Semaine 21
Write by Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 21
_«Le corps du fœtus est recouvert de vernix caseosa (plaques blanches grasses et cireuses). Cette protection lui est nécessaire car la concentration en urine est de plus en plus importante dans le liquide amniotique. Cette couche protectrice s’effacera peu à peu à l’approche de la naissance. A l’approche du 6eme mois le développement musculaire bat son plein, il a une routine de mouvements. Cela prouve qu’il va bien. Il commence à ouvrir les yeux!» source : naitreetgrandir.com_
Je roulais en direction du centre-ville pour aller chercher mes enfants à leur école quand mon téléphone sonna. C’était un numéro que je n’avais pas enregistré mais que je connaissais par cœur.
-Allô ? répondis-je d’une voix froide.
-Poupée, comment tu vas ?
-Que puis-je faire pour toi ?
La personne à l’autre bout du fil se mit à rire.
-J’adore quand tu essayes de te prouver que c’est toi qui tiens les rênes. Ça me fait d’autant plus jouir quand tu me supplies de te prendre encore et encore. Bon bref, je veux te voir.
Même si le ton qu’il employait m’énervait au plus haut point, je ne pouvais m’empêcher d’être excitée par ce qu’il disait.
-Je vais au centre-ville chercher les petits. Ça ne peut pas être possible.
-Débrouilles-toi ! j’ai envie de baiser. Et si tu ne te pointes pas, ne viens pas te plaindre après.
Sur ces mots il raccrocha. Merde ! il savait comment s’y prendre pour me mettre à fleur de peau. Cette liaison que j’avais commencée il y a quelques mois pour tromper ma solitude à chaque fois que mon mari partait pour ses longues expéditions je ne sais où et avec je ne sais qui, commençait à prendre des proportions que je ne contrôlais plus. Je suis Sissy LEDI épouse ZINSOU, je ne suis pas n’importe qui bon sang ! Robert, mon mari était un riche homme d’affaires béninois. Il faut dire qu’au début de notre relation et même de notre mariage je n’étais pas vraiment amoureuse. C’était ma mère qui m’avait poussée dans cette relation, en ne cessant de me répéter que je devais toujours viser la plus haute position sociale dans la vie. Depuis la fin de mon adolescence, elle n’a eu de cesse de m’introduire auprès de fils de riches et autres connaissances importantes de son cercle d’amies. Certaines fois même, elle n’avait pas hésité à me pousser à sortir avec des hommes mariés. Et quand Robert est venu sur la scène, elle a trouvé en lui le gendre idéal. Je ne me suis pas opposée à cela car j’aimais cette vie de luxe et de prestige. Avant je changeais de prétendants comme de chemises. Mais une fois mariée, j’ai connu une désillusion totale. Robert qui me courtisait avec empressement, et ne lésinait pas sur les moyens pour me faire sentir unique et précieuse, n’a plus eu le temps pour s’occuper de moi une fois le mariage célébré. Dès notre retour de la lune de miel, mon cher époux s’est envolé pour Dubaï. Et ainsi de suite. Je m’ennuyais, je détestais travailler et d’ailleurs Robert préférais que je reste à la maison pour m’occuper de la tenue de sa demeure. J’avais tout à disposition, sauf ce dont j’avais le plus besoin : l’attention de mon mari. J’ai cru que la naissance d’un enfant arrangerait les choses, mais c’était faux. Robert a continué à s’absenter, peut-être même plus qu’avant. À chaque fois que j’ai essayé d'en discuter avec lui, il n’a pas voulu comprendre. Il croyait que je faisais un caprice et puis, comme il disait, c’était pour nous qu’il travaillait autant. Les hommes ne comprenaient pas vraiment grand-chose aux femmes. L’argent c’est bien beau, mais une femme a besoin avant tout d’attention. Je me suis rendue compte un peu tard que je me suis mariée pour les mauvaises raisons. Je soupirai à cette idée.
Je me garai dans la cour de l’école de mes enfants en attendant qu’ils montent dans la voiture.
-Bonjour maman !
-Coucou Nathalie ! où est ton frère ?
-Il traine encore derrière.
-Ok, dis-lui de se dépêcher.
-Nathan! cria-t-elle pour interpeller son frère qui discutait avec animation avec une troupe de garçons de son âge. Nathan ! Maman dit de te dépêcher !
Nathan couru vers la voiture du haut de ses 5 ans et grimpa devant.
-Je t’ai toujours dit de monter derrière ! le réprimandai-je avec humeur en regardant dans ma montre.
Il fallait que je trouve un moyen de les occuper le temps que j’aille voir mon amant.
-Mais Maman ! papa lui me laisse toujours rester devant, comme ça j’apprends à conduire, protesta Nathan d’une petite voix.
-Bah, ça c’est ton père. Vas derrière et bouclez vos ceintures.
Une heure plus tard je les laissais à la piscine de l’hôtel « KING SOLOMON » où nous avions nos entrées, avec permission de consommer tout ce qu’ils voulaient, et je me mis en route pour la maison que je louais à mon jeune amant. Après avoir bien profité de ses services, je revins chercher mes enfants à la piscine. On m’informa que quelqu’un était venu les chercher. Personne ne put m’informer de l’identité de cette personne et je fis un scandale sur le fait qu’il n’y avait aucune sécurité en ce lieu où nous étions pourtant des habitués. J’étais paniquée que mes enfants aient pu disparaître parce que je n’avais pas pu dire non à une partie de jambes en l’air. Après quinze minutes passées à crier sur tout le monde, je me décidai à appeler la maison à tout hasard pour savoir si les enfants étaient rentrés. A la deuxième sonnerie, la bonne décrocha.
-Résidence ZINSOU, bonjour.
-Oui Safia, c’est Madame.
-Les enfants sont-ils rentrés ?
-Oui madame. Ils sont rentrés avec Monsieur il y a une quinzaine de minutes.
J’en restai bouche bée.
-Monsieur est rentré Safia ?
-Oui Madame. Avec les enfants il y a 15 minutes à peu près.
-Ok, répondis-je en raccrochant.
C’était bizarre. Robert me prévenait toujours de son retour au pays. Et là non seulement il ne m’avait pas avertie, mais en plus il avait su où se trouvait les enfants et il était venu les chercher sans rien me dire. A moins que ce ne soit une coïncidence. Bref, il fallait que je rentre tirer tout ça au clair.
-Bonjour mon cœur, saluai-je en embrassant mon mari sur la bouche. Pour une surprise c’en est une. Mais tu aurais pu m’appeler pour venir t’accueillir à l’aéroport comme toujours.(Robert ne disait rien et continuait de pianoter sur son clavier d’un air concentré).Et puis, tu aurais pu m’appeler dès que tu as récupéré les enfants ce midi. J’ai fait tout un scandale à la piscine en les croyant disparus, ajoutai-je avec un petit rire dans la voix.
-Et où étais-tu pendant ce temps ? demanda calmement Robert.
-J’avais demandé à voir mon gestionnaire de compte pour certaines informations. Il n’était pas disponible le matin, il m’a rappelé quand nous sommes arrivés à la piscine avec les enfants et je suis partie le voir le temps que les enfants finissent de nager.
-Ok. Et je suppose que c’est lui ton gestionnaire de compte, dit-il en me brandissant une photo sous le nez.
C’était la photo de mon amant.
-Qu’est-ce que tu racontes ? Fis-je d’un air étonné tout en paniquant à l'intérieur.
-Et ça je suppose que ce sont de sérieuses négociations bancaires, ajouta t-il en me mettant en marche une vidéo sur son PC. Il tourna l'écran vers moi.
C’était bien moi, en plein ébats avec mon amant ce midi. La peur et la panique finirent de s’emparer de moi.
-Robert, je peux tout t’expliquer, tentai-je pendant que tout mon corps tremblait sous l’effet de la panique.
-Sors de chez moi tout de suite, espèce de pute !