This valentine day
Write by Farida IB
Khalil…
Ussama (jetant un coup d’œil dans le rétroviseur) : kiakiakia, bro tu as fait fort sur ce coup.
Jemal (riant de concert avec lui) : vous êtes certains d’avoir vu des étiquettes sur chaque paquet ?
Yumna (une larme au coin de l’œil) : avec leurs prénoms et leurs dates de naissance. Il y a certaine qui ont même la chance d’avoir leur prénom sur deux voir trois paquets.
Salim : ça, c’est la classe des VIP krkrkrkr.
C’est partie pour un tour de rire.
Mon avion, c’est ce soir, et nous sommes en route pour l’aéroport. Ça fait quinze minutes que mes petits ont lâché la doc des cadeaux de mes PC et depuis, ils n’arrêtent pas de me chahuter. Mes parents n’ont pas pu venir, maman a préféré me faire ses adieux à la maison. Depuis hier qu’elle nous fait une crise de larmes. Le cheikh quant à lui a reçu la visite du ministre iranien des affaires étrangères ce matin du coup nous nous sommes dit au revoir devant le hall d’entrée de la maison. Je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur en ce moment parce que jusque-là, je n’arrive pas à me faire à l’idée de ce voyage. Sauf que quand il faut y aller, il faut y aller. Je n’ai plus du tout envie de contrarier papa surtout qu’en ce moment notre relation père et fils est au beau fixe.
Moi me justifiant : bah comme ça elles sont toutes satisfaites, plus de prises de tête pour avoir oublié l’anniversaire de telle ou telle fille.
Ussama se tordant de rire : man, c’est bon arrête, tu t’enfonces encore plus.
Jemal (s’adressant à Yumna) : pardon petite il faut que je vois ça, vous avez stockez ça où ? Ça me sauvera la mise auprès de mes bitchs, je n’ai aucune idée de quoi leur offrir pour la saint valentin. Pourtant, nous sommes à la veille.
Yumna claquant la langue : et je te promets que tu en auras pour ton compte, car c’est une vraie chasse au trésor ! Des sacs, chaussure, robes, bijoux, et accessoires de marques. (sourire rêveur) De Manolo passant par Prada jusqu’à Bvlgari, Givenchy, Saint-Laurent, Valentino, Dolce Gabanna…
Moi maugréant : pas touche à mes affaires, ça ne me prendra pas plus de trois mois ensuite je reviens reprendre ma life.
Yumna : trop tard, (scrutant ses vêtements) en tout cas tu as bon goût.
Moi fronçant les sourcils : tu ne vas pas me dire que…
Yumna hochant la tête avec un petit sourire : si si, et ça, c’est le lot d’une certaine Fatema. Nous avons la même taille apparemment.
Jemal (l’air très intéressé) : petite, je prends rendez-vous ce soir.
Moi (lui donnant une claque sur la tête) : prends rendez-vous dans les magasins, ce n’est pas interdit !
Jemal : mais ne sois pas chicheeeeuuu, de toute façon tu fêtes la saint valentin seul dans un avion. Autant que ces cadeaux servent à dessiner le sourire sur les lèvres de certaines filles demain.
Je réfléchis deux secondes.
Moi : on dirait que tu as raison man, bof faites-vous plaisir et faites plaisir à vos cocos par la même occasion. J’en achèterai d’autres à mon retour.
Yumna et lui se tapent dans la main, Salim secoue la tête en souriant. Ussama qui reste concentré sur sa conduite sans émettre un commentaire.
Moi (tournant ma tête dans sa direction) : frérot toi, tu n’as pas de minettes à qui faire plaisir ?
Yumna : rohhh Khalil tu fais exprès ou quoi ?
Salim : c’est vrai qu’on ne l’a jamais vu avec une femme, tu es sûr que tout va bien ou certainement que tu les caches ?
Yumna faisant sa pointue : cacher ? Peut-être hors du pays, et même au delà de la planète terre. Le gars est tout le temps entre deux avions, sur deux sites, vous voulez quoi ?
Ussama : lol.
Jemal lui tapotant l’épaule : frérot on a hâte de voir la belle-sœur !
Ussama : elles sont tellement bien cachées que moi-même, j’ai du mal à les retrouver.
Moi intrigué : tu n’as pas de petite amie ? (non de la tête) Même pas une passagère ? (encore non de la tête) Tu n’en as jamais eu, c’est ça ? (oui de la tête)
Jemal : ah ouais quand même ! Vous êtes sûr que le Cheikh ne l’a pas adopté lui ?
Cette fois, il reçoit un coup de coude et se met à frotter la partie en pestant contre moi. Le reste du trajet se passe dans une ambiance bonne enfant. À l’aéroport, je me rue dans le hall avec mes deux gros trolleys et me place derrière la file d’attente en attendant de les faire enregistrer lorsque l’un des agents débarque et me sonne de le suivre. Ce que je fais un peu perplexe avant de me rendre compte que c’était du favoritisme pur et simple. Je souris intérieurement en me disant que ça commence plutôt bien. Je passe ensuite au comptoir d’enregistrement et sors mon billet que je relis une dernière fois en soupirant. Le Cheikh a pris le soin de me prendre un billet en classe économique. Vous imaginez ? Khalil Samir Ben Zayid passé dix huit heures coincé en classe éco. Si ça ce n’est pas du manque de respect à ma personne !!
La dame derrière le comptoir pianote sur son clavier en me jetant des coups d’œil intrigants un bon moment avant de lever un regard inquiet sur moi.
La dame : euh monsieur !
Moi : il y a un souci ?
La dame : oui, et bien il n’y a plus de place en classe économique. Ils ont tout réservé.
Moi fronçant les sourcils : ah oui ? (elle hoche la tête.) Vous avez une solution à proposer dans ce cas ?
La dame me prenant de court : on vous envoie dans une autre classe (me tendant un autre billet) le hic, c’est que vous serez seul au fond de l’appareil. (sourire avenant) Mais bon, ce n’est pas grave, ça vous évitera un voisin trop ennuyeux et vous aurez la chance de garder votre sac à main dans le placard du commandant.
Je pense que je commence à aimer le Togo.
Moi sourire satisfait : ça me convient très bien madame, merci.
La dame : je vous en prie, on vous souhaite de passer un bon vol sur Etihad Airlines.
Moi sourire satisfait : merci m’dame !
Elle hoche la tête avec un sourire rassurant en plus. Je me saisis du billet euphorique et vais rejoindre les autres devant le terminal des départs internationaux. Il me reste juste quinze minutes pour embarquer alors j’y vais dans l’intention de faire mes adieux à mes frères et mes amis. En même temps, que j’arrive, Salim me tamponne au sujet de ma collaboratrice. Maintenant qu’il en parle, je me rends compte que je ne sais rien d’elle à part son nom complet que j’ai d’ailleurs oublié. Bof, on verra une fois sur place.
Salim : tu as pensé à envoyer quelque chose à ta collaboratrice ?
Moi plissant les yeux : pourquoi ? Je ne la connais ni d’Adam ni d’Eve ! C’est tonton Sharif qui s’est occupé de tous les détails de mon séjour avec elle.
Salim : type, je t’ai connu plus courtois que ça.
Moi évasif : il faut d’abord que je vois le produit. Ça peut être une femme mariée ou vraiment hideuse. Dans l’un ou l’autre des cas, je ne me vois pas jeter mon argent par la fenêtre.
Jemal : attends de voir avant de juger !
Moi : c’est ce que je suis en train de dire.
Yumna : mais tu fais un jugement péjoratif sur une personne que tu ne connais même pas. Khalil, je t’en prie ne va pas faire ton ″ Khalil ″ là-bas. N’oublie pas que tu as notre réputation d’Arabe à préserver, déjà que nous ne sommes pas bien vu en Afrique.
Moi : lol.
Yumna : je suis sérieuse.
Moi : j’ai compris petite mère.
Elle me lance un regard appuyé et je hoche la tête pour lui signifier la sincérité de mes propos. L’atmosphère tantôt gaie devient maussade à l’annonce de mon vol. Je fais un check aux mecs et me rapproche de Yumna qui avait les larmes aux yeux,pour un long câlin.
Yumna : ne m’abandonne pas s’il te plaît, je ne veux pas que tu partes.
Moi lui frottant le dos : moi aussi, je ne veux pas partir princesse, ton père m’y oblige. De toute façon, tu ne seras plus là lorsque je reviendrai donc c’est toi qui m’abandonne en quelque sorte.
Yumna en pleurs : si si, papa n’a toujours pas statué sur mon sort.
Moi : il le fera.
Elle me jette un coup d’œil perplexe.
Moi (la reprenant dans mes bras) : fais-moi confiance.
Elle hoche la tête en pleurant.
Ussama : roooooh tu ne vas pas nous faire le coup de maman.
Elle lui tire la langue à travers ses larmes et je souris. La voix dans l’interphone se fait plus insistant donc je me dépêche de reprendre les escaliers en leur faisant un dernier signe d’au revoir de la main avec l’impression de laisser une partie de mon cœur à Abu-Dhabi.
Je m’installe à peine dans l’avion qu’une hôtesse vient me coller une coupe de champagne au nez que je décline gentiment. Je n’ai qu’une seule envie, celle de descendre et de reprendre mon ancienne vie. Mais bon, ça aura sûrement ses avantages. Ça me permettra notamment de connaître de nouveaux horizons et de me faire mes propres opinions sur l’Afrique.
Le décollage se passe en douceur ensuite, je me perds dans un large choix de films et séries. Pendant les premières heures du vol, j’ai l’impression d’être le seul passager à bord, et pour cause le soin excessif auquel j’ai droit. Les hôtesses s’occupent un peu plus particulièrement de moi, ce qui suscite par ailleurs l’indignation des autres passagers. Après deux heures d’escales à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle, je troque mes vêtements contre une chemise manches longues bleu clair ajustée que je retrousse à hauteur de coude sur un Chino le tout harmonisé par une paire de basket blanche avant de reprendre ma place dans l’avion. Je me concentre sur la nature lorsqu’une hôtesse que je n’avais pas remarquée, enfin pas d’un regard aussi attentif qu’en ce moment, se présente devant-moi tout sourire. Bref, imaginez une métisse, le genre haïtienne ou Guadeloupéenne, des jambes interminables soutenu par un bassin voluptueux, une poitrine littéralement envoûtante dont les pointes sont bien dressées malgré sa fourrure qui tient un coffret repas composé d’une avalanche de petits cœurs, de fruits rouges et de gâteaux au chocolat en forme de cœurs bien agrémenté sur un plateau, le regard émoustillé à l’appui. Imaginez juste ça et dites-moi ce que ça vous fait (rire).
L’hôtesse : monsieur, bonne fête des amoureux à vous.
J’avais presque oublié cette histoire. Je m’empresse de lui prendre le plateau, un sourire accrocheur scotché aux lèvres.
Moi : merci.
L’hôtesse (s’abaissant à ma hauteur) : je vous suggère de commencer par le praliné-noisette. Son goût est aussi exotique que celle de ma langue.
Raclement de gorge.
Je porte machinalement mon regard sur le plateau lorsque je sens sa main glisser sur ma poitrine d’un geste aussi anodin que surprenant.
L’hôtesse susurrant : un petit bonus pour vous.
Elle ressort ensuite la main en traçant une ligne du bout de son doigt. Je sens mon pantalon à l’étroit et pourtant, j’essaie de garder un air serein. Elle me quitte pour le cockpit avec un déhanchement calculé du bassin. La chance même que je suis le seul à profiter de charmant spectacle. J’essuie rapidement la bave qui menace de couler et reporte mon attention sur les minis éclairs en tas au milieu du plateau. J’engloutis deux avant de m’attaquer aux gaufres, lorsque j’arrive sur les praliné-noisette, l’image de l’hôtesse sans sa tenue s’impose dans mon cerveau. J’enfonce mécaniquement ma main dans ma chemise et en ressors la boîte qu’elle y avait laissée. Grâce aux inscriptions sur la boîte, je devine que ce sont des chocolats, mais qu’elle ne fut ma surprise lorsqu’en ouvrant, je tombe sur un string très sexy sur le packaging. À la surface était minutieusement écrit :
« Tu veux le dernier carré de chocolat ? Rejoins-moi dans la cabine N°3. Je t’ai laissé des indices pour retrouver facilement ».
J’enlève le bout de ficelle que je pose délicatement sur le siège à côté avant d’ôter l’enveloppe fine censé recouvrir neuf chocolats. Du regard, je compte trois chocolats noirs intense en forme de cœur, cinq autres en carré dont trois au lait et le reste en caramel. Enfin, j’ai une idée d’où je peux retrouver mon dernier carré de chocolat caramélisé. Toutefois ça fait tic-tac dans ma tête.
Mon imagination me joue une seconde fois des tours. Je porte mon cocktail de grenadine à la bouche que je bois en goulue pour faire baisser la température qui a de nouveau monté et cette fois à son paroxysme. C’est tentant, elle est aguichante. Cependant, il y a un « mais ». Ma conscience me sifflote que c’est une parfaite inconnue alors que mon imagination vogue déjà vers l’effet de ses ongles sur mon corps. (frissons !)
Ça me prend dix minutes qui m’ont semblé une éternité pour me dire « Et puis basta la conscience !! La vie ne se rêve pas, elle se vit !! ».
Je remets le contenu de la boîte en place et fais mine de me rendre dans le vestiaire des toilettes. Je tombe sur un soutien-gorge assorti au string dans la boîte à quelques pas de là et ouvre le poignet de la porte sur lequel il était accroché. La première remarque, c’est que ma belle Dante est la seule lumière qui éclaire la semi-pénombre dans laquelle était plongée la cabine. Une vraie fée vêtue d’une robe blanche très transparente, allongé sur un lit recouvert d’un drap pourpre.
L’hôtesse : j'ai pensé que tu ne viendras pas beau gosse, il en fallait peu pour que je rembourse cent mille euros.
Je… Je suis, je suis, médusé, oui voilà le mot, médusé !!
L’hôtesse voix sexy : approche beau gosse.
Je me rapproche machinalement d’elle comme poussé par hermétisme. Elle se dresse sur ses genoux et entreprend de déboutonner ma chemise, puis mon pantalon tout en soufflant.
L’hôtesse : j’ai gagné le pari de m’occuper de toi. Tu me laisseras faire, j’espère. (mouvement de la tête) La règle est simple, tu m’appelles mademoiselle l’hôtesse et moi monsieur le passager.
Pour toute réponse, je croise mes mains derrière la tête et me cambre vers l’avant. Par la suite, j’ai droit à une faveur buccale d’un plaisir inouï, un strip-tease envoûtant, des massages érotiques soporifiques, des positions très coquines. Alternant avec désinvolture un parfait rôle de dominant-dominé dans la subtilité, la suggestivité avec une maîtrise parfaite de l’art de la lenteur.
Au fait, je pense que je craque complètement pour le Togo. Euhh un pays exotique, je dirai !!
*** Au même moment à Lomé ***
Nahia…
Zaïdia (me tapant à l'épaule) : arrête de gigoter, je risque de te blesser.
Moi (enlevant les rondelles de concombre sur mes yeux) : mais je fais comment pour choisir la tenue avec Murielle sinon ?
Zaï (s’adressant à Murielle) : chou, attend que je finisse avec elle d’abord.
Murielle : si on ne commence pas tôt elle risque de nous mettre en retard.
Moi (avisant l’heure sur la montre murale) : il n’est que 11 h, les filles, la fête est prévue à 20 h. (répétant) 20 h !!!
Murielle : on le sait, mais avec tout ce que nous avons à faire, mieux on commence tôt mieux on sera à l’heure.
Moi (faisant la moue) : ce n’est quand même pas un rendez-vous professionnel, c’est un dîner entre amis.
Murielle : sans moi, je ne veux pas me faire rabrouer par Tina.
Zaï : lol encore elle-même.
Murielle se retourne dans la chambre avec la pile de vêtements. En fait, je l’ai connu lorsque j’étais avec Manaar et depuis nous avons gardé une certaine convivialité même après ma rupture avec ce dernier. C'est une fofolle assez extravertie, célibataire aussi, enfin semi-célibataire. En d’autres termes, dans des relations purement matérialiste en attendant trouver sa place. L’amour ? Bof, elle n’y croit plus depuis longtemps. Zaïdia n’est plus à présenter, je crois. Retenez simplement que c’est la go des situations compliquées et très soyées. [vous les retrouverez dans nos prochaines aventures.]. On a constitué notre mixité de groupe de jeunes femmes avec chacune sa personnalité et sa particularité que ce soit sur le plan relationnel ou physique. De temps à autre, on se voit pour chiller entre célibattante et casser le sucre sur le dos des hommes (rire). Les autres nous ont surnommé ″trio redoutable″ en raison de notre charisme lorsque nous nous retrouvons ensemble sur le même lieu.
Elle nous rejoint au salon avec du matériel de manucure et prend place du côté droit de ma chaise avant d’entreprendre de me limer les ongles.
Moi dépassée : les filles, rassurez-moi, ce n’est pas un dîner avec la reine Elisabeth inh ?
Elles éclatent de rire.
Le truc, c’est que pour cette ridicule fête, elles ont perdu la tête. Elles m’ont réveillé à l’aube, Zaï a transformé ma chambre en spa et Murielle, c’est la styliste improvisée. En ce moment, je ne peux même pas bouger sous peine de me faire rabrouer et pourtant Dieu seul peut estimer à quel point mes articulations, ce sont enraidies.
Zaï levant les yeux sur moi : Bilal sera présent à cette soirée.
Murielle précisant : et sa femme aussi !
Moi : je ne vois pas le rapport.
Murielle s’insurgeant : tu blagues j’espère, tu veux rencontrer Bilal après plusieurs mois avec le vernis écaillé et les ongles négligés ?
Moi : et ça pose un problème ça ?
Zaï me fixant : tu es bête ou tu nous cherches ?
Moi : je ne comprends simplement pas pourquoi tout ce tralala alors que je n’ai que deux heures au plus à faire là-bas. (boudant) Non contentes de me forcer à me prendre ma journée, vous m’avez empêché de faire la sieste ce matin. Tout ça pourquoi ?
Murielle ton menaçant : Nahia tais-toi si tu ne veux pas recevoir une bonne baffe !
Moi : lol
Elle prend une grande inspiration avant de parler.
Murielle : ce soir, tu dois être (articulant) époustouflante, rayonnante, que dis-je, renversante. Il faut que Bilal s’en morde les doigts de t’avoir laissé pour cette panade.
Zaï (la grimace qui va avec) : une mocheté sans pareille.
Moi : qu’il a préféré à ma supposé grande beauté !!
Zaydie me ramassant : supposé beauté ? Nahia, est-ce que tu prends le temps de te regarder dans un miroir ?
Moi : très souvent même, je me trouve pas mal, mais de là à me comparer à miss monde, bah voyons !!
Murielle l’air stupéfaite : c’est que tu n’as aucune idée du charme que tu dégages, voilà pourquoi tu laisses des imbéciles jouer avec ton côté trop passionnel.
Moi haussant les épaules : peut-être, mais ma vie ne tourne pas autour de Bilal. Il a fait son choix, qu’il regrette ou pas ce ne sont plus mes oignons. Je suis plus préoccupée par mon bonheur qui ne dépend d’ailleurs de personne d’autres que moi. Si je dois être époustouflante ce soir, je le serai parce qu’il est de mise de se mettre en valeur pour de pareilles occasions et non pour impressionner quiconque. Bref, j’ai dépassé le niveau de faire les choses en fonction des autres.
Murielle : fais-nous de l’air avec tes grands principes. Que tu le veuilles ou non, il sera impressionné.
Moi débité : tsuiippp !!
Je n’ai plus pipé mot jusqu’à la fin de leur torture, encore moins lorsque Zaï a décidé de me faire un massage complet du corps. Tout ce que je peux dire, c’est que ça m’a détendu de ouf, mon coup de fatigue a lui-même pris la clé des champs.
Quelques heures plus tard nous étions au fourneau chez mes parents concoctant ainsi du poulet Yassa, de l’Ablo accompagné de mini brochettes de bœuf épicées, une tarte aux citrons meringuée ainsi qu’un gâteau fondant à l’orange aidée par mamie et les enfants. Vers 17 h 30, nous montons nous préparer. Une fois de plus, j’étais la vedette de la soirée entre Zaï qui se charge de ma mise en beauté et Murielle de ma tenue. Jusque-là, elle n’arrive toujours pas à se décider parmi le lot de fringues que nous avons rapportées de chez moi. Zaïdia lisse mes cheveux et mise sur un maquillage dorée, des paupières pailletée et un joli bordeaux foncé pour mes lèvres. Murielle, quant à elle, opte finalement pour une longue robe en satin soyeux couleur saumon, à l’encolure asymétrique, drapée et embellie de dentelle au niveau du bassin et exagérément fendue sur un côté. Il a fallu que mamie intervienne pour que j’accepte l’enfiler à condition de vider les lieux avant le retour de mes darons. Elles se sont mises d’accord pour la rehausser avec des boucles en diamant, des sandales à talon avec franche et détail corde de couleur noire et un sac à main de la même couleur. Je dois admettre que le résultat était parfait, j’ai failli me méconnaître devant la glace. Je m’occupe quelques instants de Nabil qui est visiblement tomber sous mon charme en attendant qu’elles finissent à leur tour de s’apprêter.
Elles ne mirent pas du temps à se mettre dans la cadence. Les courbes de Murielle était splendidement mises en valeur dans une combinaison moulante noire à bretelle spaghetti et au dos nu trou. La minie robe blanche à volant de Zaï agrémentée par une ceinture noire avec boucle lui conférait un style glamour. Elles étaient perchées sur des escarpins avec des grosses nattes pour l’une et des cheveux en chignon pour l’autre. Nous nous mirons une dernière fois avant de descendre pour recevoir divers compliments.
Il était 20 h 20 lorsque Bradley nous ouvrait le portail de leur logis laissant entrevoir la table joliment décorée aux couleurs de l’amour dans un coin du jardin. Nous étions apparemment les dernières à arriver sur les lieux.
Bradley (pendant qu’on se fait la bise) : wow les filles vous êtes en beauté ce soir.
Nous contente : merci !!
Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un pincement au cœur au moment où mes yeux tombent sur le couple Sollou dans une tenue assortie aux couleurs de la célébration. Je prends quelques secondes pour reprendre contenance et me préparer mentalement à cette ultime rencontre. Tina vraiment ! Elle a le don de mettre l’homme dans des situations incommodantes.
Dodji (se frottant le menton) : mes valentines sont enfin là.
Tous les regards se convergent vers nous, admiratifs pour les uns, stupéfait pour d’autres que je ne nommerai pas. Lorsqu’on arrive à leur hauteur, on lance un bonsoir général auquel ils répondent.
Tina : enfin de l’air frais par ici ! Vous foutiez quoi comme ça ?
Bradley ton réprobateur : bébé ?
Tina : euhh on pensait que vous ne viendriez plus.
Murielle : sans nous, votre fête n’aurait pas de charme. (À Dodji) Nous, on a le corrigé de ton affaire là donc contente-toi de ta femme.
Moi sur un ton de reproche : Muri !!
Elle parfois !
Murielle me fixant genre : quoi ?
On fait le tour pour faire les bises, un signe de main de loin pour certains (vous savez sûrement qui.).
Alfred (bavant littéralement sur moi) : ma petite, tu deviens de plus en plus sexe inh. (secouant la tête) Non mais Bilal, tu as raté quelque chose !!
Bradley lui donne une tape et les autres, principalement les filles se mettent à glousser alors que Bilal sourit gêné. Je le regarde penaude en évitant de croiser le regard de Sadi en ce moment.
Moi (biaisant) : nous avons apporté ça.
Vanessa se saisit du sac et dispose le contenu sur la table, au même moment, nous prenons place sur les chaises restantes. Je ne sais pas comment elles se sont arrangées pour que je me retrouve bien en face de Bilal, mais les connaissant, je sais que c’est fait exprès. Le type qui n’a pas décollé ses yeux de mon visage depuis notre arrivée ne se cache même plus.
Tina souriant : plus de raisons de me fâcher avec tout ça (se frottant la main) ça va être un régal ! (du tic au tac) Sinon que vous êtes, Nahia wow !! (narquoise) Tu es venue assassinez qui comme ça ? Attention hein, il n’y a que des mariés ici.
Dodji (le ton rieur en me fixant) : je te prends volontiers comme cavalière ce soir.
Moi riant : awww je suis flattée, mais non merci, je préfère rentrer chez moi en un seul morceau.
Il eut un rire général avant qu’on entreprenne de servir les diverses entrées.
Alfred (se léchant les babines) : qui a eu cette idée géniale déjà ?
Vanessa : bah nous.
Tina la toisant : vous qui ? Tsssrrrr !
Dorine (femme d’Alfred) riant : vous deux ne commencez pas s’il vous plaît. (se tournant vers moi) Sinon on dit quoi Nahia, tu te fais rare dernièrement.
Zaï (répondant à ma place) : c’est la big boss, il faut maintenant prendre une audience pour la voir.
Aka !!
Tina brusque : Bilal et Sadi, vous êtes bien silencieux là.
Sadi forçant le sourire : euh ça va, je me perds simplement dans votre discussion.
Bradley (tapotant Bilal) : le boy, c’est ici que ça se passe.
Bilal : euh, tu disais ?
Murielle sans inhibition : Bil on sait tous que la Nana est sexy ce soir, mais quand même !
Les autres : mddrrr.
Tina : on mange maintenant ou quoi ?
Alfred hurlant presque : allewouyyyyaaaaa, enfin !!!
Nous éclatons de rire, ce qui détendit l’atmosphère d’un coup.