Tempête (1)

Write by Saria

***Parakou***

***Quartier Tranza-Chez Nima***

***Dylan***


Mon téléphone sonne avec insistance, j’ouvre péniblement les yeux  je me redresse et passe mon bras au-dessus de Nima. Euss les tatas pointues vous-même vous savez, oui je me suis mise dans son lit. Au début, elle était réticente puis elle a fini par céder !



Moi : Allô ?!

Maman : Hum donc c’est vrai tu as découché ! Quand Dany m’a raconté tes frasques au téléphone je n’y ai pas cru un instant !

Moi (sortant rapidement du lit) : Maman ! Tu es où ?

Maman : Chez toi…à la maison ! Je t’attends ici Dylan !

Moi : Ok…J’arrive.



Je me prépare précipitamment et prends mes clés de voiture, mon amour se réveillait à peine et je lui ai dit que j’ai une urgence.


 

***Quelques minutes plus tard***

***Résidence Merveille-derrière hôtel Papini***

***Annie Mensah***


J’étais profondément triste ! Dylan, mon Dylan comment a-t-il pu se conduire ainsi. C’est vrai je ne l’ai pas porté mais c’est mon fils. J’ai cru avoir réussi à en faire un homme de valeur mais tout ça !



J’entends une voiture, c’est certainement lui. Il m’entendra celui-là ! Dès qu’il entre je le vois stopper net à la vue du visage tuméfié de Danielle, donc il ne voyait pas clair quand il commettait son forfait quoi ? Tchiip !



Dylan : Mais…Que t’es-t-il arrivé ?

Danielle : …

Moi : Tu demandes ? Ce n’est pas toi ?!



 

***Dylan***


Non je suis tellement choqué que j’éclate de rire ! Non mais oh c’est une blague ! Dany avait un œil au beurre noir, son poignet gauche portait un bandage et sa lèvre supérieure fendue…Et ma mère dit que c’est moi !

 
 

Maman : Dylan…Tu ris, tu es normal ?

Moi : Maman demande-lui si c’est moi qui lui ai fait ça d’abord !

Danielle (en larmes) : C’est toi non ! Parce que j’ai eu le malheur de critiquer ta pétasse et t’avertir que je ne resterai pas là à te regarder m’humilier

Moi : Qu…Quoi ! Tu es malade ma parole !


 

De colère je lui agrippe le bras, elle hurle de douleur, je la relâche mais pour ma mère c’était suffisant !



-Maman s’il te plaît crois-moi, je ne lui ai rien fait…Mais enfin tu me connais ! Elle est folle cette fille c’est toi qui avait raison !



Mon Dieu c’est quoi ce guêpier ?! Je me mets à genoux devant cette dame qui représente énormément pour moi.



-Maman, je t’en supplie…Je ne sais pas comment elle s’est ça ! La dernière fois que je l’ai vu c’était il y a trois jours au bureau…Je l’ai fait vider de mon lieu de travail en donnant des instructions fermes pour que personne ne la laisse passer. J’ai quitté la maison il y a deux semaines !


Elle se lève et se dirige vers les chambres sans un mot. Quand je me retrouve seul avec la chipie qui me sert de fiancée, elle me fait un V de la victoire. L’envie de la gifler me démange fortement mais c’est ce qu’elle veut ! Au même moment mon téléphone sonne, c’est Nimata, elle doit être en train de s’inquiéter. Je m’éloigne pour décrocher.



Moi (voix lasse) : Allô ?

Nimata : Je m’inquiétais…tout va bien ?

Moi : Non…Mais t’inquiète, je vais gérer…Il faut que j’y aille là !

Dany (derrière moi) : Quoi bébé tu as peur de lui dire que tu es venu finir ce que tu as commencé avec elle ?! Nimata, on se le partage of…



Je me retourne en bloc, elle était juste derrière moi…Je remets le téléphone à l’oreille malgré mes allôs Nima ne réagis plus. Puis elle raccroche ! Merde ! Merde ! Si je ne sors pas de cette pièce je vais la tuer !


 

Mon cœur bat fort, je relance le numéro de Nima, il est fermé. Pitié Seigneur ! Non elle ne va pas croire ce que l’autre imbécile lui a dit ! Elle est mature mon bébé mais un doute me taraude ! Bon un problème à la fois ! Il faut que je me sorte de cette situation !


 

***Nouveau quartier***

***Nimata***


Après le show de Dylan et sa femme, j’ai raccroché tranquillement pas que je n’étais pas affecté, non ! Mais je me connais et je connais mes réactions. Donc mieux je classe le dossier Dylan dans un coin de ma tête.


Akim est venu me chercher pour m’emmener quelque part qu’il a dit. J’ai confié mon fils à Ouma ma belle-sœur.



Moi : On est où là grand-frère ?

Akim : Chez les parents

Moi (furieuse) : Mais pourquoi…Je refuse de descendre !

Akim : Nima ! Ça suffit ! Tu vois cette porte ? Derrière se trouve Ma, elle est en phase terminale d’un cancer de l’utérus !



C’est comme si le ciel me tombait sur la tête…Cancer… cancer  tournait dans ma tête.



-(voix grave) : La nouvelle de sa maladie est tombée quand tu étais enceinte…Tu venais de faire une menace, je ne pouvais pas t’en parler... Moussa et Kabir me mettaient la pression. Tu sais qu’ils ne sont pas très instruits, pour eux c’est le scandale avec Ladji Kôbô qui a plongé Ma dans les soucis. Les derniers bilans ne sont pas bons, les médecins ne lui donnent qu’un mois, deux maximums. On le sait tous sauf elle mais je suppose qu’elle s’en doute. Elle a exigé rentrer chez elle, une infirmière vient lui donner des traitements pour gérer la douleur. Elle est très amaigrie…Tu pourrais avoir un choc en la voyant !



Je sanglotais en silence, Mon Dieu ! Quand je pense que tout ce temps je lui en voulais…Que j’ai refusé tout contact ! Là elle mourrait ! Akim me serre contre lui en me disant des paroles réconfortantes. On attend jusqu’à ce que je me calme un peu, on descend.



Dès que j’entre dans la maison, trois hommes étaient assis sur la véranda. Je reconnais tout de suite mon père, Allah il avait vieilli, son beau teint clair s’était terni. L’éternel barbe que je lui connais avait blanchi. Je marche vers lui et m’accroupis pour la génuflexion. Je perçois l’hostilité des deux autres qui n’étaient ni plus ni moins mes frères !



Papa : Hey Nimata ma précieuse ! Tu es revenue mon enfant

Moi : Oui papa

Papa : Bienvenue ! Tu es toujours aussi belle ! Et mon rival*? Quoi il a eu peur ?

Moi : Non papa, il viendra bientôt



Entendre mon père me parler comme si toutes ces années n’étaient pas passées me faisait un bien fou ! C’était inattendu  j’avais gardé le souvenir d’un homme austère !



Je salue mes deux autres grand-frères, personne ne répond, Akim me guide vers la chambre. Ma était complètement changée : squelettique, un fin duvet sur la tête. Dès qu’elle me voit son regard s’illumine et son sourire est resté.

Je m’asseye au bord du lit, je lui prends la main de son autre main, elle touche mon visage, l’épaule comme si elle me découvrait.



Ma : Tu m’as donné un mari merci ! Il est où mon époux ?

Moi (perdue) : ….



Akim me fait signe de sourire, et de lui parler.



-euh, il n’était pas encore prêt à t’honorer, il est allé se préparer !

Ma : Dis-lui qu’il n’a pas besoin de se déranger, que la femme est garantie.



On sourit tous à ce trait d’humour.



-Nimata, je suis heureuse de te voir…Tu as vu où j’en suis…Personne ne me dis rien mais je sais que c’est fini !

Moi (les larmes aux yeux) : Ne dis pas ça Ma !

Ma : Chut ! Je voudrais te demander pardon ! Je ne t’ai pas accompagné dans ta vie de femme ! Tu en as souffert…Tu as ma bénédiction pour ta nouvelle vie !

Moi : Ma c’est bon…Je ne t’en veux plus…Désolée d’avoir été aussi radicale…Je te demande pardon.



Elle me demande de lui raconter mon travail, lui parler de mon bébé, je lui montre des photos. A un moment donné je la sens épuisée et je demande à me retirer en lui promettant de repasser avec son mari.

 
 

***Tard ce jour-là***


Je ne sais pas comment je me sens ! Je me suis occupée du petit comme un automate. Je refusais de réfléchir, je savais que j’allais m’effondrer, mes yeux sont restés secs depuis qu’on a quitté la maison familiale Akim et moi. Lui non plus n’a plus rien dit.



Il sonnait 22h quand quelqu’un sonne, je vais ouvrir et c’est Dylan ! Je le regarde et je me mets à pleurer. Il me prend dans ses bras et on entre à l’intérieur.



Moi : Elle va mourir…Ma maman a un cancer…Je lui ai tourné le dos quand elle avait le plus besoin de moi…Elle va mourir Dylan et je n’y peux rien ! Je ne peux pas gérer ça c’est trop !

Dylan : Chut tu ne pouvais pas savoir bébé ! Tu ne pouvais pas imaginer ce coup du sort !



Il me laisse pleurer, à un moment donné j’entends son téléphone sonner.



-Oui, oui ne t’inquiètes pas Akim, je reste avec elle. Non au contraire merci de m’avoir averti.



Je fini par m’endormir épuisée physiquement et émotionnellement.



*Saad, les petits-fils dans la culture des peuples baatonu ou dendi (ethnie du nord-Bénin) sont considérés comme des rivaux et les petites-filles les épouses du grand-père. 

 

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