Semaine 8
Write by Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 8
_Les paupières sont formées et protègent les yeux en formation. Les oreilles sont presque formées elles aussi mais elles sont un peu bas sur la tête, près du cou. Le rythme cardiaque du bébé et de 130 battements par minute._source:naitre
Toute la semaine dernière j’avais retourné la situation dans ma tête sans réussir à me décider. C’était clair dans ma tête que je voulais être là pour mon enfant. Mais étais-je prêt à me caser ? à me mettre la corde au cou ? je soupirai dans mon lit en me retournant. J’avais des insomnies à force de penser à tout cela. Après la conversation avec les parents de Yabo il y a deux semaines, je ne suis plus retourné chez elle. Elle passait chez moi chaque soir en rentrant du boulot, me faisait à manger, nous faisions l’amour et je la raccompagnais vers minuit. Yabo ne passait jamais la nuit chez moi quand ses parents étaient là. On l’avait éduqué comme ça et puis avec les menaces de la dernière fois, il valait mieux ne pas trop provoquer les parents. Je la sentais tendue, la situation la minait car elle avait toujours été attachée à son père mais elle ne me mettait pas de pression. Et moi de mon côté je n’arrivais pas à me décider si j’allais oui ou non répondre à cette injonction. En tout cas c’était sûr qu’il fallait que je mette mes parents au courant de la situation. Chez nous le mariage était avant tout une histoire de famille. Tout ça m’énervait passablement. Je pris mon téléphone et constatai qu’il était déjà 8 heures du matin. Il était temps de se lever et de partir pour le chantier. Je n’avais pas de mission prévue à l’intérieur du pays pendant un bon moment du coup je supervisais la finition de certains chantiers dans la capitale en attendant. Je m’apprêtais à refermer la porte de mon salon quand mon téléphone se mit à sonner. Ma mère.
-Allo Missy.
-Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça petit voyou.
-Hey Mum, déjà le matin tu insultes les gens ?
-Aaah go away, ce n’est pas toi qui m’énerves ? bon bref, tu attends mes funérailles pour venir voir mon cadavre ou bien ?
Ça c’était bien ma mère, toujours dans le mélodrame.
-Ne dit pas de bêtises Mum. Comment une jeune dame comme toi peut mourir ?
-Ce n’est pas toi qui veut me tuer d’inquiétude ? Foolish là ! toi et tes sœurs à peine je vous vois une fois par an, elles au moins ont l’excuse de leurs maris, mais toi mon fils que j’ai porté dans mon ventre, qui est célibataire sans attaches, tu es pire que les autres !
-Ok, ok Missy, tu as raison. Je suis un fils indigne. De toute façon je pensais passer ce week-end vous voir Papa et toi.
-Well, but, moi je ne vais pas attendre le weekend, je veux te voir ce soir. J’organise un dîner en famille.
-A vos ordres Madame ! Je serai juste un peu en retard. 20 heures ça te va ?
-Ok. Sois à l’heure. Au revoir Tito.
-Bye Mummy. Love you !
-C’est ça ! tchipp.
Je riais en raccrochant. Elle tombait à pic. Je vais leur annoncer la nouvelle ce soir. La journée passa sans que je ne m’en rende compte. Il a fallu que Yabo m’appelle à 16 heures pour me demander ce que je voulais manger le soir pour que je me rappelle du dîner avec mes parents. Elle a semblé déçue de ne pas pouvoir passer la soirée avec moi mais quand je lui ai proposé d’y aller avec moi, elle n’a pas voulu. Trop fatiguée, elle allait rentrer et se coucher tôt. A 19h55 je sonnais chez mes parents dans notre résidence à Bè, un des plus vieux quartiers de Lomé. Notre maison n’était pas loin de la plage donc il y faisait toujours frais le soir. Ma sœur aîné Sissy m’accueillit.
-Hey Sis, ça fait longtemps ! lui dis-je ne lui faisant la bise.
-Tito, ça fait longtemps. C’est toi qu’on ne voit plus bro.
-Les affaires grande sœur, il faut bien que je gagne de l’argent pour gâter mes neveux.
-Of course !
-Tu es seule ? Robert ne t’accompagne pas ?
-Non, en fait je n’avais pas prévu venir. Les enfants ont voulu sortir ce soir, ma belle-mère qui séjourne actuellement à la maison les a emmenés dans une pizzeria. Robert est en voyage, je m’ennuyais donc je me suis dit que j’allais passer voir Mum. Et je suis tombée dans ta fête.
-Quelle fête ?
-My son ! s’écria ma mère en me voyant depuis la terrasse, coupant ainsi la conversation.
Elle était rayonnante comme toujours. Ma mère était une belle femme, une de celles qui ne voulaient pas vieillir et qui prenaient soin de leur corps. Elle s’habillait toujours pour le dîner quand il y avait des invités, mais comme ce soir nous étions juste censés être entre nous je ne comprenais pourquoi elle était aussi apprêtée.
-La plus belle ! dis-je en l’embrassant.
-Ne me flatte pas petit voyou, répondit-elle en souriant de plaisir.
-Tu m’as manqué Mum !
-A d’autres oui ! dis ça à quelqu’un qui te croira. Viens Tito, on t’attendait.
-J’ai l’impression que tu manigances quelque chose toi ! dis-je pendant qu’elle m’entrainait vers la salle à manger.
Je la vis dès que j’entrai. Rayonnante, belle comme jamais depuis que la connaissais. Cecilia OSANTE, fille de la meilleure amie de ma mère. Mon béguin de jeunesse. Mon cœur ne put s’empêcher de tressaillir un peu. Elle était devenue carrément canon, la binoclarde maigre comme un clou de mon adolescence. Je m’approchai d’elle pour lui faire la bise.
-Cecilia ! ça fait longtemps !
-Oui Tito, répondit-elle avec un petit accent anglais.
Cecilia était 100% ghanéenne, mais elle venait souvent passer les vacances chez nous depuis toute petite, donc elle était parfaitement bilingue.
-Aux dernières nouvelles tu étais en Angleterre non ?
-Oui oui, je suis rentrée pour les vacances, je suis là depuis un mois déjà et je commençais à m’ennuyer à Accra, j’ai décidé de venir voir de ce côté- ci de la frontière.
-Ça fait plaisir ! you are welcome Miss.
Je saluai mon père et ma mère nous installa pour le dîner. Je remarquai que ma mère était aux petits soins. Elle m’avait placé aux côtés de Cecilia et je devais reconnaître que la conversation avec elle était agréable. Elle était venue avec des amis passer un mois à Lomé. Ils logeaient dans une petite villa dans le quartier d’Avédji. Je découvris qu’elle n’était pas loin de chez moi. Elle me proposa de me joindre à certaines de leurs sorties. Je lui dis que j’en informerai ma petite amie et que si elle était d’accord il n’y aurait pas de soucis. Vers 22 heures elle demanda à rentrer vu que son quartier était un peu loin et elle voulait dormir tôt. Ma mère me demanda de la raccompagner comme nous étions dans le même quartier. Mais je ne pouvais pas, je voulais leur parler ce soir, donc ce fut Sissy qui la raccompagna.
-Oui fils, nous t’écoutons dit mon père pendant que nous nous installions au salon à ma demande.
-J’espère que ce n’est rien de grave dit ma mère.
-Non Mum. C’est même une bonne nouvelle.
-Ah ! tu as eu ton visa pour les USA ? Seigneur Merci ! enfin mes prières ont été exaucés ! oh GOD THANK YOU oh !
-Calme toi Nancy dit mon père. Ecoute ce qu’il a à dire avant de commencer à sauter sur place.
Je souris de leur petite dispute. Ma mère rêvait depuis des années de me voir m’envoler pour les states. Le projet m’avait intéressé un moment, nous avions entrepris les démarches mais comme le visa traînait, je me suis lassé et suis passé à autre chose.
-Voilà papa, maman comme vous le savez je fréquente Yabo depuis un moment.
C’est qui Yabo ? fit ma mère.
-Nancy ! arrête ça dit mon père. Tu la connais bien. C’est la copine de Thierry depuis des années déjà. Il l’avait amenée au mariage de Caro tu t’en souviens ?
-Ah elle ? fit ma mère d’un air ennuyé. Je croyais que c’était fini depuis cette histoire.
-Non Mum, fis-je. Nous sommes toujours ensemble. Et vous allez être grands parents !
-Hein ? fit ma mère ! For God sake ! Tito, ne me dit pas que tu as laissé cette fille te piéger !