que me veut elle ?

Write by leilaji

****Leila****

J’ai le cœur qui bat à l’approche de chacun de ses pas.


Un battement ! Un pas.

Un deuxième battement ! Un autre pas.

Un battement ! Encore un pas. 


Il va tenter de me retenir, je le sens et pour tout dire, je ne sais pas comment je réagirai. Par contre je sais que j’ai tellement envie qu’il me prenne dans ses bras malgré tout ce qui a pu se passer entre nous, hors de nous. Est-ce mal d’aimer un homme comme je l’aime ? Ai-je tort de m’accrocher à tout espoir, aussi infime soit-il ? 

Ca y est, il est là derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour le savoir. Tout mon corps savoure sa présence dans mon dos. Chaque parcelle de peau de mon être exulte. Un long frisson me parcourt l’échine. 
Une main se pose sur mon épaule, tout doucement, plus légère qu’une caresse. Comme si elle avait peur que je ne sois qu’une apparition qui disparaitra au moindre geste indélicat. 


« Je ne sais pas pourquoi je me suis enfuie tout à l’heure Alexander. Peut-être était-ce la peur ? Peur que tu ne me retiennes pas. Peur que tu aies tout oublié de moi, de nous. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Tu viens de crier mon nom tel un fou dans une salle pleine d’inconnus. »


— Leila !


« Ne dis pas ainsi mon nom mon amour. Ne me fais pas croire de nouveau à l’impossible ».


Je ne veux plus souffrir comme j’ai déjà souffert. Les pensées se bousculent dans ma tête. J’essaie de me ressaisir comme je le peux.


« Crois-moi, tu peux t’en aller maintenant. Mon cœur assoiffé s’est abreuvé de cette brève rencontre. Et cela me suffit. Ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.»


Comme je reste figée devant lui à ne rien dire, il finit par me contourner pour enfin pouvoir plonger ses yeux verts dans les miens.


A partir de cet unique instant. Je vois mon monde en vert…


****Alexander****

Elle baisse les yeux et je ne peux deviner ce qu’elle pense ou ressent en ce moment même. Mais son corps est tellement crispé ! J’ai tant de choses à lui dire que je ne sais pas par où commencer. Alors autant dire la vérité toute crue. Ca ne pourrait être pire que ce par quoi je suis passé. 


—  Tu m’as horriblement manquée. 


Elle ne répond rien. 


—  Je ne sais pas quoi te dire Leila pour… me faire pardonner. Mais je t’en prie, reste avec moi. Punis moi comme tu le voudras, autant que tu le voudras mais ne me quittes plus jamais. 


Elle détourne son visage de moi. Mais pourquoi ne me parle –t-elle pas ? Leila dit toujours ce qu’elle pense. Devant moi, est-ce la femme que j’ai connue ? La femme qui m’a aimé et soutenu ? Où est-ce une autre dont je ne connais désormais plus le cœur? Elle a tellement changé en si peu de temps. 


— Yeh hum aa gaye hain kahaan ? (quand cela nous est-il arrivé ?)

Elle a compris la question que j’ai posée et me répond avec rage :


—  Quand tu as brisé mes rêves. 

    Pardonnes moi. De tes rêves brisés, désormais je ferai un enchantement Leila. Quand tu n’es pas là à mes côtés, ma folie est si intense, que je ne sais plus qui je suis. Je t’en prie. Donne-moi une chance de tout réparer. Tes rêves, ton cœur. Laisse-moi une chance, une seule. Je ne te demanderai jamais rien d’autre. Plus jamais.

 

Elle me regarde enfin mais j’ai comme l’impression qu’elle est loin, très loin de moi. Elle pose une main douce sur ma joue et me sourit. Puis elle se rapproche de moi et je la laisse faire bien qu’on soit dans un lieu public et qu’il ne sied pas d’adopter ce type comportement ici. Elle m’embrasse et me fait oublier tout ce qui nous entoure. Le baiser a été bref. Elle me caresse de nouveau la joue et cette caresse est comme un onguent qui soigne mon cœur endolori. 


—  Toi aussi tu m’as terriblement manquée. Mais maintenant, il faut que tu me laisses partir. 


Est-ce… est-ce qu’elle essaie de me faire comprendre qu’il n’y a plus rien entre nous ? 

—  Au revoir Devdas.


Est-ce qu’elle m’appelle Devdas pour me faire comprendre que je ne suis pas l’homme qu’elle a aimé : Xander. 



*

**

****Leila****

Ce soir, après les larmes et les regrets, c’est pizza à gogo avec Karisma qui sera là dans une petite minute. Je regarde mon appartement d’un air ravi. La vie n’est pas très chère à Mumbai alors je me suis fait un plaisir en décorant un peu. Oh rien de spécial, un tapis par ci, une lampe par là. Je ne suis pas vraiment une femme d’intérieur alors je suis assez contente du résultat douillet que donne mes achats. 
Karisma me tient compagnie quasiment tous les week-ends et vient me voir une fois dans la semaine pour ses séances de danses avec son guru (maître). Elle est déçue par son oncle et moi, je le sens dans sa manière de me répliquer parfois. Mais je mets vite un terme à ses débordements en lui expliquant qu’elle ne peut me manquer de respect quelle que soit le lien qui nous unis. Ce n’est qu’une adolescente après tout, aussi futée soit-elle, elle a besoin de limites. 

Je n’ai aucune envie de rester seule aujourd’hui. 

J’ai revu Alexander et j’ai bien cru que j’allais m’évanouir de stupeur quand l’ascenseur à ouvert ses portes sur lui. Il a beaucoup maigri et de grandes poches violettes lui mangent le visage ainsi qu’une barbe hirsute. Ce n’est pas là, l’homme que j’ai connu, toujours soigné et élégant. J’avais envie de le bercer, de le rassurer jusqu’à ce que je me rappelle que ce n’était plus mon rôle mais plutôt celui de … sa femme. 
On sonne à la porte. Karisma est pile à l’heure comme toujours. 
Lorsque j’ouvre la porte…

*

Le regard de Xander se pose sur moi, dur et insondable me reprochant de l’avoir abandonné. Je ne sais pas ce qu’il fait là. 

Mais le désir brule entre nous. 


INSTANTANEMENT. 

Sans me poser de question, sans rien demander, sa bouche fond sur la mienne. Et je me noie dans la douceur de ses lèvres et les caresses de sa langue experte. Toutes les sensations perdues refont surface et éclosent comme des bulles de souvenirs. Je ne peux plus faire semblant. Je le veux. Il est à moi. 
Tout en m’embrassant, il entre dans l’appartement et ferme la porte d’un léger coup de pied. Mes genoux se mettent à trembler sous l’assaut de son imposant corps et il me soulève dans ses bras pour que je ne m’écroule pas. Dans un gémissement presque douloureux, je m’abandonne complètement. J’enroule mes jambes autour de sa taille. La violence de notre désir est telle qu’il a du mal à marcher avec moi. Il s’arrête à chaque pas, pour me caresser, me cajoler, me regarder. Mon tricot en coton ? Vite enlevé. Mon short en jean ? Complètement disparu. Il me pose pour enlever sa chemise tandis que je m’attaque au bouton de son pantalon puis au caleçon. Je peux enfin le toucher à volonté. Toucher sa peau lisse et douce, tellement claire sous la mienne. Il me reprend dans ses bras et on avance comme on peut vers ma chambre. Sauf qu’il se trompe et nous emmène tout droit dans le salon que j’ai emménagé en salle d’entrainement pour Karisma. Il m’allonge sur le clic-clac qu’utilise parfois sa nièce, posé en plein milieu de la salle … dont les murs sont entièrement couverts de miroirs. 


Le corps d’Alexander sur moi m’abime dans des sensations étourdissantes. Il a faim de moi et commence à perdre le contrôle. Ses attouchements se font plus insistants et ses yeux sont devenus complètement noirs sous l’effet du désir qui l’obsède. Me posséder. Encore et encore. C’est tout ce qu’il veut. 


****Alexander****

Les pointes de ses seins se dressent contre mon torse et m’excite savoureusement. Mes mains parcourent tout son corps. Je suis à l’affut de sensations perdues. Je les retrouve et elles m’inondent. Leila colle ses hanches aux miennes, m’invitant ainsi à prendre possession de son corps gracile. 

Je m’enfonce en elle d’un seul coup de rein. 


C’est là qu’est ma place. 

Et elle le sait. 


—  Ne me quittes plus jamais.


Elle ferme les yeux mais ne me répond pas. Je n’en ai cure, je sais qu’elle m’entend. Pourtant je veux qu’elle me réponde, qu’elle me rassure. Avec des caresses affamées, elle me laboure le dos de ses ongles. Des sensations électriques me traversent et en réponse mes coups de reins se font plus puissants. 

—  Ne me quittes plus jamais Leila, j’insiste encore.


Elle gémit, se tort, me répond avec autant de passion que je l’espère mais ses lèvres ne cèdent pas. Je la sens proche de la jouissance et de manière tout à fait égoïste, tout doucement je la fais monter sur moi et mets un terme à son ascension. J’ai besoin d’une réponse.


****Leila****

Il a voulu m’empêcher de m’envoler, loin, loin de lui. J’ouvre les yeux et le regarde. Que je prenne mon plaisir toute seule dans mon coin, c’est comme une trahison pour lui. 

 

   Regarde-nous Leila. Rien n’a changé. 

 

Je lève les yeux et les miroirs me renvoient une image tellement érotique, si intense de nos deux corps en sueur que je le serre plus fortement dans mes bras en le relevant vers moi. Je nous regarde faisant l’amour dans le miroir. Comme si je ne pouvais plus me contrôler, je vois mon corps se mouvoir sur lui et les sensations qui s’en suivent frôle la perfection. Les muscles d’Alexander roulent sous sa peau et m’obsèdent. Son corps est si parfait. Le mien sur lui est si parfait. Nous sommes parfaits. Et je constate avec joie que nous sommes absolument les mêmes Alexander et Lei de Libreville, d’Agra… 


J’ai tellement souffert de sa trahison. Je ne peux m’empêcher d’y penser. Mais son corps est là, aimant, réconfortant, doux et passionné à la fois. Le même feu dévastateur brule en nous. Son regard est là, posé sur moi aussi intense qu’au premier jour. Je ne peux me résoudre à le quitter des yeux.


—  Ne me quitte plus jamais. Mera dil.

 

La maîtrise qu’Alexander a de mes désirs me fait rendre les armes et je lui donne la réponse qu’il attend. 

 

    Plus jamais. 


Le feu de son corps s’est répandu en moi. Je suis complètement immergée dans Alexander et il est entièrement enveloppé par moi. J’ai l’impression de bruler avec lui et je laisse sa passion me consumer entièrement. De mes entrailles à la plus petite parcelle de peau, sa présence m’envahit. Et quand au final nos deux corps à l’unisson se tendent à l’extrême et qu’une jouissance commune nous terrasse, je ne peux que m’avouer une seule vérité : je l’aimerai toujours quoiqu’il nous arrive. 


Mon corps s’écroule sur le sien et je ne sais pas pourquoi je me suis sentie tout d’un coup si triste et en même temps tellement heureuse d’être dans ses bras. Triste de ce qui nous arrivait et heureuse de ressentir encore tellement d’amour pour lui. 


Doucement il reprend son souffle et nous nous séparons. Il s’allonge, le bras replié sur les yeux comme il aime le faire après l’amour. 


Il faut qu’on perce l’abcès. 


— Je vais te poser une seule question et qu’importe ce que tu répondras, cela ne changera rien aux sentiments que j’éprouve pour toi. 

    Je sais ce que tu vas demander. Et non, je n’ai jamais couché volontairement avec elle. J’en suis incapable et tu la sais aussi bien que moi. 

 

Un silence lourd s’installe entre nous. Le désir du corps assouvi, reste les demandes du cœur.


— Je sais que tu m’aimes. Je n’en ai jamais douté mais …

   Leila. Rien ne changera entre nous, il faut que tu le croies. Neina et l’enfant ne peuvent rien changer entre nous. 


Je me carre tout contre lui et il lève son bras de son visage et tourne la tête vers moi. 

— Je n’aime pas tes cheveux coupés. Pourquoi les as-tu coupé ? 

   J’ai fait un vœu. 

    Tu crois à ça ? Je croyais que tu étais chrétienne.

    Je crois en Dieu. J’ai juste sacrifié une chose à laquelle je tenais beaucoup pour qu’il m’exauce, c’est tout. 

    Et t’a-t-il exaucé ?

   Oui, je réponds doucement en remettant une mèche mouillé par la sueur en place.

 

Il cligne des yeux. Je reconnais ce signe, il commence à avoir sommeil.


— Quel était le vœu ? 

    Non je ne veux pas en parler. Surtout pas avec toi.

    Pourquoi ? Dis-moi.

 

J’attends que ça respiration ralentisse, signe qu’il s’est endormi.

 

   J’ai demandé à Dieu de soulager ma peine et surtout je lui dis que si tu m’avais un tant soit peu réellement aimé, qu’il te donne le bonheur que tu mérites. 


Alexander dort profondément. Apparemment, c’est moi le bonheur qu’il mérite. 

*

**

Vers 23 heures, je le secoue tout doucement. Il serait peut-être temps qu’il prenne une douche et rentre … dans son foyer. Il ne peut pas découcher, ça ne se fait pas pour un homme marié. 


— Xander, bébé, bébé. 

    Mmmmmmm.

 

Je le secoue un peu plus fort.

 

   Bébé, réveille-toi. 

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