Un nouveau cap

Write by elsa

Chapitre 27 : Un nouveau cap 


***Alexiane   AISSO***


Pendant ce temps au Bénin (Un mois plus tôt)


-Où vas-tu Alexiane ?!  Regarde comment tu es habillée ?  Tu oublies que tu es une femme mariée ?!


-Qui a dit qu’une femme mariée n’a pas le droit de se mettre en jean ?


-C’est ce qu’on t’a appris au Canada ? A t’habiller comme une femme légère ?  Si William…


Je ne lui laissai pas le temps de terminer sa phrase.


-William n’a pas à me dicter mon style vestimentaire Maman. Et à l’heure qu’il est, que je me balade toute nue dans la ville, où que je sois couverte de la tête aux pieds, lui importe peu !

 Ce qui compte pour lui en ce moment  c’est Francine, Yasmine et la grossesse gémellaire que porte sa maîtresse.


-Tu es défaitiste Alexiane ! 


-Je suis réaliste Maman !


- Qu’est-ce que tu entends par réaliste ? Te laisser prendre un si bon mari aussi facilement ? C’est ça être réaliste ? Au lieu de te battre, tu viens te cacher ici en laissant le champ libre à cette voleuse de mari !


-Ecoute Maman, j’en ai assez entendu, j’ai besoin m’aérer l’esprit.


-Tu vas où ? 


-Je sors !


J’ai ignoré ma mère et ses protestations. J’ai pris les clefs de mon véhicule et je suis sortie.


(…)


-Garçon ! Je veux un autre whisky Coca s’il vous plait ! 


-Vous en êtes sûre Madame c’est le cinquième verre que je vous serre.


-Et alors !  C’est ton argent que je dépense ?


-Non mais...


-Il n'y a pas de mais qui tienne ! Serre-moi un point c’est tout ! 


Le jeune homme s’est exécuté à contre cœur.


-Il a raison…Ça fait un moment que je vous observe, vous devriez vous arrêter.


« Qui ose jouer les moralisateurs avec moi ? »


Je me retournai brusquement prête à incendier cet indélicat qui avait osé se mêler de mes affaires.

A ma grande surprise, je me suis retrouvée nez à nez avec le Dr OBAME.


-Tiens Dr OBAME !  Que faites vous ici ? 


-Bonsoir Alexiane. Je préfère que vous m’appeliez  Michaël ou Mike. 


-Je choisis Mike alors !


Je portais mon verre à ma bouche et avant même que je n’eus le temps de boire il me l’a retiré des mains.


-Mais !...


-Vous êtes une belle femme, quasiment ivre, seule dans un bar, je ne veux pas que des personnes mal intentionnées profitent de la situation.


-Monsieur joue les protecteurs ?  Votre haleine sent l’alcool ce qui prouve que vous avez également bu.


-C’est vrai, mais je tiens encore sur mes deux jambes. Ce qui n’est pas votre cas.


-Qu’est ce que vous en savez ? 


-On fait un test ? 


Mon verre à la main, je me suis levée de mon tabouret et au moment où j’ai voulu me mettre debout, j’ai manqué de m’écrouler et instinctivement je suis agrippée à Mike. Le contenu de mon verre s’est versé sur sa belle chemise blanche.


Il prit mon verre  des mains.


-Vous venez d’échouer au test. Je vous ramène.


-Mais vous ne savez même pas où j’habite ! Ralai-je.


 Ignorant mes protestations il appela le barman.


-Garçon ? L’addition s’il vous plait.


Il régla ma note.


-C’est vrai que je ne sais pas où vous  habitez. Vu votre état, je préfère vous ramener chez moi plutôt que de vous laisser toute seule ici, boire comme un trou.


(…)


Retour dans le temps


***Victor OVONO***


-Allo ? Je n’ai plus eu de nouvelles. Le travail a été fait comme convenu ? 


-Oui patron…Les consignes ont bien été passées. J’attendais d’avoir la confirmation avant de vous appeler.


-Dites à vos hommes que je veux un travail propre et sans bavure. Je ne veux pas qu’on sache que je suis derrière ce coup. 


-C’est compris patron murmura mon homme de main 


-J’ai fait mes recherches et j’ai appris que le fils de SACRAMENTO est à la tête de l’organisation actuellement. Je veux qu’on s’occupe de lui aussi ! 


-Les flics trouveront cela trop suspect ! Je pense qu’on pourrait en finir avec le père sans alerter les autorités. Et on laisse passer un peu de temps avant de s’occuper du fils. 


J’ai réfléchi pendant quelques secondes et je me suis rendu compte que Paul n’avait pas tort du tout. Ce serait vraiment louche que le père et le fils meure en même temps. 


-On s’en tient alors au plan initial. On verra le reste par la suite. Mais gardez un œil sur lui…Et n’oubliez pas de faire cracher le morceau à SACRAMENTO. Je veux qu’il dise ou se trouve mon argent. 


-C’est compris patron…Je vous rappelle alors. 


-Bien 


J’ai raccroché. Je suis tellement énervé contre ma femme. Hélène est une vraie imbécile…Si seulement, elle m’avait parlé de ce vol plus tôt, j’aurais déjà réglé ce problème. Eliminer SACRAMENTO ne me ramènera pas mon argent mais cela enverra un message à tous les autres imbéciles qui pensent qu’ils peuvent s’attaquer à moi sans que je ne me venge. Même au fond d’un trou de plusieurs milliers de kilomètres, je les retrouverai et je leur ferai la peau. Maintenant si Nathan ne crache pas le morceau…Son fils sera obligé de le faire. 


(...)


Quelques heures plus tard 


***Alexiane AISSO***


-Ce n’est pas possible ! Vous êtes sûre de ce que vous me dites docteur ? 


-Tout à fait Madame SACRAMENTO ! Toutes mes félicitations. Vous êtes bel et bien enceinte ! Par contre, c’est un peu trop tôt pour l’apercevoir à l’échographie. Le test de grossesse est suffisant.


Je me suis mise à pleurer ! L’émotion était au maximale. Je suis venue au rendez-vous habituel et j’ai prié avant de venir. J’avais un retard de deux semaines et ma prière a été exaucée. Je suis ENCEINTE ! Je vais avoir un bébé ! 


-Merci Docteur fis-je en essuyant mes larmes…Je vous remercie vraiment pour tout parce que sans vos traitements, je n’aurais pas réussi. 


-Remerciez aussi votre mari fit-il en riant. Je vais vous laisser célébrer cette nouvelle comme cela se doit mais la semaine prochaine, je voudrais vous revoir afin qu’on établisse un plan de suivi de votre grossesse. J’espère que Monsieur SACRAMENTO sera présent. 


-Euh…Ce n’est pas lui l’auteur de cette grossesse ! fis-je honteuse. 


-Je vous demande pardon ? fit l’homme en face de moi. 


-Je ne suis plus avec mon mari…on s’est séparé. J’ai beaucoup bu un soir et je me suis donné à un autre homme. C’était vraiment stupide surtout qu’il ne m’a jamais rappelé malgré que je lui aie laissé mon numéro…mais bon, je m’en fiche. Ce petit être qui grandit en moi sera ma raison de vivre. 


-…


-Je suis désolé de vous mettre mal à l’aise docteur mais je suppose qu’avec votre métier, vous devez entendre beaucoup de choses. Je vais…vous laisser. 


-Ne soyez pas honteuse Madame SACRA (s’interrompant brièvement avant de reprendre) Alexiane. Le plus important est que vous soyez heureuse et que le petit qui grandit déjà en vous reçoive tout l’amour nécessaire. Je ne suis pas là pour vous juger mais pour vous aider ! 


-Merci docteur fis-je en me levant pressée de m’en aller. Je reviens donc la semaine prochaine. 


-Ma secrétaire vous donnera le jour précis…Prenez bien soin de vous. 


-Merci !


Je suis sortie la pièce en courant presque. J’ai marqué une pause à l’extérieur pour reprendre mon souffle et éloigner de moi l’esprit de la honte. Je me suis mal comportée. J’ai été vraiment idiote sur ce coup mais cela a payé. Je serai maman ! Je suis tellement contente que je pourrais sauter au plafond si je le pouvais. Perdue dans mes pensées, je me suis dirigée vers la sortie des locaux de la gynécologie. 


-Alex ? fit une voix masculine derrière moi. 


Je me suis crispée immédiatement mais je ne me suis pas arrêtée. J’ai poursuivi ma route comme si je n’avais pas entendu la voix qui m’interpellait. 


-Alex ! Fit Mike en passant devant moi et en m’obligeant à m’arrêter. Que fais-tu là ? 


-Je ne suis pas venue te voir si c’est la question sous-jacente. Mon gynécologue travaille aussi ici. C’est lui que je suis venue voir. 


-Euh…Ecoute fit-il gêné. Je ne t’ai pas rappelé parce que je ne savais pas quoi te dire après cette nuit qu’on a passée ensemble…


-Et tu attends de me croiser avant de me le dire ? C’est pathétique. Je pensais que les médecins étaient des gens plus courageux. 


-Pas toujours fit-il en souriant. Tu peux m’accorder quelques minutes ? Mon bureau est juste derrière toi. 


Je l’ai dévisagé. Il était vêtu d’une chemise blanche dont il avait plié les manches et d’un pantalon de couleur noire qui le moulait en faisant ressortir ses fesses rebondies. Des veines étaient visibles sur ses mains et malgré moi, je trouvais cela très sexy. Michaël   n’est pas William certes, mais il possède un charme indéniable qui m’a attiré dès le premier jour que je l’ai rencontré. 


-Ne t’en fais pas…Habituellement, on ne rappelle pas les coups d’une nuit. 


-Tu n’as pas été juste un coup d’une nuit…Je ne t’ai pas rappelée parce que ta situation est vraiment compliquée et que je ne voulais pas y ajouter mon grain de sel. Tu es quand même mariée. 


-Cela ne t’a pas empêché de me mettre dans ton lit ! 


-On doit forcément en parler ici ? Tout le monde peut nous entendre ! 


Je ne savais rien de lui à part les choses élémentaires. Je ne sais même pas s’il était marié. Je suis enceinte d’un homme dont j’ignore tout. Cela m’a fait penser à l’histoire de Francine…Je ne me suis pas comporté mieux qu’elle ! Difficile de continuer à lui jeter la pierre dans ses conditions.


-Je dois aussi te parler mais pas ici…Ce que j’ai à te dire est de la plus haute importance.


-Humm…Tant que tu n’es pas enceinte de moi, je peux tout entendre fit-il en riant. 


Son rire a disparu quand il a compris que sa blague était tombée dans le vide. J’ai accroché son regard en essayant de lui transmettre mon message de manière silencieuse. Je l’ai vu blêmir. 


-De combien de semaines ? 


-Quatre semaines théoriquement…je n’ai pas eu de rapport avec mon mari. 


-…


-Je suis désolée…je ne voulais pas te causer des problèmes dans ta vie qui doit être si bien ordonnée. Mais cette grossesse représente tellement pour moi. Je peux m’en occuper sans ton aide. Je ne sais pas si tu es marié ou si tu as une compagne mais peu importe parce que tu n’entendras pas parler de nous. 


-Tais-toi s’il te plaît ! lança-t-il en se grattant la tête. Je…je ne sais pas quoi te dire Alex…c’est une nouvelle tellement surprenante. 


-Je sais. 


-On aurait dû se protéger cette nuit-là…pour un médecin, cela semble être le summum de l’irresponsabilité. Mais à ma décharge, on avait beaucoup bu. 


Je me sentais de plus en plus gênée…J’avais l’impression d’être tombée bien bas. Comment vais-je expliquer à mes parents que je suis enceinte d’un autre homme autre que mon mari ??? Que va faire  Mike maintenant ? Je ne veux pas l’obliger à prendre des responsabilités inopinées. 


-Ecoute…cela fait trop à assumer d’un coup. Je ferais Mieux de te laisser respirer. Mais je te le répète…Tu ne me dois rien du tout. Je ne veux pas que tu penses que je t’ai piégé ou quoi que ce soit du genre. 


-Alex fit-il sur un ton contrit. 


-Je vais y aller…on m’attend ! Porte-toi bien ! 


Je me suis dépêchée de mettre les voiles. Je me sens un peu troublée actuellement. J’ai passé tout le mois à penser à cet homme. J’ai attendu un appel ou un message mais je n’ai rien eu…Alors je me suis dit qu’il valait mieux que je l’oublie. Mais avec cette grossesse, je sens qu’il ne sortira pas de ma vie. J’ai tellement envie de passer à autre chose…d’oublier William et de trouver un homme qui me rendrait vraiment heureuse. 

Je dois parler à mon mari 

. Il faut mettre un terme à cette parodie de mariage. Une fois dans la voiture, j’ai pris mon courage à deux mains pour l’appeler. 


-Allo ? William ? C’est Alex. 


-Je sais que c’est toi qui appelle fit-il sur un ton léger. Tu vas bien ? 


-Oui…je voudrais te parler. Puis-je passer à ton bureau ? 


-Oui. J’y suis. 


-Ok. A tout-à l’heure


(…)


Au même moment


***William SACRAMENTO***


-Will ! Comment vas-tu ? fit Joëlle en faisant irruption dans mon bureau. 


-Que fais-tu là ? Fis-je en sursautant. Qui t’a permis de rentrer dans mon bureau ? 


-Ta secrétaire n’était pas à son poste. Donc j’en ai profité. Et comme tu ignores mes appels depuis près de deux semaines, je me suis permis de venir à la source. Je t’ai apporté un jus de fruits. 


-Que tu as empoissonné ? 


-Pas du tout ! Ne sois pas si supersticieux  ! Je suis venue te parler de Francine et de sa fille…Votre fille ! 


Je me suis crispé davantage. Tout le monde était au courant maintenant du fait que Yasmine était ma fille. Cela me faisait peur par moment. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. 


-Ma fille t’a fait quoi Joëlle ? 


-J’ai appris qu’elle était malade. 

 

-Et tu as peut-être la solution à son mal ? Si tu n’as rien d’autre à faire de tes journées, tu peux aller balayer les voies publiques. Elles sont tellement sales !


Elle a éclaté de rire…Je déteste cette bonne femme !  Je me suis levé de mon siège et j’ai contourné mon bureau pour m’asseoir. C’est triste qu’une si belle femme ait préféré devenir une hors la loi…Elle aurait pu avoir une vie paisible et un homme à ses côtés. Mais on sait tous que l’argent est la mère de tous les vices. 


-Ecoute…Nathan m’a demandé de les retrouver…Si tu veux, je peux laisser tomber sa demande mais à une seule condition. 


-Laquelle ? 


-Fais-moi l’amour…Je t’ai toujours aimé Will et je suis prête à fermer les yeux si tu me donnes ce que je veux. 


J’ai failli la gifler sur le champ. Elle m’horripilait. Comment peut-elle se dénigrer de la sorte ? 


-Sors de mon bureau et ne t’avise plus jamais de revenir par ici. Sinon, je te promets de faire de ta vie un enfer. Vas dire à mon père qu’il devrait concentrer ses efforts sur son procès plutôt que sur ma fille. J’ai respecté ma part du contrat donc qu’il en fasse de même. Autre chose ? 


-J’aurai essayé…Tu crois que ta fille sera le fruit de la réconciliation des  deux clans ? Une fois que ton père sera dehors, il reprendra les rênes. 


-Cela vous engage…Pour le moment, je suis à la tête du réseau et même s’il sort, je ne compte pas lui laisser ma place. 


Plus le temps passe, plus ça devient pénible de faire semblant d’être de leur côté. Cela me bouffe de l’intérieur. 


-On verra ce qu’il en pense…On a un traître dans nos rangs ! 


-Pourquoi penses-tu cela ? fis-je en gardant un visage neutre


-Notre dernier chargement de drogue en provenance du Gabon a été intercepté. Cela ne te suffit pas ? On avait un homme de confiance au port. On ne se faisait jamais attraper. 


-Les policiers sont plus vigilants fis-je en gardant mon calme.


-Mais…


-C’est moi le boss Joëlle et je te demande gentiment de te concentrer sur autre chose. 


-De toutes les manières, tu es mouillé jusqu’au cou. Donc si on tombe…Tu tombes avec nous ! 


-Merci de me rafraichir la mémoire …


Mon portable s’est mis à sonner et je me suis interrompu. C’était le lieutenant Fitz. J’ai mis sur mode silencieux et j’ai feint de décrocher. 


-Allo ?....Allo ? 


-…


J’ai feint de couper l’appel avant de me concentrer à nouveau sur ma cousine qui me dévisageait de manière suspecte . C’est une véritable plaie cette femme. 


-Qu’est-ce que tu attends pour t’en aller ?


Au même moment, la porte de mon bureau fut poussée par Alexiane. Elle m’a semblée nerveuse au premier coup d’œil. Son regard est allé de Joëlle à moi. 


-Je dérange ? 


-Non ! La femme de mon cousin ne peut même pas nous déranger ! On ne s’est jamais rencontré mais j’ai vu vos photos et j’ai beaucoup entendu parler de vous enchaîna Joëlle. 


-Ah bon ? Fit Alex étonnée. Je ne savais pas que j’étais si populaire. 


-Tu ne l’es pas mais tu es mariée à un homme qui l’est ! Joëlle SACRAMENTO. Je suis la cousine de William. N’est-ce pas bébé ? fit-elle en se tournant vers moi. 


-Dehors ! répondis-je en lui montrant la porte avec mon doigt.


-Non pas encore ! J’ai une question pour ta femme ! Sais-tu que ton mari a une fille avec l’ennemie ? Quelles sont tes impressions à ce sujet ? 


Alexiane a préféré éclater de rire…On se croirait dans un sketch de mauvais goût.  


-Tu es journaliste ? Lui demanda-t-elle


-Non mais…


-Donc c’est juste l’ennui qui te dérange ? Ou bien tu deviens aigrie parce que William ne s’intéresse pas à toi. Tu es jalouse et cela se voit comme le nez au milieu du visage. Ce n’est pas bien d’être jalouse…Ça donne des boutons !


J’ai souri devant l’air déconfit de ma cousine. Marmonnant un vague « au-revoir », elle s’est dépêchée de vider les lieux. Alexiane a fermé la porte derrière elle. 


-Tu as des fans dis donc ! Même tes cousines meurent d’amour pour toi. Qu’est-ce que tu leur a fais ? 


-Rien fis-je en allant vers elle. 


Je l’ai embrassée sur la joue. Je ne l’ai pas vue depuis qu’elle a quitté la maison. J’avais besoin d’espace et elle aussi. Sa mère m’a contacté pour me menacer mais je n’ai pas vraiment réagi. Alexiane est assez grande pour prendre ses propres décisions et je les respecte. 


-Tu as meilleure mine fis-je en la dévisageant. 


-Je sais fit-elle en riant…Il faut croire que c’était toi qui me rendait malade. Comment se porte Francine ? Et Yasmine ? 


-Elles vont bien…Elles s’en iront dans la semaine. On est en mode prière pour que tout se passe bien. Pourquoi es-tu-la ? Tu ne veux pas t’asseoir ? 


-Non…Je suis bien debout. Dis…Comment ça se passe avec Francine ? Je suppose que tu es retourné avec elle. 


-Non 


-Non ? Dit-elle en riant. Je ne peux pas te croire William…Tu as le champ libre avec elle. 


-Je sais. Je ne vais pas discuter de ça avec toi Alex. 


-Pourquoi pas ? Je t’ai posé la question il me semble. 


-Je t’ai fait une promesse et je la respecte. Tant que toi et moi sommes ensemble, je ne ferai rien avec Francine. Tu m’as dit que tu avais besoin de temps…


-Je suis enceinte William. 


-Pardon ? Fis-je incrédule. 


-Je suis désolée de te le dire comme ça mais…


Je l’ai attiré à moi et je l’ai serré dans mes bras. Un sentiment de joie m’a envahi à l’annonce de cette nouvelle. On a tellement désiré fonder une famille par le passé. Je sais à quel point Alex a désiré être mère. 


-Toutes mes félicitations future maman…Tu n’as pas perdu de temps dis donc. On dirait que je suis incompatible avec toi. 


-Tu…tu ne m’en veux pas ? fit-elle surprise. 


-T’en vouloir ? Murmurai-je. Mais pourquoi ? Je t’ai trompé avec une autre femme ma puce et j’ai des enfants avec Francine. Tout ce que je désire c’est ton bonheur !


Elle a poussé un ouf de soulagement qui m’a fait sourire. Cette grossesse constituait aussi une porte de sortie pour moi. Et elle le sait. 


-L’heureux futur père se trouve où ? Fis-je en la fixant. 


-…


-Tu n’as pas pu tomber enceinte seule n’est-ce pas ? 


-C’était une relation d’une nuit. J’avais beaucoup bu et lui aussi…Une chose entraînant une autre, je me suis retrouvée dans ses bras. 


-Cela me rappelle une histoire fis-je en éclatant de rire. La vie peut-être une belle garce n’est-ce pas ? Tu as traité Francine de femme légère quand je t’ai raconté notre rencontre ! 


-Ne ris pas Will…je me sens très gênée ! Je ne sais pas comment annoncer ça à mes parents. Ma mère me fatigue tous les jours. Elle veut que je retourne avec toi. Pour elle, tu es l’homme parfait qu’il me faut. 


-Je vois…Et qu’est-ce que tu comptes faire ? 


-Je voudrais qu’on divorce William…Je t’aime tu sais…Mais il faut se rendre à l’évidence. Tu aimes Francine et Francine t’aime…

Je ne sais pas si un jour je pourrais réussir à t’oublier mais je veux avancer dans ma vie. Je ne vois plus les choses de la même manière. Parfois dans la vie, certaines personnes ne sont pas destinées à être ensemble. C’est notre cas. Et la vie est trop courte pour qu’on se force à rester ensemble alors qu’on sait que c’est perdu d’avance. J’ai commis l’adultère au même titre que toi. Mais ce n’était pas par  vengeance. 


-Je suis d’accord Alex…On doit se séparer. Et je suis content qu’on le fasse en de si bons termes. 


-Je sais que tu es plus qu’heureux même. Je dois te laisser…Il faut que j’aille me reposer. 


-Ecoute…Si tu veux, je serai présent pour l’annonce de la nouvelle à ta famille et on en profitera pour leur dire qu’on divorce. Ta mère peut être une vraie plaie quand elle s’y met…Mon avocat se chargera de rédiger les papiers du divorce. 


-Je ne veux rien de toi William. Juste que tu continues à être mon éditeur. 


-Et moi je voudrais que tu laisses cet homme qui t’a mise enceinte entrer dans ta vie. Il a réussi là où j’ai échoué d’un coup. Donc ne le laisse pas filer. 


On a pouffé de rire. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas senti si heureux. J’avais envie de finir avec cela très vite. 

Je sais ce que je veux dans la vie et c’est Francine…la vie a tenté de nous séparer mais elle a échoué de façon lamentable. On a encore des défis à relever  et je sais qu’on le fera ensemble. 


-Ok…Rendez-vous ce soir alors chez moi aux environs de vingt-heures pour parler avec mes parents. 


-Top. 


Mon portable s’est mis à sonner. Alex a vérifié sa montre et a soupiré. 

-Bon je pars…A ce soir. Vas répondre. 


On s’est embrassé à nouveau avant de se séparer. C’est avec le cœur léger que j’ai décroché. C’était Fitz. 


-Salut Fitz. Désolé de ne pas avoir rappelé. J’étais occupé. 


-On a un problème murmura-t-il. 


-Lequel ? 


-Votre père a été assassiné William…Un de mes hommes qui bossent à la prison vient de m’informer. Je suis désolé. 


Assassiner ? Je ne m’y attendais pas…j’ai imaginé plusieurs manières d’en finir avec mon père mais le tuer ne faisait pas partie de mes options. J’ai ressenti une vague de soulagement et de tristesse. 

La mort de mon père est une libération pour moi.  C’est homme menaçait ma famille…


-William ? Vous êtes là ? 


-Euh oui….je suis là. Juste que je suis surpris. On sait qui l’a tué ? 


-On a tendance à penser qu’il s’agit d’un règlement de compte. Il a été torturé avant d’être assassiné. Si c’est pour une histoire avec un de ses partenaires, cela veut dire que le prochain sur la liste est probablement vous. 


-Les joies d’appartenir à cette famille ! 


-Je suis obligé de vous demander de vous retirer de cette affaire. J’ai cru comprendre que vous deviez voyager. C’est le moment de partir. 


-Qui enterrera mon père alors ? Je suis son seul enfant. 


-On fera le nécessaire pour que cela se passe vite et que vous puissiez lui rendre un dernier hommage. Je vous tiendrai informé. 


-Merci. 


-Toutes mes condoléances William…Je sais que c’était un meurtrier mais il ne demeure pas moins qu’il était votre père. 


-Oui… On ne choisit pas ses parents…Je dois vous laisser. Merci de m’avoir prévenu. 


J’ai raccroché. Un mélange d’émotions jaillissait en moi. Je regrette d’être né dans cette famille. Ma mère m’a donné de l’amour mais j’aurais voulu que mon père en fasse autant. Je regrette tout le temps perdu à essayer de lui trouver des excuses quand j’étais gamin. Maintenant il est mort et il laisse derrière lui les conséquences de ses actes que je dois gérer. Sa mort me laisse indifférent. Au moins, Yasmine n’est plus menacée. C’est comme si les gros nuages qui obscurcissaient mon horizon se dégageaient d’un coup et laissaient les rayons solaires venir éclairer ma vie. 


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PLUMES 241 et ELSA


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