Sitou

Write by Saria

***Cotonou***

***Erevan***

***Kafui***


Aujourd’hui c’est mon jour de sortie, ne rigolez pas ! Je commence à trouver le temps long pour que ce bébé arrive. Même si mon ventre commence  à poindre vers le bas, il n’était pas pressé de se montrer. J’ai déjà dépassé le terme, le docteur Fawaz a été clair : s’il ne vient pas d’ici la semaine prochaine on va déclencher l’accouchement.


J’en ai parlé à maman qui s’est mis à pousser de hauts cris. Étrangement j’étais sereine, juste que je suis fatiguée.

 

JY : Bon la vieille tu avances ou je te déplace avec une grue ?

Moi : Tchiip


En fait je venais de ressentir un élancement dans le dos qui me coupe le souffle. J’étais là au milieu de l’allée des cosmétiques. Lui me devançait avec le charriot, il ne pouvait pas savoir que le tempo avait changé ici.


Je ne sais pas si c’est mon immobilité ou l’expression de mon visage, il redevient sérieux et se rapproche de moi.


JY : Hey princesse ça va ?

Moi : Non…J’ai une douleur atroce qui me prend le dos en étau…Ah !

JY : Ne bouge pas j’arrive !

Moi : Lol comme si je pouvais courir !

JY : Ah tu as la bouche encore hein !

Moi : Ah…


Il se dirige vers l’une des dames de la caisse et explique qu’on ne pourra pas continuer les courses.  Il me raccompagne tout doucement jusqu’à la voiture. Si je n’avais pas aussi mal, j’aurais éclaté de rire. Tellement, le mec est sérieux dans sa nervosité.


En moins de 10 mn on est à l’hôpital. Le docteur Fawaz me reçoit presque immédiatement.


Docteur Fawaz : Alors Kafui ? C’est quoi le problème ?

Moi : J’ai une douleur au dos qui ne me lâche pas. Elle a commencé brusquement alors qu’on était en train de faire les courses.

Docteur Fawaz : Hum…On va vous auscultez.


Quelques minutes après, il demande à ce qu’on prépare une chambre. Apparemment le travail avait commencé. Ce n’était pas possible, quand je suis en travail j’ai des maux de ventre ! Dès que je suis installée j'entends.


JY : Donc toi tu as juré de faire l’enfant là dans mes bras ! Tu te rends compte ! En plein Erevan quoi !

Moi : Krkr…Pardon passe-moi le téléphone ici !


***Au même moment à quelques minutes de là** 

***Novotel***

***Guy***


J’étais en train d’échanger avec des partenaires quand mon téléphone vibre dans la poche de ma veste. J’hésite un moment avant de prendre sans regarder.


Moi : Allô ?

Kafui (petite voix) : Guy

Moi : Oui chérie…Allô je t’entends à peine que se passe-t-il ?

Kafui : Je suis à la clinique…Le bébé arrive…enfin c’est ce que dit le docteur.

Moi : J’arrive !

 

J’explique la situation aux autres avant de m’éclipser. Vous me direz pourquoi tant de précipitation, je suis quand même un « ancien ». Bah non, chaque naissance est particulière…Cette grossesse encore plus ! J’arrive rapidement,  une aide-soignante me conduit à la chambre qui lui a été attribué.  Je tombe sur mon frère, ça m’étonne à peine c’est l’ombre de ma femme…Euh…j’ai du mal avec le mot ex-femme…de Kafui si vous voulez. On se serre la main et je me tourne vers le lit.


Moi : Hey !!

Kafui : Hey !!

Moi : Comment te sens-tu ?

Kafui : Comme une femme en travail.

Moi : Tu es brave…

 

Quatre heure après, toujours pas de bébé. Le médecin demande à me voir, là je stresse.


Dr Fawaz : Le travail s’est arrêté…Je voudrais vous dire qu’on va essayer la bonne vieille méthode de la faire marcher…Mais on devra envisager une césarienne si rien ne change après ça…Je veux garder les deux !

Moi : Ok


En sortant de là, j’appelle la mère de Kafui, ça doit être la troisième fois aujourd’hui, j’appelle également maman Hortense. Cette dernière dit qu’elle arrive alors j’envoie mon frère la chercher et récupérer le sac de Kafui. Ma belle-mère quand à elle a juste dit ceci « Le Seigneur achèvera ce qu’il a commencé ». Hum…Seigneur je vous en prie !!! Le mot césarienne rime dans ma tête avec catastrophe ! Je ne veux pas qu’on en arrive là !


Lorsque je reviens vers la chambre, je rencontre Kafui s'appuyant sur une aide-soignante qui l’aidait à longer le couloir. Elle marchait à petits pas écoutant le verbiage de la dame. A un moment, elle se mord la lèvre inférieure et ferme les yeux. Puis elle lâche la main de la dame et pose son front contre le mur, j’entends une plainte. Je m’approche mais elle me fait signe que non et continue.


***une heure et demi plus tard***


J’étais là, impuissant à l’aider…Je tenais d’une main une bouteille d’eau et de l’autre un mouchoir... J’ai arrêté de compter ses va et vient dans le couloir. A un moment donné, elle s’accroupit dans une longue complainte, frappe le mur du plat de sa main. Je vois un liquide alors couler, l’aide-soignante l’aide à se redresser et la conduit en salle d’accouchement. Quelques minutes plus tard, je vois le docteur Fawaz passer rapidement…presque au pas de course. J’étais là un peu perdu…Une trentaine de minutes plus tard, j’entends le cri d’un bébé. Je ferme les yeux, comme pris de vertige.


JY : Guy si tu tombes dans les pommes à un moment pareil je vais t’envoyer une claque !


Je me retourne pour voir mon frère tirant un troller, suivi de près par notre tante. Il avait un large sourire.


Moi (le toisant) : Connard…ça se voit qu’on n’ a pas les mêmes problèmes !


Une infirmière ressort et vient annoncer la nouvelle…ça y est le bébé est là ! Les deux vont bien, le docteur m'envoie vous le dire.

 

***Une heure plus tard***

***Kafui***


Purée, je n’ai jamais eu autant mal et peur de ma vie ! la seule fois où maman m’a parlé elle m’a dit de prier !

On avait rejoint notre chambre mon bébé et moi. J’étais heureuse, alors je commence à réciter le magnificat à haute voix. Jamais cette prière n’avait pris autant de sens dans ma vie, dans mon existence ! « Le puissant fit pour moi des merveilles saint est son nom ! »

Merci d’accueillir « Sitou nin mahou », mon fils 3.7 kg !!!

 

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