Une belle embellie
Write by Farida IB
Nahia…
Murielle à moi : donc comme ça, tu deviens une star chez les Bédouines.
Je mets la tablette en équilibre sur le chevet du lit pour avoir un bon visuel. Au fait, je suis en vidéo conférence avec les filles. Tina est tombée ce matin sur un article internet parlant de Khalil et moi (ça n’a pas arrêté depuis trois semaines) donc elles viennent aux nouvelles.
Moi lui répondant : comme la négresse que le prince convoite oui.
Tina : quand je pense qu’on a côtoyé une personnalité ici sans le savoir, mais le type a bien caché son jeu.
Zaïdia : vraiment !
Moi roulant des yeux : en quoi ? C’est une personne ordinaire comme vous et moi !
Murielle : tu veux dire ordinairement très riche.
Elles éclatent de rire.
Moi : entre autres, mais il reste le commun des mortels !
Zaïdia : rhoo arrête de faire genre, un prince héritier émirien. Je parie que tu vis la vraie life là-bas, c’est pour ça que tu ne veux plus rentrer. Le rêve ! J’aurais dû te l’arracher, vraiment ça me fait mal deh !
Moi riant : finis d’abord de gérer ton Crédo (son presque fiancé devenu ex lol).
Zaïdia faisant la moue : ne me parle plus de celui là.
Tina sarcastique : mais ce n’est plus ton namour ? On ne pouvait pas boire l’eau ici, c’est pour finir au 3e arrondissement (commissariat).
Moi : franchement krkrkr, tu les sors même d’où ? Apparemment tous les preneurs de tête de Lomé n’ont qu’une seule adresse, Chez Thiam.
Murielle : figure-toi que je me pose la même question parce que c’est abusé. Après l’homme aux mille fétiches, le mytho et les autres pingouins, c’est maintenant le summum, un apprenti sorcier ! Tsuiipp, il fallait que je sois là-bas hier pour lui apprendre le respect.
Tina : toi-même qui parle des autres là, la femme de Joris a fini de te mitrailler ?
Murielle se redresse en entrechoquant ses paumes.
Murielle : ehhh les filles, je ne vous ai pas raconté mon dernier rêve. Elle est apparue cette nuit avec sa troupe.
Nous en synchro : uhmm.
L’affaire des rêves de Murielle ce n’est jamais simple, en fait elle se fait poursuivre par la titulaire de son nouveau type. Un jeune leader émergent pourtant marié et père d’un enfant qui ne jure que par elle et bien sûr sa femme ne l’entend pas de cette oreille. On tripe un peu sur le sujet avant de passer à autre. Un moment, je lance l’affaire du pari entre elle et moi.
Moi : Samah mon cash, j'ai gagné notre pari.
Zaïdia et Tina parlent en même temps.
Tina : quel pari ?
Zaïdia arquant le sourcil : de quoi parlez-vous ?
Moi : elle me doit deux cent mille, elle-même sait pour quoi.
Murielle (secouant la tête) : pari annulé, tu n’as pas respecté les principes du jeu.
Moi : lol tu parles de quel principe ? Il n’y avait aucun principe au départ, je devais juste barrer ta personne.
Murielle : tu as bloqué mon frère pour te mettre avec un autre donc je ne te dois rien du tout.
Moi boudant : même pas vrai, le deal, c’était de te prouver que je pouvais quitter Manaar une fois pour de bons. Ce que j’ai fait.
Tina haussant l’épaule : espérons !
Moi : tchiipp que je vais encore faire quoi avec Manaar ?
Murielle : le love keh.
Moi : je suis vaccinée contre, maintenant donne moi mon dû.
Murielle ton agacé : orrhh tu gazes, ce n’est pas comme si je n’en avais pas. D'ailleurs, je te fais un Ria ce soir.
Zaïdia : donc tu as même l’argent où on est là et mon week-end est flou ?
Murielle (balayant l’air de la main) : laisse seulement, j’ai pompé Patrice hier.
Moi : yieuchh attrape bien ma part en tout cas, on se fait un chill à mon retour.
Tina : alomaa (n’est-ce pas) c’est maintenant vous parlez les vraies choses.
Zaïdia (la fixant genre) : que tu vas où avec ton ventre ?
Tina la toisant : est-ce que ça fait de moi une handicapée ?
Moi : ohoo ?
Lorsqu’on se raccroche, je m’allonge sur le lit chez les Singh et reste un moment à compter les moutons avant de me décider à prendre un bain dans l’intention de flâner un peu dehors. Aujourd’hui, c’est vendredi et je me suis permise un week-end prolongé du fait de la prière de Jummah toute à l’heure et aussi du fait que ça fait pratiquement trois semaines que je n’ai pas pris du temps pour moi entre le travail sans répit et les activités avec Ben Zayid et associés. Avec Khalil, on trime même pour avoir du temps rien que pour nous malgré la période d'accalmie que nous traversons. La grande nouvelle du moment, c'est la levée de l'épée de Damoclès au-dessus de la tête du Cheikh. Il paraît qu'ils ont renvoyé l'ascenseur au père de Khadija. Je ne sais pas ce qu'il en retourne exactement, personne ne veut étendre sur le sujet. Toujours est-il qu'il y a un bras de fer entre les deux dirigeants par rapport à la prise en charge de Khadija par la famille Ben Zayid. Cette dernière tient mordicus qu'elle ne rentre plus dans son pays, et ce, avec le soutien infaillible du Cheikh. Du coup, nous sommes libres de tout mouvement, le seul problème qui prédomine, c'est la pléthore de paparazzi sur notre dos. À force je m'y suis habituée.
Il y a également le mariage de leur cousin en vue et sa mère a tenu à m’introduire dans le processus. En fait, elle profite à faire plus ample connaissance avec moi puisque c’est juste impossible de le faire chez eux à cause de Ben Zayid père. Le monsieur ne veut absolument pas me sentir et avec le fils qui lui tient tête ça n’arrange pas grandes choses. Sa mère dit de lui laisser du temps et qu’elle lui parlerait au moment opportun. Quant à elle, elle nous souhaite bon vent si tant est que je sois une bonne épouse pour lui. Qu’à cela ne tienne, j’ai pris la résolution de ne plus me laisser ébranlée par quoi ou qui que ce soit en attendant que tout soit fixé.
En dehors d’elle, il y a Yumna qui me trimballe dernièrement partout dans ses courses. Quelques fois, on amène la petite Khadija aussi avec nous quoique ce ne soit pas trop sa tasse de thé. De mon côté j'essaie seulement de suivre parce qu’il faut le dire, c’est une vraie pile électrique en plus d’être une fouineuse hors pair tout comme elle est pétillante et attachante. Elle m’a déjà pris pour sa copine, je suis au courant de tout ce qui se passe dans sa vie en temps et en heure.
Nous avons fait le tour des cités, malls et souks d’Abu-Dhabi, nous nous sommes même retrouvées à Dubaï. Tout ça pour des courses pour son départ pour New-York qui est prévu pour le lendemain après le mien dans une semaine, bof ça m’a permis de faire en même temps les miennes. Je dois reconnaître qu’elle m’a été d’une aide précieuse pour choisir des cadeaux pour tout le monde, surtout pour les filles qui rajoutent chaque jour des commandes. Amou et sa mère ce sont abonnées aux épices. Mamie avait raison leurs épices là ne mentent pas (rire) on sent leurs odeurs à des kilomètres. En parlant d'elle, c’est vraiment difficile lorsque je me rends compte que je ne la verrai ni l’entendrai plus jamais. Bien que j'aie l'impression constante qu'elle est juste sous d'autres cieux, qu’elle me fera passer un savon quand je ferai une bêtise et le lendemain, je courrai encore lui raconter mes déboires (soupire). Elle me manque tellement, mais bon, c’est la vie.
Je m’apprête à sortir de la chambre déjà douchée, sapée et parfumée quand j’entends la sonnerie de mon téléphone retentir. Je souris directe quand je vois haboub (mon chéri) affiché sur l’écran. Je referme la porte avant de décrocher.
Khalil : aynia !
Moi souriant : hayati (ma vie) bonjour,
Khalil (ton gai) : bonjour,
Moi : je commençais à désespérer d’entendre ta voix aujourd’hui. Je t’ai appelé plusieurs fois ce matin, mais en vain.
Khalil : je viens de voir tes appels, j’avais une réunion imprévue avec mon père.
Moi : hmm, c’est quand même bizarre votre histoire de vous entendre lorsqu’il s’agit d’affaire et de vous crêper les chignons en privé. Vous allez devoir me donner votre secret parce que moi si je te boude, c’est partout.
Khalil riant : lol je sais, nous ne mélangeons pas les choses nous autres.
Moi : c’est bien pour vous.
Khalil : tu tiens toujours à passer ta journée en singleton ? Je voudrais qu’on se voie en tête à tête.
Moi inquiète : il se passe encore quoi ?
Khalil : rien ma chérie, je veux simplement qu’on passe la soirée tous les deux. C'est difficile de mettre la main sur toi dernièrement.
Moi : je suis beaucoup sollicitée.
Khalil : j'avais remarqué, c'est pour ça que je nous ai organisé une petite escapade ce soir.
Moi : euh une escapade, bon laisse moi réfléchir. Heum c'est fait ! Je suis partante, et même très partante.
Khalil : lol ok.
Moi : il y a une condition.
Khalil soupirant : laquelle ?
Moi : que tu me fasses un massage.
Khalil : tout ce que tu voudras ma chérie, je passe te chercher ce soir.
Moi : cool !
Khalil : bisou.
Moi : bisou.
Je décolle le téléphone de l’oreille et le met au niveau de ma bouche pour en faire un de vrai quand j’entends comme une voix derrière moi.
Alisha ricanant : pathétique !
Je me tourne vers elle les yeux plissés.
Moi : je te demande pardon ?
Alisha articulant : je trouve pathétique que l’on puisse mendier autant l’amour.
Moi : où tu as vu qu’on mendie l’amour ici ?
Alisha méprisante : parce que ce n’est pas ce que tu fais ? Tu t’accroches au prince comme une sangsue tout en te sachant aller droit vers une chimère.
Moi rire dérisoire : la pathétique ici, c’est bien toi. Je ne peux pas comprendre que l'on puisse s'attarder à autant de pinaillage, de mesquinerie et d'étroitesse d'esprit pour une cause qui n’est pas la sienne. Encore qu’il s’agisse d’une cause résolue.
Alisha sarcastique : kiakiakia lol madame prend la confiance parce qu’elle couche avec le prince. Je te l’ai dit, tu n’es qu’une proie, une simple distraction…
Moi lui coupant la parole : tu sais quoi Alisha, l’envie et la frustration ne sont pas bonnes conseillères.
Elle part dans un rire dérisoire.
Alisha : t’envier moi ? As-tu perdu l’esprit ? Tu crois que j’ai que faire d’une parvenue comme toi ? On sait tous que c’est le titre de Khalil qui t’intéresse.
Moi : lol il n’y a qu’une parvenue pour reconnaître son homonyme, on voit tous comment tu lèches les bottes au Singh pour te placer et on voit aussi comment Jemal lambine à t’accorder son attention. Et maintenant ton cœur est rongé par le fait que ce soit moi et non toi que Khalil aime. (elle plisse les yeux l'air de ne pas comprendre) Oh oui je l'avais remarqué, tu as longtemps pris Khadija pour bouc émissaire en espérant que là au moins il sera plus proche de toi. Puisque ton plan à échouer, tu reportes ta frustration sur moi.
Elle devient rouge de colère. Lol la vérité rougit les yeux, mais ne les casse pas. Il y a longtemps, que j’ai compris son jeu, j’ai plusieurs fois surpris les regards intéressés qu’elle lance à Khalil lorsqu’elle pense que personne ne la voit. Si je me suis abstenue de la remettre à sa place, C'est par respect pour Jemal et aussi parce que c’était flou entre Khalil et moi. Mais là, c’est bon quoi. J’en ai marre de toutes ces groupies. Je les rencontre en tas à chaque coin de rue, surtout lorsque je bossais avec Khalil dans son ancien qu’il a réaménagé exprès.
Moi : retiens bien ceci, tu as peut-être connu le Khalil play boy mais avec moi c’est le plus doux, le plus gentil, le plus compréhensif, aussi hardi mais qui perd ses moyens face à moi, et qui par-dessus m’aime et me le prouve tous les jours que Dieu fait. Le fait qu’il soit un prince n’est que bonus.
Alisha : fais-moi bien rire.
Je fais un pas en avant puis me ravise.
Moi : un conseil ! Plutôt que de te pavaner ici alors que personne ne s’intéresse à toi, même pas Jemal lui-même, prends le peu de dignité qui te reste pour quitter cette maison. Jemal mérite mieux qu’une fourbe comme toi et Khadija encore plus.
Alisha me pointant du doigt : espèce de garce, as-tu…
Moi lui empoignant le doigt furieuse : écoute-moi très bien sale frustrée que ce soit la dernière fois que tu me manques du respect ! La toute dernière fois ok ? (je resserre l’étau lorsqu’elle essaie de se dégager.) Si je te tolère depuis c’est par respect pour Jemal alors ne me pousse pas à bout. Je ne verrai aucun inconvénient à te mettre la claque qu’il faut pour fixer le boulon qui te manque.
On se jauge du regard un moment, je lui lâche le doigt et me mets à carreau pour qu’elle fasse un geste déplacé. Elle me toise juste et s’en va en chipant. Je me redresse et prends la voie opposée à la sienne, celle qui mène dehors pour retrouver Ayman au niveau de l’air de jeu.
Ayman : tata !
Moi lu souriant : oui mon doudou, tu fais quoi ?
Ayman (me montrant ses jouets) : je construis une maison pour papa et maman.
Moi : tu veux que je t’aide ?
Il hoche la tête et je m’accroupis à sa hauteur, c’est pendant que je lui donne les pièces que je me souviens du mail de l’école de Nabil. Ils nous convoquent pour une réunion, je me demande ce qu’il a encore fait cet enfant (soupir). Je sors mon téléphone et envoie un message à Bilal pour le lui rappeler.
……
Nous sommes quelque part au milieu du désert près d’une grande oasis pour un glamping sous une tente magnifiquement décorée. Il a ramené ses valets qui ont fini de nous gaver de mets succulents. Actuellement, nous digérons assis côte à côte dans un hamac à l’extérieur. Je suis collée contre lui la tête sur son épaule et lui m’entoure d’un bras pendant que nous discutons de choses et d’autres. Là, il vient de me sortir quelque chose d’hallucinant qui me laisse sans voix.
Moi interloquée : quoi ?
Khalil se redressant : j’ai décidé de m’installer au Togo pour un temps, enfin jusqu'à ce que la tension avec mon père s'estompe. Nous allons combiner nos activités comme nous sommes dans des milieux professionnels liés.
Moi : c’est non !
Il se passe la main dans les cheveux et soupire.
Khalil : bébé ne commence pas.
Je me redresse à mon tour et mets un genou replié en creux.
Moi : ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais ça va creuser plus de fossé entre ton père et toi.
Khalil : je lui en ai déjà parlé, il m’a répondu mot pour mot de faire comme bon me semble.
Moi : cela veut dire qu’il n’est pas d’accord. Khalil quand on vient dans une famille, on devient une aiguille pour ressouder les liens et non une lame pour les déchirer. Cette histoire va trop loin, je…
Khalil m’interrompant : c’est une décision que j’ai longtemps mûrie et c'est la meilleure pour le moment. Aussi longtemps que je me souvienne mon père et moi nous entendons mieux loin l’un de l’autre et ça lui laissera le temps de se faire à l’idée que c’est avec toi que je veux être. De plus, ce n’est pas comme si je fuyais mon pays, je leur rendrais visite assez régulièrement.
J’arrime mon regard au sien dubitative alors qu’il hoche la tête déterminée. Je finis par soupirer.
Moi narquoise : chez moi au To go, c’est la femme qui déménage chez l’homme et non le contraire.
Khalil : remarque que nous avons tendance à abuser du vice de forme et de procédure.
Moi riant : ça, c’est vrai.
Flottement.
Khalil : Aynia
Moi : haboub
Khalil : je t’aime.
Moi : je crois que je t’aime aussi.
Il se tourne vers moi les yeux grands ouverts, on se regarde un moment ensuite, je m’approche et penche ma tête pour l’embrasser.
Ussama…
Jemal : les gars, c’est ma tournée
Abdallah (fraichement débarqué de lune de miel) : à moi l’honneur.
Salim : tout ça pour finir avec de la limonade.
On éclate de rire ensemble.
Khalil : c’est la base, on aurait dû emporter celle d’Oumi.
Jemal renchérissant : ah oui, la daronne a le secret de ça.
Salim : on commande ou quoi ? Je commence à être déshydraté.
On le fixe tous débité.
Khalil bousculant la tête : toi, tu as vraiment les choses maintenant inh.
Jemal : ce sont les hormones.
Je souris seulement pendant que les autres rient franchement. Ça fait deux heures que nous sommes posés au club à boire de la limonade, à manger des tiramisus plaqué, or et des meules de fromages tout en nous racontant nos épopées. Enfin, quand je dis nous, je parle des autres. Moi, j’interviens juste pour appuyer leurs dires, ce n’est pas un secret ici que n’ai rien à raconter. C'est en gros un chill entre mecs avec le même clan que nous avons formé il y a une semaine pour l’enterrement de vie de jeune garçon d’Abdallah. Nous étions à Rio de Janeiro et les filles au Machu Picchu, avec toute la bénédiction du cheikh qui nous a cédé son jet. Je ne vais pas vous dire ce qui s’est passé là-bas, retenez juste que c’était ouffissime même si j’ai passé tout le long à me languir de Jedah. Cette soirée par contre a été initiée par Khalil, c’est son dernier jour ici. La nouvelle de son départ pour le Togo nous tous surpris comme tout ce qu’il est prêt à faire pour être avec Nahia. Je suppose qu’on finira par s’y habituer. Il n’y a que maman qui n’est pas d’accord parce qu'il s'éloigne de la famille encore une fois. Elle le boude même à cause de ça.
Quand la serveuse arrive pour prendre nos commandes, on se fait une autre tournée de tiramisus. Pour la boisson, je m’oppose.
Moi : et si on prenait des mojitos cette fois ?
Abdallah avec enthousiasme : toi, tu connais !
Jemal : lol type tu es en joy depuis, c’est comment ?
Salim : il est recouvert de la poudre magique de la lune de miel.
Nous : mdrrr
Khalil (s’adressant à Abdallah) : ton histoire là est de ouf, on n’a pas eu le temps de souffler que tu te retrouves marier.
Jemal renchérissant : n’est-ce pas ? (ajoutant) Un gros manque de respect pour tes aînées, surtout à moi ton beau-père.
Abdallah souriant : lol quand c’est la bonne, on ne fait pas traîner les choses.
Khalil lui tendant la main à plat : tape ici petit (ce qu’il fait) je vais bientôt faire comme toi.
Salim : qu’Allah agrée.
Nous : amine.
Jemal tirant la bouche : tout ça pour donner des complexes aux autres, je n’ai même pas encore trouvé la bonne.
Moi : et miss Alisha ?
Jemal faisant la moue : trop prise de tête ! Mais sérieux les gars, il faut que je me trouve une nana et fonder ma famille. Je commence à en avoir marre des coups tordus.
Salim (touchant sa tempe) : ça va, tu te sens bien ?
Khalil : vraiment type, tu as oublié de te déparasiter ?
Il fait un sourire bref.
Jemal : je suis sérieux (fixant Khalil) c’est surtout lorsque je vois ta go et toi que ma réalité me saute aux yeux.
Khalil lui tapotant l’épaule : ça ira bro, il y a sûrement une parmi ton harem qui fera l’affaire.
Jemal secouant la tête : pas vraiment, je cherche une fille qui a la tête posée sur ses épaules comme Nahia.
Khalil faussement sévère : tu as vraiment un problème toi avec ma femme, attention une balle est si vite partie.
Jemal sourire en coin en se caressant la barbe : je prendrai volontiers une balle pour elle.
Il lui donne une claque.
Khalil : tu es trop bête Singh.
Abdallah : en tout cas, il y a Ussama qui forme le club des célibats avec toi.
Moi : tu n’en sais rien.
Khalil curieux : tu as quelqu’un en ce moment ?
Moi : non mais…
Salim me coupant : il y a la go là-bas qui n’arrête pas de te mater, peut-être une candidate.
Je me tourne discrètement pour tomber sur Youri qui me fait un clin d’œil, je la regarde sans plus avant de retourner vers les gars.
Moi : je la connais.
Jemal : tu connais cette bimbo ?
Moi évasif : on a fait connaissance il y a quelques mois (à Khalil) la Marocaine.
Khalil l’air impressionné : c’est elle ? Elle est pas mal inh.
Jemal (se frottant la main) : n’est-ce pas ?
Salim : mais surtout mineur pour toi Singh.
Jemal : rhoo, mais c’est comment tu mets les cales ?
Khalil : tu ne sais même pas si Ussama est sur le dossier.
Moi : ça ne me dérange pas moi, j’ai des vues sur une autre.
Khalil : c’est encore qui celle-là ? Toi, tu caches toujours tes choses.
Moi : parce qu’il n’y a encore rien.
Abdallah (fixant un point derrière moi) : bon, je pense que notre moment soirée mecs vient de prendre fin.
Khalil relève sa tête et se met à sourire et Abdallah et Salil lui emboîtent le pas, Jemal et moi nous retournons pour voir les filles arrivées vers nous.
Jemal (lorsqu’elles arrivent à notre table) : et notre soirée devient tout à coup belle.
Salma : ou bien ? Nous avons entendu dire qu’il y a un chill ici et nous sommes venues squatter.
Abdallah : c’est un chill entre mecs.
Nahia : qui ne serait rien sans femme.
Salim : là, je suis d’accord.
On leur fait des places pour que chacune puisse s’assoir près de son chacun sauf Yumna qui prend place à côté de moi ensuite, on leur sert ce pourquoi elles ont optés. Elles animent la soirée comme il le faut, les femmes et le bavardage ! On finit par atterrir dans un restaurant super branché, on mange dans une ambiance hilare ponctuée par les blagues de Jemal et d’Abdallah. De là nous faisons le programme d'une virée en boîte. On rentre d’abord à la maison pour troquer nos vêtements. Tout le monde sort son dernier sexy du placard et une fois sur place, on rentre tous ensemble. Jemal nous guide vers un escalier de quelques marches qui donne sur un espace ouvert réservé uniquement pour nous. Nous commençons par des boissons sucrés puis la soirée dérive doucement vers les cocktails en happy hour. Le gérant nous envoie ensuite des danseuses orientales qui commencent à danser sous nos regards appréciateurs. À un moment donné elles invitent les filles qui se prêtent aux jeux à l’exception de Jedah. Elle reste assise bougeant son corps au rythme de la musique. Ses yeux pétillent plus que d’habitude, ça se voit qu’elle a envie de danser. C'est lorsque les mecs se jettent à l'eau a leur tour que je me tourne vers elle.
Moi : tu peux y aller tu sais, les filles ont l'air de s’amuser.
Elle baisse le regard penaud, je fais un signe de tête à l’une des danseuses de venir la chercher. Celle-ci s’exécute pendant que Jedah secoue la tête désapprobatrice.
Moi l’encourageant : aller, ça te fera du bien.
Elle secoue vigoureusement la tête, la danseuse se rapproche plus et je me rends compte qu'il s'agit en fait de Youri. Elle me retourne mon regard interrogateur.
Youri (s'abaissant à ma hauteur) : c’est ta copine ?
Moi : oui
Youri : elle est belle, je comprends pourquoi tu m’as zappé.
Moi sourire contrit : désolé.
Elle fait un geste évasif de la main avant de prendre la main de Jedah et la tire vers la piste tout en bougeant ses hanches. Un instant d'après, Jedah se fige sur la piste la tête baissée. Elles se mirent toutes à danser formant une haie autour d’elle. C’est lorsque Nahia lui souffle quelque chose à l’oreille qu’elle commence à onduler puis sans qu’on ne s’y attende, elle commence à danser merveilleusement bien. Elle ondule telle une bimbo Argentine effectuant chaque mouvement avec une fluidité et une dextérité accrue. Au fur et mesure qu'elle danse, la surprise passe pour me laisser dans un état second avec des sensations étranges traversant tout mon corps. Je regarde le spectacle aussi fasciné que les autres qui la laisse seule sur la piste.
Abdallah : putain, c’était une vraie meuf frère.
Cartia relève la tête et le regarde.
Abdallah se grattant la tête : j’admire bébé.
Cartia : y a intérêt.
Jemal (la bouche trainant par terre) : sérieux, elle a les jeux de reins.
Yumna roulant des yeux : tchuipp les hommes !
Ils se mettent tous à commenter le spectacle, je les écoute distrait. Toute mon attention étant captivée par Jedah. Quand la musique s’arrête elle revient s’asseoir rouge de honte et les autres se mettent à la charrier gentiment. C’est vers deux heures du matin qu’on lève le camp vers nos domiciles respectifs. Je passe cette nuit là à penser à Jedah et comme poussé par une force invisible, je sors de mon appartement pour sa chambre au premier appel du muezzin. Au moment où je cogne à sa porte, mon cœur se met à battre frénétiquement. Elle ouvre à peine la porte que je m’engouffre à l’intérieur par peur de rebrousser chemin. Elle referme la porte et se tourne dans ma direction l’air perplexe.
Moi d'entrée de jeu : Jedah je veux être avec toi, je veux que tu sois mienne.
Elle écarquille les yeux de surprise.
Moi : je sais qu’il y a cette connexion spéciale entre nous et je sais aussi que toi et moi, c’est impur. Mais j’ai vraiment besoin qu’on essaie parce que je n'en peux plus de t'aimer en silence. Aussi débile que ça puisse paraître, je n’ai jamais été capable de me frotter à une femme et encore moins ressentir tout ce flot de sensations que je ressens pour toi. Tu es toujours là, dans ma tête, dans mon cœur, dans mon âme.
Jedah :…
Moi lui prenant la main : tu le veux aussi, n’est-ce pas ?
Elle baisse le regard.
Moi (lui relevant le menton du doigt) : je me fous de ce qui s’est passé avec mon frère, je veux être avec toi, un point c’est tout.
Elle me regarde sans réagir, à un moment, je commence vraiment à regretter mes paroles quand je l’entends marmonner…
Jedah : moi aussi, je veux être avec toi.
Je lui souris et la prends dans mes bras.