Prologue

Write by Mayei

prologue


Je descends sans attendre que le chauffeur m'ouvre la portière comme d'habitude. Je n’ai pas la patience d'attendre qu'il le fasse. Il faut que je me rende le plus vite possible au bureau. J'ai accusé assez de retard pour traîner et gaspiller ne serait-ce que la moindre minute. De plus je n’ai aucune envie de descendre tard. 

À mon passage, toutes les personnes déjà présentes se tiennent debout, droits comme des piquets. On a l'impression que c’est même difficile pour eux de respirer normalement. J'entends des salutations par ci et par la mais toujours égal à moi je ne réponds pas et me contente de le faire avec les yeux. Je trouve ça suffisant. Je suis leur supérieur donc pourquoi sympathiser ? Je leur lance des regards pour signaler que j'ai compris mais pas plus. 

J’ai enfin atteint mon bureau ou Liliane ma secrétaire m'attendait comme un sergent au garde à vous. Elle s'est empressée de me prendre ma veste et mon sac pour les mener jusqu'à ma table. Elle n’a pas cessé d’être stressée depuis son premier jour ici. 

Liliane : bonjour monsieur j'espère que vous allez bien aujourd'hui 

Moi : je vais bien merci. Apporte-moi les dossiers sur l'incendie qu'il y a eu à l'hôtel les palmes. 

Liliane : bien monsieur 

Moi : dépêche toi surtout 

Elle s'est mise à marcher à toute vitesse. J'ai voulu éclater de rire mais me suis retenu. J'adore ce pouvoir que me confère ma position hiérarchique. Il y a toujours des bénéfices attachés au fait d'Être Le boss. J'ai monté cette société d'assurances à la sueur de mon front, alors que j'étais encore dans mes bas quartiers comme on le dit. Je venais de perdre ma mère pour la somme de 15 mille francs que je n'avais pas en ma disposition ce jour là. Les soins ont été refusés à ma mère juste pour cette somme, comme quoi l'argent a bien plus de valeur que la condition humaine. Mon père quant à lui je le considère comme mort car s’il avait pris ses responsabilités et bossé comme le font tous les autres il aurait pu être en mesure de mettre à notre disposition ces 15 mille francs. Tout ce qu’il savait faire était d’errer dans les buvettes à se tuer à petit feu à l’aide de boissons peu recommandées.

Je suis sorti de cette épreuve galvanisé à souhait. Il fallait coûte que coûte que je me sorte de cette pauvreté. Cependant, la pensée était bien plus facile que l'action en elle même. Titulaire d'une maîtrise en assurance, à cette époque, j’étais à la recherche de prêts pour débuter mon activité mais n'ayant pas de quoi garantir un remboursement je recevais toujours un "non". 

Jusqu'au jour où je me suis dirigé vers cette banque que je ne connaissais pas. Là-bas, je rencontrais mademoiselle Joyce Okoro, une jeune dame nigériane tout comme la banque d'ailleurs. Elle s'occupait du service de prêt, s'est chargée de mon dossier et m’a demandé de passer une semaine après. Passé, ce délai j'étais présent aux aurores ce jour là. J'avais une certaine intuition qui me disait que ce jour allait être le bon 

J'étais assis, anxieux, dans son bureau à dévisager la dame.

Joyce : nous avons pris connaissance de votre dossier monsieur Thalmas mais nous ne sommes pas en mesure de faire quoi que ce soit pour vous. Vous manquez considérablement de critères pour que ce genre de prêts vous soient accordés 

Moi : ... ... ...

Je n'avais jamais été autant déçu et frustré que ce jour là. Je pensais pourtant...j'étais sûr que j'allais décrocher ce prêt et voilà qu'on me le refuse. Pour la première fois j'ai mis mon orgueil de côté surtout devant une femme. Je me suis mis à genou en la suppliant 

Moi : madame je vous en supplie, vous êtes mon dernier recours. Je suis sûr que vous pouvez faire quelque chose pour moi. Ne me dites pas non s’il vous plait, mon avenir dépend de votre décision.

J’étais en mesure de lui baiser les pieds si elle me l’avait demandé

Joyce : monsieur je vous prie de bien vouloir vous contenir, nous ne sommes pas dans un moulin non plus. 

Moi (prenant place) : excusez-moi. 

Joyce : il vous faut comprendre qu'on demande tout de même certains critères avant d’accepter la candidature des demandeurs de prêts. Vous n'avez aucune histoire d'ancienneté dans cette banque, aucuns biens qui pourraient être saisis dans le cas où vous ne pourriez plus faire le remboursement et en plus vous n’avez aucune expérience comme chef d'entreprise 

Moi (désespéré) : je comprends tout à fait vos inquiétudes mais laissez-moi faire mes preuves vous verrez

Joyce : avec l'argent ce genre de décisions à double tranchant n'existent pas (fermant mon dossier) nous ne sommes pas en mesure de vous dire oui comme je l'ai dit en haut. (Glissant mon dossier vers moi) passez une bonne journée 

Moi : je vous remercie d'avoir quand même pris le soin d'analyser mon cas. Passez une bonne journée aussi 

Joyce : je suis vraiment désolée 

Moi : il n'y a pas de quoi. 

J'avais l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules. J'étais désemparé, je ne savais pas si j'allais encore avoir la force de chercher ou frapper à d'autres portes. En marchant plus loin je me suis longtemps arrêté devant cette église. J'étais partagé entre le désir d'y rentrer ou de continuer mon chemin. Cela faisait un bon bout de temps que je n'avais pas mis les pieds dans une Église.  

Une dame : monsieur rentrez on va bientôt exposer Le saint sacrement (me prenant la main) allez venez 

J'ai suivi cette dame que je ne connaissais pas jusqu'à rentrer et prendre place dans l'église. Tout le monde était silencieux je ne savais d'ailleurs ce que je devais dire. Je ne savais pas par quoi commencer. Jusqu'à la fin je n'avais pipé mot. C'est seulement quand le servant de messe a soulevé Le saint sacrement que j'ai poussé ce soupir

Moi : seigneur agis puissamment dans ma vie. Permet moi d'avoir un prêt et je viendrai à l'église tous les jours. Je me raterai aucune messe du dimanche 

Je savais que ceci n’avait rien d’une prière mais c’était tout ce que j’avais en cœur. Je me suis levé pour regagner mon studio qui se situait non loin de la cité universitaire. Je m’enfermais à l’intérieur jusqu’au soir où il fallu sortir manger. En route, je croisai Richard, un ami à moi avec qui je partageais la même condition. C’est drôle comme son nom est carrément l’opposé de sa situation financière. 

Richard : poto, tu en fais une de ces têtes ! qu’est ce qui t’arrive ?

Moi : toujours la même histoire, toujours des refus. Trouver du boulot dans ce pays est quasiment impossible. On décide d’entreprendre aussi, personne pour nous aider.

Richard : je te comprends mais ça ira. Un jour on y arrivera

Moi : un jour c’est quand ? je vais continuer à faire la cabine téléphonique et les transferts d’unités jusqu'à quand ?

Richard : je ne saurai te répondre, Dieu fais chaque chose en son temps

Nous avons marché silencieusement jusqu'au kiosque à spaghetti. Avec 350 francs nous nous sommes rempli le ventre puis chacun retourna chez lui. Les jours qui suivirent, je passai tout mon temps enfermé entre  les quatre murs de mon studio à me morfondre. J’avais décidé de ne plus tenter quoi que ce soit et de me résigner à accepter ma situation de gérant de cabine. Le dimanche je me rendis dans notre maison familiale, remettre de l’argent à ma sœur.

Ruth : mais ne reste pas devant la porte comme ça toi aussi. Tu fais comme si ce n’est pas chez toi

Moi : je ne suis pas là pour durer mais juste pour te remettre un petit quelque chose

Ruth : je sais mais rentre quand même

Ruth avait seulement dix sept ans mais paraissait tellement mure. Elle faisait dans la couture et avec ce que je lui donnais elle payait ses cours pour la classe de terminale. Elle ressemblait traits pour traits à ma mère tandis que moi j’étais le portrait de mon père, chose qui me dérangeait tellement. 

Je parlais encore avec Ruth quand monsieur Thalmas arriva, saoul comme à son habitude. 

Moi : je vais rentrer Ruth, on se dit à dimanche prochain  

Ruth : mais attend au moins de manger

Moi : je ne peux pas rester là et supporter l’image de celui-ci

Ruth : il reste ton père 

Moi : et c’est bien dommage 

Le lendemain je me réveillais avec une multitude d'appels manqués, tous provenant du même numéro. J’ai automatiquement rappelé  

"Naira Bank bonjour, Uche à l'appareil. Comment puis-je vous aider aujourd'hui ?"

J’ai buté sur Naira Bank. J'étais tellement surpris que j'ai même retiré le téléphone de mon oreille pour bien voir le numéro 

"Vous êtes toujours en ligne ? "

Moi : euh oui...oui. J'ai reçu plusieurs appels de vous ce matin 

"Puis-je avoir votre nom s'il vous plaît ?" 

Moi : Thalmas...

"Vous êtes prié de vous rendre dans nos locaux dès que vous le pourrez pour rencontrer madame Okoro"

Moi : Joyce Okoro ?

"Oui"

Moi : celle qui s'occupe des prêts ?

" tout à fait"

Moi : j'arrive tout de suite 

Contrairement à la dernière fois, ce jour là, je suis sorti de la banque, heureux, après ouverture d'un compte en mon nom et mon prêt garanti. Je suis encore passé par l'église pour dire merci. 

Clic...c’est Le bruit que venait de faire mon stylo qui se trouvait maintenant au sol. Je fus ainsi tiré de mes rêveries. Et jusque là point de Liliane, point de dossier. Je me suis déplacé furieux vers son bureau 

Moi : Liliane jusqu'à quand vais-je devoir attendre ce dossier ? 

Liliane (sursautant) : je suis désolée monsieur...

Moi : l'important n'est pas d'être désolée mais de me faire sortir ces dossiers 

Liliane : monsieur...c'est que je ne les retrouve pas 

Moi : LILIANE TU VEUX PERDRE TON POSTE PEUT ÊTRE ?

Liliane : monsieur je vous en prie ne faites pas ça. La secrétaire du directeur commercial devait me les ramener mais...je vais aller vérifier avec elle. Ne me renvoyez pas s'il vous plaît je tiens vraiment à ce boulot. 

Moi : je vous laisse juste cinq minutes je veux voir ces documents au plus vite 

Liliane : bien monsieur 

J’ai passé toute la journée à analyser ce dossier. Ce genre de catastrophes sont classées à haut risque. Certes cela n'apparaît pas tous les jours et pas simultanément mais le remboursement est toujours élevé. Il y a été conclut dans le dossier que la cause du feu a été la négligence d'un client de l'hôtel. Le client en question voulant organiser une soirée romantique à sa dulcinée a négligemment posé une bougie près du rideau puis est sorti de la chambre. Je vais quand même demander une enquête approfondie car on a déjà vu des cas où le propriétaire mettait lui même le feu pour soutirer de l'argent à l'assurance et faire des améliorations au niveau de l'aménagement et tout.  

Aux environs de 16 heures j'avais à peu prêt fini l'analyse du document. C’est seulement l'envie d'uriner qui m’a fait me lever. Il y avait des toilettes dans mon bureau mais j'ai décidé de me rendre dans celui des employés. J'étais Dans la cabine quand j'ai entendu deux personnes rentrer à leur tour. 

"Il me fatigue ce monsieur à jouer les chiens méchants à chaque fois"

"À nos bonjours même il ne répond pas. C’est comme ça quand la richesse te surprend"

"Tu as tout à fait raison. A ce qu’il paraît il était pauvre pauvre avant avec les pantalons qu’il bissait. Juste parce qu'il a de l'argent aujourd’hui, il se permet de nous snober, nous regarder de haut" 

"En tout cas je pense passer la plupart du temps Dans les toilettes ici. Si on me demande j’ai la diarrhée"

"Tu es trop fort, je crois que je vais faire pareil "

J'ai ouvert et je suis sorti sous leur regards ébahis. Ils ne savaient plus où se mettre et tous deux se confondaient dans des bonjour et excuses. 

Moi : monsieur Yao et monsieur Tagro...

À l'entente de leurs noms ils parurent encore plus surpris 

Moi : ne soyez pas surpris car figurez vous bien que je ne le montre pas, je connais tout le monde. Donc je disais monsieur Yao et Tagro, d’un, vous quittez vos postes pour passer du temps dans les toilettes. De deux, vous perdez du temps et recevez quand même votre paie. En plus vous cassez du sucre sur le dos de votre patron. 
Je vous remercie de bien vouloir passer prendre vos droits car vous êtes renvoyés 

Je suis sorti sans leur laisser le temps de faire quoi ou dire quoi que ce soit. Ce genre de comportements sont mauvais pour la société et plus vite on s'en défait mieux on se porte. 

J'ai pu enfin quitter le bureau à dix neuf heures pour me rendre jusqu'au vallon ou j'habite. J’ai pris une grande ma maison avec sept chambres et sept douches. C'est un duplex avec un salon à chaque niveau. Je me réserve celui le salon du haut ainsi que la plus grande chambre. J'aurais tellement souhaité que ma mère soit là pour profiter de tout ceci. Mais ce qui me console c'est que ma sœur Ruth soit la. Elle est présentement en Afrique du sud en train de finir son master en marketing ainsi qu’une formation de styliste. Ma maison est aussi grande Car on ne sait jamais si je Change de décisions et que je décide de former ma propre famille. 

Le chauffeur s'est garé et j’ai marché, fatigué, tout doucement jusqu'à ma chambre. J’ai bien remarqué la table qui était faite par la gouvernante. 

En ouvrant ma porte j'ai été surpris de voir Margot couchée, Dans une position désinvolte, sur mes draps.

Margot : tu aimes ce que tu vois ?

Elle portait juste des sous vêtements de couleur noir qui contrastait d'avec sa peau très claire. Ce que je voyais était affriolante.

Moi : Margot qu'est-ce que tu fais là ?

Margot : j'avais envie de te voir 

Moi : tu sais très bien que ce n'est pas notre jour de rencontre. Qui t’a laissée passer ?

Margot (se levant) : ton gardien bien sûr. Je suis fatiguée de me limiter à des jours précis et toutes tes règles. C’est fatiguant, je veux de te voir dès que j'en ressens l'envie. 

Moi : si c'était le cas je t'aurais donné une clé. Si mes règles ne t’arrangent pas il serait mieux qu'on arrête tout contact 

Margot (se collant à moi) : tu es sûr que tu n'as pas envie de me voir ? (Caressant mon sexe) j'ai l'impression que ton corps n'est pas de cet avis. 

Moi : Margot... 

Elle s'est mise sur la pointe des pieds et s'est donnée pour mission de me faire frémir avec des baisers dans le cou. Ma veste et mon porte document sont tombés à même le sol. 

Margot s'est mise à genou en retirant ma ceinture. Thor s'est dressé dur devant elle et elle n’a pas hésité une seconde à le prendre dans sa bouche. Elle savait s'y prendre si bien que j'ai laissé ma mauvaise humeur de coté en dirigeant même le rythme. Elle y allait à fond en suçant le gland tout en continuant à me le masser avec sa main droite. Après quinze minutes de fellation j'ai pu enfin éjaculer. 

Moi (me dégageant) : le chauffeur te ramène 

Margot : comment ça ?

Moi : j'ai dis que le chauffeur ira te déposer chez toi. Je te l'ai dit ce n'est pas notre jour de rencontre aujourd'hui 

Margot : tu n'es qu'un con quand il s'agissait de ton plaisir tu ne savais pas que ce n'était pas mon jour 

Moi : je ne t'ai forcé en rien. Tu as eu envie de me faire plaisir tu l'as fait je t'en remercie. Tu peux te rhabiller le chauffeur t'attend 

Margot : tu n'es qu'un enfoiré, chien, imbécile de première classe 

En quelque secondes j'ai dévalé la distance qui nous séparait et je l'ai saisie par la main.

Moi : je t'ai toujours dit qu'on ne me manque pas de respect (tournant son bras dans son dos). J'ai la tête d'un de tes amis peut être ? 

Margot : tu me fais mal putain, laisse-moi 

Moi (serrant encore plus fort) : que ce soit la première et la dernière fois que tu te permets ce genre d'écart vis à vis de moi. Tu m'as compris ?

Margot : lâche moi 

Moi : tu m'as compris ? 

Margot : tu n'as pas honte de faire mal à une femme ?

Moi (serrant encore plus fort) : tu as compris oui ou non ?

Margot : aiiiie c'est bon, j'ai compris j'ai compris 

J’ai enfin relâché son bras. Elle s'est rhabillée puis s'en est allée. De mon côté je me suis dirigé sous la douche. 

Olivier Thalmas, 32 ans chef d'entreprise

Monsieur Grognon