***Parakou***

***Résidence Merveille-Derrière hôtel Papini***

***Akim***

Je rends visite à ma sœur, elle est toujours chez Dylan. Je suis pressé que la police retrouve le gars que Nima a reconnu. Avec mes contacts dans le milieu judiciaires ça devrait aller très vite. Hum si ces deux-là décident de jouer les prolongations ma sœur en sortira le cœur en miettes.

Mes craintes se confirment quand je vois le sourire rayonnant avec lequel elle vient m’ouvrir. Le jeune homme nous as laissé mais on n’a pas besoin d’être un génie pour voir que ces deux-là couchent ensemble.

Dès que je suis installé, j’attaque :

Moi : j’espère que tu sais ce que tu fais !

Nimata : Akim, s’il te plaît ! Ça fait longtemps que j’ai été aussi heureuse…Je refuse de penser à quoique ce soit d’autre en ce moment !

Moi : A quel prix Nima ?

Un silence pesant s’installe, je regarde la jeune femme à la bouille bien amarrée assise juste en face de moi. C'est ma petite sœur de dix ans, têtue comme une mule et caractérielle. Je réalise à quel point c’est dur de protéger les personnes que nous aimons. Je ne veux pas gâcher les instants que nous avons.

-je venais te dire que mes contacts dans la police et dans la justice sont informés. La signalisation aussi bien d’Aladji que de son homme de main a été donnée…Je ne crois pas qu’ils oseraient faire quelque chose…Tu pourras rentrer chez toi d’ici quelques jours…Par précaution attend encore un peu.

Nimata : Ok…Merci infiniment grand-frère…Ma voiture est toujours chez ton garagiste ?

Moi : Oui

Quand elle avait pris contact avec moi, elle m’a demandé aussi de lui récupérer sa Micra. Comme je ne pouvais pas la ramener chez moi au risque d’éveiller les soupçons de ma femme, j’ai laissé le véhicule chez le garagiste.

Elle me prend les deux mains, les serre fort, avant de dire

Nimata : Je sais que tu t’inquiètes pour moi… Il ne faut pas ! Essaye de me comprendre…Je voudrais me retrouver avec l’homme que j’aime…Même si c’est pour une seconde, une minute, une heure, un mois peu importe…Je voudrais profiter de chaque instant et ne pas avoir de regret quand je ne serai plus dans sa vie ! Je t’en prie !

Je me contente de hocher la tête. Elle se jette dans mes bras. Hum la glace est brisée, on a mis les sujets qui fâchent derrière nous.

Je prends congés rapidement. Elle me raccompagne dans la cour et attend de me voir démarrer avant de tourner les talons.

***Danielle***

J'essaye encore de joindre Dylan pour la énième fois, ça devient récurrent ces-temps-ci. Je sens comme une angoisse me tenailler et si...Hum non non ce n'est juste pas possible. Dylan n'est pas comme ça. Je sais combien son travail compte pour lui et en cette période il doit être dans les préparatifs de la campagne cotonnière. En fait les transporteurs de la zone-nord pour la plupart contracte des prêts pour y faire face.

Je relance au bout de la deuxième sonnerie, il décroche cette fois-ci. Mais je dois tendre l'oreille par deux fois pour reconnaître sa voix.

Moi : Allô chéri? C'est toi?

Dylan : Oui...Qui veux-tu que ce soit?!

Moi : Ah ta voix est bizarre façon...Mais bon comment vas-tu?

Dylan : Bien bien et toi?

Moi : moyen

Dylan : Oh! Que se passe-t-il? Dis-moi tout!

Moi (voix plaintive) : Tu es de plus en plus loin de moi...Enfin c'est plus pareil

Dylan : Chérie que va-tu chercher?! Je suis juste occupé, je suis de plus en plus en tournée...lorsque je reviens le travail m'attend il me faut rattraper.

Je comprend, je me sens presque coupable de lui en vouloir. J'essaye de passer sur mon appréhension.

Moi : Ok...excuses moi alors

Dylan : Non tu ne pouvais pas savoir, t'inquiètes sinon tout va bien?

Moi : Oui mais tu me manques...Je voudrais bien venir un weekend mais je crois que ce n'est pas la peine si tu ne peux pas être présent.

Dylan : Exact! Je suis très mobile en ce moment et le réseau téléphonique ne fonctionne pas toujours là où je vais...C'est plutôt moi qui vais faire l'effort de venir à Cotonou

Moi : Ok

Dylan : Laisse-moi juste le temps de voir comment faire pour leur échapper ici! Ok?

Moi : Ok

Au moment où je m'apprêtais à raccrocher j'entends comme une voix de femme.

-chéri? il y a une femme dans la maison?

Dylan : Non! enfin oui ça doit être la femme de ménage qui veut quelque chose. Écoutes je te laisse le temps d'aller voir ce qu'elle veut...On se parle plus tard?

Moi : oui oui...je t'aime Dylan

Dylan : Moi aussi

Hum, mon impression est mitigé. Je crois que je me fais des idées, en même temps il est bizarre...Si je débarque, il pourrait mal le prendre, en plus moi je n'aime pas du tout Parakou. Il n'y a rien d'attrayant dans cette ville c'est tout plat...Bref un gros village, poussiéreux!

Je devrais peut-être sortir un peu plus au lieu de rester cloîtrée à la maison à la maison à m'imaginer des choses. Oui je crois que c'est ce que je peux faire de mieux pour moi-même.

Non définitivement Dylan n'est pas un coureur de jupons, c'est d'ailleurs pour ça que j'attends patiemment qu'il se décide. Si je le bouscule il va mal réagir je sais qu'il ne supporte pas les femmes qui dérangent. C'est il me faut juste prendre mon mal en patience.

Les tatas pardon ne me monter pas la tête...Mon gars est clean. Je crois que quand il viendra on va en profiter pour parler.

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