille en étant resté pure jusqu’au mariage dans un monde où la virginité était devenue une denrée rare. Et les jeunes filles de maintenant se donnaient en pâture aux hommes, sans honte ni retenue.

Si elles savaient que je fais partie de ces filles, je crois qu’elles changeront de têtes. Toute cette comédie me donnait la migraine.

—Alors ma chérie raconte comment était-ce ? demanda ma tante. J’espère que tu as utilisé les petits secrets que je t’ai donnés.

Je baissai la tête en souriant. Il fallait que je la joue fine bouche en jouant aux filles prude nouvellement depucelée.

—Ah ne la fatigue pas Fatima ! Elle est fatiguée, ne vois-tu donc pas qu’elle n’a pas fermée l’œil de la nuit ? Ricana une autre tante. Et à voir son sourire on peut en déduire que sa nuit a été très mouvementée.

Elles éclatèrent de rire et tante Fatima revient à la charge.

—N’aie surtout pas honte mon enfant. Une femme doit être toujours coquette et belle pour son mari ; tu dois être toujours propre et prête à le recevoir. Car un ‘’ championnat’’ peut se jouer à tout moment. Ta chambre doit toujours sentir bon, fais bruler toujours de l’encens ; et renouvelle fréquemment tes dessous. Tout en toi doit refléter la séduction et l’amour, le plaisir et le désir. Tu dois toujours lui donner envie de te sauter dessus. Soit sa femme, sa mère, sa maitresse, son amie, tu m’entends, soit son tout. Fais lui de bons petits plats. Conseilla-t-elle. Je fis oui de la tête et elle continua. Tu sais l’homme se gagne par le ventre et le bas de la ceinture. Cela dit tu dois maitriser l’art de la cuisine et celui de la chambre. Je te le dis ma fille, une femme qui ne sait pas faire l’amour se verra négligée par son mari. Ah écoute bien les bons conseils de ta tante ! Je passerai te voir de temps à autre pour te donner d’autres astuces sur comment bien s’occuper de ton foyer ; et crois-moi avec ça Aly ne pensera jamais à prendre une autre femme.

—Merci tantie, je serai ravie que tu m’apprennes tout ça.

J’apprendrais tout ça avec plaisir sauf que ça sera pour faire le bonheur de Léon et non celui d’Aly. Je souris à cette pensée.

Je quittais mes tantes pour rejoindre mes sœurs. Et à les voir, c’est sûr qu’elles attendaient des explications sur ma prétendue virginité.

—Salut les filles. Et maman n’est-elle pas venue avec vous ?

—Non elle est restée avec Mina.

—Qu’est ce qui ne va pas avec elle ?

—C’est Isaac répondit Nafi. Il l’a encore battu hier.

Mais pour qui se prend ce con pour battre à tout bout de champ ma sœur.

—Tout ceci est la faute de papa ! Dis-je énervée. S’il n’avait pas obligé Mina à marier cet imbécile, rien de tout ça ne serait arrivé.

—Non papa ne pouvait pas savoir que ça se passerai ainsi. Il ne faut pas lui en tenir rigueur ! Ce n’est nullement de sa faute si Isaac ne sait pas prendre soin de sa femme.

Comme d’habitude elles prennent sa défense.

—Arrêtez de toujours lui trouver des excuses. C’est lui qui a foutu Mina dans ce bordel et c’est à lui de l’en sortir. Il faut qu’elle se sépare de lui sinon il finira par la tuer.

—Tu sais bien que papa n’acceptera jamais qu’elle divorce. Avança Mouna.

—Certes mais il n’est pas question de lui, mais plutôt de Mina. Et c’est à elle seule de prendre cette décision. Cela dit notre père n’a absolument pas son mot à dire. Et je pense qu’il a assez fait en l’obligeant à épouser ce type. Ses choix n’ont jamais été les bons.

—Ouais c’est ça ! fit Nafi avec ironie.

—Que veux-tu insinuer ?

—Tu le sais très bien. Aly est follement amoureux de toi et on ne peut pas dire que le choix de papa a été aussi mauvais que ça. Regarde un peu comment lui et sa famille sont à tes petits soins. Ça se voit qu’il ne te ferra jamais souffrir. C’est surement ça qui a poussé notre père à te donner en mariage. Se moqua-t-elle.

Elle et Mouna se mirent à rire de moi.

—Non mais vous êtes folles. Papa n’y a vu que son propre intérêt. Dit je énervée. De toutes les façons vous le soutiendrez toujours. Mais je ne compte pas bien durer dans ce maudit mariage.

Elles cessèrent de rire et me regardèrent étonnées.

—Que vas-tu faire Ayana ? Me questionna Mouna. Fais attentionna ne pas faire des choses que tu pourrais regretter plus tard. Tu as eu un homme qui t’aime et une belle famille qui t’apprécie au plus haut point ; alors ne gâche pas tout ça. Oublie un tant soit peu ta colère pour papa et essaie de voir les choses sous une autre optique. Il s’est peut être mal pris, mais il t’a trouvé un bon mari donc profites en. Et surtout oublie ce Léon pour l’amour du ciel, il ne te rendra jamais heureuse ; alors ne t’avise pas de quitter ton mari pour une amourette de jeunesse.

Ah mes sœurs et leur perspicacité!!!

—Personne ne me dit comment je dois vivre ma vie. Je fais ce qui me plait et que ça vous plaise ou non !

—Pour une fois sois moins bornée et écoute nous, même si nous sommes tes petites sœurs mais nous sommes aussi des personnes. Et l’âge n’a absolument rien à voir avec la sagesse. Renchérit Nafi. Loin de moi l’idée de prétendre que nous sommes plus sages ou plus mure que toi ; non nous voulons seulement te faire comprendre la chance que tu as. Aussi penses un peu à maman ! Elle mérite vraiment d’être heureuse… et puis dis-nous comment as-tu fais pour la tache de sang sur le drap ? Comment tu t’y es prise ?

—Oh ce n’est pas mon idée mais plutôt celle d’Aly.

—Quoi crièrent-elles étonnées. Tu veux donc dire qu’il sait que tu avais déjà fait « crack crack » mais qu’il n’a rien dit ?

J’acquiesçais.

—Alors vous l’avez fait ? demanda Mouna de plus en plus curieuse.

J’opinais de la tête. Ce qui l’as rendis hystérique.

—Oh mon Dieu raconte-moi tout ma sœur ! Comment c’était comparée a pour Léon ?

—Eh calme toi Mouna lui intima sa jumelle.

—Oh toi lâche moi un peu s’il te plait ! Tu meurs autant de curiosité alors ne fait pas ta prude.

Nafi venait répondre lorsque je l’interrompu.

—Calmez-vous les filles. Pas la peine de vous disputer ! Et arrêtez de parler si fort on pourrait nous entendre. Je leur expliquais alors ma folle nuit avec Aly, ses révélations et aussi la scène de ce matin quand il s’est entaillé le poignet pour me couvrir.

—Oh tu vois que ce gars t’aime non ! Sinon pourquoi ferrait-il cela ma sœur. J’aimerais tellement rencontrer un homme comme lui, dit Mouna rêveuse.

Mes deux sœurs sont très différentes ! Elles se ressemblent physiquement et ça s’arrête là. Chacune a son tempérament. Mouna est extravertie et spontanée, toujours prête à découvrir de nouvelle chose. Et accorde facilement sa confiance aux autres ; elle est du genre à ne pas se méfier et crois que tout est rose dans la vie ; contrairement à Nafi qui est plus réservée et est très peu bavarde. Cette dernière est beaucoup plus réfléchie et bien plus prudente.

Depuis qu’elles sont petites, Nafi a toujours pris soin de Mouna ! Et la couvre même lorsqu’elle fait des bêtises. Je pense qu’elle n’a pas tort d’agir ainsi et nous le faisons toutes. Nous protégeons Mouna chacune à sa manière ; c’est la petite dernière et on essaie de la guider du mieux qu’on peut.

Alors quand je la vois parler ainsi des hommes je prends peur. Il faut que j’aie une discussion avec elle.

—Oui il m’aime mais moi je ne l’aime pas. Or dans un mariage les sentiments doivent être réciproques sinon il ne s’agit plus de maria…

Un petit bruit vers la porte nous fait retourner la tête ! Et là j’aperçue ma belle-mère. Depuis combien de temps est-elle là ? a-t-elle entendue toute notre conversation ? En tout cas son visage ne laissait paraitre aucune émotion.

—Venez les filles ; on vous attend pour manger.

Et Elle tourna les talons. Oh mon Dieu fasse qu’elle n’ait rien entendue…

Esclave de mon cœur