Un coup de chance

Write by Aura

                   Je savais que gérer une machine à bobo, à baver et à pleurer n'était pas une mince affaire, mais pas jusqu'à ce point. Est-ce que je vais m'en sortir? Je suis quand même surprise de le voir éveillé à cette heure-ci. Il se tient les mains on dirait un bosse et ne cessait d'épier mes gestes. A la vue de cette image, plutôt que de m'énerver, je me suis éclatée de rire. On aurait cru quelqu'un un enfant qui a été démasqué. Maintenant que je le regarde de plus près, je me rends compte qu'il est vraiment métis et que son teint va bien avec le mien, vue que je suis brune.
               Je le débarasse des effets qu'il a sali et m'empresse de laver le drap et d'autres affaires. Je les étends sur la corde à linge avant de le laver, le nourrir et l'apprêter. Ensuite je suis le même rituel en ce qui me concerne. Je n'ai même pas le temps d'avaler quoi que ce soit au risque d'être en retard, que je le porte pour aller au boulot. Je ne sais pas où le laisser si ce n'est l'emmener avec moi. Il est peut-être chiant mais je ne vais quand-même pas  jouer aux Cruellas.
Je me rends donc au boulot, suscitant à mon passage des murmures de la part de mes voisines. Ces pestes!!!! Au boulot, c'est tout autre chose, toutes mes collègues s'approchent de moi ou me lancent un bonjour paticulier à cause du bébé. C'est l'euphorie totale au point où le pauvre gars recommence sa chorale. Au lieu de les agacer avec ses pleurs, il les a plutôt charmé. C'est Synthia qui est venue à ma rescousse presqu'en courant. Elle m'a lancé:
- Tu as une mauvaise tête. Tu ne t'es même pas maquillée.
- Tu blagues avec un enfant!!! C'est un cauchemar ambulant.
- Toi aussi, tu exagères!!! Regardes comment il est mignon.
- Mignon? Démon oui.
- Eh ne dis pas cela hein, il risque de t'entendre. Et les bébés n'aiment pas ça. Je le garde pour l'instant question pour toi de souffler un peu. Mais que vas-tu faire maintenant?
- D'abord faire un somme avant que la patronne n'arrive.
- Tu le mérites crois-moi. Mais je ne sais pas si elle sera d'accord. Et il y a beaucoup de travail en attente. Navrée ma belle mais tu vas devoir mettre tes envies de côtés.
- Zut alors. Bon tu le gardes pour quelques instants, question pour moi de voir ce qu'il en est de l'autre côté.
Je me suis rendue de l'autre côté et c'était les <<bienvenue nouvelle maman>>, <<félicitaions Arielle>> et tous les autres mots du m^me genre qui fusaient de partout.
- Je vois que les nouvelles vont vite.
- Comme tu peux le constater.
-Oh tout le monde, on se calme ai-je lancé. Ce n'est pas mon fils et il va falloir attendre encore longtemps avant de me voir avec un ballon de football. Bien Geneviève, je veux que tu me fasses le topo.
- Ma belle, on a pu terminer le travail d'hier. Nous nous sommes dit qu'on te devait bien ça., surtout après tout le mal de chien que tu t'es donné. Nous avons donc fait des heures sup.
- Mouais disons qu'on a passé la nuit ici pour finaliser ce travail.
- Oh mon Dieu je suis navrée de vous faire subir ça les filles.
- T'inquiètes, mais il faudrait penser remercier Lucien.
- Ah oui? Pourquoi?
- Il a demandé qu'on finalise se boulot.
- Non, il nous a plutôt supplié pour toi.
- Et qu' a t-il dit?
- Je ne m'en souviens plus, mais il a été tellement persuasif que c'était impossible de lui dire non.
- Ah ben ça alors!!!!
Comme les filles me l'avaient fait comprendre, les tenues venant de ma ccréation étaient bel et bien terminées. Qui l'aurait cru!!! A l'instant, j'ai senti un immense poids me quitter. Je me sentais mieux à présent.  

Cœur en chantier