Un parfait inconnu
Write by Farida IB
Emmanuel OSSENI…
Moi (regardant Annick s'habiller) : chérie, tu rentres ce soir ?
Annick : ça dépendra de l’évolution de sa santé.
Moi : tu vas me manquer.
Elle se rapproche, m’attrape le menton et smack mes lèvres inactives avant de me donner le dos.
Annick (parlant de la fermeture de sa robe) : aide moi s’il te plaît.
Ce que je fais. Elle s’assoit ensuite devant la coiffeuse pour sa séance de maquillage.
Moi la taquinant : là, c’est pour ressembler à Beyoncé.
Annick (se tournant vers moi en riant) : avec cette forme ? Lol !
Moi : mais t’es plus belle qu’elle wesh.
Annick : moque-toi bien de moi !
Moi : loin de moi cette idée ma donzelle, vous êtes ronde et indubitablement sexy.
Annick sourire radieux : est-ce vrai ce mensonge ?
Moi : aussi vrai que la terre est ronde.
Annick : monsieur mon chéri, merci de me chatouiller l’épiderme.
Je me place derrière sa chaise et enroule mes bras autour d’elle avant de poser un bisou sur son cou. Elle frémit aussitôt.
Annick : pas le cou poussin.
Moi : lol tu vas me manquer.
Annick : tu l’as déjà dit, maintenant dégage, il faut que mon tracé soit (d’un geste des doigts) perfect.
Moi (me relevant) : ook, même si je pense que tu n’as pas besoin de tout ça pour te rendre au chevet d’une malade.
Annick (me fixant) : ce n’est pas pour autant que je dois avoir l’air négligé, elle a ses crises presque toutes les semaines.
Moi : vraiment, il faudrait penser à trouver une solution radicale. C’est lassant à la fin.
Annick (ajustant son rouge à lèvres) : dommage que nous ne soyons pas médecins.
Moi : c'est bien dommqage (du tic au tac) poussinette (elle répond) euh pourquoi tout le monde dans ton entourage me prend pour ton client ? Et pourtant, tu ne mènes aucune activité commerciale.
Annick (haussant nonchalamment l’épaule) : comme tu peux le constater (ajoutant) ignore-les juste, toujours là à se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Moi sans conviction : ok !
Elle place sa perruque préalablement coiffée, avant de sortir une paire d’escarpins à talon aiguille assortie au sac à main posé tout près de moi. Elle se chausse et récupère le sac ensuite. Je suis le balancement de ses fesses pendant qu'on marche vers le salon, on arrive au niveau de la porte puis elle se penche pour me faire un bisou sur la joue avant de se saisir du poignet.
Annick : j’aurais aimé déguster ces lèvres diablement pulpeuses avant de partir, mais mon maquillage me souffle pas touche !
Moi : pas grave bébé.
Je referme la porte en poussant un long sqoupir. Je retourne au lit le moral en berne. Je n’arrive pas à trouver le mot idéal pour décrire ce que je ressens en ce moment, tout est emmêlé dans ma tête. J’avoue que je commence à avoir des retenus face à l’attitude et aux habitudes d’Annick. Des milliers de questions me trottent l’esprit comme par exemple pourquoi tout le monde penserait que je sois son client en lieu et place de son amoureux ? Comment gagne-t-elle tout cet argent qui lui permet de nager, et de vivre dans l’opulence ? Cet appartement dans l’un des quartiers les plus chics de Cotonou avec un dressing submergé de vêtements, chaussures et accessoires de marques ; son carnet d’adresses bien rempli, le fait qu’elle maîtrise tous les coins huppés et tous les jet-setters du pays. Tout ça pour une fille qui est diplômé d’un BTS en Marketing et action commerciale et qui n’a jamais travaillé de sa vie. Des questions auxquelles j’obtiens quasiment des réponses à peine convaincantes. J’aurais bien voulu pousser ma curiosité plus loin en menant mes propres enquêtes, sauf que je banalise à l’idée de découvrir un effroyable secret qui me traumatiserait à vie (soupir).
……
Nous sommes au lendemain et je dois avouer que j’ai assez mal dormi. Et comme aujourd’hui fait parti des rares week-ends que je n’aie pas de mission à l’intérieur du pays, j’ai opté pour un footing matinal d’où je reviens en ce moment. J’ai passé plus de la moitié de la nuit à penser plus à Austine qu’à Annick. Cela semble curieux, n’est-ce pas ? Bah, j’ai moi-même besoin d’une bonne douche froide pour avoir les idées plus claires et c’est ce que je vais faire de ce pas.
Tout a commencé au milieu de la nuit lorsque je suis tombé sur une splendide photo d’elle dans mon fil d’actualité Facebook. Son sourire pouvait illuminer une pièce et tout portait à croire qu’elle était incontestablement heureuse. Cette photo je l’ai zoomé et rezoomé plus d’une fois avant de la télécharger pour la regarder à satiété. Elle était sublime dans une robe en Wax qui lui arrivait juste au-dessus des genoux. Ses cheveux curly lui donnaient l’air d’une beauté brésilienne, pour tout dire elle était à croquer. Cependant, les dés sont jetés, il n’y a plus de retour possible. Il est essentiel que je me focalise sur ici et maintenant au lieu de laisser un regret inutile m’envahir. D’autant plus qu’elle fait désormais partie du passé, à quoi bon m’infliger cette souffrance ? Par contre ça me soulagerait de reprendre contact avec ma famille, mes frères, mais surtout ma mère me manquent. Et ce, malgré que j’aie fréquemment de leurs nouvelles auprès de notre benjamin, enfin, c’est le seul qui garde encore contact avec moi.
Je sors de la salle de bain une serviette nouée autour de la taille et vais à la recherche de mon téléphone. Je le retrouve sur la table basse du salon et le déverrouille aussitôt. Inutile d’espérer un message ou un bip d’Annick, je suis déjà habitué de toute façon. Je réponds à quelques mails avant de lancer avec hésitation un appel vers le numéro de ma mère. Elle décroche à la septième sonnerie avec la voix de quelqu’un qu’on vient de réveiller de son sommeil.
Maman : allô ?
Entendre sa voix comme ça, ça fait quelque chose inh.
Maman : allô ?
Moi : allô maman, c’est Edem.
Je l’entends pousser un long juron avant de me raccrocher au nez, je la réessaie plusieurs fois sans succès et me décide à retenter une prochaine fois. Je passe le reste de la journée et toute la matinée du lendemain à me languir de mon ancienne vie ainsi qu’à réfléchir sur mon futur dans ce pays. Sans amis, sans famille, l’avenir s’annonce très rude.
Plus tard dans l’après-midi, je me pose devant un plat d’atassi livré à domicile lorsqu’on sonne à la porte. Je referme le plat et m’essuie la bouche avant de foncer vers la porte.
Moi (tenant le poignet) : qui est-ce ?
La personne : manu c’est Cholah.
J’hésite quelques secondes, le temps de me demander ce qu’elle fait là alors qu’elle est censée être aux soins intensifs avant de me décider à tourner la clé dans la serrure. Lorsque j’ouvre, je tombe sur une Cholah toute souriante sur le pas de la porte. J’ouvre à moitié et la fixe quelque peu intrigué, et bah, pour une personne censée être mal en point ça ne lui ressemble pas du tout. Elle est perchée sur des talons de plusieurs centimètres de hauteurs et porte une robe bodycon couleur écarlate qui épouse parfaitement ses courbes. Le col V très profond de la robe ne laisse pas une piètre place à l’imagination. Il m’a fallu quelques secondes pour redescendre de mes nuages et la remarquer dans l’entrebâillement en train de me faire un sourire lumineux.
Cholah : salut !
Moi (me raclant la gorge) : euh salut !
Silence
Cholah : tu ne m’invites pas à rentrer ?
Moi gêné : oh euhh désolé, vas-y entre !
Je m’écarte pour la laisser passer et quand je referme la porte, elle est debout au milieu de la pièce avec ce sourire intriguant collé à son visage.
Moi (désignant le fauteuil) : assois-toi, je t’apporte quelque chose à boire ?
Cholah : ça ira, c’est gentil de ta part.
Moi : ok.
Je m’assois après elle sur le canapé en face. Les minutes qui suivent sont assez gênantes parce qu’elle a les mains posées sur ses cuisses qu’elle écarte de temps à autre. C’est elle qui finit par briser le silence.
Cholah : bon je passais dans la zone et j’ai voulu voir comment se porte le beau-frère ce soir.
Moi plissant le front : je te retourne la question ! Annick est censée être à tes chevets en ce moment même.
Cholah : possible, mais disons que je me suis enfuie.
Moi perplexe : tu t’es enfuie d’où ? De l’hôpital ?
Cholah : mouais (balayant l’air d’un revers de main) laisse tomber cette histoire d’hôpital, je suis venue te voir pour autre chose.
Elle le dit en décroisant à nouveau ses cuisses.
Moi intimidé : euhh il vaudrait peut-être mieux que tu y ailles, tes sœurs doivent se faire du mauvais sang en ce moment.
Elle quitte son fauteuil pour se mettre à l’autre bout du canapé. Durant toute la conversation, elle me fait les yeux doux et prend le temps d’articuler chaque syllabe.
Cholah : le fauteuil risque de m’aplatir le popotin, je suis mieux ici.
Je rêve ou ma belle-sœur me fait du charme ?
Moi : ok tant mieux (reprenant) je disais que tes sœurs doivent être inquiètes à ton sujet en ce moment.
Cholah répondant enfin : mes sœurs ? Oh, laisse tomber, je te dis.
Là, elle se saisit d’un coussin et commence à se souffler tout en se plaignant d’une chaleur torride, chose curieuse parce qu’elle est juste assise en dessous du brasseur. Sitôt, elle se retrouve juste à deux millimètres de moi comme un éclair. J’essaie de me convaincre que c’est peut-être un autre aspect de sa crise d’épilepsie jusqu’à ce que sa main ne se retrouve dans mon pantalon. Je me lève prestement et me décale d’un bond.
Moi surpris : mais qu’est-ce que tu fais ?
Cholah sans gêne : rohh laisse-toi faire chou, ça fait longtemps que je rêve de ce moment. Ne fais pas ton difficile (elle me tend sa main.) moohhh mon chaton vient laaa. Annick ne risque pas de rentrer avant 22 h, nous avons suffisamment du temps de profiter l’un de l’autre.
Je me contente de prendre la direction de la porte à reculons très interloqué par ce qui se passe. Elle me suit avec les mêmes gestes et lorsqu’elle se rapproche, je la stoppe d’un geste de la main.
Moi furieux : restes loin de moi s’il te plaît.
Cholah (claquant sa langue) : on se fout d’Annick bébé !!
Des coups frappés contre la porte m’interrompent dans mon élan de fureur, j’ouvre précipitamment et pousse intérieurement un soupir de soulagement. Je dois peut-être penser à brûler un cierge à la vierge Marie ce soir.
Moi cherchant les mots : euhh.. t’es là chérie ?
Elle se plante dans le vestibule et passe son regard de Cholah à moi.
Annick arquant un sourcil : je peux savoir ce qui se passe ici ? Cholah tu fous quoi chez moi ?
Cholah ajustant ses vêtements : je suis passée surveiller ton chéri, ne t’inquiète pas, il a été sage comme une image. (passant devant moi) Je vous laisse les amoureux, j’ai d’autres chats à fouetter.
Annick passe devant moi et se dirige vers la chambre pendant que je referme la porte. Je la retrouve en train d’ôter ses vêtements, je m’adosse à l’encadrement de la porte encore troublé par ce qui vient de se passer.
Moi évasif : chérie, tu viens de l’hôpital, c’est ça ?
Annick : nous avons été libérées très tôt ce matin et comme tu l’avais constaté, elle est au mieux de sa forme.
Moi : euh… On ne dirait pas !
Elle range tout son bazar dans le panier à linge avant de parler.
Annick : et pourquoi donc ça n’irait pas ? Elle est même partie en vadrouille dans la ville pendant notre sommeil.
Moi hésitant : je… En fait, euhh… Avant que tu n’arrives, elle s’était livrée à un jeu de charme. Elle m’a littéralement signifié son intention de coucher avec moi. Je pense bien qu’elle délire.
Annick (un geste évasif de la main) : rassure-toi, elle va bien.
Moi réfléchissant vite : c’est plus grave que ce que je pensais donc ! Cela suppose qu’elle voulait sciemment te taper dos ? (lui prendre son homme)
Annick (ouvrant le tiroir à côté du lit) : je crois bien.
Moi fronçant les sourcils : et c’est tout ce que tu as comme réaction ?
Annick (prenant une serviette dans le tiroir) : il n’y a pas de quoi s’affoler, si ça te dit de te la faire, tu as le feu vert.
Moi choqué : que viens-tu de dire ?
Annick haussant les épaules : bah quoi ? Nous ne sommes pas chiches dans notre famille, nous aimons le partage !
Moi la fixant pantois : hein ?
Annick : bof !! (tenant la porte de la salle de bain) Il reste encore des bougies parfumées ? J’ai envie de me prélasser dans un bain moussant, je ne veux surtout pas être dérangée. Le week-end a été long et pénible.
Je la regarde d’un air effaré, je suis bouche bée et estomaqué.
*
*
Austine AGBEKO…
Lorsque la régie publicitaire lance les spots, je quitte le plateau du journal et passe le micro au technicien. Je salue l’équipe de la rédaction de part et d’autre de la salle tout en me dirigeant vers le vestiaire des femmes. Je ressors de là quelques minutes plus tard et rentre dans la loge du staff où je retrouve la nouvelle animatrice qui remplace Cynthia. Je lui lance un bonjour joyeux auquel elle répond avec la même intonation.
Dédé (relevant la tête) : ah, c’est toi Austine ? Ça été ?
Moi répondant à son sourire : comme d’habitude, et toi ? Comment se passe ton intégration dans l’équipe ?
Dédé : ça va, j'ai trouvé mes repères, surtout que je trouve tout le monde très sympathique.
Moi : c’est bien de te l’entendre dire (prenant mes affaires) bon, il faut que j’y aille.
Je me rapproche pour lui faire la bise.
Moi me détachant : on se dit à demain, bonne chance surtout.
Dédé : à demain et merci.
Je sors du building et me dirige vers le parking pour chercher ma voiture, nous sommes en début d’après-midi et le soleil nous signale par son ardeur qu’il est bien au poste. Lorsque j’arrive au niveau de ma voiture, je profite d’abord quelques secondes de l’air conditionné avant de démarrer. Je passe la barrière et remercie l’agent de sécurité à la guérite avant de foncer sur le boulevard. C’est pendant que je gare plus tard à la maison que mon téléphone sonne, je prends le temps de couper le moteur et de refermer les portes du garage avant de vérifier l’appel. C’est Sarah, ma secrétaire au centre. Je décroche sans tarder.
Sarah : allô, bonsoir patronne.
Moi : bonsoir Sarah, comment tu vas ?
Sarah : je vais bien et vous ?
Moi : je vais très bien, Sarah (enchaînant) il y a un souci au centre ?
Sarah : plutôt une bonne nouvelle, nous avons un donateur. Il demande à vous entretenir personnellement.
Moi ravie : ah oui ? Il est avec toi en ce moment ?
Sarah : oui oui
Moi : je vais devoir le faire attendre un peu, je me met tout de suite en route.
Sarah : ok je lui passe immédiatement le message.
Elle le fait et me revient juste après.
Sarah : il dit qu’il vous attendra toute la vie s’il le faut.
Moi amusée : dites-lui qu’il n’aura pas besoin d’attendre aussi longtemps, je serai là dans trente minutes.
Sarah : ok, c’est chouette.
Moi parlant vite : euhh Sarah ne raccroche pas (elle répond.) est-ce que je le connais ?
Sarah : peut-être, vous le saurai dans une trentaine de minutes.
Moi : je vois, à toute !
Je reprends donc la route en direction du boulevard Jean Paul II.
Comment vous le dire sans exagération ? Beuhh et puis bof lol. Je vis la période la plus idyllique de ma vie, et sans déconner en plus. Enfin, ma vie est assez monotone depuis un moment, le boulot, encore le boulot et un soupçon de distraction. J’ai commencé à présenter le journal télévisé il y a un mois, le crowdfunding (financement participatif) que j’ai lancé en ligne génère un flux un peu plus régulier. Nous avons des donateurs un peu partout dans le monde et nous sommes enclins de démarrer la construction de cinq centres dans la zone de Zanguéra (quartier). En plus des dortoirs, je prévois construire des hôpitaux, des crèches et des ateliers de formation dans plusieurs domaines pour celles qui n’ont pas la chance d’avoir été scolarisées. En gros, tout se déroule parfaitement comme je l’avais prévu. Et même s’il y a toujours un « mais » dans une histoire, j’essaie de garder mon humeur exaltante. C’est clair qu’il me faut du temps pour oublier Emmanuel et panser la blessure que je garde enfoui dans les abysses de mon cœur, mais, pour l’heure never mind !!
J’arrive dans le hall d’accueil avec dix minutes d’avance (merci au trafic très fluide de notre pays, rire). Je salue la réceptionniste derrière le comptoir avant de prendre les escaliers deux par deux pour me retrouver au premier étage où est situé mon bureau. Je m’avance vers celui-ci et fus accoster par Sarah qui sortait de la sienne.
Sarah (me suivant au pas) : rebonsoir patronne, il est dans la salle d’entente. Je le préviens de ce pas que vous êtes arrivée.
Moi : ok
La porte s’ouvre sur le monsieur en question au moment où je m’apprêtais à m’asseoir derrière mon bureau. Je me redresse donc en suivant sa progression, un blanc à qui je donnerais la trentaine. Il est élégamment vêtu d’un costume bleu marine, cheveux plaqués d’un côté et surélevés de l’autre… Un beau blondinet aux yeux bleus pour tout dire.
Moi (me reprenant) : bonjour monsieur…
X complétant : bonjour… LEROY, Daniel LEROY.
Moi : ok monsieur LEROY (désignant la chaise devant lui) allez-y faites donc !
M LEROY : merci !
Moi (brisant la glace) : j’espère ne pas vous avoir trop fait attendre.
M LEROY sourire avenant : je crois que vous êtes plutôt en avance.
Moi : on peut le dire ainsi (du tic au tac) si je m’en tiens aux dires de ma secrétaire, vous êtes ici pour un don, c’est cela ?
M LEROY hochant la tête : c’est exacte, je suis en partie là pour ça.
Je fronce les sourcils, mais ne dis rien.
M LEROY expliquant : en fait, j’ai vu votre formulaire sur internet et j’ai tenu à faire moi-même le déplacement depuis la France. J’ai parcouru votre site web en amont et en avale et je dois dire que votre fondation me semble être tout ce qu’il y a de plus sérieux et de plus altruiste.
Moi : assurément, et nous sommes tous les jours à pied d’œuvre pour offrir un présent et un futur meilleur à ces filles victimes de grossesses non désirées et par ricochet leurs enfants. Cependant, la qualité de la prise en charge reste encore en dessous de nos espérances. Nous voulons sincèrement y remédier avec le concours des généreux volontaires comme vous.
M LEROY : effectivement, c’est une très belle initiative. Comme je l’ai dit au début, c’est pour accompagner le projet que je suis venu exprès de la France pour vous remettre mon chèque en main propre.
Il joint l’acte à la parole en sortant un chèque en blanc, il le signe et me le remet ensuite.
M LEROY : vous remplirez le reste, n’hésitez surtout pas à mettre le montant dont vous avez besoin.
Oh ?
Moi le fixant interloquée : M LEROY, nous n’avons pas l’habitude de procédé ainsi. Enfin…
M LEROY (me coupant la parole) : il se pose également un problème d’indécision à mon niveau. Je n’arrive pas à statuer sur le montant pour un projet d’une si grande envergure donc j’ai trouvé mieux de vous laisser le soin de le faire.
Moi ahurie : oh euhh…. Enfin…
M LEROY : rassurez-vous qu’il ne s’agit pas d’une arnaque encore moins de la plaisanterie.
Moi sortant de ma torpeur : c’est assez embarrassant comme situation.
M LEROY : d’accord je vous propose ceci, nous allons le définir ensemble autour d’un dîner.
Moi : euhh vous me proposez un rancard ?
M LEROY : je dirai plutôt un rendez-vous professionnel.
J’arque un sourcil.
M LEROY précisant : tout ce qu’il y a de plus conventionnel.
Moi : ok marché conclu.
M LEROY : ça marche. Jeudi, 20 h, au Galion (restaurant).
Moi : ok !