10. Une nouvelle alliée

Ecrit par SSS


******Nikita*****

Je me suis rarement senti aussi mal, pour ne pas dire que c'est la première fois. Cela fait des jours que je n'ai plus goût à rien. Je ne sors plus de ma chambre, je ne mange plus, je ne parle plus à qui que ce soit. Je ne ressemble plus à rien.

Depuis l'autre jour. Terrence dans la bouche de Freeya. Son regard froid, ses menaces. Surtout son regard. Chargé d'un mépris que je ne saurais décrire.

Il est midi et je ne suis toujours pas sorti de ma chambre. Je n'en ai aucune envie de toute façon. Terrence ne veux pas de moi, il n'a pas besoin de moi. Personne n'a besoin de moi. Je ne cause que des problèmes.

Toc toc. Madame je vous apporte votre déjeuner.

Moi: Entre Linda, dis-je en essuyant machinalement mes larmes.

Elle pose le plateau à côté de celui du petit déjeuner que je n'ai pas touché.

Elle: Je suis personnellement venu vous l'apporter pour vous supplier de manger quelque chose. Vous allez dépérir à force et ça sera encore pire.

Moi: Ça ne pourrait être pire Linda. Je l'ai vraiment perdu. Et tout ça à cause de mes idioties.

Elle prend place à côté de moi.

Elle: Non madame, pas encore. Mais rester ici à déprimer va bel et bien catalyser votre défaite. 

Moi: Il me déteste !

Elle: Non. Il est juste déçu et meurtri. Il a besoin de temps et d'espace. Mais cela ne veux pas dire que vous devez rester les bras croisés. Levez-vous, battez-vous pour votre homme. Surtout que le tableau de Picasso qui lui sert d'infirmière est loin d'être son genre. 

Je souris.

Moi: N'empêche qu'ils s'envoient en l'air sous mon nez.

Elle: À vous d'arrêter cela! Battez-vous pour reconquérir votre mari. Vous êtes Madame GARBRO quand même ! Montrez à tous que c'est vous qui dirigez cette maisonnée. À mon humble et insignifiant avis, vous devriez essayer de changer d'air, vous occuper. Pourquoi pas trouver un travail ? Vous êtes médecin. Ça vous aiderait à détacher un peu votre esprit de tout ça.

Je soupire.

Elle a raison. Je me laisse noyer alors que je peux arranger ça. Je peux prendre le contrôle. Il faut que je reprenne du poil de la bête.

Bon, je mange un bout de sandwich, puis un autre et encore un autre sous les encouragements de Linda. Et voilà, j'ai vidé le plateau. Comme ça fait du bien! 

Je prends une douche et je me pompone. Mon reflet dans le miroir me plaît. Je cherche Terrence que je finis par trouver dans son bureau entrain de prendre un énième médicament de la main de notre chère Freeya. Sa seule vue me met la rage au ventre mais je reste très calme. 

Terry. Il est beau comme un dieu dans son costume. Que j'étais aveugle !

Son regard vire dès qu'il me voit. Je ne me laisserai pas intimider cette fois.

- Moi: Bonjour. Freeya, veuillez nous laisser seuls s'il vous plaît. Je veux discuter avec mon mari.

- Freeya: Je n'ai pas fini d'administrer les soins à Monsieur.

- Moi: Je le ferai moi-même. Il ne s'agit que de médicaments.

- Freeya: Mais...

- Moi: Je n'étais pas entrain de vous demander une faveur. À tout à l'heure Freeya.

Elle regarde Terry comme pour chercher un soutien mais le bon monsieur est concentré sur le dossier dans sa main et elle finit par sortir, la mine serrée.

- Moi: Comment vas-tu chéri ?

....

- Moi: Je constate que tu te remet très bien. Tu ne sais pas à quel point ça me rend heureuse.

- Lui: .....

- Moi: Je veux chercher du travail. Exercer mon métier dans un hôpital de la place.

Il arrête de feuilleter son dossier.

- Lui: (sans me regarder) Hors de question.

- Moi: Mais pourquoi ? Je veux pouvoir m'occuper et gagner mon propre argent. De plus, je n'étais pas entrain de te demander la permission mais de t'informer.

- Lui: Tu es encore Madame GARBRO sur le papier. Et je te dit que il est hors de question que tu te mettes à travailler. 

- Moi: Je ne comprends pas. Pourquoi ???

- Lui: Doit-on vraiment tout t'expliquer ? Quelqu'un a essayé de m'assasiner il y a quelques semaines à peine et toi tu veux aller t'exposer n'importe comment sous prétexte que tu veux travailler ! De plus, as-tu oublié ton rang? Tu veux aller montrer au reste du pays que tu es obligé de travailler dans un hôpital alors que tu vis dans le plus beau palace de l'État. 

Je baisse les yeux.

- Lui: Pour l'instant, il n'y a pas de sortie possible sauf pour extrême urgence, et là encore. La résidence est entourée de gardes donc je saurai si tu ne m'écoutes pas. Cherche un autre moyen de t'occuper. Si c'est l'argent qui te manque, je suis prêt à t'aider. Si c'était tout, bonne journée.

Au moins il ne m'a pas ramassé cette fois. 

- Moi: D'accord, je ferai ce que tu as dit. Je voulais aussi te dire que... Tu me manques beaucoup Terrence.

Il pose doucement le dossier sur la table et braque sur moi le regard le plus noir que j'ai jamais vu.

- Lui: SORS TOUT DE SUITE DE MON BUREAU NIKITA!

Il n'a pas crié mais sa voix m'a fait presque fait fuir. 

- Moi: Non je ne sors pas. Terry j'ai vraiment merdé je sais. Tu me punis et je le mérite amplement. Je ne cesserai jamais de te demander pardon pour ça. Mais je suis prête à tout pour regagner ta confiance et pourquoi pas... gagner ton coeur. Je suis prête à me plier en quatre pour que ça marche entre nous. Demande moi tout ce que tu veux, pourvu que j'obtienne ton pardon.

- Lui: Si tu ne t'en va pas, je serai obligé de te sortir par la force. Et crois-moi, tu risques de ne pas apprécier.

- Moi: Et moi je te dis que...

Toc toc toc.

Un employé vient nous interrompre pour nous annoncer que quelqu'un est venu à la résidence. À l'annonce de son nom, Terrence se raidit d'un coup.

- Lui: Bénédicte SAMBENO? Ma'a Béné est là ? Installez-la dans le grand salon, je viens personnellement l'accueillir.

Il ferme un classeur et descend aussitôt les escaliers. N'y comprenant rien, je le suis bien qu'il m'ignore complètement.

Au grand salon nous attend, debout, une femme visiblement mature, la cinquantaine avancée, très élégante, racée et remarquablement belle. Terry se fige à sa vue.

- Terry: Ma'a Béné... C'est bien toi?

La dame s'approche de lui et pose sa main sur sa joue.

- La dame: Mon cœur... Mon fils chéri... Comme tu m'as manqué!

Il se jette dans ses bras et ils se serrent tendrement. Je suis encore plus perplexe mais mon cœur est touché par autant de tendresse. Leur étreinte dure un moment.

- Terry: Enfin je te revois... Ma petite maman. Je t'ai tellement cherché mais maintenant tu es là, devant moi. Ne pars plus jamais je t'en prie.

- La dame: Oh non je ne t'abandonnerai plus, je t'en ferai la promesse. 

Elle lève les yeux et me remarque. Elle sourit de plus belle. Elle a un sourire magnifique.

- Elle: Terry! Ton épouse est très belle. Je l'avais vu à la télévision mais là en vrai, elle est juste époustouflante. Présente là moi je t'en prie.

- Terry: Ma'a Béné, voici Nikita Lily-Rose. Nikita, ma petite maman. 

Je n'y comprends rien. Terry n'est-il pas sensé être un orphelin ? Tout contre fait, les salutations sont très courtoises. Elle se montre très gentille avec moi et nous discutons quelques minutes de tout et de rien.

Terrence a annulé tout ses rendez-vous de la soirée pour passer du temps avec Ma'a Béné. Il est resté collé à elle toute la soirée comme un petit garçon. Personne n'avait le droit de les déranger sous aucun prétexte. Il lui a fait visiter la maison et ils sont restés des heures dans le jardin à discuter. Ils semblent si proches...

Pour la première fois depuis un bon moment, Terry est descendu à la salle à manger pour le dîner. Pour mon plus grand déplaisir, Freeya s'est jointe à nous. J'ai préféré me taire pour l'instant pour ne pas gâcher la soirée. Le regard de Terry ne s'est pas posé une seule fois sur moi durant le repas. Au contraire, il a passé la soirée à féliciter sa salope d'infirmière pour le soi-disant bon travail depuis son arrivée dans cette maison. Travail de fesse ouais. Ma'a Béné a essayé plusieurs fois de tourner la discussion mais Terry détournait toujours la conversation. Je me sentais transparente, c'est un sentiment affreux.

Terry est ensuite monté dans son bureau terminer le boulot qu'il a mis en pause. Freeya l'a suivie pour soi-disant lui donner ses médicaments. Je ne veux même pas imaginer ce qu'ils vont se faire là bas.

- Qu'est-ce qui se passe entre vous ma fille?

La douce voix de Ma'a Béné me tire de mes réflexions.

- Moi: Hein... Euh rien maman.

- Elle: Il t'ignore royalement, agit comme si tu n'existais pas et tu me dit qu'il n'y a rien ? Il ne t'a pas regardé de toute la soirée.

- Moi: (soupir) Les choses de la fatigue maman... 

Elle me sourit et prend ma main dans la sienne. Curieusement, je me sens à l'aise et détendue à ses côtés.

- Elle: Laisse moi te raconter une histoire. Il y a environ quarante ans, j'étais alors une jeune adulte. Bien que très jeune, j'avais déjà connu moultes difficultés. J'étais brisée par la vie et au bord du suicide. C'est alors que je suis tombée sur une soeur catholique qui m'a proposé de travailler dans un orphelinat comme ménagère contre un hébergement et de la nourriture gratuite, ce que j'ai accepté. C'est vrai que travailler parmi des enfants était agréable mais mon idée de suicide ne me quittait pas. C'est alors qu'un nouveau gamin d'environ un an est arrivé à l'orphelinat, complètement décharné et maladif. Une des sœurs l'avait vu quelque part dans la rue, couché à côté d'un tas d'ordures. Un peu de temps encore et il mourrait de faim. Mon cœur a fondu quand je l'ai vu. Étant moi même une enfant abandonnée, je ne supportait pas de voir un bambin souffrir. J'ai pris le parti de m'en occuper personnellement, comme si c'était mon fils. Il restait avec moi presque tout le temps, se couchait à côté de moi, mangeait ma nourriture. Je lui donnais souvent tout mon repas. M'occuper de lui à donné un sens à ma vie. J'avais désormais un but: prendre soin de ce petit être fragile et le protéger contre tout les dangers. En un an, il a complètement changé et est devenu le plus beau garçon de l'établissement. Je suis littéralement tombée amoureuse de mon boud'chou C'est moi qui lui ai donné son prénom: Terrence. GARBRO est le nom de famille du fondateur de l'orphelinat. Jusqu'à ce qu'il entre à l'université, j'ai joué le rôle de mère pour lui sur tout les plans. Malheureusement, une série d'événements m'a obligé à fuir du pays. Ça été un déchirement pour moi de l'abandonner ainsi mais je n'avais pas le choix. J'ai de nouveau souffert pendant un bon moment. Dieu merci, il y a quelques années, je suis tombée sur un homme qui, bien que très fortuné, m'a pris sous son aile et m'a aimé comme j'étais. Peu après notre mariage, il est tombé gravement malade et malheureusement, il est décédé l'année passée. J'ai hérité d'une partie de son héritage qui s'élève à des milliards. Après avoir fait mon deuil, j'ai alors décidé de retrouver mon petit Terry. Donc me voilà ici... 

Je comprends mieux la nature de leur relation à présent.


- Elle: Tu peux me parler tu sais. Je pensais qu'il allait m'en vouloir à mort mais toi même tu as vu comment il m'a accueilli. Je pense que s'il a pu me pardonner d'être partie ainsi, il aura assez de miséricorde pour te pardonner.

Les larmes innondent mon visage. Je me met à lui narrer toute l'histoire, de mon arrivée au pays jusqu'à mon avortement et les évènements qui ont suivis. Elle se contente de secouer la tête et émet un long soupir.

- Elle: Je comprends mieux... C'est clair que tu as mal agi mon enfant. Mais comme je le dis souvent, rien sur cette terre n'est impardonnable. S'il a aussi mal, c'est parcequ'il a déjà perdu un enfant par le passé. Sa défunte épouse Diana est morte dans un accident tragique en emportant le bébé qu'elle portait. Ça ne sera pas facile de le récupérer ça c'est clair mais tu peux arriver. Et pour l'infirmière vilaine vilaine là, je vais m'en charger personnellement, ne t'en soucie même plus. 

Même si je me demande ce qu'elle a derrière la tête, ça me fait plaisir d'avoir une alliée comme elle à mes côtés.

- Elle: Écoute moi bien et fait ce que je te dit. Tu vas aller dans ta chambre, prendre une bonne douche, mettre une belle nuisette et ensuite tu me rejoins dans la chambre de Terry. Tu dormiras auprès de ton mari ce soir.

Ça alors, si je m'y attendais ! Bien que perplexe, je me dépêche de monter dans ma chambre pour m'apprêter tandis qu'elle se dirige vers le bureau de Terry.

****** Terrence *******

C'est la plus belle journée que j'ai passé depuis un bon moment. Revoir Ma'a Béné m'a fait un bien énorme. Après tout ce qui s'est passé ces derniers temps, sa venue ne pouvait mieux tomber. Je lui en voulais énormément d'être partie il y a 20 ans, mais il a suffit que je la vois pour que tout ressentiment s'évanouisse et laisse place à une immense joie. Bien que les raisons de son départ restent floues, je lui ai totalement pardonné. De toute façon, elle finira par m'en parler quand elle sera prête. Comment en vouloir à la femme qui s'est donné autant de mal pour moi, ma seule famille ?

- Freeya: Il ne reste que ce médicament que vous devez prendre Monsieur. 

- Moi: Heureusement, sinon je n'en peux plus.

J'avale rapidement le comprimé qu'elle me tend. Elle pose ses mains sur mes épaules et se met à les masser.

- Freeya: Il faut que vous vous détendiez un peu. Laissez moi prendre soin de vous.

- Moi: Ce sera tout pour ce soir Freeya. Passez une agréable nuit.

- Freeya: Pourquoi me repoussez-vous toujours de la sorte? Je veux juste vous faire du bien et...

- Moi: Et moi je vous dit que ça peut aller. J'ai déjà été clair avec vous. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis marié. 

- Freeya : Mais vous ne la supportez pas. Vous n'êtes pas heureux et...

- Moi: Ça, vous n'êtes personne pour en juger. Cela ne vous regarde en aucun cas. Ne le prenez pas mal mais à aucun moment vous ne m'avez attiré et je n'ai jamais envisagé un quelconque épisode sexuel ou même sentimental entre nous. Ceci dit, vous devriez éviter à l'avenir d'outrepasser vos prérogatives ou j'aurais le grand regret de mettre fin à votre contrat. Sur ce, passez une agréable nuit.

Je crois qu'elle a enfin compris vu la manière où elle sort de mon bureau. Depuis son arrivée dans cette maison, elle essaie de me séduire. J'ai essayé d'être délicat à chaque fois mais maintenant j'ai ma dose. Non mais franchement, l'idée même qu'on puisse coucher ensemble me répugne car elle est très en dessous de mon genre de femme. Si la fois dernière, elle a réussi à mettre mon sexe dans sa bouche, c'est parce que j'étais las et trop fatigué pour réagir. De toute façon, si Nikita n'était pas venu, la pauvre aurait fait son manège toute la nuit que je n'aurais peut-être même pas bandé. Je me respecte beaucoup trop pour me rabaisser de la sorte. 

Je finis ce que j'ai à faire et je descends dans ma chambre. Je trouve Maman Béné arrêtée devant la porte, l'air préoccupée.

- Moi: Maman chérie, qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose te manque?

- Elle: Je suis dépassée par ce qui se passe dans cette maison. Ta femme dort dans une chambre d'ami??? Depuis quand ça se passe comme ça ?

Je rentre dans la chambre et je m'affale dans le sofa. Elle me suit.

- Elle: Je ne parle pas à un animal.

- Moi: Si je te racontais ce qu'elle avait fait, tu aurais envie de la mettre dehors.

- Elle: Oh elle m'a tout dit! Le manque de respect, l'infidélité, l'avortement, tout! 

- Moi: Et tu la défend ???

- Elle: Non Terry! C'est de toi que je me soucie. Je sais que tu as mal mon fils, je te comprends totalement. Mais là, il s'agit de ton image. Tu étales tes problèmes aux yeux des employés de cette maison. Comment vont-ils te voir, te respecter? Je n'imagine même pas tout ce qui se dit derrière ton dos. Tu ne la supporte pas, d'accord, mais tout le monde n'a pas besoin de le savoir. Tu alimentes les ragots! Je t'ai connu plus mature que ça mon fils, dis donc! 

- Moi: Comment faire pour dormir dans le même lit que celle qui a tué mon enfant ? J'ai trop supporté avec elle. Qu'elle crève de chagrin si elle veut. Je ne peux pas faire semblant plus longtemps.

- Elle : Je comprends mon fils. Mais toi tu es au dessus de ça. Tu dois préserver ton image car tu n'as pas n'importe quel rang. Et puis, tu accordes plus d'importance à cette vilaine infirmière! Je n'en reviens pas que tu puisses folâtrer avec elle à la vue de tous! C'est comme ça que je t'ai éduqué ? Mince! C'est dégoûtant !

- Moi: Je n'ai jamais couché avec celle-là. Si ta protégée t'a dit autre chose, ce n'est qu'un malentendu. Mais je me fiche de ce qu'elle pense. Et elle ne dormira plus dans cette chambre.

- Elle: Mon seul bébé devant l'Éternel, fais-le pour moi. On a été séparés si longtemps, ce n'est qu'un petit service de rien du tout que je te demande. Ne suis-je pas ta petite maman chérie ? Hein mon poussin ?

Elle me prend par les sentiments. Et elle sourit en plus, pfff. Je n'arrive jamais à lui dire non quand elle m'appelle comme ça. Mon visage se détend.

- Moi: Je suis déjà grand, ne m'appelle jamais comme ça devant les gens.

- Elle: (toute souriante) Promis!

- Moi: Bon. Faut la faire venir. 

Elle m'embrasse et sort de la chambre. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur une Nikita anxieuse et tremblotante. Je détaille des yeux sa nuisette rouge translucide pendant quelques instants avant de me reprendre. 

- Nikita : Merci de me laisser revenir ici.

Sans lui répondre, je me dirige vers la douche. Le jet d'eau fraîche me fait un bien fou. Quand je reviens, je constate qu'elle est assise dans le lit à se triturer les ongles comme une gamine. Je met mon pyjama sans me soucier de ma nudité et je peux voir à travers le miroir que Nikita a les yeux braqués sur mon entrejambe. Faut dire que je suis plutôt bien doté de ce côté là. Peu importe, elle n'a qu'à se rincer l'œil parce-qu'elle n'aura rien de plus de moi.

Je rejoins le lit et je lui fais dos. L'odeur de son parfum me titille. Même dans ce moment, mon corps trouve le moyen de réagir. Mais je fais violence sur moi car il est hors de question que je lui pardonne. J'éteins les lumières et j'essaie de me plonger dans le sommeil en calmant mes pulsions. 

Merci Ma'a Béné, pff.

..........Le lendemain...........

  ****** Nikita******

Il est à peine 6h du matin et Terry est déjà dans son bureau. Je suis sûre que c'est pour me fuire et ça me chagrine. À vrai dire, je n'ai pas dormi de la nuit. Je peux déjà me réjouir qu'il m'ai laissé revenir dans son lit mais l'avoir si près et si loin de moi en même temps était une torture. J'avais juste envie de me lover contre lui mais je n'ai pas osé essayé. Il ne m'a presque pas regardé et pas un seul mot n'est sorti de sa bouche. Moi alors, j'avais trop peur pour l'ouvrir alors je suis restée dans mon coin.

Après une douche, je descends en bas voir si tout les employés font ce qu'ils ont à faire. Le ménage avance et le petit déjeuner est bientôt prêt. La table doit être parfaitement dressée car je sais que Terrence va descendre prendre le petit déjeuner avec nous, ou avec sa mère pour dire vrai. Peu importe. 

Ma'a Béné vient me rejoindre toute souriante. Cette dame irradie de la joie autour d'elle.

- Elle: Alors ? Raconte moi tout !

- Moi: Il n'y a rien à raconter maman. Il m'a ignoré toute la nuit.

- Elle : Et toi bien sûr, tu n'as rien entrepri.

- Moi: Pour essuyer un autre cuisant échec ? Non oh maman.

Elle s'apprête à répondre quand Terrence entre dans la salle à manger suivi du «pot de peinture» qui me nargue avec un sourire. Elle est la personne que je déteste le plus après mon père. Le regard de Ma'a Béné à son encontre est encore plus froid que le mien.

- Ma'a Béné : Terrence, la fille là ne s'assied pas avec nous pour le petit déjeuner. Et pour aucun autre repas d'ailleurs.

- Terrence : Mais Maman...

- Ma'a Béné : Mais rien du tout. Elle est même irrespectueuse, elle n'a salué personne ici. Elle se croit où ? Tout ça c'est toi hein Terry! Tu la met déjà au même rang que ton épouse dans cette maison n'est-ce pas ???

- Terrence: Ma'a Béné, n'exagère pas s'il te plaît.

- Ma'a Béné : Oh non mon fils je n'exagère pas. On sait que Nikita n'a pas été correcte, on a compris. Mais là ça devient trop. Si ton infirmière là ou je-ne-sais-pas-quoi s'assoit à cette table, je ne descendrai plus jamais dans cette salle à manger ! 

Terry me lance un regard sombre. Freeya se retourne en même temps dans sa chambre sans demander son reste. C'est bien fait ! À l'intérieur de moi, il y a jubilation mais je me retiens de le montrer.

Alors que nous prenons le petit déjeuner dans une ambiance glaciale, un cri strident retentit dans toute la maison. C'est la voix de Freeya. Des hurlements effrayants s'en suivent. Tout le monde se précipite vers sa chambre pour voir ce qui s'y passe. Freeya, toute nue, se roule par terre en se grattant tout le corps et en criant de tout ses poumons.

- Elle: CA BRUUUULE!!! MON CORPS BRUUUUULE!!! JE VAIS MOURIR OH!!! WERRRRR!!!

Son corps se recouvre de petites papules. On est visiblement en face d'une violente réaction allergique. Même si je ne la porte dans mon cœur, je dois la soulager étant médecin. J'envoie rapidement un employé à la pharmacie prendre certains produits. Elle explique tant bien que mal que l'irritation est survenue après l'application de son gel douche sur le corps, un gel douche qu'elle avait pourtant l'habitude d'utiliser. Terrence envoie le produit à un laboratoire pour le faire analyser. La situation est un peu bizarre mais quelque part je me délecte de voir la guenon souffrir comme ça.

Dès que je finis les soins, je monte dans la chambre à coucher où Terrence attendait, affalé dans le sofa.

- Lui: Alors?

- Elle : Elle s'est calmée et dort actuellement. Elle a fait une allergie cutanée, rien de grave. Je lui ai prescrit des crèmes à appliquer et dans quelques jours, hop c'est fini.

Son regard s'endurcit.

- Lui: J'espère que ce n'est pas toi.

- Moi: (étonnée) moi comment ???

- Lui: Ne fait pas semblant de ne pas comprendre.

Je me perd deux secondes avant de cogiter.

- Moi: Quoi? Attend, insinues-tu que j'aurais empoisonné cette femme ???

- Lui: Je n'insinue rien.

Son regard dit parfaitement le contraire.

- Moi : Pardon??? Je ne suis pas une sainte mais de là à faire une telle chose ! Je n'ai rien fait, je suis dans l'incompréhension comme toi !

- Lui: D'accord. De toute façon, si ce n'est pas le cas, tu sais très bien que je le saurai. 

Il se lève et me domine de toute hauteur. Son regard transperce le mien comme une épée.

- Lui: Et s'il s'avère que tu en es pour quelque chose, ce que je crois d'ailleurs, tu auras de mes nouvelles. Je ne tolère pas ce genre de conneries sous mon toit.

Il sort de la chambre, me laissant perdue dans mes réflexions. À vrai dire, je suis la personne qui a le plus de raisons de faire un tel genre de coup à cette pimbêche dans cette maison mais je n'ai rien fait. Terrence se fait des films. C'est sûrement l'un de ses nombreux produits de beauté qu'elle applique sur son lourd visage là. 

Quelques minutes plus tard, quelqu'un vient toquer à la porte. C'est une Ma'a Béné très souriante que je fais entrer.

- Elle: Alors, n'était-ce pas jouissif de voir la sorcière se tortiller comme un ver de terre couvert de sel?

- Moi: (ironiquement) Ah oui, la pauvre!

- Elle : Et ce n'est que le début ! Elle n'a rien vu encore. Elle partira en courant de cette maison.

- Moi: Hum... Non, attend. Ne me dit pas que...

- Elle: Eh oui! J'ai fait mettre une petite poudre mystère dans son gel ce matin. Les effets vont disparaitre d'ici ce soir seulement.

- Moi: Ehh Maman ! Tu es forte! Mais pourquoi ?

- Elle : Tu demande encore ? Cette fille veut t'arracher ton mari! C'est un affront ! Il faut qu'elle sache qu'on ne fait pas ça sans s'en sortir indemne. Tu es trop molle Nikita. En tout cas, si tu n'as pas le courage de lui montrer les griffes, je m'en chargerai pour toi. Ma fille, observe et apprend.
























 
La Femme du Gouverne...