Sauter le pas

Write by Farida IB



Cynthia CLARK…


Je tourne dans la chambre avec des écouteurs dans mes oreilles. Je parle avec Austine qui me raconte le miracle qui s’est produit dans sa vie, elle serait tombée sur une poule aux œufs d’or, mais elle révulse à l’idée de dealer avec un parfait inconnu. Le monde est tellement fait d’embûches qu’il est de plus en plus difficile de croire au père Noël.


Moi répondant : tu n’auras qu’à honorer à ce rendez-vous pour en avoir le cœur net.


Austine soupirant profondément : je suis encore plus anxieuse à l’idée de me retrouver à dîner avec un inconnu.


Moi : bah tu ne sauras le fin mot de l’histoire qu’en le faisant.


Soudain, elle pousse un soupir étouffé comme si elle avait eu une illumination.   


Austine : je sais ! J’emmène mes cousines avec moi.


J’arrête d’osciller et reviens m’asseoir sur le lit, je croise mes jambes avant de parler.


Moi : tu veux envoyer Nadia à un dîner d’affaires ? Tu sais bien qu’elle ne sait pas tenir sa langue dans la poche.


Austine : mais il y a Abigaël qui sait la recadrer.


Moi : non oublie même cette idée (prenant mon souffle) je propose de te faire escorter par les agents de sécurité de Joe.


Austine narquoise : depuis que les temps ont changé les gorilles ont muté en agents de sécurité.


Moi : lol, je m'entends bien avec eux maintenant


Austine : tu as intérêt hein. (au tac) Je crois que c’est une très bonne idée, néanmoins, ça se fera en toute discrétion. C’est mieux de ne pas attirer l’attention.


Moi : top ! J’en parle à Joe et je te reviens.


Austine : ok, il est même où depuis ? 


Moi au tac : avec ses chéries !!


Austine : encore dans ce garage miteux ?


Moi : ce n’est pas aussi miteux que ça paraît, s’il y passe entièrement ses journées. Pourtant, personne n’a envoyé sa carcasse depuis hier.


Austine : c’est parce que tu ne l’occupes pas assez, il fait quoi en ce moment ?


J’allume fébrilement la TV camera de la chambre et l’aperçois dans le sous-sol concentré à récurer son nouveau bébé.   


Moi soupire frustrée : il entretient son amour.


Austine : la Lamborghini ?


Moi fouillant dans ma tête : nop il a dit un nom trop compliqué à retenir. Euh, je crois que ça doit être… Voilà ! Sweptail.


Austine : c’est quoi comme ça ?


Moi : une voiture keh, il la chérit si tant. Il peut passer toute une journée à parler de cette voiture, brrr ça m’agace tellement.


Austine : ma fille, tu ne peux que t’en prendre à toi-même, tu veux quoi ? Tu passes ton temps à dormir aux côtés de la viande fraîche !! Ça fait un mois que tu vis là-bas et moi, je me réveille tous les matins avec l’espoir que tu me racontes un nouveau chapitre de l’histoire, mais c’est mort, enterré depuis les années 44 pfff !! Magne-toi bon sang !!


Moi riant : est-ce de ma faute ? Le gars est simplement inaccessible, il remarque plus les tâches sur ses voitures que mes jeux de séductions. Toutes tes techniques d’approches sont toutes tombées à l’eau, je dis bien toutes. 


Austine : bah, viole-le !! Il n’y a pas trente six solutions !


Moi : krkrkr tu es folle !


Austine : je suis pourtant très sérieuse, il faut te bouger ! 


Moi : je vais voir ce que je peux faire.


Austine : en tout cas. Bon, je te laisse, je dois faire un tour au salon, tu me tiens informer pour les escortes. 


Moi : ok à toute sweetie, n’oublie pas de m’envoyer les photos de ta sape 


Austine : va me violer le bébé là-bas, tu parles trop !!


Elle raccroche laissant un sourire gai accroché à mes lèvres, je m’allonge ensuite au milieu du lit et jette un coup d’œil sur la montre murale. Il est 15 h et ça fait pratiquement deux heures que Joe s’est enfermé dans le sous-sol. C’est d’ailleurs le seul défaut que je lui trouve, plus rien autour de lui n’a de l’importance lorsqu’il s’enferme dans sa bulle de super mécano pfff !!


Sinon moi ça va mieux depuis le temps, je me suis remise de ma crise de panique. Le soutien de mes proches et de la famille de Joe m’ont beaucoup aidé à sortir du gouffre dans lequel Jason m’a mis une fois de plus. J’avoue que cette fois la guérison a été plus rapide et ça, je le dois beaucoup à Joe qui s’est érigé en psychologue qu’autre chose. Le type m’impressionne encore plus maintenant que je vis ici. Je découvre en lui un homme philanthrope, très attentionné sans être étouffant, nul doute qu’il tient cela de ses parents. Il y a deux semaines qu’il m’a emmené dîner chez ceux-ci pour me présenter à toute la famille. J’avoue qu’au début, j’étais en émoi à l’idée de me retrouver assise à la même table que le richissime homme d’affaires Roger Noumondji, mais ils m’ont tout de suite mise à l’aise et j’ai passé une agréable soirée en leur compagnie. Monsieur Noumondji est un homme fort impressionnant et plutôt simple pour une personne de son standard. Mme Noumondji, c’est juste une perle cette femme, une vraie maman poule très attachante. Elle est antillaise d’origine, il se trouve que la pigmentation de Joe vient de sa famille en fait. Le frère de Joe, Arthur est aussi charmant que lui, mais il fait moins sérieux, c’est le comique de la famille. Il a passé la soirée à nous raconter des blagues à mourir de rire. Je n’ai pas encore eu la chance de rencontrer sa copine qui était en voyage d’affaires en ce moment-là, mais paraît-il que c’est une jolie rousse anglo-saxonne.  


Je me retourne une bonne heure dans le lit avant de me décider à prendre un bain pour ensuite préparer le dîner. Mes journées se ressemblent toutes ici, je passe le clair de la journée dans la cuisine et le reste du temps soit à dormir ou à traîner dans la salle de sport et certaines fois à jouer à la sirène dans la piscine. À part le dîner avec ses parents je ne sors presque pas de la maison, Austine se charge de m’envoyer mes affaires de temps à autre. Celle-là pardon, elle m’a déjà envoyé en mariage comme ça. Moi, j’attends juste la confirmation que ce cauchemar de Jason n’est plus une menace pour me retourner chez moi, il faut d’abord que Joe paie ma dot ou bien ? Vous allez me dire ici que je suis une Américaine et que chez nous il n’y a pas cette histoire de dot, bah je le sais aussi. Néanmoins, il faut souvent copier les mœurs et coutumes du milieu dans lequel on vit, surtout quand cela rentre dans notre actif krkrkr... Bon, sérieusement, je veux voir combien le type est prêt à débourser pour m’avoir, qui est fou lol. 


Quand je sors de la douche, tout ce dont j’avais envie, c’était un Tiramisu framboise. L’ennui, c’est que c’est long à la détente et je ne parle pas du dessert (soupire). Plantée devant le dressing, je prends sans hésiter sur une brassière et un shorty que j’enfile devant le grand miroir de la chambre. Il faut dire que mes séances de fitness commence à payer, mon fessier est rebondi et ma poitrine bien ferme et galbée. Lorsque je finis, je m’assois sur la chaise à côté de la commode, je réfléchis deux minutes avant de prendre l’ascenseur menant vers le soul-sol plus que déterminée. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent à nouveau, je pousse intérieurement un soupir avant d’avancer discrètement vers Joe qui ne se doute pas encore de ma présence. Je me place juste derrière lui et lui lance.


Moi : je crois qu’elle brille déjà assez.


Il sursaute et se retourne, son regard reflétait de la panique qui fut remplacée furtivement par un regard de braise. Oh Tchaléee (mec) cette fois, tu ne vas pas seulement regarder, parole de miss Clark !!!


Joe voix bizarre : euh… Tu (s’éclaircissant la voix) tu m’as fait peur.


Moi minaudant : euh, désolée, ce n’était pas mon but. Au fait, je viens pour le menu du dîner. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ce soir ?


Joe (regard fuyant) : j’ai encore le ventre plein. On peut se faire livrer quelque chose plus tard.


Moi : ok ça me va, tu as fini ce que tu as à faire ici ? 


Joe : oui, je devais réviser la voiture de M Lawson (le voisin) et c’est fait.


Je me rapproche et croise les mains derrière son dos.


Moi ton suave : donc tu peux maintenant te consacrer à ta petite perle (le surnom qu’il m’a donné).


Joe soupire déconcerté : j’aimerais bien, mais pas dans cette tenue, c’est assez dérangeant. En plus, quelqu’un risque de nous surprendre ici.


Moi (rapprochant ma tête) : lol à moins que la personne soit invisible, tu oublies que ta maison est plus qu’une forteresse.


Joe : les agents de sécurité peuvent...


Je profité du mouvement de ses lèvres pour les capturer. Je l'embrasse franchement un court instant et il reste inactif. À un moment, je pince ses lèvres et il ouvre légèrement la bouche, j’en profite pour glisser ma langue dedans et l’enroule contre la sienne. C’est là qu’il répond finalement à mon baiser avec fougue, il me retourne et me pose ensuite sur le capot du véhicule. On s‘embrasse comme deux assoiffés un moment où je plonge même ma main dans son short à l’étroit, je commence à masser lentement son membre qui prenait de volume au fur à mesure puis j’enlève ma main de son short avant de me redresser comme si de rien était. Il ouvre les yeux et me regarde perdu.


 *

 *


Joe NOUMONDJI…


J’ai du mal à retrouver mes sens, j’ai l’impression d’être revenu de loin. Franchement, cette fille a quoi en tête ? Depuis que mes yeux se sont posé sur son fessier dans ce shorty mes sens, se sont retournés, et voilà qu’elle vient m’allumer pour ensuite me couper l’appétit !!


Il faut dire que c’est d’autant plus difficile de lui résister dernièrement parce qu’elle me sort des phases qui me laisse à chaque fois perplexe, mais je ne veux pas non plus avoir l’air de profiter de sa vulnérabilité. Je veux bien faire les choses, je veux que ce moment soit unique parce qu’à ce qu’il paraît, je serai son premier. J’avoue que sa présence ici rend les choses un peu difficile à gérer, j’ai son parfum collé sur la peau à longueur de journée. Cependant, maintenant qu’on a réussi à la mettre hors de danger, je me sens plus libre de changer le cap de notre relation. J’ai déjà fait le plus important qui est de la présenter à ma famille et tout le monde l’a apprécié, maman l’a tout de suite adopté. Si ça ne tenait qu’à elle on se marie demain (rire). Là, elle m’a laissé un goût d’inachevé que j’ai vraiment du mal à digérer, c’est pour ça que je la mange des yeux en ce moment. 


Cynthia : oups, je suis assise sur l’amour de ta vie. J’espère ne pas briser le moteur.


Moi : t’inquiètes, (cherchant un échappatoire) tu veux m’aider à réparer un pot d’échappement ?


Cynthia le ton rieur : bébé, je t’aime, mais la mécanique, je déteste. Encore plus maintenant que je vis ici.


Moi arquant le sourcil : mais pourquoi ?


Cynthia : ça t’éloigne de ta vie sociale, lorsque tu t’enfermes dans ton garage plus rien a plus d’importance pour toi. (tapant sur la Rolls-Royce) Tu vois cette voiture-là ? Tu lui accordes plus d’importance qu’à moi, il faut voir la lueur dans tes yeux lorsque tu parles de ça. (le ton boudeur) Aucune femme ne te tourne autour, mais cette voiture, c’est plus qu’une rivale pour moi.


Moi riant : tu es jalouse d’une voiture ?


Cynthia : bah, oui, tu la touches elle comme je veux que tu me touches.


Moi : tu me montres ? Comme ça, je corrige le tir dès maintenant !


Elle descend et avance de deux pas.


Cynthia (tournant sa tête pour me regarder) : tu viens ? 


Je pose le chiffon que j’avais en main sans broncher et marche derrière elle. Pendant qu’on avance vers l’ascenseur, elle se déplace d’un balancement rythmé de la hanche. Je regarde le spectacle avec les idées plus que mélangées, pendant l’ascension personne ne parle. Enfin, je prends sur moi de ne pas lui tomber dessus. On arrive à l’étage et dès que la porte se referme sur nous, elle saute à nouveau sur mes lèvres qu’elle mord doucement avant de les sucer. On se lance dans un baiser torride et subtil à la fois. On se dévore la bouche mutuellement ensuite, sa main se retrouve à nouveau dans mon pantalon. Cette fois, c’est moi qui l’arrête.


Cynthia la respiration hachée : quoi ? 


Moi le sourire en coin : j’ai déjà une idée de la manière dont je touche ma nouvelle voiture et crois moi, toi, je te toucherai d’une manière encore plus spéciale que cette voiture en mourait de jalousie. 


Elle sourit.


Moi me mordant la lèvre inférieur : viens.


Elle s’exécute, je la soulève par la taille et elle enroule sa main autour de mon cou. Je nous amène dans la chambre où je la pose sur le lit tel un œuf. Je me penche au-dessus d’elle et reprends notre baiser, mais cette fois avec douceur et tact, je place ensuite une myriade de baisers mouillés sur son visage. Après l’avoir embrassé dans le cou, je lui lèche le lobe des oreilles alors qu’elle me caresse la poitrine. Je laisse ses oreilles pour ses seins que je caresse et pince légèrement pour les voir pointer sous la brassière, durs comme des diamants. Je retrousse un peu la brassière pour les libérer, elle l’enlève carrément. Je la regarde et souris avant d’entreprendre de soupeser ses seins, je lui caresse les tétons et pendant que je mordille et aspire dessus, elle gémit doucement en me caressant le dos. Je descends par la suite et m’abaisse sur son nombril avec lequel je joue un moment tout en caressant son entrejambe à travers le tissu. J’enlève son shorty, elle m’aide à me déshabiller. Je l’incite à se lever et la place au bord du lit avant de positionner ma tête entre ses cuisses. J’entreprends de la laper et plus je m’applique plus elle gémit. Je décide de titiller son bouton pendant que j’introduis ma langue dans sa moiteur, elle se tord dans tous les sens jusqu’à atteindre le nirvana. Lorsqu’elle reprend son souffle, j’ouvre l’un tiroir de la commode et en sort un carton de préservatif. Elle m’aide à enfiler un, puis on s’embrasse en pleine bouche. Je la bascule sur le dos et me place à nouveau entre ses jambes. J’entreprends de la doigter alors qu’elle reprend ses gémissements, je remplace ensuite mon doigt par mon membre et la pénètre avec amour et douceur tout en l’embrassant. Elle fronce la mine au fur et à mesure que je force le passage et finis par basculer la tête en arrière en poussant un léger cri quand je fonce totalement. 


Moi : je suis désolé. 


Elle bouscule la tête et se mord la lèvre, je vais d’abord par de mouvements très lent…


Kpaaa !! Un homme, une femme, dans cette position... vous savez lol. 


*

*


Austine AGBEKO…


Je tente à nouveau le numéro de Cynthia qui sonne toujours dans le vide, je décide de ne même plus essayer avec Joe. Je suis sûr qu’il ne va pas décrocher non plus. Je pousse un long soupir et sort de la cuisine pour me diriger vers le salon. Je ne sais pas ce qu’ils sont occupés à faire. Il n'y a pas de doute que Joe soit dans son garage et Cynthia en pleine sieste pfff, dans tout ça, je dois honorer au rendez-vous de mon fameux donateur et je suis au comble de l’angoisse. Je psychote vraiment à l’idée de me retrouver seule là-bas, mais je n’ai pas d’autres choix, j’ai déjà donné ma parole. De toute façon, j’ai toujours un taser dans mon sac à main, je suis la fille d’un agent fédéral après tout (rire). 


Je reste une éternité sous la douche avant d’en sortir plus tard apte pour ce dîner. J’entreprends ensuite de m’habiller lorsque mon téléphone sonne, c’est mon père. Je fronce les sourcils intriguée, on s’est parlé ce matin. Je décroche tout de même après la quatrième sonnerie.


Moi : allô ? Dad, j’espère que tout va bien.


Papa : bonsoir ma fille, tu es avec Cynthia et Joe en ce moment ? 


Moi commençant à m’inquiéter : non, il y a un souci ?


Papa : en fait, j’essaie de les joindre tous les deux, mais personnes ne décroche.


Moi : yeah, moi aussi, ils doivent être occupés.


Papa : ok, si tu arrives à mettre la main sur eux, dis-leur que Jason PARKER a succombé dans un accident de voiture en Floride il y a deux jours. Enfin, c’est le rapport de police que j’ai reçu cet après midi.


Moi soupire soulagée : enfin, oups désolée pour sa mort, mais Cynthia va enfin vivre en paix.


Papa : c’est vrai que ça nous soulage tous, je vous tiens informer de la suite.


Moi : ok dad, je leur annonce la bonne nouvelle dès que j’arrive à les joindre.


Papa : bien, passe une bonne soirée.


Moi : bonne journée à toi daddy kiss. 


Je pose le téléphone et me remets ensuite à me préparer pour ma soirée.


 Il est pratiquement 19 h quand je démarre pour le Galien, malgré les deux bouchons à Attikoumè et à Gnékonakpoè, je gare au bas-côté du restaurant et sort de la voiture à 19 h 50. Je remets la clé au voiturier et me dirige vers l’entrée du restaurant mon cœur menaçant de sortir de la cage thoracique. J’ai l’impression d’être conviée à un rendez-vous galant mais comme ce Daniel a insisté sur le contraire je veux bien le croire. C’est pour ça que j’ai opté pour une chemise léopard sur un jean slim avec des escarpins. Ça fait un peu working-girl, mais je crois que c’est le but de la soirée.


Je suis au comble de ma surprise lorsque je pénètre la surface, le type a réservé tout le restaurant pour « le dîner d’affaire » (loleuh) c’est clair qu’il se fout de moi. 


Amour & Raison