Rupture ??!!

Write by Aura

Je suis rentrée chez moi. L’appart était fermé et il n’y avait aucune trace de maman. Il fallait s’y attendre. Elle avait laissé un petit mot, je dirai plutôt une longue lettre qui disait : « Chérie, désolée de partir en un coup de vent, mais je commençais à me sentir un peu seule et mon chez moi me manque énormément.  Je pense que tu n’as plus besoin de moi pour l’instant. J’ai décidé de retourner chez moi parce que je suppose que ma mission de ces derniers temps est terminée. Je suis heureuse que tu te sois donnée une chance avec Alex. Tu mérites d’être heureuse et lui seul sait comment te combler. Si tu as des soucis, n’hésites pas à me contacter. Je te connais tu ne sais pas comment partager tes problèmes avec les autres. Evites d’être cloitrée et ouvres-toi aux autres. Tu peux compter sur moi, sur Alex et Lucien en tout temps. Pour ne pas te laisser me traiter de tous les mots, je t’ai fait la cuisine pour nourrir un bataillon. Tout est au frais, tu n’auras qu’à la réchauffer. Prends soin de toi et saches que je t’aime très fort. Bisous ! Maman ! »

J’ai lu le mot, puis je suis allée me baigner. J’avais besoin que de l’eau coule sur mon corps pour reprendre mes esprits. J’ai pris un bain, réchauffé mon plat de Mbongo-tchobi (plat camerounais) que j’ai dévoré avec avidité, avant de m’endormir. A mon réveil, j’ai commencé à ranger mes vêtements sans toutes fois prendre le soin de consulter mes appels et mes messages. Lorsque je l’ai fait au final, j’ai pu constater que j’avais des dizaines d’appels en absence. Il y’en avait 25 au total. Il y avait ceux de Lucien, de ma mère, de Fallone et d’Alex bien évidemment.  Alex avait une panoplie de SMS, et en les parcourant, on pouvait y lire son inquiétude. Je n’ai pas pris la peine de le contacter au risque d’avoir encore plus mal au cœur. J’ai pu joindre ma sœur, qui m’a demandé de lui envoyer une copie du passeport pour l’achat du billet d’avion. Quelques heures plus tard, j’ai reçu le billet électronique qui stipulait que mon départ était prévu dans deux jours. Mon Dieu comme elle était rapide. Je contactai par la suite maman qui m’a posé une tonne de questions et s’est même sentie obligée de revenir. Je l’ai rassuré que tout allait bien et que j’avais besoin de prendre un peu du recul par rapport à la situation 

- Tu sais que tu peux dire tout cela à Alex, il saura te comprendre. Mais ton silence le rend complètement malade. Je l’ai eu au téléphone et je peux t’assurer qu’il était sur le point de s’effondrer. Qui ne te dis pas qu’il ne l’a pas déjà fait. Il est inquiet et tu ne lui facilite pas la tâche. Je l’ai à peine reconnu. Arielle qu’est ce tu fais ? 

- Rien maman. 

- C’est justement cela le mal que tu répands. Agis au lieu d’être complètement passive ! Parle au lieu de te taire. Je ne sais pas en combien de langues je vais te le dire : cela ne sert à rien de garder toutes tes émotions complètement enfouies, apprends à les partager avec les autres et surtout avec ton mec. Alex est un chouette type, il a vécu des moments difficiles et ça tu le sais. Pourquoi passes-tu ton temps à vous priver de bonheur au lieu de rattraper le temps perdu ? Hein dis-moi Limani. 

- Maman !

- Maman quoi ? Si tu continues ainsi, je vais même venir te frapper directement. Tchié. Qu’est-ce que tu lui reproches à Alex finalement ? 

- Rien maman. Je me dis juste que je ne le mérite pas. J’ai vécu des situations tellement difficiles que j’ai peur de tout perdre d’un seul coup. Je me suis dite que j’avais peur pour rien, mais quand sa femme a mis le feu sur mon travail, sur ma collection, j’ai compris que je perdrai chaque fois ce qui m’est cher en étant avec lui. Je préfère donc m’éloigner pour ne pas nous faire courir de risques. Je ne veux pas qu’à cause de moi il souffre, qu’il rencontre des difficultés. 

-   Je n’ai qu’une question à te poser ; 

- Vas-y je t’écoute. 

- Aimes-tu Alex ? 

- Mais c’est ridicule puisque tu connais la réponse. 

- Non je ne la connais pas. C’est à toi de me le dire. 

- J’aime Alex maman, de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute mes forces. Je l’aime tellement que je pourrai sacrifier ma vie pour lui. 

- D’accord. Je vais te dire une chose

- Laquelle ? 

- Quand on aime quelqu’un, on s’attend à tout : qu’il nous comble de bonheur ou qu’il nous fasse mal, qu’on le garde ou qu’on le perde. Aimer quelqu’un c’est l’accepter tel qu’il est avec ses qualités et ses défauts, c’est courir le risque de le voir en vie ou mort tous les jours, mais de n’y voir qu’une possibilité d’être heureux aussi infime qu’elle soit. Alors si tu as peur du risque, cela ne sert à rien de continuer de vivre, puisque la vie elle-même en est un. Ce n’est pas parce que tu as connu une série d’échecs que tu n’auras pas droit à des victoires. Ne te cramponnes pas à ce genre d’idées au risque de laisser passer les bonnes opportunités. Lances-toi, prends des risques, croques la vie à pleine dents peu importe le résultat. Qu’il y ait des joies ou des peines, ce n’est pas grave, du moment où tu te laisses emporter par les délices de la vie, il n’y a rien à dire, au lieu de ne pas oser, de te recroqueviller, de laisser passer ta chance. Compris ? 

- Oui man. 

- Je l’espère. Maintenant prends la peine de contacter Alex pour le rassurer. 

- Pff. A quoi bon ? 

- Parce qu’il le mérite et tu dois le ménager. 

- Mais je n’en ai aucune envie. 

- Comment ça ? 

- Je ne vaux pas l’entendre souffrir tout comme entendre sa voix. Je risquerai de lui balancer des propos qu’il ne pourra supporter. Je préfère m’attacher à ce principe. Je ne le contacterai pas avant de sortir de ma peine. 

- Et comment veux-tu qu’il réagisse à cela ? Comment va-t-il le prendre à ton avis ? 

- Mal ? 

- Très mal !!! Et tu vas lui faire du tort. 

- Je sais mais, je ne veux pas qu’il m’approche en ce moment. Je n’arrête pas de la tenir responsable de la situation. Et si nous nous parlons, je risque d’avoir un écart de langage à son endroit, chose que je veux éviter. 

- Je vois. 

- Si tu veux tu n’as qu’à lui

- Mouais. Bon je vais couper maintenant. 

- C’est ça. Contactes-moi n’importe quand. Je serai à ton écoute. 

- Bien maman. 

- Une chose : apprends à communiquer avec lui, parles-lui de tes sentiments, de tes peurs, de tes regrets, de ce qui te tracasse en gros. 

- Je dois donc lui dévoiler mon intimité. 

- Au sens figuré seulement. Mais ce n’est pas mauvais si c’est dans les deux sens. Montres lui juste que la relation compte énormément pour toi autant que pour lui. Cela va lui permettre de croire que tu prends également les choses au sérieux. 

- D’accord. 

- Bon je vais te laisser alors. 

- Ok. Bye bye !

- Je t’aime mon poussin. 

- Je t’aime maman. 

Après la conversation avec maman, je suis rentrée dans l’atelier pour essayer de voir ce qui pouvait encore être sauvé. Mais, il n’y avait presque pas grand-chose. Je demeurai donc pendant des heures à l’intérieur les larmes aux yeux. Elles ne cessaient de couler et je ne pouvais rien faire. Je ne sais pendant combien de temps je suis restée ainsi, mais j’ai fini par m’assoupir. A mon réveil, la nuit était déjà tombée. Je me suis dirigée dans ma chambre, j’ai consulté mon téléphone qui signalait l’arrivée de plusieurs messages de la part d’Alex. Je n’ai pas osé les lire, j’ai préféré m’endormir tranquillement. 


Le lendemain

Ce matin, je suis de meilleure humeur. J’ai fait la grasse matinée et j’ai paressé longtemps au lit. J’ai fini par aller me lever et prendre une douche sous un air de Hip-hop. Je lance la compilation que Lucien m’a faite récemment sur mes artistes favoris. Je ne comprends pas, mais cette musique me pousse à sortir un peu plus de ma léthargie.  Je me trémousse donc sous la douche tout en chantant à tue-tête. On tout cas je me fiche de chanter faux ou pas. Ce qui compte c’est de se détendre. Je crois qu’après le dessin, ma matière favorite c’est dance. 

Je sors donc de la douche, avec ma serviette attachée au niveau de la poitrine et une autre sur ma tête pour éviter que de l’eau dégouline sur mon corps. Il faut s’y attendre avec cette tignasse qui me sert de chevelure. En passant, je ne sais pas encore ce que je faire d’eux pour le voyage. Bof, on y verra un peu plus clair tout à l’heure. Je suis donc évasive pendant un moment pendant que la sonnerie de mon téléphone me tire de ma rêverie. Je me rends compte qu’il s’agit d’un autre message d’Alex. Au lieu de l’ignorer cette fois-ci, je préfère le consulter. Il dit « Coucou ma lionne ! J’espère que ta colère a baissé d’un cran. Je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit. N’eut été ta mère qui m’a donné de tes nouvelles, j’aurai vider toute ma réserve d’alcool. Stp, reviens à la maison. Je perds les pédales depuis que tu n’es plus là. Je t’aime et je te prie de revenir, on va trouver une solution à ce problème ». J’ai eu un pincement de cœur, mais j’ai préféré ne pas lui répondre. Au même moment, des coups donnés à ma porte me ramènent sur terre. Quand je vais ouvrir, je le trouve là debout. Il a une sale tête. Je vois qu’il n’avait pas tort d’affirmer qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Il a les cernes et sa tenue est vraiment négligée.  Mais, tout ça le pousse quand même à sourire. Tchipps, quel idiot celui-là ? Je tire d’abord ma tronche pour ne pas le laisser marquer les points. Je le laisse là au seuil de la porte sans un mot. 

- Tu ne me laisses pas entrer ? 

- Tu attends une invitation spéciale ? 

- Non mais j’aurai quand même aimé que me demandes d’entrer et que tu m’accueille d’une manière agréable surtout que tu sembles être de bonne humeur. 

- Entres ! 

A peine entré, il se rapproche de moi et plaque un bisou sur mon front. Je reste tranquille et je me dirige vers ma chambre pour me vêtir. A mon retour, je constate qu’il a dressé la table pour le petit-déjeuner. Comme il est prévenant ! Et j’ai tellement faim. Je m’assois et commence à attaquer mon repas sans lui accorder une quelconque importance. 

- Doucement, tu risques de t’étouffer si tu continues ainsi. Me lance-t-il moqueur. 

- Mouf. 

Je continue ma besogne jusqu’à ce que je termine. Il prend la peine de débarrasser pendant que je retourne dans la chambre pour choisir quelques-uns de ses vêtements que je gardai avec moi depuis son départ. Je les lui remets pour qu’il puisse prendre sa douche. Il a l’air plutôt étonné de les voir jusqu’ici mais il ne daigne pas me poser la question, se contentant juste de les récupérer et de filer à la douche. Heureusement que je ne les avais pas donnés à une association caritative. Je les avais gardés pour me remémorer son odeur, les souvenirs des moments qu’on avait passés ensemble. Je me souviens que lorsque la douleur était trop difficile, je prenais un de ces vêtements et je m’endormais avec. C’était devenu une sorte de médicament pour moi. 

Bref, au sortir de sa douche, je l’ai invité à s’endormir sur mon lit, mais il a insisté que je dorme avec lui, ne fut-ce que pour l’accompagner à sombrer dans le sommeil. Etant son hôtesse, je n’ai eu d’autre choix que de céder à sa demande. Etendus tous les deux sur le lit, il m’a confié avoir dormi dans sa voiture dans la nuit en bas de notre immeuble. J’ai du mal à y croire qu’il ait fait tout cela pour moi. J’imagine un peu les courbatures, la guerre contre le sommeil, qu’il a pu subir. Pauvre chéri !!! 

Pendant son sommeil, j’ai donc pensé finaliser la préparation de mes bagages pour le voyage d’autant plus que le vol a lieu demain à 9 heures. Finalement, quand il est approximativement 13 heures, le bon monsieur se lève et il se tient près de moi, rouge de colère. 

- C’est quoi ces bagages dans ta chambre ? 

- Hum, heuh ? 

- Arielle, je te pose la question de savoir ce que tu fais avec des bagages apprêtés dans un coin de ta chambre ? Il a presque que gueulé grand Dieu. 

- Mais pourquoi tu gueules ? Je ne suis pas ta fille que je sache ? 

- Arrêtes de changer de sujet et réponds à la question que je t’ai posée. Qu’est ce que tu comptes faire avec ces bagages. 

- Je voyage. 

- Ah oui, tu voyages ! 

- Oui ! Est-ce que c’est extraordinaire ? 

- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? Pour quand est prévu ton voyage ? 

- Pour demain. 

- Quoi ? 

Il tourne ne rond avant de lancer. 

- Bon je crois qu’avec ce que tu as vécu c’est normal que tu cherches à passer du temps avec maman. Je ne m’y oppose pas, mais je suis pris de cours. 

- Tu te trompes Alex. Je ne vais pas chez maman. 

- Et où vas-tu alors ? 

- Chez ma sœur ? 

Il lance un rire nerveux. 

- Ah comme tu es drôle. Si ma mémoire est bonne, tu n’as qu’une seule sœur et elle se trouve à Johannesburg. Je me trompe ? 

- Non. 

- Alors chez quelle sœur prétends-tu donc aller qui vit ici au pays. 

- Je vais en Afrique du Sud. 

- Merde !!! Ari ? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez toi ? Dis-moi quand est-ce que- ça été décidé ? 

- Hier, après l’incident. 

- Ok ! Je vois que je ne compte pas pour toi. Bon voyage !!!

Il a pris son sac contenant ses vêtements avant de tourner les talons. 

- Stp Alex ! 

- Stp ? Non, tu te fous complètement de moi, de mes sentiments pour toi. C’est comme si tu faisais tout pour que les choses aillent mal entre nous. Dis-le-moi clairement que tu ne m’aimes pas au lieu de me faire souffrir. Tu sais ce que je subis quand tu n’es pas là ? Je me meurs. Je passe mon temps à m’inquiéter à culpabiliser que je sois parti et t’es fait souffrir de la sorte et qu’enfin tu nous accordais la chance d’être heureux ensemble. Mais je me suis complètement trompé. Tu sais quoi ? Vas-t-en et que c’est fini entre nous. Je te rends ta liberté. 

Il prend ses jambes et s’en va cette fois. Moi je ne prends pas la peine de le rattraper, je suis tellement choquée et sonnée par ce que je viens d’entendre. Qu’est-ce que j’ai fait putain ? 

 

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Cœur en chantier