Premiers émois...

Write by Saria

Quelques semaines plus tard, la jeune fille avait pris ses marques et fini sa période d'essai. Tout allait pour le mieux.


***Manu***


Ce matin auntie devait sortir et me laissait les consignes pour la maison (tout le monde ici l'appelle Nana mais moi je n'y arrive pas, pardon mes gens!).

Auntie : Madame et Monsieur ne seront pas là pour le déjeuner mais mon petit mari oui. S'il te plaît mets bien la table et attends qu'il arrive avant de chauffer son repas. Il n'aime pas les plats froids, donc tu laisses tout au micro-onde. J'ai fait de la salade de fruits, j'ai mis ça au frais tu voudras bien lui servir. S'il te demande du café, tu lui diras que Nana a dit non qu'il en prend déjà énormément ces derniers temps.

Moi : Hum auntie...moi je peux pas lui dire ça hein dis-je en boudant.


La dame là veut me créer des problèmes quoi! Est-ce qu'on a le même type de relation? Quand ils se font leurs mamours moi je regarde à distance.


Auntie : Rhoo Manu tu fais mon message c'est tout... et arrête d'arrimer ta bouille ce n'est pas beau à voir.

On éclate de rire toutes les deux. Cette dame est spéciale, elle n'a jamais eu de mari, ni d'enfant mais a toujours eu un cœur grand !


Vers midi et demie, j'avais à peine fini de faire le plateau pour mettre la table quand "le fils de la maison" déboule dans la cuisine... Ah pardon laissez -moi j'arrive pas à dire son nom et puis c'est quoi cette manie de débouler partout comme ça à croire qu'on ne lui a pas appris à marcher. Tchiip.


Yann : Bonjour, où est passée Nana?

Moi : Elle est partie faire des courses avec le chauffeur... Euh votre repas est prêt et je vais mettre la table

Yann : Ce ne sera pas nécessaire, je mange ici

Moi : Mais auntie a dit que...

Yann : Non je mange ici merci. Me coupa-t-il.


Je vérifie que tout est bon que Monsieur est installé; lorsque je voulus me retirer il m'adresse à nouveau la parole


Yann : Pourquoi tu m'évites?

Moi : Pardon?!

Yann : Tu as bien compris. Dès que j'entre dans une pièce tu t’éclipses, quand tu parles et tu m’entends arriver tu te tais. Moi je te suis attentivement, je sais que tu dévores les livres, qu'actuellement tu lis l'Alchimiste de Paolo Coelho  parce que c'est le livre qui manque actuellement dans ma collection à la bibliothèque; tu aimes les chansons de Whitney Houston et d'Alicia Keys, je t'entend fredonner. Les jeudis et les samedis sont tes jours de congés, tu es élégante quand tu vas au culte, tu veux que je continue?

J'avais les yeux et la bouche grands ouverts, incapable de proférer un son...Pendant ce temps, les yeux rivés sur son assiette il continuait de manger tranquillement. Tchineke!!! Donc il y a FBI et CIA mélangé dans maison là et personne ne m'a rien dit! Je reprend mes esprits pour essayer de répondre à tout ça.


Moi : Hum... Monsieur, je ne sais quoi dire...Je ne vous évite pas j'essaye juste de rester à ma place. Les livres je vous les emprunte si cela vous déplaît je ne le referais plus.


Il se lève brusquement, son assiette vide à la main et se dirige vers moi à petits pas mesurés, je recule jusqu'à me trouver coincée contre le plan de travail...Il se penche vers moi me regarde droit dans les yeux... puis son regard descend tout doucement vers ma bouche (mon cœur manque un battement) qu'il regarde un moment. Nos souffles se mêlaient mais il ne fait aucun geste pour me toucher. Il murmure tout près de ma bouche

Yann : De quoi avez-vous peur jeune fille?

Mon corps réagissait comme s'il était dans l'attente de quelque chose.


La minute d'après il se redresse et sort de la cuisine en sifflotant. Je m'accroche tellement fort au plan de travail que j'ai les jointures des mains qui me font mal, mon cœur battait la chamade, j'avais les jambes flageolantes...Comme s'il m'avait embrassé. Eh Dieu! C’était quoi ça?!



 
Moi d’ici et toi d’a...