The brothers

Write by Les petits papiers de M

Ronel

C’est vendredi soir. Mon moment préféré de la semaine. Parce que chez moi, ça rime avec rentrer tôt du boulot, se relaxer un moment et sortir prendre un verre avec mes potes. Cela a toujours été notre rituel depuis que nous avons commencé à travailler ensemble à la SAGS, la plus grande société de sécurité pour particuliers qui existe dans le pays.

On nous appelle les quatre mousquetaires. Nous sommes beaux, nous sommes jeunes et disons que financièrement, nous ne nous plaignons pas. Sam et moi sommes des héritiers. Seuls garçons dans nos familles respectives qui sont plutôt riches. Moutiou, en bon fils de yoruba est un commerçant averti en dépit d’un poste bien rémunéré au sein de la société. Et le dernier de la bande, Pedro, alias Pépito le coupe-cœur des dames, eh bien, il est marié à une épouse riche et aimante.

Je vous vois déjà hausser le sourcil. Mais on s’en bat les couilles de vos avis. Dans la vie, tout est question d’intérêts et il faut savoir saisir les opportunités. C’est ce qu’a fait mon pote en épousant sa prof d’université, femme d’affaires bardée de diplômes qui était trop prise par ses études et son argent pour avoir le temps des hommes. Elle a beau détenir les cordons de la bourse, c’est lui qui porte la culotte chez lui.

Sortir du boulot à 17 heures les vendredis a de grands avantages. En une demi-heure à peine, je klaxonne devant le portail de ma villa. En réalité c’est l’une des nombreuses maisons de mon père. Cela m’évite de payer un loyer exorbitant qui m’aurait certainement pesé. En effet un appartement de trois chambres avec une cour privée à Fidjrossè n’est pas accessible à n’importe qui depuis la construction de la route des pêches. Je vais rejoindre mon épouse en laissant la domestique vider le véhicule.

-          (caressant son ventre) Bonsoir ma douce

Elle me répond de sa douce voix en m’enveloppant dans ses bras chaleureux. Rosine et moi sommes mariés depuis deux ans. Etant tous deux amoureux de la nuit et des voyages, nous avons voulu profiter un peu de notre vie avant de mettre notre premier bébé en route. Mon épouse est journaliste de formation et travaille essentiellement en ligne. Cela me donne la chance de profiter d’un accueil chaleureux chaque fois que je rentre chez moi. Nous sommes un couple amoureux et sans histoires. J’ai une femme juste parfaite. Brillante, très bonne femme d’intérieur qui tient autant mon ventre que mon bas-ventre d’une main de maître. Je suis juste un homme comblé. Pour que cette harmonie perdure, je tiens ma vie extraconjugale aussi loin que possible de ses oreilles.

Elle me rejoint dans le bain qu’elle m’a fait couler dans notre chambre avec un verre de vin et des chocolats dans une coupelle.

-          T’avoir comme femme c’est vraiment le paradis

-          Arrêtez donc de me flatter monsieur mon mari

-          Tu sais bien que c’est vrai. Beaucoup tueraient pour avoir une femme aussi attentionnée. J’oublie mes soucis dès que je franchis la porte de cette maison.

-          C’est ainsi que doit être un mariage. Paisible. Le quotidien a déjà suffisamment de problèmes pour qu’on en rajoute nous-même

-          Tu as raison

-          Alors, vous allez où ce soir ?

-          Je ne sais toujours pas.

-          C’est le tour de Pedro de nous faire sortir.

-          Le roi de la dernière minute

-          Toi-même tu sais. Je vais m’habiller et attendre qu’il se décide à nous donner heure et lieu

C’est finalement à 20h que Pepito s’est décidé à nous inviter au code bar en face de l’aéroport. Mais personne n’était emballé donc on a fini sur l’esplanade du stade de Kouhounou pour un plan gbota et bière pression. Et comme toujours, la discussion tournait autour de nos deux sujets favoris, les affaires et les femmes. Entretenir plusieurs femmes a un coût. Raison pour laquelle, sous la houlette de Moutiou, nous avions tous investi dans divers projets pour arrondir nos fins du mois et avoir un certain train de vie.

A peine arrivé, Sam avait déjà pris en chasse l’une des serveuses. Il faut dire qu’il lui faisait des avances depuis un moment. Il aime faire durer le plaisir avant de les dévorer. Et je crois qu’elle avait compris le jeu vu comment elle le faisait languir.

-          Moutiou : les gars, je crois que je vais en prendre une troisième

-          Sam : une troisième maitresse ou une troisième femme ?

Nous n’avons pas pu nous empêcher d’éclater de rire et de nous payer sa tête. Moutiou a deux femmes et deux maîtresses. Le coran, selon lui l’autorise à avoir quatre femmes. Les deux maitresses sont en  « fiançailles » en vue d’être épousées. Sauf qu’il les change comme on change de chemises.

-          Une troisième épouse

-          Moi : laisse-moi deviner, c’est Sahidath qui a gagné le gros lot ?

-          Non

-          Pepito : je refuse de croire que c’est Hadiath. Je te rappelle que j’ai couché avec

-          Je suis au courant. Ce n’est aucune des deux. En fait celle que j’ai en tête ne sait même pas que je vais le lui proposer

-          S : et pourquoi tu voudrais même te marier encore ? tu n’as pas suffisamment de charges et de problèmes avec les deux que tu as légalisées là ?

-          Moi : je me posais la même question. Je crois qu’il aime les sensations fortes.

-          Vous ne comprenez rien. Je la veux mais depuis je tape poteau. Je pense que lui proposer le mariage c’est la seule solution

-          P : toi vraiment. Donc quoi ? tu l’épouses, tu la sautes et après tu divorces ? ton plan est naze. Et puis c’est même qui la meuf ?

-          Evelyne. La nouvelle comptable

-          S : ah ça ! c’est vrai qu’elle n’est pas simple celle-là

-          Moi : quoi, tu as déjà essayé ?

-          S : non. Et je ne perdrai même pas mon temps. C’est une amie de ma sœur. Tu la vois là, elle est vierge. Et elle n’a pas l’intention d’ouvrir ses cuisses avant le mariage

-          Mout : assafroulaye !!! une go bien roulée comme ça ?

-          P : j’ai du mal à te croire hein frère

-          Moi : je te dis. C’est parce qu’elle n’est pas encore tombée sur un vrai mec ouais

-          S : en tout cas ça fait dix bonnes années que je la connais. Tous ceux qui ont tenté ont tapé poteau. Je vous assure qu’elle est très très sérieuse

-          Mout : j’ai vu juste alors. Si je lui promets le mariage, ça devrait passer

-          S : elle n’est pas conne hein. Déjà, elle est catholique. Donc elle aspire à être l’unique femme d’un homme avec qui elle ne fera qu’une chair

-          Moi : hahaha c’est vraiment de la folie. Mais quand je la vois elle ne me semble pas si compliquée

-          P : tu ne l’as pas vue d’assez près. Demande à Moutiou de te raconter les vents qu’il se prend

-          Moi : en même temps c’est normal quoi. Une fille comme Evelyne doit aimer les mecs raffinés. Moutiou tu es toujours dans tes bazins en train de brailler comme les vendeurs de Tokpa.

-          Mout : et ça n’a pas empêché que j’ai quatre femmes je te rappelle monsieur je sais tout

-          P : tu crois que tu aurais plus de chance ? elle va t’envoyer balader comme tous les autres avant toi

-          Moi : dans ce cas elle est soit frigide, soit lesbienne

-          S : T’es bête. Elle a déjà eu des gars. Mais ils ne se sont pas engagés

-          Moi : et ils ont investi temps et argent sans croquer la pomme ? tous des cons

-          Mout : comme tu es si fort, mets-toi sur le dossier qu’on voit

-          Moi : pour y gagner quoi ? c’est du menu fretin pour moi

-          S : je compte sur ma bonne petite. Elle va te voir claiiiir

-          P : je soutiens Sam sur ce coup. Elle est coriace. Et le petit Jesus va lui montrer le monstre que tu es derrière tes airs de gentil hahaha

-          Moi : N’importe quoi. Y a rien en face. C’est parce que je ne suis pas motivé. Sinon, elle c’est une petite affaire. J’ai déjà fait plier plus coriace qu’elle

-          Mout : Gars, tu parles déjà trop. Vas sur le dossier et démontres nous que tu es un homme capable

-          Moi : Non

-          S : un million si tu y parviens

-          P : j’ajoute 500 mille

-          Moi : non mais vous êtes malades !

-          Mout : sur cette affaire, nous misons tous sur Evelyne. J’ai confiance j’ajoute 500 mille aussi. Si tu perds, ce qui va certainement arriver, on t’emmène en weekend avec une bonne petite pour te remonter le moral

-          Moi : (les regardant rigoler en se payant ma tête) je ne voulais pas. Mais puisque vous insister, je vais vous montrer que je suis le fils de mon père. Paris accepté !

Ils ont fait du bruit en tapant sur la table et se foutant de moi pendant une bonne minute.

-          P : on veut des preuves hein. Tu ne vas pas juste venir nous dire la bouche en cœur que tu l’as baisée

-          Moi : je suis un gentleman moi, je ne fais pas dans les nudes

-          Mout : on s’en tape. On ne va pas miser deux millions juste sur tes belles paroles

-          S : mais tu ne la filmes pas en train de s’envoyer en l’air hein ! c’est quand même ma bonne petite

-          Moi : ok. j’ai une condition. Aucun de vous ne s’en mêle. Si elle vient vous voir, je suis un enfant de chœur. Deal ?

-          Deal, ont-ils répondu à l’unanime

-          Bien. A nous deux Evelyne.

 

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