Prologue

Write by Mayei

Prologue  


Linda venait de mettre pied dans ce bistro alors que Nancy, Violette et Salomé y étaient déjà. Ces quatre femmes qui ignoraient l'existence de chacune, ne se connaissaient si d'Adam ni d'Ève se retrouvaient pourtant dans le même lieu, au même moment. Était-ce une coïncidence ?


Nancy Api, ivoirienne précisément attié, venait de rentrer dans sa 28ieme année et était mariée à Jean-Philippe Api, cadre dans la seule compagnie de raffinage qui existait sur le sol ivoirien. Nancy faisait partie de ces femmes qu'on qualifiait de belles. De teint noir, elle avait à elle toute seule un port de tête majestueux et un visage à la peau tellement lisse qu'on y trouverait difficilement une tâche ou un quelconque bouton. Elle bénéficiait aussi d’un sourire enjoliveur qui laissait beaucoup d'hommes sans voix. Des hommes qui finissaient malheureux en apprenant que son cœur appartenait à un autre, À LUI SEUL. Nancy aimait les bonnes choses et avait un sens de la mode très prononcé. Sous aucun prétexte, ne sortirait-elle fagotée comme une épave. Elle savait se montrer classe et aussi descendre lorsqu’il le fallait.


Assise un peu plus loin, le regard perdu et donnant l’impression d’être peu sûre d’elle, Violette, du haut de ses 32 années, était la définition par excellence de la femme africaine. Des formes elle en avait largement. Tout en elle dégageait de la maternité, d'un certain confort qu'on ne retrouvait que chez une mère. Ses bras étaient douillets et appelaient au réconfort. 

Elle avait ce teint clair qui illuminait l'endroit où il arrivait qu'elle se retrouve. Violette faisait aussi partie des femmes battantes qui venant d’un milieu défavorisé, avait su tirer leurs épingles du jeu. D'ailleurs n'avait-elle pas été un support sans précédent pour son mari Richard Ebrothié ? Elle avait sué corps et âme pour lui. Avec son petit commerce de jus et de pain, elle l'aidait à payer ses cours, les frais de ses concours et aujourd’hui, il occupait la fonction d'auditeur interne dans une société privée de la place. Ensemble ils avaient trois enfants : Aurélie âgée de 9ans, Hugo 7ans et enfin Iris âgée de 3 ans. Une fois son mari financièrement à l’abris du besoin, elle s’était adonnée joyeusement à l’éducation de ses enfants, mettant toute autre activité de côté.


Attablée avec un homme dont le regard appuyé sur sa poitrine laissait deviner ses intentions, Salomé sirotait de façon sensuelle son cocktail. Salomé avait tout juste vingt-cinq ans et ne rêvait que de podium, de strass et de paillettes. Elle rêvait de devenir mannequin professionnel et international. Salomé faisait partie de ces personnes ayant une personnalité ouverte. Elle n’était jamais timide quel que soit la situation. Elle était celle qui mettait l'ambiance et s'attirait le plus d'amis mais aussi des ennuis pour la plupart du temps. Salomé était dépensière et ne lésinait pas sur les moyens pour se faire plaisir. Elle aimait paraître et donner envie au beau monde qui se trouvait autour d'elle. Férue de voyage set de sensations fortes. Mais venant d'une classe moyenne, et avait tout de suite su ce qu'elle voulait et selon elle, ne devait gaspiller le temps sur les bancs de l'école. 


Pour finir parlons de Linda. S'il y’avait une chose dont elle se plaignait à chaque fois, c’était les absences répétées de son homme. Il n’était pas aussi présent pour elle. Dharan Koshi était un riche homme d'affaires nigérian plus précisément Hausa et les voyages il s'y connaissait. Toujours entre deux avions quel temps trouver pour sa chère Linda ?

Linda, bien qu'ayant une maison qui s'étendait sur de nombreux mètres carrés et à plusieurs niveaux, une voiture de luxe dernier cris, un dressing dont rêveraient toutes les femmes, travaillait quand même dans une société d'imprimerie dont elle tenait les rênes. Elle s’était faite d’elle-même et à la sueur de son front elle avait réussi à faire partie des grands entrepreneurs du pays. Fine, toujours bien mise, élégante et distinguée, Linda était une dame de la haute société. Elle avait été dotée de l’étoffe d’une reine et était à cheval sur les bonnes manières. 


Pourtant à y regarder de plus près, l'on risquerait de découvrir la vérité qui se cache derrière ce tableau si bien dressé. Cette nuit pourtant anodine réunira nos chères dames et les mèneras là où elles pensaient ne jamais se trouver. Les aventures partagées, les secrets mais surtout les drames auront-il raison de cette amitié ? « Leur lien d’amitié » pourrait-il tenir toutes les tempêtes ?


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