***Parakou***

***Agence principale BOA***

***Grâce Gouton***

Mon patron a repris ce matin, j’en suis heureuse vraiment. Il n’est pas compliqué comme supérieur hiérarchique, sur le plan humain il est tout simplement génial ! Je venais à peine de commencer à travailler avec lui quand je suis tombé enceinte, ça été difficile heureusement que j’avais le patron que j’ai.

 Il faisait le maximum des tâches, me proposait des aménagements horaires. Lorsque j’ai accouché il a offert la gamme complète de Mustela à mon bébé. Les fois où je tombe malade, il insiste pour que je vois le médecin et appelle pour avoir des nouvelles.

Quand j’ai su ce qui lui était arrivé, j’ai été mal, j’ai vu l’engagement de madame Traoré quand je suis passée à l’hôpital…J’étais contente pour lui, à vrai dire je ne l’ai jamais vu avoir une relation suivie. Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite pour qu’elle vienne demander de ses nouvelles ici. Mon intuition me dit que c’est peut-être lié au coup de fil de la dame enragée que j’ai reçu pendant qu’il était à l’hôpital…Hum…Bref !

Moi : Hey ! Vous êtes revenu ! La prochaine fois que vous me faites une pareille frayeur, je change de patron !

Dylan : Lol !

Je le serre contre moi avant de m’écarter et de le regarder attentivement : il avait les traits tirés, il avait également maigri. Ce n’était pas lié à son agression, j’en mettrai ma main au feu.

Moi : Vous avez bonne mine.

Dylan : Rappelez-moi de ne jamais vous demandez de mentir pour moi parce que vous le faites très mal…En tout cas merci !

 

J’éclate de rire. Au moins il n’avait pas perdu son sens de l’humour. Il me demande de lui faire le point on s’installe et je commence. On travaillait depuis une heure, lorsque son téléphone sonne, il regarde et fronce les sourcils…Il est contrarié, nous continuons de travailler mais la personne insiste. Il finit par décrocher.

Dylan (exaspéré) : Allô !

…

Dylan : Non merci Dany je n’ai besoin de rien…Oui je vais bien…Dany s’il te plaît tu m’interromps en plein travail ! Nom d’un chien je suis au bureau, tu voudrais passer vérifier aussi ?!

 

Il raccroche nerveusement, il inspire fort et continue comme si de rien n’était.

 

Moi : Vous êtes convalescent je ne crois pas que ce soit conseillé de vous mettre dans des états pareils…

Dylan : Ce n’est pas vous les femmes ?!

Moi (prudente) : Hum…en parlant de femme…Euh madame Traoré…Vous voyez de qui je parle ?

Dylan : Oui je sais qui est Madame Traoré et non je n’ai pas envie d’en parler…

Moi : Mais…

Dylan : Non Grâce ! Je ne VEUX pas en PARLER ! Plus JAMAIS ! Est-ce que c’est clair ?

Moi : Oui.

Ah tant pis j’aurais au moins essayé. Mais que s’est-il passé entre ces deux-là ?!

   

***Quelques jours plus tard***

 

Je revenais de la pause quand je rencontre la jeune femme dont le nom a fait sauter Dylan au plafond. Elle attendait devant mon bureau. Dès qu’elle me voit, elle me fait un sourire timide que je lui rends. Comme d’habitude, elle était très bien habillée.

Moi : Bonjour ! Comment allez-vous ?

Mme Traoré : Je vais bien merci…Il est là ?

 

Elle demandait en faisant un geste vers le bureau de Dylan. Je secoue la tête d’un air navré.

 

Moi : Hum…Il est en réunion…Euh l’autre jour j’ai essayé de lui dire que vous étiez passé…Mais…Hum

Mme Traoré : Il ne veut rien savoir de moi n’est-ce pas ? Vous pouvez me le dire vous savez ?

Moi : Oui…Il n’a pas voulu m’écouter…Je suis désolée…

 

Elle accuse le coup, ferme les yeux un court instant je me suis dit waye la go là va s’effondrer en larmes ici dans la banque des gens…Mais surprise elle se redresse et me fixe à nouveau avec un sourire. Je suis scotchée, un bout de femme comme ça une grosse encaisseuse !

A peine elle sort qu’une jeune femme grande sexy entre avec des airs de première dame.

 

Inconnue : Bonjour, mon mari est là ?

Moi : Votre mari ? C’est qui ?

Inconnue (arrogante) : Quoi vous n’êtes pas la secrétaire de Monsieur Makoutode ?

Je la regarde, han c’est donc ça le sac à problème de mon patron ! Tchiip ! Elle n’a pas dit qu’elle est impolie ?

 

Moi : Ah Dylan ! Je ne savais pas qu’il s’était marié ?! Eh ben quel cachottier !

Inconnue : Dylan ?!

Moi (tout sourire) : Oui Dylan, je suis son assistante pas sa secrétaire.

 

Elle me toise genre c'est du pareil au même et sors son téléphone…

-Il est en réunion madame, tous ses téléphones sont fermés ! Donc vous allez devoir patientez si vous tenez à le voir ici à l’agence ! En plus il me les confie quand il bouge !

Elle me tchiip et s’assoit, trente minute après, elle vient me trouver.

Inconnue : J’espère pour vous qu’il est vraiment dans l’agence et que vous ne le couvrez pas dans ses bêtises…Les secrétaires zélées comme vous là j’en connais !

Et patati et patata, je ne l’écoutais même plus. Moi j’ai à faire, je ne vais pas m’occuper d’une désœuvrée ! Qui lui a appris qu’on surveille un homme ?

Soudain exaspérée par mon silence, elle tape fort sur mon bureau et me fait sursauter.

Je la regarde dépassée, à quel niveau ?! Est-ce qu’elle me connaît ?! Au moment où j’allais ouvrir ma bouche Dylan entre, au regard désolé qu’il me lance, je comprends qu’il a entendu la diatribe de la folle habillée devant moi.

Dylan : Grâce…Merci…Je…Dany ? Tu veux bien venir dans mon bureau s’il te plaît ?

 

***Dylan***

Je n’en revenais pas de la scène à laquelle je venais assister ! Non Dany dépasse les bornes là ! Dès qu’on entre au bureau elle voulait se déchaîner mais je fais un geste qui lui intime le silence.

Moi : Il suffit ! Je ne veux plus t’entendre ! Non mais oh ! On est sur mon lieu de travail ! Qu’est-ce que tu fais ici ?!

Dany : Je voulais qu’on mange ensemble et comme je n’arrivais pas à te joindre j’ai pensé que…j’ai pensé que…

Moi : Tu as pensé que quoi ?! Dany je ne te reconnais plus ?! Tu me traques, tu me polices fous-moi la paix ! Laisse-moi souffler ! J’en ai ma claque !

Dany : Mais…

Moi (la coupant) : Non ! Je ne veux pas t’entendre…tu vas me faire le plaisir de te retirer…On se retrouve à la maison…Mais ce n’est pas fini crois-moi !

Mon Dieu ! C’est quoi ce bordel ! Elle se comporte comme si, elle savait pour Nimata. Mais je ne crois pas, connaissant Dany elle aurait craché le morceau depuis ! Peut-être qu’elle commence à perdre patience, vu que je ne fais rien pour officialiser notre relation. C’est certainement ça ! Ce soir en rentrant je vais lui parler, trouver le moyen de la rassurer. Mais avant je voudrais être sûr de quelque chose…

Après boulot, je me dirige vers le lycée Mathieu Bouké, je passe devant, sur le Rond-Point aviation je commence à ralentir, il y a une série de nouveaux bâtiments, sur la droite en allant vers le marché dépôt. Nimata était intéressée par l’un d’eux, elle m’avait dit que c’était suffisamment spacieux pour qu’elle travaille dans l’arrière-boutique et expose à l’avant. Je me mets pas loin et j’observe, il se faisait tard mais sa voiture était garée là.

A travers la baie vitrée je voyais sa silhouette gracile se pencher sur un plan, il y avait deux manœuvres avec elle. Elle secoue la tête, se gratte la nuque comme quand elle réfléchit. Ainsi, elle est toujours dans Parakou…et continue sa vie tranquillement ! Cette fois c’était fini définitivement, finalement elle est parvenue à ses fins : elle avait son financement, son bourreau sous les verrous…Elle avait gagné sur tous les tableaux…Une manipulatrice ! Pendant ce temps je fais attendre une femme qui m’aime et qui a toujours été là pour moi ! C’est décidé je vais épouser Danielle, elle le mérite, j’ai assez soupiré derrière une femme qui n’en vaut pas la peine.

 

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