#UAUH16
Write by natacha
#UAUH16
********Kinah*********
Il
me prend la main et nous conduit vers sa chambre.
Devant
la porte, il l’ouvre et on fait un pas à l’intérieur. Il cherche l’interrupteur
à tâtons et quand la lumière se fit, je vis devant moi des paquets cadeaux de
toutes les formes. Et j’en remarquai 2, qui avaient des tailles assez
remarquables. Mes yeux faisaient un aller-retour entre les paquets et le gars à
côté de moi.
J’essayais
de comprendre pourquoi il y avait autant de paquets. Je finis juste par me
contenter de pointer du doigt cela et de me tourner vers lui avec mon regard
interrogateur.
Il nous
installa dans le coin salon de sa chambre avant de prendre la peine de me
répondre.
Timeo
se grattant légèrement la tête : En parlant avec Martin, il m’a dit qu’il
voulait faire un truc spécial pour toi, parce que tu n’avais jamais eu l’occasion
de fêter ton anniversaire. Alors j’ai voulu le rendre spécial aussi.
Moi :
en m’offrant plusieurs cadeaux ?
Timeo :
euh…. 25 pour être précis. Pour toutes les fois où tu n’as pu célébrer ce jour.
Moi :
….
Aucun
son ne sortait de ma bouche. Je fus à nouveau submergée par l’émotion. Les simples
larmes se transformèrent en sanglots. Je pense à mon passé. Je pense à ce geste
complètement fou et que j’apprécie tellement. Mais qu’en sera-t-il quand il
saura la vérité ?
Je le
sentis s’assoir sur le bras du fauteuil dans lequel j’étais assise et me prendre
dans ses bras. Je me sentais bien dans ses bras et je finis par me calmer.
Timeo :
Kiki …
Je levai
mon regard encore mouillé de larmes vers lui.
Il me
regarda un moment en souriant avant d’essuyer mes larmes avec son mouchoir.
Timeo :
Ecoute Kiki, je ne sais pas si c’est le bon moment pour te le dire. Ni comment
te le dire, tu es tellement différente, … il soupira.
Et moi
je posais un regard rempli d’incompréhension sur lui.
Timeo
en inspirant profondément : Tu me plais.
Je garde
le silence, le temps que cette info atteigne pleinement mon cerveau.
Je lui
plais ? Je lui plais comment ?
Qu’est
ce qui lui plait sur moi ? chez moi ?
Je le
regarde gênée, incapable de formuler à haute voix les questions que généraient mon
cerveau suite à cette déclaration.
Je finis
par baisser le regard, ne pouvant plus soutenir l’intensité du sien.
Je finis
par demander :
Moi :
Comment ça je te plais ?
Timeo :
Ton corps me plait.
Je me
raidis à cette première phrase. Puis il continua.
Timeo :
Ta manière d’être me plait, de te comporter, de parler, de t’exprimer. Le genre
de maman que tu es pour ta fille me plait. J’aime comment tu souris. J’aime te
voir éclater de rire sans raison apparente. J’aime quand tu m’embêtes et me
taquine, j’aime passer du temps avec toi.
Moi en
soupirant : et tu attends exactement quoi de moi en me disant tout cela ?
Timeo :
qu’on se fréquente sans engagement.
Moi :
on se fréquente déjà.
Timeo :
oui. Mais maintenant qu’on le fasse dans l’optique de voir si une relation
durable est possible entre nous.
Je mets
pause dans ma tête. Je suis complètement perdue là. Mais dans cette confusion,
une chose est nette. Je ne peux m’engager sur cette voix sans lui avoir parlé
de mon passé.
2
choix à faire. Soit, je considère vraiment sa proposition (parce que je l’aime
vraiment bien) et je lui parle de mon passé. Soit, je dis non. Et mon passé
reste caché. Mais jusqu’à quand vais-je continué par me cacher des autres ainsi ?
Timeo :
kiki …
Je lève
à nouveau mon regard vers lui.
Moi :
ce que tu veux c’est le ‘’vient on essaye’’
Timeo
en souriant : ce que je veux c’est ‘’vient on se fréquente – on se fiance –
on se marie ’’.
Waoooo !!
j’ai besoin d’une grande dose de courage là.
Moi :
tu as besoin d’avoir tous les paramètres avant qu’on aille plus loin. Je voudrais
que tu m’écoutes sans m’interrompre.
Timeo :
ok.
Moi :
je suis orpheline de père. Mon père est mort dans un accident de la route peu
après ma naissance. Et ma mère avait du mal à joindre les deux bouts après sa
disparition. Quand j’ai eu 3 ans elle s’est remariée avec Kossi. Il enseignait
dans une école primaire et grâce à lui j’ai pu commencer l’école. Les premiers
mois la cohabitation avec le nouveau papa était facile. Jusqu’à ce qu’il ne
commence par battre ma mère pour un oui ou pour un non.
L’atmosphère
était vraiment lourde pour la petite fille que j’étais à l’époque.
J’étais
inscrite dans son école. J’avais intérêt à avoir les meilleures notes pour ne
pas lui mettre la honte. Je recevais ma part de coups aussi quand j’osais
prendre la défense de ma mère. Jusqu’à l’âge de 13 ans, me faire battre par mon
beau-père était devenu normal. Et ma mère le laissait faire. Je n’avais pas le
choix. Je n’avais nulle part où aller, alors je devais m’y plier.
Martin
était le seul au courant de ce que je vivais.
Je ne
pensais pas que ça pourrait être pire. Mais je me trompais… avec l’âge, mon
corps a commencé par changer. Ma poitrine, mon fessier se sont trop développé
attirant le regard du sexe opposé sur moi ; y compris celui de mon
beau-père. Son regard devenait de plus en plus lubrique quand il me regardait. Ce
qui me mettait mal à l’aise, alors je faisais mon maximum pour l’éviter.
Au début
c’était de petits attouchements, des mains baladeuses et quand je protestais c’était
une gifle à la clé.
Mais
un soir il m’a prit ma virginité. J’avais beau crier, espérant voir ma mère
réagir enfin. Mais rien.
Le lendemain
c’est en larmes que j’ai approché ma mère pour lui raconter mon malheur. Tout ce
qu’elle a trouvé à me dire c’est ‘’arrête de mentir’’. Puis elle a tourné les
talons.
Sauf
qu’à partir de ce jour, le viol s’est répété.
Avoir
mon bac et quitter cette maison était ce qui me faisait tenir.
Le jour
de la proclamation, je n’y étais pas allée. Martin devait m’appeler et m’informer.
Et mon
bac je l’ai eu avec mention. Alors on avait programmé une petite sortie avec
Martin et Louise pour marquer le coup. J’avais accepté de me joindre à eux. Mais
il fallait d’abord que je m’occupe de la cuisine. Sinon tout prétexte était bon
pour me bloquer ici.
J’étais
de bonne humeur. Pour moi, j’allais enfin voir le bout du tunnel. Avec Martin
on avait décidé de parler de ma situation à ses parents. Alors j’avais espoir.
J’étais
en plein préparation quand papa Kossi est rentré et m’a trouvé à la cuisine. Je
priais en mon fort intérieur pour qu’il me laisse tranquille. Mais ma prière n’a
pas été entendu. Il a commencé par me toucher et j’ai eu droit à quelques gifles
pour ne pas changer. Je me suis donc résignée à le laisser faire sa sale
besogne. Mais quand mon regard s’est posé sur ce couteau que j’avais à portée
de main, je n’ai pas réfléchi. Je l’ai pris et le premier coup est parti.
Je crois
que j’avais disjoncté. Je poignardais encore et encore à l’aveuglette jusqu’à
ce qu’il ne bouge plus. Je venais de réaliser que je l’avais tué.
J’ai
dû passer au moins une heure par terre dans le sang de cet homme avant de
chercher mon téléphone et appeler Martin. Ce dernier est arrivé et m’a trouvé
assise à côté du corps inerte de papa Kossi. La poitrine à l’air et le slip qui
pendait à mes chevilles.
Il était
littéralement choqué par la scène qui s’offrait à lui…
Je prends
une pause dans mon récit pour reprendre mon souffle et me calmer.
C’est
plus difficile que ce que je pensais de me livrer ainsi à Timeo, de revivre ce
passé douloureux que je m’efforce tous les jours d’oublier.
Suis-je
vraiment obligée de tout lui raconter ?!
kiff and comment !