Le vent soufflait doucement sur les collines verdoyantes de l’ouest de la Côte d’Ivoire, emportant avec lui les souvenirs d’un passé à jamais marqué par une tragédie.

Dans une  maison aux murs défraîchis, une fillette de quatre ans, Élise, s’accrochait à la robe de sa mère, incapable de comprendre pourquoi tant de larmes coulaient autour d’elle. 

Son père, Henri Kouassi, directeur d’école respecté et homme de principes, venait de s’éteindre brutalement, laissant derrière lui une épouse désemparée et trois enfants dont l’innocence venait d’être brisée.

Mais la douleur ne fut que le début d’un combat encore plus rude. 

À peine la famille avait-elle commencé son deuil que les parents d’Henri se présentèrent, froids et implacables.

Selon la tradition, tout ce qui appartenait à leur fils leur revenait de droit.

Maison, terres, biens… Marguerite, déjà accablée par la perte de son mari, se retrouva sans rien, chassée du foyer qu’elle avait construit avec lui.

Elle aurait pu s’effondrer. Elle aurait pu accepter son sort et se laisser emporter par la misère.

Mais Marguerite n’était pas de celles qui baissaient les bras. Pour ses enfants, elle choisit de se relever.

Avec pour seules armes son courage et sa détermination, elle se lança dans la vente de charbon, affrontant le regard méprisant de ceux qui, autrefois, la considéraient comme une épouse respectable.

Les années passèrent, marquées par l’odeur du bois brûlé, par la sueur d’une mère prête à tout pour nourrir et scolariser ses enfants.

Puis vint le jour où, grâce à un petit restaurant qu’elle ouvrit, la vie commença à reprendre un semblant de stabilité.

Elle avait promis à Henri que leurs enfants ne manqueraient de rien, et elle tenait cette promesse avec une force qui forçait le respect.

Trente et un ans après la mort de son père, Élise, désormais une femme accomplie, décrocha enfin un emploi qui lui permettrait d’offrir à sa mère le repos qu’elle méritait tant. Mais alors qu’elle s’apprêtait à tourner la page du passé, celui-ci revint frapper à sa porte sous une forme inattendue…

L’histoire d’Élise ne faisait que commencer.