XVI

Write by Les petits papiers de M

Bella

Je me sentais vide en rejoignant la chambre de Lina. Vidée, exténuée mais en même temps excitée. J’avais un peu de mal à décrire mon état d’esprit en ce moment. Une fois dans sa baignoire, je lui ai fait un message sur la ligne rose pour lui dire que j’étais de retour. Il sera bientôt six heures, il faut que je me dépêche de rentrer avant que mon absence se fasse remarquer.

-         Je te trouve bien calme. Ça ne s’est pas bien passé ?

-         Si. Je suis juste vidée et maintenant, je commence à avoir le feu entre les cuisses

-         Vous l’avez fait alors ?

-         Oui

-         Et ?

-         Je ne sais pas. J’ai senti plein de trucs. Je crois même que j’ai fait pipi sur son lit

-         (éclatant de rire) sérieusement ?

-         Oui. En jouissant c’est sorti sans que je ne puisse me contrôler. Je pense que c’est à cause du vibromasseur qu’il avait mis sur mon clitoris

-         C’est juste la preuve que tu as vraiment pris du plaisir. Et tu n’as pas fait pipi. C’est une réaction normale chez les femmes fontaines lorsqu’elles jouissent. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette première fois a été plutôt réussie. S’il en a eu pour son argent, tu peux être sûre qu’il sera très généreux avec toi

-         (chuchotant) Lina, ce n’était pas Leroy. C’était le Padre

-         (sursautant) hein ? tu es sûre ?

-         Je te promets.

-         Mais tu ne l’as jamais vu. Comment tu sais que c’est lui ?

-         Il me l’a dit quand Leroy nous a quittés

-         Putain de merde. Mais comment c’est possible ? attends, tu me raconteras tout ça tout à l’heure

Elle est redescendue terminer ses points et nous avons pu quitter le boulot en continuant notre conversation dans la voiture.

-         Donc tu disais ? tu es certaine que c’était lui ?

-         Si c’est le Padre l’autre homme qui était avec Leroy cette nuit, alors oui, c’est avec lui que j’ai couché

-         Ça alors ! mais pourquoi il ferait une chose pareille alors que c’est Leroy qui a remporté les enchères

-         Il m’a dit que Leroy était son représentant aux enchères

-         J’ai du mal à comprendre. Merde !

-         Quoi ?

-         Vous avez couché ensemble avec ou sans préservatifs ?

-         Sans. Ça pose un problème ?

-         Te coller le Padre, franchement je ne sais pas. Putain ce n’était pas ça le plan

-         Mais le Padre, ce n’est pas un plus gros morceau que Leroy ? tu devrais être contente non ? Je croyais que tu voulais que je me fasse rapidement beaucoup de sous et tout ça

-         J’ai peur que cette histoire n’entraîne des conflits au boulot. La seule qui a toujours été sa favorite en ayant tous les droits c’est la Queen. Les filles du harem et lui ne sont reliées que par le travail, tu comprends ? avec cette histoire de colle cœur tu pourrais bien devenir la favorite. Parce qu’il n’aura plus que toi en tête. Même s’il couche avec quelqu’un d’autre, il aura des sensations tellement lointaines de celles qu’il a éprouvées avec toi, qu’il n’aura d’yeux que pour toi.

-         Et ce n’est pas bien ?

-         Tu es sérieuse là ? tu te vois faire la guerre avec la Queen ?

-         Tu ne dramatises pas un peu là ? il va juste arrêter de coucher avec elle et n’aura d’yeux que pour moi. Ça peut arriver non ? en plus elle n’est pas mariée ?

-         Elle n’est pas née de la dernière pluie. Et elle connait les pratiques comme celles du colle cœur qu’elle a d’ailleurs interdit au boulot. Elle a déjà renvoyé des filles pour avoir rendu des clients obsédés d’elles. Je suis d’ailleurs surprise que le Padre t’ait touchée sans préservatifs. Comment tu as fait ?

-         Je l’ai juste supplié de me permettre de connaitre le vrai goût pour ma première fois. Juste pour la pénétration. C’est lui-même qui a continué sans. Et je ne l’ai pas arrêté

-         Hum… Bella. Tu deviens dangereuse hein

-         Oh ?! c’est toi qui m’as donné les consignes non ? et puis c’était doux Lina. C’était tellement bon ! Je ne sais pas si c’est parce que c’est la toute première fois, mais c’était vraiment mieux que tout ce que j’avais imaginé.

-         Soit ! il faut déjà ouvrir la boîte à gants là-bas et prendre le sachet de pharmacie là. Vous vous revoyez quand ?

-         Ce soir, 20 heures

-         Ok. il y a le Norlevo là. Tu le prends dès que tu rentres. Ensuite, les pilules contraceptives, tu dois les prendre tous les jours à heure fixe. Dès qu’on aura un moment de libre toutes les deux je vais t’emmener au planning pour choisir la méthode contraceptive qui te va le mieux

-         Ok. je remets le colle cœur ce soir ?

-         Bella ! tu veux le transformer en chien en chaleur ou quoi ?

-         Non. Il sera juste un tout petit peu plus généreux. Il m’a d’ailleurs remis deux cent mille en plus de l’argent des enchères

-         C’est ce que je disais ça. N’en rajoute pas. Laisses l’effet disparaitre. Je n’ai pas envie qu’on se mette la Queen à dos. S’il est passé par Leroy pour les enchères, c’est certainement parce qu’elle désapprouvait qu’il y participe.

-         Je vais y penser plus tard. Dis-moi une dernière chose

-         Quoi ?

-         Tu connais la véritable identité du Padre ?

-         Je t’ai déjà dit que non. Même celles qui ont dit avoir vu son visage n’ont pas de photo ou son véritable nom. Plus personne n’essaye même de savoir qui il est. Pourquoi tu demandes ?

-         J’ai eu l’impression de le connaître. Il y avait quelque chose dans ses manières et sa voix qui me faisaient bizarre. Mais j’ai toujours du mal à mettre le doigt dessus

-         Si tu le connais vraiment, ce dont je doute, ça te reviendra. Je pense qu’il a une voix un peu commune. J’ai eu la même impression que toi à plusieurs reprises en sa présence. Bon, nous sommes arrivées. N’oublies pas de faire l’eau chaude comme je t’ai montré. Sinon, tu vas le sentir passer ce soir.

Je lui ai fait la bise avant de me glisser rapidement dans ma chambre, suivie de Diallo.

-         Bella, tu veux me créer des problèmes ? on avait dit 5h30, six heures au plus tard et c’est à huit heures que tu reviens !

-         Diallo, pardon ah ! je n’ai pas trouvé le taxi. J’étais obligée d’attendre ma copine.

-         La patronne est venue frapper à ta porte ce matin hein. J’ai dit que tu étais partie à la messe de six heures. Il faut t’arranger pour le reste

-         Merci Diallo. Tu es un vrai élément. Si elle me demande, je ne suis pas encore rentrée. Je vais l’appeler et gérer

-         Tchip ! c’est toujours ça vous dites

J’étais trop fatiguée pour aller dans la grande maison et commencer à gérer des corvées. J’avais un grand besoin de sommeil. J’ai juste pris mon phone et appelé l’impératrice. Je lui ai dit que j’avais beaucoup de rendez-vous aujourd’hui, raison pour laquelle j’étais partie tôt à la messe avant d’entamer ma journée. Ensuite j’ai fait l’effort de faire l’eau chaude, avaler ma pilule et grignoter des biscuits avant de plonger dans un profond sommeil peuplé de rêves érotiques.

A mon réveil, je me suis lavée et habillée comme si je rentrais de la ville.  J’ai ensuite compté mes sous, 1.550.000., le montant de la vente et l’enveloppe du Padre. J’ai ensuite rangé le tout dans mon armoire. Lundi, direction la banque pour un versement dans mon compte. Je dois maintenant sérieusement penser à ce que je ferai de ma relation avec le Padre. Même si j’ai eu un peu mal hier, j’ai quand même éprouvé des sensations incroyables. Rien que le fait d’y penser fait encore vibrer mon corps. Je sens des frissons me parcourir au point de serrer les cuisses. Si le sexe c’est ça, je comprends totalement que les gens viennent dépenser des sommes folles au harem. Même si je dois laisser le Padre à cause des craintes de Lina, il faut d’abord que je prenne correctement mon pied avec lui. Le gars est tellement frais. Entendre les filles parler de lui et le voir en vrai sont deux choses vraiment différentes. Son corps clair et légèrement musclé, son odeur et sa voix. Je ne saurais dire pourquoi mais à un moment j’ai vraiment eu l’impression de le connaître. A qui peut bien appartenir cette voix ? Un des nombreux clients que je rencontre en ville ? Une connaissance ? J’ai beau chercher, je n’arrive pas à mettre un nom sur cette voix. Mais j’ai la forte intuition que je sais qui est le Padre. Ce soir, je serai plus attentive.

 

Romain

En me réveillant, j’ai été accueilli par le regard accusateur de Philo, mais je l’ai ignoré. Chacun ses distractions. Elle aime rester à la maison et profiter des enfants, de la cuisine ou papoter sur son téléphone. Moi, j’aime sortir. Encore que c’est pour travailler. Même si elle l’ignore, tout cela participe à notre train de vie. Si elle continue de me prendre la tête avec le fait que je découche, je finirai par lui en parler. Après une douche rapide, je l’ai rejointe dans la cuisine. Il était déjà plus de quinze heures. Je n’ai plus beaucoup de temps avant de repartir au boulot. Maintenant que j’y pense j’aurais peut-être dû mettre le rendez-vous avec Sweety un peu plus tôt. Demain c’est dimanche. J’ai l’obligation d’aller à la messe en famille et d’être à la maison avec eux ensuite. J’ai rejoint ma femme en bas, en prenant place à la table de la cuisine. Je sais qu’elle est contrariée mais elle ne dira rien. Elle est du genre extrêmement patient, au point que si elle pète un câble avec quelqu’un, c’est que cette personne est allée plus que loin.

-         Où sont les enfants ?

-         Chez Stéphane. Sèna a appelé pour savoir s’ils pouvaient passer la nuit. Je n’y vois pas d’inconvénients donc je vais passer leur déposer un sac

-         Je pense aller en ville tout à l’heure. Je le ferai

-         (me fixant) après avoir découché ?

-         Ne le dis pas de cette façon. Tu savais que je passais la nuit dehors. Ce n’est pas comme si c’était dans mes habitudes non plus. Je le fais juste une fois par an avec des potes. Pour nous détendre avant la fin des vacances

-         Et quels sont ces potes Ro ? des potes qu’en une décennie, je n’ai jamais vus ? que tu n’as jamais invités à la maison ?

-         C’est juste des potes pour faire la fête

-         Romain, tu n’es plus tout jeune. Il est sérieusement temps que tu te cherches des distractions de ton âge. J’espère sincèrement que l’an prochain nous n’aurons pas cette discussion

-         C’est toi qui en fais tout un plat Philo. Je trime au travail h24 toute l’année. Je ne suis ni fêtard, ni alcoolo. En quoi sortir toute une nuit une seule fois dans l’année est un problème ?

-         Je me demande juste quel est ce rituel dont personne ne sait rien ?

-         Tu insinues quoi là ?

-         Que c’est toi seul qui sait ce que tu fais dehors toute la nuit et avec qui. Ce n’est même pas une insinuation, c’est juste la vérité.

J’allais lui répondre quand nous avons entendu un bruit sourd qui nous a fait nous retourner. Bella venait de renverser un plateau sur le sol. Heureusement que les couverts de cette maison sont en bois. Autrement on aurait eu un beau parterre de bris

-         Philo : Bella tu as quel problème et tu casses tout ?

-         Bella : je n’ai pas fait exprès. J’ai trébuché en entrant dans la cuisine. (me jetant un coup d’œil avant de baisser la tête comme toujours). Bonjour Yaya

-         Moi : bonjour Bella. Ça va ?

-         Oui

Elle s’est empressée de ranger les bols dans l’évier avant de disparaître presqu’en s’envolant de la cuisine.

-         Depuis le temps qu’elle vit ici, elle a encore peur de moi ?

-         Peut-être que si tu gueulais moins ce ne serait pas le cas

-         Je fais juste preuve d’autorité dans ma maison, c’est tout. Et pour en revenir à…

-         Le sujet est clos Romain. J’ai dit ce que j’avais à dire. J’espère que tu sais ce que tu fais et que tu n’essaies pas de me prendre pour une idiote.

-         Je ne ferai jamais cela à la femme de ma vie, l’impératrice de mon cœur.

Je lui ai envoyé un bisou du bout des doigts qu’elle a toisé avant de déposer une assiette de talé-talé devant moi avec un verre de jus de bissap.

-         Dis-moi, Bella a trouvé du travail quelque part ?

-         Non. Elle continue de masser à domicile et de vendre à temps partiel dans une boutique

-         Elle voit quelqu’un ?

-         Non plus. Pourquoi ça t’intéresse tout à coup ?

-         Elle doit avoir 20 ans non ? depuis le temps qu’elle sort chaque jour, les hommes ne lui parlent pas ? elle ne va pas faire toute sa vie chez nous non ?

-         Elle m’a dit que personne ne lui parle

-         Vu comment elle s’habille… je pense que tu devrais lui parler. Pour une fois, elle m’a semblé différente tout à l’heure

-         Sûrement sa tenue puisqu’elle venait de la ville. Ne t’inquiète pas. C’est juste à la maison qu’elle se néglige. Elle fait très attention à son image en dehors d’ici. Et elle a intérêt parce qu’elle fait de la vente en ligne et c’est elle-même qui sert de modèle

-         Ah bon ? elle vend quoi

-         Oh des trucs de filles. Mèches et sous-vêtements je crois

-         Eh bien. Je suis sacrément à l’ouest

-         C’est normal. Tu ne t’intéresses jamais à ces aspects de la maison

-         Dis-moi, Bella, c’est le diminutif de quel prénom ?

-         Aucun. En fait ce n’est même pas son vrai nom. C’est juste un sobriquet qu’on lui a donné à cause d’une histoire avec sa grand-mère

-         Et comment elle s’appelle sinon ?

-         Simone

-         Pardon ?

-         Simone

-         (m’étouffant) koff, koff

-         Oh ! mais Ro, tu as quoi ?

Philo s’est précipitée vers moi avec un verre d’eau en me tapotant le dos alors que tout s’éclairait dans ma tête. Cette voix la nuit dernière… l’impression de déjà-vu. Cette coupe de cheveux et les formes que j’ai vues il y a quelques instants dans la combinaison de Bella. Mon Dieu, dites-moi que ce n’est pas ce que je pense.

 

Bella

Je rentrais à peine dans ma chambre lorsque j’ai été rejointe par Ya Philo. Je ne savais pas que l’empereur était présent sinon je ne serais jamais allée dans la grande maison habillée ainsi. Il gueule aisément donc tout le monde fait attention à ne pas se faire remarquer. Quand il est à la maison je suis toujours habillée le plus amplement possible. J’espère que ce n’est pas pour ça qu’elle est là.

-         Ça va ?

-         Oui Yaya

-         Est-ce que ton programme de la semaine prochaine est chargé ?

-         Je ne sais pas encore. Des fois c’est à la toute dernière minute que les gens m’appellent. Mais je travaillerai les soirs à la boutique.

-         Jusqu’à 21 heures non ? ce n’est pas encore tard

-         Il y a quelque chose ?

-         Ma Caro arrive la semaine prochaine. Lundi ou mardi je crois. Et je ne serai pas là

-         Je ne pensais pas que notre tour était si proche

-         C’est le tour de tata Linette normalement. Mais sa mère est souffrante et elle ne peut pas garder deux personnes âgées chez elle. Donc on va la récupérer parce qu’elle vient à peine de quitter tata Sèna

-         D’accord. Tu seras absente longtemps ?

-         Oui. Deux semaines. Je vais rentrer la veille de la rentrée des enfants. Je dois aller à un séminaire sur l’entreprenariat à Lomé et profiter pour faire certains achats

-         Qu’est-ce que je dois faire ?

-         Comme d’habitude. Tu sais que la maison est entre tes mains. Il faut déjà que tu rentres tôt pour ne pas créer de problèmes avec ma Caro. Puisque je ne suis pas là, tu dois t’assurer qu’elle ne manque de rien et que le menu lui convient. Ne discutes pas avec elle. Si elle demande quelque chose qu’on n’a pas, tu prends dans les sous d’urgence que je vais te laisser et tu la satisfais.

-         D’accord Yaya

-         J’ai laissé une liste de courses dans la cuisine. Tu vas t’en charger dans le courant de la semaine. N’oublies pas d’attendre l’arrivée de Ya Romain chaque soir avant de te coucher. Tu dois t’assurer qu’il ait mangé. ou bien tu l’appelles pour savoir s’il va dîner à la maison ou pas

-         Ah Yaya

-         Bella grandis un peu, il ne va pas te manger à travers le téléphone. Sinon donnes à Daisy qu’elle le fasse. Mais vu la présence de ma Caro, je crois qu’il rentrera tôt.

-         Ok

-         Bon, je crois qu’on a fait le tour. Tu ne sors pas ce soir ?

-         Non, je suis fatiguée. J’attends de préparer le diner et je vais me mettre au lit

-         Ok

Elle croit que je suis folle pour annoncer mes plans. Elle ne m’a pas accordé la permission pour hier, et elle vient me demander si je sors aujourd’hui. Bref, il faut que je m’organise pour l’arrivée de ma Caro. Elle est chiante comme ce n’est pas permis. Comme elle ne peut plus martyriser Ya Philo, c’est sur nous les domestiques qu’elle fait la loi à chacun de ses séjours.

Mais en attendant, je dois me préparer pour ma deuxième soirée avec le Padre. Après y avoir réfléchi, j’ai décidé de prendre le risque. Je vais le rendre accro de moi, tirer tout ce que je peux comme avantages de ma position et après, quitter le boulot. C’est un monde intéressant dans lequel j’ai adoré évolué. Mais tant que je vivrai ici, ce sera très difficile pour moi de travailler librement. Et rester au boulot uniquement en tant que masseuse n’a pas un grand intérêt financier.

Les enfants et l’empereur étant absents, Ya Philo m’a demandé de lui faire une salade et de disposer. Du coup, je suis arrivée au boulot avec une bonne heure d’avance. Tout le monde étant en congés, il n’y avait que les vigiles à l’entrée de service. N’ayant toujours pas de chambre, c’est dans celle de Lina, que je suis allée me préparer. Pour ce soir, j’ai choisi une combinaison en faux cuir blanc, lacée au niveau de la poitrine et ouverte entre les jambes, offrant un accès direct au paradis. J’ai ouvert son petit coffret à secrets, celui d’où elle avait pris le colle-cœur. Je me suis enduit le corps de son lait de déesse. Elle dit que ça a la propriété de te rendre irrévocablement attirante. Un petit peu de colle cœur en plus (je sais ce que Lina avait dit), du parfum, mon masque sur le visage, mes talons aux pieds et j’étais fin prête. J’ai adoré l’image que m’a renvoyée le miroir. On aurait dit catwoman en plus hot.

Quelques minutes plus tard, j’ouvrais la porte du bureau du Padre après qu’il m’ait autorisée à entrer.

-         Ya Romain : bonsoir Bella

-         (murmurant) Jésus Marie Joseph!

 

Romain

En prenant le risque de recevoir Sweety le visage découvert, je jouais à pile ou face. Soit c’était Bella et mes soupçons étaient confirmés, ou ce n’était pas elle et là je devrais composer avec le fait qu’une de mes employés connaissait mon visage. Mais j’étais quasiment sûr que c’était elle. Je n’avais aucune explication logique mais mon intuition était si forte que je ne pouvais plus douter. Depuis que Philo m’avait dit qu’elle s’appelait Simone, je n’avais pas arrêté de ressasser notre soirée d’hier. Pour rien au monde, je n’aurais pu imaginer Bella entre les murs du boulot. Je pense que c’est la seule explication logique au fait que je ne me sois pas rendu compte que je couchais avec ma domestique. La même qui vit chez moi depuis des années et que je vois quasiment tous les jours.

-         Enlève ton masque

Au lieu d’obtempérer elle a juste fait demi-tour et pris la porte en courant. Je crois que je n’ai pas besoin de davantage pour confirmer mes craintes. C’est bien elle. C’est au bout du couloir que je l’ai rattrapée alors que les portes de l’ascenseur étaient sur le point de se refermer sur elle.

En y entrant, je n’avais qu’une seule intention : discuter avec elle. Comprendre comment toute cette histoire était possible. Mais pour une raison que je ne m’explique pas, je me suis retrouvé à lui manger sauvagement les lèvres alors que c’était tout le contraire de ce que je voulais faire. Elle avait beau se débattre, dès que je me détachais d’elle, j’étais irrémédiablement attirée vers son corps. C’est sans réfléchir que je nous ai attirés dans le couloir avant de glisser les mains sur ses cuisses. Découvrir cette ouverture entre ses jambes et la moiteur de sa chatte m’a juste totalement fait perdre la raison. Je me suis mis à la doigter avec vigueur. Au rythme de mes va et vient, les « Yaya arrête » se sont mués en soupir de plaisir. Je n’arrivais plus à réfléchir. Ce n’est qu’une fois, le pantalon sur les chevilles et mon dard au plus profond de sa chatte que j’ai senti un soupçon de paix, le sentiment d’être enfin à ma place.

-         (murmurant contre son cou) accroche toi

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