Jalil Ratanga.

Je ne vous dis que ça.

Ce n’est qu’un nom.

Mais l’homme derrière…Aïe... Rien que d’y repenser, j’ai en même temps envie de sortir un couteau et l’égorger et de l’autre, ma culotte est complètement en détresse…

Jalil Ratanga.

12 ans plus tard, ce nom reste une douce musique à mon oreille tout en tourmentant mon esprit…

Car j’ai toujours les mêmes envies de meurtre qu’il y a 12 ans.

Ce soir, je regarde par la fenêtre les lumières scintillantes éclairant la nuit londonienne. A mes côtés, mon amie et partenaire Salima me dit :

« Tu vas me manquer ! Avec qui passerai-je mes soirées en célibataire maintenant que tu t’en vas là-bas, au Gabon ? »

Je la regarde et souris.

« Ma chérie, tu sais très bien que je n’ai pas d’autre choix. Il est temps de repartir affronter le passé. Je me suis trop longtemps éloignée. Je devrais dire que je me cache depuis bien trop longtemps. »

« Hum ! Tout ce que tu me dis ne me convainc pas du tout. Comment puis-je être certaine que tu reviendras ? »

« Tu sais bien que la Glam Fashion Ltd a besoin de moi. C’est notre bébé. Je ne te lâcherai pas, ma belle. Et des crèmes glacées et des chips au vinaigre, nous en boufferons encore et encore en pleurant devant les comédies romantiques à la télévision. »

« Je te crois à moitié. Je parie que malgré tout le poids du passé, dès que tu verras ce Jalil, tu tomberas à nouveau dans ses bras. C’est cela qui me fait peur ! »

« Salima ! Tu devrais être plus optimiste, m’encourager, me soutenir. Je fais comment si ma partenaire n’a pas confiance en moi !? »

« Je te fais confiance mais à ton corps, non ! Hey, je te connais comme si je t’avais faite : combien d’heures as-tu passé à la salle de gym ces 3 derniers mois ? Regarde-toi, ma belle, tu es tellement radieuse que le soleil ferait pâle figure devant toi ! »

« C’est quand même le minimum que l’on demande à une responsable de la communication d’une boite aussi chic et tendance que la notre. »

« Soit ! Mais laisse-moi te dire ceci : si jamais ce type là, ce Jalil s’approche de toi, fuis. »

« Pourquoi fuir alors que mon intention est de le voir là, à mes pieds, ramper pour me demander pardon ? »

Elle me regarde alors sans plus rien dire.

Il est 6h 30 ce vendredi matin de septembre 2015 quand ma copine et partenaire m’accompagne à l’aéroport de Londres. Elle me regarde longuement, tentant peut-être de sonder mon cœur ou mon âme.

« Je reviens bientôt, Salima. Ma vie est ici à Londres et tu le sais. Rien, absolument rien ne peut me retenir au Gabon. »

« Hum ! Ne m’oblige pas à venir te chercher à Libreville ! »

Je lui fais une accolade et me rends compte bien vite de combien elle va me manquer, elle qui est mon roc depuis mon arrivée à Londres. Je me dépêche de me détacher d’elle pour aller vers l’aire d’embarquement. Assise là en salle d’attente, je pense à tout ce que j’ai réussi de beau et de solide ici. Pour rien au monde je ne remettrai tout cela en cause. POUR RIEN NI PERSONNE…

Laissez-moi me présenter. Je suis Marlène Azizet. Depuis mon arrivée à Londres il y a 12 ans pour un exile forcé, je me fais appeler Merlie. Businesswoman, BCBG, j’ai réussi mon pari sur la vie. Je rentre dans ce pays qui n’est plus tout à fait le mien et cela va se savoir que Merlie Azizet est dans la place… je ne raserai pas les murs. Il y a déjà quelques années que j’ai de nouveau appris à marcher la tête haute.