Wedding

Write by RIIMDAMOUR

# It's the D-day for Milouda!
Le jour-J.

Je tiens à préciser à celles qui ne parlent pas le wolof que j'ai traduit toutes les expressions qu'elles ne comprennent pas.
Trêve de bavardages, cette partie, pour vous

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J'avais programmé mon réveil à 8h, mais je n'ai pas pu dormir jusque là. Je m'étais réveillé vers 6h, pour prier.

Pourquoi priais-je?
Eh bien vous n'êtes pas sans savoir que toutes les jeunes financées sont nerveuses, anxieuse et fébriles le jour de leur mariage.
Ce n'était pas mon cas. Je ressentais de toutes autres choses: de la tristesse, de la honte et de la rancoeur.
J'étais triste parce que ce mariage était un moment clé de ma vie, un stade important. Il me faisait prendre conscience que je n'avais pas vécu mon adolescence comme il se devait: entre trop plein d'oestrogène, crises, insécurité, amitiés, béguins, espoir et déceptions.

Moi j'avais eu une adolescence remplie de doutes, de peurs, de désespoir, d'insécurité et de déceptions.

Je me rendis compte que j'avais accepté ce mariage juste pour changer l'opinion publique à mon égard.
Mais ce mariage pouvait-il réellement parvenir à un tel miracle?
J'avais honte car je n'avais respecté aucune des valeurs que mes parents mon incluses entre autre: n'agir que pour et par soi-même, ne pas se soucier du qu'en dira t-on.

Et ma rancoeur était à l'égard de ma belle-mère et Tonton Rawane. C'était à cause d'eux que j'en étais arrivée là.

J'avais préparée une petite vengeance pour eux deux. Cela m'avait pris des mois.

Je me disais que j'aurais pu avoir une toute autre vie, une vie heureuse, une vie ou j'aurais vécu comme une adolescente de 18ans normale.
Et j'étais surtout triste par ce que ma relation avec Kevin était sans espoirs.

Josée me trouva là, assise sur mon tapis de prière, un chapelet à la main, le regard vide, le dos voûté.
Elle avait passé la nuit à la maison, ainsi qu'une grande partie de la famille, hommes et femmes. Il y avait assez de place pour un régiment mais Safietou n'a pas du supporter tout ce monde dans la maison, car elle avait pris ses affaires et était partie avec Anastasie.
Elle avait joué la comédie toute la semaine en m'appelant ma princesse par ci, ma chérie par là, tout ça parce que mes badienes étaient tout le temps à la maison et elle voulait se faire passer pour un ange, surtout devant badiene Matel. Mes badienes lui en voulaient déjà beaucoup. Mais quand elles ont toutes rappliqué trois jours avant la cérémonie avec la ferme intention de résider à la maison jusqu'à la fin des festivités, elle à craqué la pauvre et leur a hurlé qu'elles abusaient.
S'en suivit un violent échange verbale que mes tantes ont évidement gagné en lui retroquant que cette maison m'appartient et que ce n'est pas à elle de leur dire de rester ou pas. Deugg bou werr! Une vérité vraie.
Anastasie est restée à l'écart pendant tout ce temps.
Elle avait totalement changé d'habitude à l'égard de Safietou et semblait même lui préparer un mauvais coup.

- Milouda! Tu es réveillée depuis quand? Tu devais te reposer,
non? S'exclama t-elle.
- Je ne pouvais plus dormir. Lui dis-je.
Elle se tût et vint s'asseoir à côté de moi.
Nous sommes restées ainsi de bonnes minutes, toutes les deux, le regard vers le plafond, dans un silence apaisant.
- Milou?
- Oui?
- Et Kevin? Demanda t-elle.

Kevin.
Ces derniers temps nous avions passé beaucoup de moments ensemble. De bons moments.
Safietou m'avait complètement foutu la paix et puisqu'il n'y avait personne d'autres pour s'occuper de moi, j'exagerais un peu sur les sorties.
Mes badienes étaient trop prises par les préparatifs, les garçons par leurs boulot. Tala avait reçu une offre d'emploi de la compagnie concurrente de son ancien travail, il avait accepté sans hésiter. Sûrement pour se venger, en quelques sortes.

Kevin!
J'avais fini par m'avouer la vérité, j'en pincais pour lui, grave sahh.

Entre nous deux il y avait une certaine connexion. Je connaissais ses heures de gardes à présent. Dès qu'il était libre, il me faisait signe et on se retrouvait quelque part, et on allait à l'aventure, sur sa moto.

Il savait que je me cachais sous ma perruque et mes lunettes de soleil, je savais qu'il cachait sous son magnifique sourire une préoccupation quelconque.
Mais entre nous, nous ne nous permettions pas de franchir ces barrières là.

Je savais aussi que je ne le rendais pas indifférent.
Ça me remplissait d'un bonheur que je n'avais jamais ressenti depuis très longtemps.
Je comptais pour quelqu'un a nouveau et ça c'était juste...
Je ne savais pas quel nom donner à notre relation mais, elle me faisait du bien, et c'était suffisant.
Je me sentais jeune à côté de lui, car Kevin fait partie de ces personnes qui ont un esprit enfantin, je dirais même innocent.
Il n'avait jamais eu un seul geste déplace envers moi, jamais un mot de travers.
Moi j'adorais le regarder.
Je ne suis pas une personne très portée sur le physique mais celui de Kevin, c'était autre chose. Il était juste magnifique.

J'avais voulu lui dire pour tout ça, je le jure. J'y ai songé des centaines de fois mais...
Je n'ai jamais pu le faire.
À chaque fois que j'étais sous le point de lui dire, la peur qu'il me juge refaisait surface.
Et je ne voulais pas le perdre. Pas en ces moments.
Ma vie avait retrouvé un semblant d'équilibre, j'ai renoué le contact avec les garçons.
Et ma famille.
Mais Kevin était comme un havre de paix, il avait contribué à ma sérénité.
On s'était vu trois jours avant. À la plage. C'était notre endroit de prédilection, surtout la nuit.
Il m'avait semblé très perturbé dès le début.
Nous avons passé une soirée une peu bizarre, différente de celles qu'on passait d'habitude.
Nous n'avions pas beaucoup parlé.
J'étais gênée et j'avais peur, il me semble que je n'ai pas besoin de préciser pourquoi.
Lui semblait être dans un état assez proche du mien.
À la fin de notre footing, alors qu'il me raccompagnait il m'avait dit:
- J'ai quelque chose à te dire.

Mon coeur battait à tout rompre. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais un mauvais pressentiment.
- Vas-y je t'écoute. Lui dis-je avec un faible sourire.

- Hum...Je... I have to go back home. Dit-il. Un problème familial .

J'étais un peu sonnée et je ne savais pas quoi dire.

- I don't know wh... Je ne sais pas quand je pourrais revenir ici, mais... Je voudrais qu'on...hum... qu'on garde le contact.

Ça lui arrivait souvent de commencer une phrase en anglais pour la continuer en Français.

- Oh je comprends. Fis-je d'une petite voix. Tu rentres quand? Lui avais-je demandé.
- Tomorrow. Dit-il.
-  Oh... Demain. Ok.

Le reste de la soirée avait été assez triste, chacun de nous était plongé dans ses pensées.
Dans ma tête tout était sens dessus dessous. Je  ne voulais pas qu'il parte mais avais-je le choix?

- Kevin est rentré chez lui, au Texas. Dis-Je à Josée.

Nous sommes restées ainsi quelques minutes encore, jusqu'à ce qu'une boule de poils déboule dans ma chambre en aboyant suivi de sa maîtresse, ma cousine Khadija.

- Tey la tey! Aujourd'hui c'est ton jour. Chanta t-elle en battant des mains. Ma cousine va se marier, ma cousine va se marier, ma cousine va se Maaaaaarieeeerr! Cria t-elle en sautant partout, avec son fou de chien.

Elle nous entraîna dans sa bonne humeur Josée et moi.

- Ohhh Milouda la chance que tu as! Aujourd'hui tu vas te faire pomponer, dorloter, chouchouter comme une princesse! S'Exclama t-elle en plongeant dans le lit.

Elle me prit de force dans ses bras et me fis et une bise sonore, son chien sauta sur moi et entrepris de me lécher le visage.
Je mis quelques minutes à le faire descendre de moi.

- Sheu mais c'est qui le plus fou des deux? Le chien, ou sa maitresse.?  Demanda Josée.
Bambi aboya très fort.

- Apparemment c'est le chien! Dis-je.

Khadija continua dans son délire en me décrivant le nombre de privilèges que j'aurais pendant cette journée, nous faisant mourir de rire Josée et moi.
C'était une  fille très extravertie qui avait hérité du franc parler de mon oncle Beckaye, on avait le même âge mais j'ai toujours été plus proche de son frère que d'elle ou ses autres frères, mais on a toujours eu de très bons rapports.
On passait récemment beaucoup de temps ensemble et elle avait fini par remarquer que je n'avais pas l'attitude d'une jeune fiancée normale.
Elle m'avait dit un jour.
- Mais toi là! Tu te caches quand tu parles au tel a ton chéri xanaa?
J'ai tiqué pendant quelques instants me demandant de quoi elle parlait. Puis je me suis rappelé que j'étais sensée jouer le rôle d'une jeune fille super excitée et transie d'amour.

- Et puis pourquoi il n'est toujours pas venu nous rendre visite? Papa va finir pas demander après lui dh! Ioe xamgua pa bi. Continua t-elle.

L'idiote que je suis n'avait jamais pensé à cela. Et force était de reconnaître que ma cousine avait raison.
J'avais essayé de le contacter ( Amine Aïdir)  mais il était injoignable. J'ai du demander à son père ( que je supportais de moins en moins) de lui demander de m'appeler.
Ce n'est qu'une semaine plus tard qu'il avait daigné m'appeler.
Quand je lui ai expliqué qu'il devait faire une visite de courtoisie aux membres de ma famille, il m'avait dit que ce n'était pas prévu dans ses plans.
J'ai du parler une bonne dizaine de minutes, lui expliquant que sil ne le faisait pas, les membres de ma famille se douteraient de quelque chose,pour qu'il me dise enfin:

- Je vais voir ce que je peux faire. En ce moment j'ai des chats plus importants à fouetter.
Puis il a raccroché.

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