Une leçon de vida

Write by deebaji

Ah Diana, elle me manquait fortement, à vrai dire, au cours de la discussion pour désigner le nom de notre bande, je ne faisais que penser à la revoir, elle hantait mes pensées et mes pensées étaient hantées par elle, par son sourire, par sa bonne odeur, par sa voix, par sa douceur et par la douceur de ses lèvres, il fallait que je retourne à sa rencontre et que je pose les cartes sur table en lui disant avec honnêteté ce que j’avais en tête, je voulais qu’elle et moi nous nous marions mais, en attendant, qu’elle se consacre uniquement à ses études jusqu’au moment où, je pourrais enfin en avoir suffisamment dans le compte en banque pour que Jeronimo son père, ne s’inquiète de rien. Mais avant de faire tout cela, il y avait le business, les affaires, l’argent. Je devais retourner au front, je devais encore braquer des banques et toute autre sorte de sources de revenus. Mais d’abord, il nous fallait vendre l’Audi RS 3 qui attendait sagement son nouveau propriétaire et bien évidement un nouveau pneu, que nous allions très vite nous procurer. C’est avec Jimmy que nous partirent nous munir du pneu. Une fois arrivé dans le garage, nous nous sommes dirigés vers l’accueil où nous avions été chaleureusement accueillis par la réceptionniste avec qui nous entamâmes une discussion. Elle avait l’air de plaire à Jimmy donc c’est lui qui fit la discussion, il avait l’air séduit et il la trouvait vraiment belle, alors il se mit à lui parler de carrière, de pluie et de beau temps alors que nous étions juste là pour racheter un foutu pneu. Je ne pourrais compter avec mes dix doigts le nombre de mensonges qu’il lui racontait. La pauvre dame, elle était maligne et voyait bien qu’il lui racontait une vague de mensonges mais bon, elle ne voulait pas contrarier le client, il fallait bien qu’elle vende sa salade, et puis après tout qui sait ? Peut-être bien qu’il lui fût en train de lui dire la vérité, mais une chose est sûre ce n’était pas vraiment son type d’homme, il n’avait qu’à voir le langage corporel avec lequel elle lui répondait, un sourire niais et hypocrite pour qu’il se dépêche de faire son achat et de lui débarrasser le plancher, mais, Jimmy était bon dragueur et savait se la couler douce avec les femmes. Ce n’est pas parce que c’était un gros pragmatique qu’il n’avait pas le sens de la romance. Au bout d’un moment, cela fini par devenir épuisant de les voir batifoler en se racontant des histoires, nous n’étions pas là pour ça, nous étions juste là pour racheter un pneu et nous barrer ensuite, il fallait que j’agisse mais, cela serait gâcher l’opportunité de Jimmy de se trouver une compagne, qui sait ? Peut-être étaient-ils des âmes sœurs ? Non, je ne pense pas mais bon, pas de soucis, j’avais la solution, j’ai donc sorti mon téléphone de ma poche, je l’ai tendu à la réceptionniste et je lui ai demandé de l’y insérer pour qu’ils puissent rester en contact et continuer leur discussion dans des circonstances adéquates. Non mais écoutez, on est où là ? Nous étions là pour nous procurer un pneu pas pour jouer les charmeurs. A quoi jouait-il cette enflure ? Néanmoins, ce petit échange m’avait permis de comprendre, quelle était la faiblesse de Jimmy, c’était un homme qui aimait les femmes, mais pas avec n’importe quel visage ou type de corps. Il les aimait petite, avec des yeux en amandes, des formes dessinées et un visage en cœur, ce n’était qu’un détail mais, qui sait ? Cela pourrait peut-être bien me servir pour plus tard. Sachez ceci, en amitié comme en rivalité, en guerre ou je ne sais quelle autre situation qui implique deux personnes humaines, il est toujours préférable de savoir, la nature, les forces et les faiblesses de la personne que l’on a en face de nous, cela nous permet de toujours avoir une longueur d’avance sur cette personne et ceci, je l’avais appris après qu’un de mes collègues s’en soit servit pour me manipuler et me faire jeter du service de cuisine à Kitchen Wells. Il s’était lié d’amitié avec moi, m’avait fait croire qu’il pensait comme moi et que nous étions pareil pour avoir de quoi me faire renvoyer afin de garder lui son emploi. Il avait déjà prévu son plan, c’était très simple, pendant que je croirais être son ami, lui il se chargerait de réunir le maximum d’informations sur moi et il s’en servirait le moment venu pour me foutre à la porte sans aucune possibilité de retour dans le service. J’étais naïf et déboussolé, solitaire et désemparé, son amitié me faisait du bien et je m’imaginais que je pouvais me confier à lui. Ce fut la pire erreur que j’ai pu commettre de ma vie. Je n’aimais pas le travail que je faisais, je n’aimais pas la vie que je menais, je n’aimais pas mes collègues et surtout je haïssais beaucoup notre employeur. Cet abuseur de femmes ! Alors à la fin de notre service, avec mon faux nouvel ami Jean, nous discutions de nos difficultés et de nos rêves de ce que nous vivions et de ce que nous aimerions ou que nous aurions aimé vivre, il avait les mots et savait flatter ses interlocuteurs. Cela devait être probablement pour ça qu’il avait pu intégrer ce service de cuisine parce que, il cuisinait vraiment comme un pied, je pense que ceux qui avaient eu la mal chance de goûter ses plats avaient finis par chopper de durs maux de ventre. Notre chef de Cuisine s’en était aperçu alors il le mit à la plonge, c’est-à-dire au lavage d’assiettes et à la vaisselle. Chose qui agaçait fortement notre cher Jean et me voir débarquer un jour comme ça de nulle part et que l’on me place directement aux fourneaux et que le chef même se voit apprécier ma cuisine avait le don de mettre Jean en colère, il était rempli de haine et de jalousie à mon égard. Lui qui était là depuis tout ce temps, qui avait dû faire ses preuves et qui avait gravi les échelons étape par étape, petit à petit, se voyait rétrograder et remplacé par un nouveau tout jeune ? Il ne le supportait pas, cela le mettait très en colère et je lui sortais littéralement par les yeux. Mais Jean était malin, et au lieu de me montrer qu’il était contre moi ou qu’il m’en voulait particulièrement il décida de porter un masque et de jouer la comédie. C’est donc ainsi, que je me fis mon tout premier ami. J’étais naïf et je ne comprenais pas qu’il se rapproche de moi mais j’appréciais quand même le geste, avec lui nous pouvions discuter de tout et de rien et cela sans la moindre gêne, il était nettement plus âgé que moi mais cela ne nous empêchait pas d’avoir des échanges amusants, intéressants et sans gêne. Il avait le verbe et il savait s’exprimer, il savait parler aux gens, il savait les charmés, il savait les toucher avec ses mots, si bien que même les personnes les plus timides, les plus grincheuses et les plus renfermés se sentaient à l’aise en sa présence, ils étaient toujours contents de le voir. Ce mec, je l’admirais. Comment faisait-il ? Je voulais devenir comme lui mais je savais pertinemment que cela n’arrivait jamais parce que, c’était inné chez lui, c’était sa nature intrinsèque, le don que Dieu lui avait fait pour qu’il réussisse à survivre dans cette vie. Mais si au moins je ne pouvais pas devenir exactement comme lui je tenais au moins à apprendre de lui. Et ce, j’allais finir par le faire mais, d’une bien triste façon qui me marqua à vie. Cela faisait bientôt un mois que nous nous connaissions et que nous travaillions ensemble mains dans la main, il arrivait même qu’après mon service en cuisine je vienne l’aider à finir sa vaisselle parce que je l’estimais beaucoup. Ah, si je savais, si je savais quel type de bonne poire je faisais et à quel type de serpent venimeux j’avais à faire, j’y aurais peut-être pensé à deux fois avant de faire tout cela pour lui. Un soir, après notre service et après que je l’ai aidé à faire sa vaisselle, nous discutions à propos de ce qui pouvait nous fâcher et des échecs que nous avions essuyés ainsi que des secrets et des remords que nous gardions de telle ou telle situation. Pendant que nous discutions, je ne sais quelle mouche m’avait piqué mais, je lui ai avoué qu’en réalité, je n’avais que quinze ans, mais qu’à cause de mon physique qui faisait plus mûr et âgé j’avais pu commencer à travailler et à gagner de l’argent. Je venais de creuser ma propre tombe sans le savoir. Ayant entendu cela, il m’avait demandé de lui prouver ce que je racontais car, il ne me croyait pas ou plutôt, il cherchait un moyen de prouver ce qu’il y irait raconter par la suite à notre employeur. Alors, j’ai sorti mon ancienne carte de scolarité sur laquelle il y avait mon nom et ma vraie identité en plus de ma vraie date de naissance, donc de mon vrai âge puis, je suis allé pisser en la lui laissait. Quelle bêtise de ma part !! Voyant que je n’étais pas là, il prit son téléphone et fit une photo de cette dernière puis l’envoya de façon anonyme au Chef, mon employeur en le menaçant de le dénoncer aux services de la protection des droits de l’enfant pour abus et exploitation sur mineur. Puis me voyant revenir, il s’empressa de ranger son téléphone et se remit à me faire la conversation comme si de rien était. Il m’eut donc rendu ma carte et naïf que j’étais, pas une seule seconde je ne l’avais soupçonné de m’avoir fait une chose pareille. Au bout d’une heure, son attitude changea et, je me mis à voir son vrai visage, il me disait être agacé par ma présence et demandait à rentrer chez lui au plus vite pour s’occuper de sa famille, voyant que j’eus trouvé cela suspect il me sourit comme pour me rassurer et me dit : « je dois y aller Caleb, j’aurais vraiment aimé rester mais je suis pressé, on se revoit demain ? » Sans trop comprendre pourquoi il agissait de la sorte, je lui ai répondu oui, avec grand plaisir » puis, il s’en alla. Après une dizaine de minutes assis à réfléchir j’ai également décidé de rentrer chez moi, voir mes parents, de prendre ma douche et de m’endormir pour retourner très tôt le lendemain au service à Kitchen Wells. Si seulement j’avais pu savoir ce qui m’attendait en m’y rendant, je ne serais jamais sorti de chez moi. Une fois, arrivé au travail, c’est Celia, une de mes collègues qui ne m’aimait guère parce que des rumeurs lui avait rapporté des choses vraies que je disais sur elle, je vous laisse deviner qui était à l’origine de ses rumeurs. C’est donc elle qui m’annonça que le patron voulait s’entretenir avec moi et que j’aurais chaud. J’avais déjà ma petite idée de ce qui allait se passer et je commençais à comprendre ce dont j’étais victime. J’avais été victime de la haine et de la malice de mon collègue Jean qui avait prit le soin d’envoyer un petit coup de pression anonyme au patron. Une fois entré dans le bureau du patron, ce dernier me demanda la vérité sur mon âge et il se mit à me hurler dessus en me traitant de tous les noms avant de me jeter dehors en m’humiliant devant tout le service. Au milieu du service, je l’avais aperçu qui souriait et j’avais la certitude définitive de sa culpabilité, c’était lui qui m’avait dénoncé. C’était à cause de lui si je me retrouvais à la rue, je lui en voulais jusqu’à ce que je me rende à l’évidence et que je tire une leçon de ce qui venait de m’arriver, à savoir qu’il était toujours mieux de connaître tout sur les gens avec qui on faisait affaire et cela je l’avais bien retenu…

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