20- rendre les coups.

Ecrit par Loraine valérie

           L’inconnue du restaurant

Chapitre 20

 

 Mélanie

  Ce diner avance trop lentement à mon goût. On dirait des amoureux à une soirée romantique et ça commence par devenir très pesant. Je pose alors mes couverts puis le regarde un instant. En regardant de plus près, c’est un bel homme, un vrai régal pour les yeux. Sa voix finie par me ramener à la réalité.

-         Je sais que je suis un vrai appétissant pour les yeux mais il y’a plus intéressant au dessert

-         Pardon ?

-         Tu as bien compris. Ça ôterait quoi de ta personnalité de me dire juste pour ce soir je suis très beau.

-         J’avais oublié avec qui je dinais, l’homme le plus narcissique de la terre

-         Cependant moi je n’ai pas ignoré ne serait-ce qu’un moment que je suis en face d’une belle tigresse.

-         C’était déjà en quel honneur ce diner ?

-         Pour demander pardon à une magnifique femme

-         Bon je crois que c’est fait et je t’accorde ce pardon. Tu peux à présent me ramener chez moi ?

-         Non, ne me dis pas que je te fais de l’effet à ce point ? de plus il y’a une deuxième raison à ce diner : Corélia

-         Quoi ? comment ça ? qu’est-il arrivé à Oni ?

 

Daniel

 Cette fille est vraiment unique en son genre. Je l’avoue, cela m’amuse de la mettre hors d’elle et tant sur la défensive. Ne pensez surtout pas autre chose, j’aime bien la taquiner et c’est tout. En parlant d’Oni, elle s’est levée d’un bond avec tant d’inquiétudes et de questions, je comprends mieux à présent pourquoi elles s’appellent sœurs ou jumelles. Cependant il faut que je me ressaisisse, elle doit m’aider à parler à son amie.

-         Calme toi, tout va bien, c’est juste à propos de son frère, Patrick.

-         Elle ne veut plus entendre parler d’elle et moi non plus. Ce goujat n’a pas payé avant de quitter ce monde, j’espère que sa place en enfer est encore plus spéciale que…

-         Respire Mélanie. Patrick est en vie.

-         Quoi ? Patrick est en vie ? ce diable n’a donc pas brulé dans l’incendie ? comment l’as ru su toi ?

-         J’ai mené mes enquêtes. J’ai mi un détective sur le coup. J’ai voulu en parler à Oni mais elle ne veut rien entendre. Toi tu en penses quoi ?

Elle semblait pendant un moment réfléchir avant de  répondre :

-         C’est important qu’elle ait un avis sur la question. Nous ne pouvons rien faire sans son accord.

-         Comment alors ?

-         Je vais essayer de lui en parler cette nuit. Essaie de te libérer demain midi, on déjeune ensemble.

-         M’invitez-vous à déjeuner ? je suis flatté demoiselle

-         Sois sérieux Daniel, c’est d’ailleurs pour Oni, sinon j’ai eu ma dose ce soir

Je n’ai pas pu retenir ce rire en l’entendant prononcer mon prénom. C’est sa première fois et ça fait tout drôle.

-         Mais c’est quoi ce sourire béat Daniel ? il y’a plus important à régler

-         Finalement j’ai bien fait d’organiser ce diner et il restera à jamais gravé dans ma mémoire. Tu m’as appelé par mon prénom ? tu m’as tutoyé ? il faut vivre pour voir des choses, j’avais complètement perdu espoir

-         Pfft… t’es pas possible toi…

Elle a imité un geste de désolation avant de reprendre la conversation. La discussion a ainsi tourné autour d’Oni. Petit à petit, j’ai vu Mélanie se détendre. Je ne dirai pas qu’il y a eu des fous rires comme de bon vieux amis mais c’était mieux qu’avant. Un pas en avant et pour moi cela compte beaucoup. Il faut savoir mettre à l’aise les meilleurs de sa société et elle en fait partie.

 

Corélia

Nous sommes sortis déjeuner Daniel, Mel et moi. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit après ce que m’a raconté Mel. Pat serait en vie. Toute la colère que j’essayais de canaliser refait surface. Il aurait été préférable qu’on ne m’en parle pas. Les deux assis à côté de moi essaient de me convaincre mais rien à faire je ne capte ne serait-ce qu’un mot de leur discours. Je sais juste que Mel parle de la prison et Daniel de le kidnapper.

Je tourne mon cerveau et je me dis que ce que mérite ce Patrick c’est une leçon. Il faut qu’il sache que dans la vie, il y’a plus important que l’argent, les grandes positions. Il faut qu’il sache que la meilleure richesse que puisse avoir un Homme c’est de l’amour, c’est être entouré des gens qui l’aiment dans le besoin comme dans l’aisance et ça je compte m’en charger.

-         Dites-moi où habite cet homme ?

-         A agoè, répond Daniel

-         Il habite seul ?

-         Non. Selon le détective, il serait hébergé par une certaine femme depuis l’incendie.

-         Tu connais par hasard le nom de cette femme ?

-         Oui. Une certaine…Anne DEBA…oui c’est bien ça

Mel et moi, nous nous sommes regardées gagnées par l’incompréhension. Anne DEBA était la petite amie de Patrick depuis le lycée. J’ignorais qu’ils étaient encore ensemble. Ainsi monsieur se plaisait à me séparer des gens que j’aime alors que lui se la coulait douce avec son petit cœur. Je suis quasiment sure que c’était ça ses missions du jeudi.

-         Je peux te demander un service Daniel ?

-         Oui ma belle ?

-         Essaie de faire employer Patrick comme gardien et homme à tout faire de notre société.

-         Pardon ? tu penses qu’il va accepter ?

-         Tu ne lui laisseras pas le choix. Par ailleurs, il devra quitter cette maison où il vit actuellement. Il habitera désormais dans la salle de rangement de l’immeuble pour pouvoir être disponible 24/24H. Au cas où il refuse, dis-lui que tu le dénonceras alors pour s’être fait passer pour mort et la femme aussi pour avoir été complice. S’il aime toujours cette femme comme avant, ce qui ne m’étonnerait pas il le fera

-         Tu es vraiment sans pitié toi. Cette face d’ange cache des choses… Rappelle-moi de ne jamais te chercher…

-         Que veux-tu ? la vie nous a endurcis

Mel me regardait comme si je venais d’assassiner quelqu’un. Elle sait bien qu’il ne faut pas me faire sortir de mes gonds. J’en ai supporté plus qu’elle ne peut imaginer.

-         Un problème Mel ?

-         Daniel tu peux nous laisser seule s’il te plait ? dit-elle en se tournant vers lui

-         Ok mesdemoiselles. Je vais aérer un peu mes esprits. Répond-il

-         Oni, Oni, Oni. Combien de fois t’ai-je appelé ?

-         Trois fois Mélanie

-         Bien. Depuis quand essaies tu de te faire toi-même justice ?

-         C’est moi qui ai subi Mel

-         Et alors ? il existe des lois dans ce pays Oni

-        

L'INCONNUE DU RESTAU...