Chapitre 1 : La rencontre
Write by Mayei
Chapitre 1 : la rencontre
(Narrateur externe)
Linda avança jusqu'au bar et se mit à regarder partout autour d'elle. C’était la première fois qu'elle mettait de pied dans cet endroit. D'ailleurs elle s'était arrêtée ici par le plus simple des hasards, décidant sur le tas. Ce lieu ne faisait pas partie de la longue liste des endroits distingués qu'elle avait pour habitude de fréquenter mais cela faisait tout de même son affaire. C'était comme ça à chaque fois, elle n'arrivait pourtant pas à s'y faire malgré le temps, elle avait toujours besoin de s'évader pour espérer oublier un peu. Oui elle avait besoin d’oublier, elle ressentait en elle le besoin de s’évader un instant.
Linda : barman s'il vous plaît ?
Celui-ci apparut dans son ensemble soigné, une chemise blanche surmontée d'un gilet noir, sans oublier le nœud papillon qui semblait vouloir l'étrangler. Elle réprima ce rire moqueur qui commençait à se former en elle.
Le barman : en quoi pourrais-je vous aider madame ?
Linda : pouvez-vous me servir ce que vous avez de plus fort, un cocktail vraiment fort, explosif je puis m’exprimer ainsi.
Le barman : j’ai ce qu'il vous faut.
La seule boisson qu'elle put distinguer alors qu'il faisait son cocktail était la bouteille de vodka, passé cette étape elle ne savait plus trop ce qu'il faisait. Il maniait son shaker avec dextérité pouvant facilement être assimilé à poisson qui s'imprégnait parfaitement de son environnement naturel qui est l'eau. Une fois sa besogne terminée, il posa le verre parfaitement décoré devant Linda.
Le barman : voilà pour vous madame
Linda : merci
Celle-ci s'empressa d’ingurgiter le fameux cocktail en un seul coup. Ce fut sans grande surprise qu'elle fut prise d'une violente toux qui la fit même trembler.
"Il faut y aller doucement quand même ! Ce n'est pas la course"
Elle se tourna vers la femme à qui appartenait cette voix et la dévisagea sans pour autant lui manquer de respect à travers son regard. Elle essayait dans son esprit, d’assimiler ce visage à un nom qu’elle connaissait peut-être mais n’y arriva pas.
Linda : vous êtes ?
La femme lui fit un sourire éclatant, « un sourire Colgate » comme on le dit souvent au quartier.
"Je m'appelle Nancy, Nancy Api "
Linda : enchantée, même si le cadre est inapproprié.
Nancy : de même ! Alors pourquoi veux-tu te mettre le feu à la gorge d'un coup comme ça ? Il doit y avoir une raison assez particulière.
Lisa était quelque peu surprise par la rapidité avec laquelle son interlocutrice arrivait à la tutoyer mais ne le releva pas. De toutes les manières les bonnes manières n'étaient pas au menu ce soir, sinon elle ne se serait pas retrouvée dans cet endroit dépourvu de quelconque de classe. Ne connaissant pas son interlocutrice, elle décida de garder pour elle la raison de sa présence en ce lieu.
Linda : pour ma défense je ne savais pas que ça allait être aussi fort.
Nancy : barman ! Puis-je avoir un autre verre ? Cette fois-ci le même que celle de madame.
Linda : pour moi aussi un autre verre s’il vous plait.
Barman : pas de soucis !
Nancy : n’as-tu pas l'impression qu'il va s'étouffer avec ce nœud papillon ?
Linda : c'est drôle mais j'ai pensé à la même chose à l’instant même où mes yeux se sont posés sur lui
Nancy : le pauvre, ça doit être le propriétaire qui le force à mettre ça
Le barman revint avec leurs commandes, coupant ainsi leur petit échange. Avec le temps la discussion s'était faite plus naturelle entre les deux femmes et Linda se surprenait à rire franchement aux blagues de Nancy toutes aussi folles les unes que les autres.
Linda : non cette fois ci j’ai du mal à y croire
Nancy : pourtant c'est vrai. Elle claquait tellement des dents qu’elles finirent en poussière au sol.
Là Linda n'en pouvait plus. Elle riait aux éclats attirant même les regards des autres clients sur elle.
Linda : vous êtes bien folle Nancy ! j’espère ne pas vous vexer.
Nancy : on me dit ça souvent ne t’en fais pas
Toujours dans leur causette, elles ne virent pas cette personne s'approcher d'elles et taper doucement l'épaule de Nancy.
"Excusez-moi, je m'appelle Violette et depuis je vous observe de loin. Ça ne vous gênerait pas que je me joigne à vous ? Je suis venue seule et franchement ce n'est pas la soirée que j'avais imaginée passer"
Linda regarda cette femme qui se tenait devant elle et se sentait étrangement en confiance par sa présence. Nancy de son côté ne voyait aucun mal à ce qu'elle se joigne à elles.
Linda : cette place est libre alors je ne vois aucun inconvénient à ce que vous vous joigniez à nous, à moins que vous ne soyez contre Nancy.
Nancy : pas du tout.
Violette : merci les filles.
Nancy : alors tu prends quoi comme boisson ?
Violette : euh un soda fera l’affaire.
Nancy : nooon ! Ne me dis surtout pas que tu viens ici prendre le coca ? Ici c'est alcool s'il te plaît. Alors je repose la question, que prends quoi comme boisson ?
Encore une fois Linda fut embêtée par ce tutoiement rapide venant de Nancy mais finit par s’y faire. C’était peut-être elle qui en faisait tout un drame car Violette, elle, ne paraissait pas embêtée par ce tutoiement si soudain.
Violette : je ne sais pas trop. L'alcool ce n'est pas trop mon truc
Nancy : ce soir tu changeras un peu la cadence...barman apporte nous la même boisson.
Rien qu'à la première gorgée, Violette recracha ce qu'elle venait de mettre dans la bouche et déclencha un fou rire chez ces personnes qu'elle venait de rencontrer. Une grimace des plus hilarantes se dessina sur son visage.
Violette : c'est super fort, quel est ce mélange ? j’ai la gorge en feu.
Nancy : c’est l'alcool
Comme des amies qui se connaissaient depuis fort longtemps, elles échangèrent de tout et de rien sans oublier de commander à chaque fois quelque chose pour agrémenter leur nuit. Elles parlaient de tout et de rien ne se rendant même pas compte que l'heure passait considérablement.
Le barman : il va bientôt être quatre heures mesdames, nous allons devoir fermer.
Violette : oh ! Mais je n'ai même pas vu l'heure passer. Je dois vite être à la maison pour que mes enfants soient près pour l'école.
Nancy : oh ! Tu as des enfants ?
Violette : oui trois, deux filles et un garçon et toi ?
Nancy : pas encore.
Linda : tout comme moi !
Violette : ça viendra vous verrez.
Chacune régla sa facture puis ensemble prirent la route vers la sortie. Linda actionna sa voiture à distance et Nancy en fit de même.
Nancy : où as-tu garé Violette ?
Violette : je ne suis pas véhiculée, je prendrai un taxi.
Linda : quoi ? Avec tout ce qu'on entend ?
Nancy : tu pars de quel côté ?
Violette : Riviera 2 mais je ne veux pas vous gêner en vous obligeant à faire un détour.
Nancy : mais pas du tout viens avec moi c'est sur mon chemin, j'habite bonoumin.
Violette : tu es sûr que ça ne te gêne pas ?
Nancy : mais pas du tout, viens !
Les femmes se dirigeaient vers leurs véhicules respectifs quand elles entendirent des éclats de voix qui attiraient leur attention. Cela semblait venir du couloir peu éclairé qui se trouvait juste derrière le bistro. On pouvait facilement distinguer une voix masculine et une autre féminine.
"Lâche moi, tu me fais mal, je ne veux pas suis-je obligée ?"
"Tu crois que j'ai dépensé pour ta consommation de ce soir pour rien ? Tu voudras coûte que coûte"
Linda intriguée par ce qu'elle venait d'entendre se mit à marcher, malgré la peur, vers le couloir.
Nancy : où vas-tu comme ça Linda ?
Linda : voir ce qui se passe. Elle doit surement courir un danger !
Nancy : pardon laisse comme ça, on ne sait pas ce qui les lie tous les deux.
Linda : on ne sait pas mais on peut, peut-être, éviter quelque chose de malheureux.
Violette : elle a raison Nancy, allons toutes les trois comme ça nous aurons une supériorité numérale.
Nancy : si ce ne sont pas les problèmes que cherchons nous ?
Malgré sa réticence, Nancy suivit tout de même ses deux connaissances et ensemble s'aventuraient dans ledit couloir pour y trouver une fille qui essayait de se débattre tant bien que mal pour sortir de l'emprise d'un homme assez imposant.
Linda prit un ton ferme et s'adressa à l'homme.
Linda : elle vous a demandé de vous éloigner d’elle monsieur.
Nancy : peut-être qu'il est sourd.
Violette retint son rire, suite à la remarque faite par Nancy.
L'homme : ce ne sont pas vos oignons, mêlez-vous de ce qui vous regarde.
La fille : je vous en supplie, ne me laissez pas avec lui, il va me violer ou même me tuer !
Une grande détresse se dessinait le visage de la fille.
Violette : monsieur lâchez la immédiatement !
L'homme : d'où sortez-vous ? Qui vous a même appelées par ici ? Si vous ne débarrassez pas le plancher, c'est de vous-même dont je vais m'occuper.
Sans tituber, Nancy retira de son pied gauche sa chaussure avec un talon de 15 centimètres, qu'elle lança de toute ses forces dans le dos de cet agresseur. Il se tordit de douleur et Linda en profita pour sortir son vaporisateur de gaz poivré qu'elle gardait toujours dans son sac. Elle pulvérisa un peu du contenu sur le visage de l'homme qui se mit à crier en se frottant les yeux.
Violette s'adressa à la fille.
Violette : viens on s'en va.
Nancy ne manqua pas de récupérer sa chaussure avant de rejoindre les autres qui couraient déjà vers les véhicules.
Linda : euh...
La fille se présenta rapidement sous le nom de Salomé.
Linda : où habitez-vous Salomé ?
Salomé : Marcory !
Linda : ok je suis à bietry donc nous rentrerons ensemble.
Elles s’engouffrèrent dans les voitures avant que l'homme ne revienne les trouver sur place. Les routes étaient désertes et la circulation plus aisée. Mais soudain Nancy se souvint qu'elle n'avait pas échanger leurs numéros alors qu'elle avait vraiment adoré ce peu de temps passé ensemble. Avant que chacune prenne la route qui menait à chez elle, au feu rouge, Nancy se mis sur le côté, klaxonna pour attirer l'attention de Linda puis baissa sa vitre.
Linda : il y'a un souci ?
Nancy : nous n'avons pas échangé nos numéros.
Linda : Vous êtes grave Nancy, prenez.
Une fois cela fait, Nancy prit l'échangeur qui la menait vers Cocody tandis que Linda, elle, prenait la voie opposée.
Linda : comment vous êtes-vous retrouvée dans cet imbroglio ?
Salomé : ce sont les risques du métier. J'ai passé mon temps à lui dire que je ne voulais pas de lui mais il avait tellement insisté pour m'inviter maintenant. Je n’ai fait que répondre à sa sollicitude et il ose me demande un retour.
Linda : mais il ne fallait tout simplement pas accepter l'invitation quand même, tu sais comment sont les hommes maintenant. Ils sont très lents à comprendre qu’une invitation est loin de garantir une intimité. Lorsqu’une femme dit non c’est non, il n’y a pas de variantes.
Salomé : de plus, une invitation est toujours la bienvenue. J’avais faim de toutes les façons.
Linda : voilà maintenant nous nous sommes transformées en kamikazes
Les deux se souvinrent de la scène d'il y a quelques minutes et allèrent dans un fou rire.
… …
Linda déposa Salomé au bas de son immeuble puis se rendit chez elle. Bruno, le gardien, lui ouvrit le portail et elle stationna sa Mercedes près de sa Range Rover. Elle salua son gardien suivie la longue allée parsemée de part et d'autre de plantes à fleurs et ouvrit la porte principale.
Elle dépassa le salon sans allumer la lumière et monta les escaliers jusqu'à sa chambre. C'est cela qu'elle essayait de fuir en se rendant au bistro. Cette maison dépourvue de chaleur. Il n'était jamais là son homme à elle. Elle s’assit sur l'immense lit de trois places et sortant son téléphone lança le numéro de Dharan, son homme. Ça sonnait dans le vent jusqu'à tomber sur la messagerie. Il est encore en voyage, Il la rappellerait sûrement quand il sera debout ou qu'il aura le temps. Pour l'heure, une bonne douche avant de se coucher lui fera du bien.
… …
De son côté Violette venait de dire au revoir à Nancy. Contrairement à Linda, elle n'avait pas de gardien mais avait sa clé sur elle, clé dont elle se servi pour avoir accès à sa maison. La voiture de son mari était pourtant là mais il ne l'avait pas appelée. Elle redoutait sa réaction. C’était clair maintenant qu’il ne fallait pas faire fâcher son excellence Richard.
Elle fit le moins de bruit possible et passa d'abord par la chambre de ses enfants. La maison qu'elle habitait disposait de trois chambres, celle qu'elle partageait avec son mari, celle des enfants puis celle des visiteurs. Elle s'assura que ses enfants dormaient puis s'en alla le cœur battant retrouver sa chambre. Elle ouvrit la porte tout doucement et y pénétra. Elle fit pareil avec son sac qu'elle posa sur sa commode.
"Tu n'as pas à rentrer comme une voleuse"
Elle sursauta, se mettant la main droite sur la poitrine. Elle pensait pourtant que son mari dormait.
Violette : tu ne dors pas richard ?
Richard : comment puis-je dormir alors que ma femme, une supposée mère de famille traîne encore dehors jusqu'à 4h30 ?
Il avait allumé la veilleuse pour mieux la voir.
Violette : je suis désolée richard, je n'ai pas vu le temps passer, j'avais besoin de me changer les idées.
Richard : et tu penses qu'après avoir tourné je ne sais où tu dormiras près de moi ?
Violette : Richard...
Il se leva et la tira par le bras avant de la jeter dehors. Il boucla la chambre à double tour et Violette ne put que se rendre dans la chambre des visiteurs où elle passerait sûrement la nuit.
….
Après avoir déposé Violette, Nancy pris le chemin le plus long qui menait à sa maison mais finit tout de même par y arriver. Elle Klaxonna et fut surprise de voir son mari lui ouvrir lui-même le portail. Elle gara et descendit lentement.
Nancy : que fais-tu debout à pareille heure ?
Jean-Philippe : je t'attendais mon amour, même s'il fallait que j'attende jusqu'à 7 heures j'aurais attendu sans fermer les yeux.
Nancy ne trouva rien à rajouter et se contenta de se diriger vers la maison.
Jean-Philippe : tu veux que je t'aide avec ton sac ?
Nancy : non ça ira.
J-p : mon cœur...
Nancy : arrête Jean -Philipe arrête ! je n’ai pas besoin de ça ce soir.
J-p : ... ... ...
Nancy ne lui accorda plus aucun regard et monta jusqu’à leur chambre conjugale.
J-p : je te coule un bain ?
Nancy : merci
J-p : alors ?
Nancy : alors quoi ?
Le regard de la dame le ravisa quant à la question qu'il aurait souhaité lui poser. Nancy se prélassa autant qu'elle le pouvait dans son bain, laissa couler son stress et revint se mettre sous les draps, complètement nue, tournant le dos à son mari. Elle senti ce dernier se rapprocher d'elle et se frotter contre son fessier.
Nancy : pas ce soir Jean-Philippe !
J-p : mais j'ai envie de toi mon cœur !
Nancy : j’ai dit pas ce soir sinon je pars dormir dans la chambre d’amis !
J-p : je t'en prie mon cœur ça fait quand même longtemps…
Nancy fit mine de sortir de lit
J-p : c'est bon reste, je te laisse tranquille.
Nancy : bonne nuit !
J-p : bonne nuit mon cœur.
Nancy : n'importe quoi !