13. Regrets?

Ecrit par Samensa

ELA

-Api. Dis-moi, que cherches-tu en faisant cela ?

-La même chose que ce que tu cherches en couchant avec ton beau-frère.

Je crois que mon cœur vient de s’arrêter.

La fille vient de dire quoi ? Non, j’ai mal entendu. Me donnant de la contenance pour cacher mon trouble, je me redresse sur mon siège alors qu’elle me regarde les bras croisés.

-Tu racontes quoi là ? Fais attention, je suis une femme mariée.

-Et c’est ce qui me désole le plus.

Elle se lève prendre quelque chose dans un tiroir et me le lance à la figure. Je rattrape au vol. Mon pendentif ! Je m’étais rendue compte que je l’avais perdue à mon retour de chez David la dernière fois. Mais ça ne prouve rien.

-La prochaine fois que tu veux tromper ton mari, sois plus prudente. Me lance-t-elle.

-Qu’est-ce que ça veut dire ?

-Il était chez David. Raïssa me l’a apporté ce matin et pas amicalement je peux te le dire. Par ta faute, j’ai subi l’humiliation de ma vie. J’espère que ça ne vas plus se répéter.

-C’est vrai que je l’avais perdu mais ça ne prouve rien. Ce n’est pas parce que mon collier est chez quelqu’un que j’ai couché avec lui. La logique non !

-La logique voudrait aussi que tu ne sois pas chez ton beau-frère à plus de 4 heures du matin ma grande sœur ! Et je me rappelle bien que ce jour-là tu m’as envoyé un message pour te couvrir. Vraiment !

Je suis dépassée. Comment sait-elle ça ?

-Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles Api. Réplique-je calmement.

Elle se met à rire à mon plus grand étonnement.

-Tu mens si bien que ça ne m’étonne pas que personne ne l’ai soupçonné même pas ton mari. Pauvre Eric !

A cet instant, la seule envie qui me passe est de me lever et de la gifler pour lui faire savoir que je ne suis pas son amie pour qu’elle me parle comme ça. Elle rajoute :

-Tu sais cet homme que maman et toi voulez me faire quitter, il m’a tout dit… Tu connais bien Papys, pas vrai ? Il t’a vu sortir de l’appartement.

Papys ? Ce Papys ? Le voisin ? C’est avec ce truc tout fripé là qu’elle sort ? Et bien sûr, il a fallu que je tombe sur lui.

-Ela. Je n’ai pas voulu croire ce qu’il m’a dit mais avec toutes les circonstances autour, je n’ai plus de doutes. Comment tu peux faire ça ?

-Je ne crois pas que cela te regarde.

-Ah, ça ne me regarde pas ? Et pourtant, il n’y a pas 5 minutes que tu venais me parler de ma vie.

-…

-Je t’ai toujours admiré. Tu es celle qui a toujours su montrer l’exemple. Que diable s’est-il passé ?

Je n’ai aucune réponse à lui donner puisque je n’en ai même pas pour moi. Je me contente de garder la tête baissée devant ma petite sœur. Et dire que c’est moi qui étais censée lui faire des remontrances.

-Tu ferais mieux de mettre un terme à tout cela avant que ça n’aille loin. N’oublie pas que ce n’est pas seulement toi que tu mets en danger mais le nom de toute la famille. Quand Eric l’apprendra…

-Il n’en saura rien ! M’écrie-je en la coupant.

-J’espère bien. Moi, je ne dirai rien. Pas parce que tu es ma sœur mais parce que je ne veux pas salir mon nom et que je ne sais pas comment annoncer à un homme que sa femme le trompe avec son frère.

-…

-Tu as dépassé les bornes.

Sans s’occuper de moi, elle rallume la télévision et y concentre son attention. Après de longues minutes assise, je n’ai d’autres choix que de me lever et de m’en aller tel un chien la queue entre les jambes.

Dans la voiture, je donne libre cours à mon chagrin en pleurant silencieusement. Il faut que je me sorte de cette situation.

 

 

ERIC

Après être allé faire des tournées dans des appartements que nous gérons à l’autre bout de la ville, je rentre chez moi aux environs de 22 heures. Ma femme est déjà endormie. Après ma douche, j’avale rapidement un pot de yaourt car n’ayant pas vraiment faim. Je remonte juste après.

J’entre doucement sous les draps et passe mon bras autour d’Ela avant de l’embrasser dans le cou. Elle réagit en se retournant pour m’embrasser longuement. Je passe alors mes mains sous sa nuisette pour caresser ses seins nus.

Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas touché ma femme que je tremble déjà rien qu’à l’idée de lui faire l’amour ce soir.

Je la regarde se débarrasser elle-même de sa nuisette avant de mettre à califourchon sur moi. Caressant doucement mon membre, la main dans ma culotte, elle m’embrasse fougueusement. Mes mains ne se lassent pas de parcourir son corps. Lorsqu’elle descend prendre mon membre dans sa bouche, c’est l’apothéose. Ela a toujours aimé prendre les devants mais aujourd’hui, je ne peux pas attendre de la laisser faire. D’un geste rapide, je la fais coucher à plat ventre avant de la prendre en levrette. Je prends mon temps pour lui caresser la poitrine en allant et venant lentement en elle. Soudain, des images de ce week-end dément me reviennent en tête et encore, mon imagination ne tarde pas à pointer le bout du nez. Bientôt, je vois Ela avec un autre homme. Un autre homme qui l’embrasse, qui la touche, qui lui parle.

Toute la colère que j’avais refoulé jusqu’à maintenant ne tarde pas à ressortir. Mes coups de rein se font plus rapides et durs. D’une main, je lui saisis les cheveux pour la ramener vers moi, la seconde flattant l’intérieur de ses lèvres. L’entendre gémir me rend fou.

Dans ses oreilles, je lui susurre ce que j’ai envie qu’elle sache, de manière désordonnée et en boucle: Je t’aime Ela. Tu es à moi tu comprends ? Je ne veux plus qu’on se mette en colère. Tu es ma femme. Tu me rends fou. Aucun homme ne te touchera. Ela respecte moi…

Elle atteint la jouissance dans un cri strident que toute la maison a dû entendre. Je viens juste après elle, le souffle court, épuisé par une telle course immobile.

Alors que je l’attire à moi pour la serrer dans mes bras, elle éclate en sanglots, des pleurs qui ne semblent pas être de joie. Je pouvais m’attendre à tout sauf ça.

-Eh Bébé pourquoi tu pleures ? Je t’ai fait mal. Demande-je inquiet.

Elle fait non de la tête avant de se blottir dans mes bras.

-Je suis tellement désolée Eric, tellement. Dit-elle en pleurant.

-Qu’est ce qui se passe ?

-Je suis désolée de t’avoir contrariée. Tellement désolée.

-Tu n’as pas besoin de te mettre dans cet état pour ça. S’il te plait calme-toi. Je n’aime pas te voir comme ça. Chut.

-Oh mon Dieu, si tu savais, si tu savais.

-Si je savais quoi ? Ela, arrête, tu vas te rendre malade.

Elle enfouit la tête dans mon cou en reniflant. Je passe doucement ma main dans mes cheveux pour la calmer. Toutefois, elle ne cesse de répéter qu’elle est désolée. Maintenant, c’est moi qui me sens coupable d’avoir évoqué ces faits.

 

DAVID

J’arrive au travail de mauvaise humeur. Alors là, d’humeur massacrante quoi ! Ma journée commence vraiment très mal. Ce matin, j’ai reçu un message de Ela. Elle me demande de ne plus chercher à la voir et de rentrer à New-York.

Si elle croit que tout ça va se terminer ainsi, par message, elle se trompe sur toute la ligne. J’ai pris le soin de le lui signifier par message. Je veux la voir en chair et en os pour régler cette histoire.

Je m’enferme dans mon bureau pour travailler n’ayant pas envie de croiser qui que ce soit, précisément mon frère. A peine ai-je commencé à lire mes courriers que Rodrigue entre dans mon bureau.

-S’il te plait, je suis occupé, je ne peux pas te recevoir.

C’est sans sympathie que je lui parle car jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes pas amis. Et je le répète, je ne suis pas d’humeur.

-Bonjour à toi aussi David. Dit-il imperturbable.

Je lève la tête de mon ordinateur pour le regarder.

-Je crois que tu ferais mieux de retourner chez toi. Tu es en train de créer trop de problème ici… avec Ela.

Le dernier nom me fait tiquer. Il est au courant.

-Je n’ai pas d’explication à te rendre Rodrigue. Cette histoire ne te concerne en rien.

-Si, détrompe-toi. Le fait de le savoir me rend en quelque sorte complice. Eric est mon ami et c’est parce que je n’ai pas envie de le voir souffrir que je ne dis rien. Alors, pendant qu’il est encore temps, va-t’en.

-Sinon ?

-Tu vas le regretter.

-Parce que tu vas faire quoi ?

-Moi ? Rien. Mais Eric te tuera, c’est certain. Et tu détruiras ta famille… pour une histoire de fesses.

-Ela n’est pas une histoire de fesses !

-Mais qu’attends-tu d’elle ? Elle est mariée, bon sang ! Tu n’iras nulle part avec elle. Laisse-la vivre avec son mari qui l’aime.

-…

-Il l’a vu en premier… la loi du premier arrivé. Respecte cela si tu es un homme.

Il a raison et ça m’énerve.

-Fous le camp d’ici ! Dehors ! Crie-je.

-C’est la première et la dernière fois que je viens t’avertir. Retiens cela.

Il sort de mon bureau en sifflotant, les mains dans la poche.

Je n’ai même pas le temps de souffler que mon téléphone sonne. Raïssa. Ça tombe bien, je lui dirai en même temps d’aller se faire voir ailleurs.

-Allô ?

Ce sont des pleurs qui me répondent.

-Raïssa ?

-Elle m’a frappé. Ta pétasse m’a frappé !

-Qu’est-ce que tu racontes ?

-Je suis au CHU de Cocody, viens me chercher !

-D’accord.

Je raccroche, les nerfs encore plus en boule.

Journée de merde !

 

INDECISE